NUMERO 9 (9) de Shane Acker (2008) : 7/10
Dans un futur proche, la Terre a été ravagée par une grande guerre entre les hommes et les puissantes machines qu'ils avaient crées. Sachant l'humanité condamnée, un scientifique créé 9 petites créatures, fragiles et sans défense à partir d'objets divers ramassés dans les décombres. Incapables de s'opposer aux machines, ils ont formé une petite communauté survivant au jour le jour dans les décombres. Mais le dernier né de cette famille, le Numéro 9 a une mission. Il détient en lui la clé de leur survie et devra convaincre ses camarades de quitter leur refuge de fortune pour s'aventurer au coeur du royaume des machines. Ce qu'ils vont découvrir en chemin représente peut-être le dernier espoir de l'Humanité.
9 est d'abord un petit court-métrage d'une dizaine de minutes (!) qui fut nominé aux oscars. Le long-métrage raconte basiquement la même histoire sur 80 minutes, avec plus d'action et surtout un souci constant de créér un univers apocalyptique inédit à l'écran qui sera exploré via ces étranges créatures. Le réalisateur se soucie beaucoup des petits détails qui confèrent à son film une aura presque mélancolique, parsemé de petites touches poétiques. Malheureusement, NUMERO 9 a un scénario beaucoup trop léger et guère développé pour tenir en haleine sur une longue durée. Ses personnages sont tout justes esquissés, gardant toujours une aura de mystère quand à leurs origines. Quelques flashbacks viennent illustrer les événéments se déroulant dans le monde avant le ravage des machines, mais tout ceci est plutôt expédié assez rapidement. Par contre, Acker développe de grandes séquences d'actions avec des assaillants assez effrayants, comme cet espèce de chien squelletique ou encore un volatile au bec allongé plutôt dangereux. C'est durant ces longues scènes que NUMERO 9 gagne une belle dimension épique aidé par une mise en scène inspirée qui rend l'ensemble assez haletant. L'émotion qui se dégage un temps de l'histoire, et de ses personnages aux yeux finalement si expressifs, est donc passablement saborté par la dimension spectaculaire du long-métrage. Il faudra finalement attendre la séquence finale pour ressentir enfin un soubresaut de lyrisme via une très belle conclusion qui clôture un film visuellement très léché, mais qui se ressent plus comme un bel exercice de style plutôt qu'une oeuvre forte et à la sensibilité particulière. Néanmoins, NUMERO 9 est un chouette film, techniquement très abouti mais dont on aurait sans doute aimé davantage apprécier ses touchants personnages que les actes de bravoure dont ils font preuve.