Heat Michael Mann - 1995
" I do what I do best, I take scores. You do what you do best, try to stop guys like me. "
Je l'avais pas revu depuis 5 ans et putain ça fait du bien et par la même occasion ça fait encore descendre la de Public Ennemies qui est pourtant pas bien haute, ici c'est même pas question de lui arriver à la cheville, c'est que tout ce que Heat réussit (en gros tout) Public Ennemie le foire dans les grandes largeurs. Il a su associer le fond et la forme, chose qu'il a complétement zappé sur Public. Faut dire qu'avoir Ed Bunker en conseiller technique ça aide forcément.
On est devant un film ultra riche narrativement, il y a plein de persos à gérer et y a pas mal de sous intrigues et aucun est oublié en cours de route, c'est l'époque aussi ou il travaillait avec les plus grands acteur, parce que bon De Niro et Pacino ( les vrais, pas leur double qui accumule les daubes depuis 15 ans ) c'est autre chose que Johnny "je sais pas sauter par dessus une banque" Depp.
Près de 15 ans après Thief, Mann revient donc au film de braquage. Heat c'est donc avant tout la confrontation des 2 plus grands acteur de leur génération, qui trouve ici chacun un de leur meilleur rôle ( par contre Pacino par moment il est a un poil de cul du surjeu mais bon ça passe ). Les 2 personnages sont attachant mais pas de la même manière ( même si De Niro reste capable de buter un innocent de sang froid et malgré tout il est plus attachant que Pacino ) et complétement différent mais qui se comprenne, leur face à face reste mémorable ( et c'est la preuve que quand on a 2 acteurs de talent avec des rôles parfaitement écrit, une scène filmé tout simplement en champ contre champ suffit amplement ) avec 2 hommes pas si différent que ça, qui se comprenne et se respecte, chaque mot prononcé colle aux personnages, le coté Melvillien des personnages ( la solitude du samourai et son code de l'honneur entre autre ) ont rarement été aussi bien utilisé à Hollywood ( le dernier film ricain qui rend aussi bien hommage à Melville c'est d'ailleurs un autre Mann avec Collatéral ). Les 2 personnages se font sans arrêt écho, c'est comme un miroir inversé mais ça ne cède pas au manichéisme primaire, Mann est bien trop malin pour ça, la relation entre les 2 persos c'est le coeur du film, une lutte entre 2 hommes prêt à tout pour leur "métier".
Quand a ces 2 acteurs on rajoute un casting de second rôle de premier ordre : Val Kilmer dans un de ses meilleurs rôles (ce regard quand il comprend quand il ne reverra plus sa femme), Jon Voigt qui pour l'occasion s'est fait le look de Bunker, Tom Sizemore ( qui comme souvent assure dans les seconds rôles de gros film ), Ashley Judd, Ted Levine, Danny Trejo, Tom Noonan, Natalie Portman, Wes Studi et même Henry Rollins, un putain de sans faute ( on est loin des Cottilard là ) et contrairement à Public Ennemies, les seconds rôles ne sont pas là pour faire tapisserie, chacun a droit à sa scène.
Le scénario est vraiment sans faille (quoique je comprend pas comment les flics peuvent arriver aussi sur l'hold up en cours ^^), tout coule de source, y a pas de raccourcis scénaristique, chaque action des personnages est justifié et la tragédie est inéluctable comme souvent avec Mann où la plupart du temps ses films dresse des constats d'échecs, chez Mann on lutte contre sa solitude, on essaye de survivre mais au final ça reste un échec.
La mise en scène de Mann est sans faille, entre élégance (ah ces plans dans l'appartement de De Niro) et réalisme brut, bien entendu la scène du hold up a marqué toute une génération, Mann opte pour le réalisme donc ça joue finalement très peu sur le montage, enfin Mann a pas besoin de faire le kéké avec sa caméra, il colle ses personnages, ça canarde en pleine rue, c'est l'enfer urbain, les douilles tombent par centaines et c'est un déferlement de violence non stop ( super travail sur le son), la durée des plans est toujours parfaite et renforce l'immersion et on a pas la plaie du cinéma d'aujourd'hui avec un montage parallèle qui nous ferait sortir de la scène (exemple le plus récent le zobbit). Le premier braquage est énorme ( le look avec les masque de hockey rend super bien ) et le face à face final tient toutes ces promesses, les scènes intimiste sont aussi réussit que les scènes d'action, le dernier regard que De Niro échange avec sa copine c'est juste la perfection. Et on a bien entendu LA scène, la scène de dialogue, mainte fois copiée, jamais égalée, filmé le plus simplement du monde 2 caméra un champ contre champ mais la prestance des 2 acteurs et les dialogues font entièrement la scène, si bien que Mann a juste à posé sa caméra (il ne les cadrera d'ailleurs jamais dans le même plan).
La photo froide et réaliste permet de bien capté l'essence urbaine de Los Angeles ( ville la plus cinématographique du monde avec Hong Kong )
La Bo est sublime.
MASTERPIECE.
10/10