[Niko06] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Val » Mer 02 Déc 2009, 23:18

Tyseah a écrit:Et je lis pas de bouquins d'auteur Chinois, suis pas fou.

Non, mais c'était un exemple comme un autre. :lol: Je l'ai pris car j'étais quasi sur que personne parlais chinois ici.

Sinon Blind Shaft, je l'ai vu sur Arte (en VO !) et j'avais vraiment beaucoup aimé. :super:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scelus » Jeu 03 Déc 2009, 01:01

"Un non évènement !! prenez le cameraman de Blair Witch, le sénariste de Full Contact, le dialoguiste de Oui-Oui et un décorateur de chez Fly et vous obtiendrez... mieux que Paranormal Activity !!"

Ca résume bien la situation ^^
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Chacha » Jeu 03 Déc 2009, 11:00

t'es chier pour fly, leur dernière collection est vachement bien !

































:eheh:
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Niko06 a écrit: Il a le modjo doodoo... Mais pas autant que Chacha :shock:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Jeu 03 Déc 2009, 11:33

nicofromtheblock a écrit: +1

Rien ne vaut la VO !
Dégouté pour Avatar : le ciné où je bosse s'est battu pour avoir une copie en VO mais le distributeur n'a pas voulu ... du coup, il ne sera qu'en VF sur Nancy :x

Arf :?
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

(\__/)
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Midnight Express - 8,5/10

Messagepar Niko06 » Lun 07 Déc 2009, 11:14

Midnight Express
d'Alan Parker

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Séance de rattrapage tardive pour un classique, c'est ça de se découvrir une passion sur le tard... mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais. En même temps c'est vrai qu'Alan Parker je ne suis pas forcément fan... Angel Heart et Mississipi Burning ok c'est du grand art mais il y a eu Fame, Evita et le pleurnichard la Vie de David Gale... mais, et c'est là le signe d'un très grand pour finir de me convaincre, il y a eu the Wall! Et le réalisateur capable de ce coup de maître avec les génies des Pink Floyd a forcément droit à tout le respect du monde. Donc malgré son statut de culte, malgré quelques réticences, il faut avouer que Midnight Express est un choc de cinéma immense, du genre rare.

Est-ce que la force du film vient du fait qu'il s'agit d'une histoire vraie? C'est possible oui, cela en rajoute encore un peu à ce qui se passe à l'écran, même si ce qui nous est montré dans le film est largement romancé par rapport à la véritable expérience de Billy Hayes. Ce qui impressionne également en abordant Midnight Express c'est tout ce parfum de scandale qui l'entoure. En effet à sa sortie il s'est fait démolir pour pour ses propos anti-turcs et le scandale a duré près de 30 ans, le scénariste Oliver Stone ayant fait des excuses publiques à propos de l'ambiguïté du film en Turquie, en 2004, tout comme le véritable Billy Hayes, quelques années plus tard... c'est donc un film sur lequel plane une odeur de souffre, celle des grands films polémiques.

Il y a toujours un risque, comme de marcher sur une corde, lorsqu'on décide de bâtir un récit qui se veut universel en prenant un exemple concret, le risque d'être incompris. Il s'est passé un peu la même chose cette année, toutes proportions gardées car il n'y a pas eu de véritable scandale, avec le Ruban Blanc d'Haneke, qui prenait l'exemple allemand pour étayer un propos basé sur la naissance du terrorisme au sens large et non pas du nazisme... Car de quoi parle Midnight Express au fond? Ni du peuple du turc ou de leurs prisons abominables même si c'est bien ce qu'on voit à l'écran, mais bien évidemment d'une descente aux enfers d'un homme qui a joué avec le feu et s'est brûlé, de comment on peut briser un être humain jusqu'à le faire régresser à l'état animal...

Et en découvrant le film 30 ans après sa sortie, même en ayant assimilé nombre d'images sordides au cinéma ou à la télévision, quelle puissance!! Une puissance émotionnelle qui va crescendo, qui révolte... bien sur ce pauvre type méritait d'être puni, c'est évident, il cherchait à trafiquer. Mais est-ce une raison pour être condamné à perpétuité dans l'enfer des geôles turques? De subir les pires outrages et humiliations jusqu'à devenir un animal en lutte pour sa survie et de perdre la raison? Grand dieu non!! Oliver Stone a signé un scénario absolument magistral, justement récompensé d'ailleurs, et qui fonctionne comme un uppercut permanent dans la face du spectateur, de plus en plus sordide. Et même aujourd'hui ça fonctionne encore, c'est d'une efficacité redoutable.

Mais c'est bien l'addition de talents qui fait les grands films et à ce superbe scénario (heureusement amputé de sa fin spectaculaire) s'ajoutent les autres éléments. Alan Parker emballe le tout avec une mise en scène nerveuse qui vient créer de gros moments de tension et sait se calmer lors des scènes intimistes. A cela s'ajoute également la photographie (à pleurer tellement elle est belle) de Michael Seresin et la partition inoubliable de Giorgio Moroder... Et il y a ces acteurs incroyables, les seconds rôles de l'immense John Hurt, de Randy Quaid, Bo Hopkins et Paolo Bonacelli (qui reprend un beau rôle d'ordure après celui dans Salo de Pasolini). Mais surtout, comme touché par la grâce, Brad Davis, impérial dans le rôle de Billy, qui a trouvé là le rôle de sa trop courte vie, une des nombreuses légendes avortées du cinéma...

Contrairement à beaucoup d'autres, Midnight Express mérite son statut, ce voyage au bout de l'enfer des prisons est du genre à marquer durablement, et cela devait être encore pire à sa sortie. Très dur, très violent, mais aussi souvent très émouvant, on y trouve des thèmes forts et universels qui ne peuvent pas laisser indifférent. Car ce calvaire qu'on nous montre, on le vit avec Billy jusque dans l'incompréhension des dialogues en turc (en fait, du maltais) jamais sous-titrés, et on en vient même à espérer un happy end... Traversé de fulgurances et de scènes d'anthologie, bourré d'idées géniales (combien de films ont ensuite repris le battement du coeur comme élément de tension?), modèle instantané pour les films de prison qui ont suivi... on ne pourra finalement lui reprocher qu'un propos délicat qui peut prêter à confusion et une fâcheuse tendance à privilégier l'injustice donc est victime Billy en oubliant complètement sa culpabilité. mais ces réserves sont bien maigres face au reste, Midnight Express est bel et bien un très grand film.


8.5/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Lun 07 Déc 2009, 11:19

:super: oui! une oeuvre mémorable!!! et une BO de folie!! :love:
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Norway of Life - 9/10

Messagepar Niko06 » Lun 07 Déc 2009, 11:25

Norway of Life
de Jens Lien

Image

Alors que jusque là la Norvège se limitait pour moi à ses fjords (pas les yaourts, les étendues d'eau salée), il s'avère qu'il existe là-bas une production cinématographique assez vivante, même si surtout orientée vers le marché local. Mais depuis quelques années ces films sortent du pays, et cela donne par exemple une belle vague de films de genre passionnante car nouvelle, des films encore maladroits mais qui bénéficient toujours d'un traitement de l'image phénoménal. Dernier exemple en date, le très fun Dead Snow. Et puis il y a le cas à part de ce Norway of Life, qui s'est fait un nom grâce à un prix à Gerardmer et à Cannes, et qui n'entre dans aucune case... drôle de film.

Pour une fois il n'y a pas écrit n'importe quoi sur la jaquette du DVD, donc quand on lit que c'est un film à la croisée de Gilliam, Kafka et Kaurismaki, et bien c'est tout à fait ça, mais on y trouve aussi du Wenders, de l'Antonioni... Un film bercé d'influences prestigieuses, littéraires et cinématographiques, mais qui ne ressemble concrètement qu'à lui-même. Ce qui frappe au premier coup d'oeil c'est la beauté des plans... des espaces immenses avec ce personnage écrasé par tout ce qui l'entoure, ça pourrait durer une éternité que ça ne me dérangerait pas. Les couleurs délavées, grisonnantes... et puis cette ouverture digne des plus grands westerns léoniens! Il faut quelques secondes à peine pour scotcher le spectateur amateur de belles images, c'est tout simplement hypnotique.

Mais on le sait, il ne suffit pas à un film d'être beau pour être bon. Et pour faire un grand film il faut un fond conséquent. Norway of Life se pose comme une peinture métaphorique de la société norvégienne, et par extension de toute société consumériste. On a rarement vu un décor urbain aussi froid et désincarné, des sourires aussi figés et des scènes de cul aussi glaciales et mécaniques... le film fait froid dans le dos autant qu'il nous attire dans cette vision insolite de ce qui pourrait très bien s'apparenter à un purgatoire. En effet, et très intelligemment, Jens Lien ne nous raconte jamais son propos clairement, et le doute nous envahit jusque longtemps après la séance... A la lisière du fantastique tout en prenant une forme hyper réaliste, le film dérange, profondément, en illustrant pendant 1h30 la fameuse séquence Ikea de Fight Club en même temps qu'un cheminement vers l'enfer et une prise de conscience à la Truman Show.

En fait, on pourrait presque cataloguer le film dans une mouvance précise, le surréalisme. En bon disciple de Buñuel, le réalisateur vient incruster des images surréalistes dans un quotidien contemporain. Tous ces thèmes font de Norway of Life un film d'une richesse presque inépuisable et qui manie les genres sans vraiment s'en soucier, proposant des ruptures de ton insolentes, que ce soit dans la narration ou dans le déclalage de la bande originale. L'ensemble baigne dans une forme d'onirisme permanent, illustration de l'état mental d'Andreas, mais qui se voit tout d'un coup abandonné au profit de séquences chocs. La plus impressionnante, celle du métro! Longue scène douloureuse pour appuyer la souffrance d'un personnage perdu, incapable d'influer sur le monde dégénéré et déshumanisé qui l'entoure...

C'est bien le monde selon Kafka qui nous y est montré, un monde cauchemardesque dans lequel les rapports aux autres sont incompréhensibles, dans lequel l'homme est seul, perdu, livré aux décisions d'une puissance inexplicable... à vrai dire cette ville dans laquelle est envoyé Andreas par on ne sait qui est effrayante. Elle représente l'extrême de la société matérialiste Ikea, et dans laquelle on suit sa petite vie avec son petit confort artificiel sans se poser la moindre question. Andreas est lui une sorte d'électron libre, sans soute envoyé ici par erreur, et qui incarne une version moderne du Sam Lowry de Brazil, une sorte de grain de sable qui va essayer de provoquer l'effondrement de ce monde en carton simplement en se posant des questions existentielles, remettant en cause ce qu'on lui donne au lieu de bêtement l'accepter. Mais on le verra lors de cette fameuse scène du métro, il n'a pas d'issue et ce monde semble même se moquer de ses vaines tentatives...

En jouant à fond la carte du symbolisme (le bus illustrerait bien le passeur du Styx, le trou dans le mur, ouverture sur le monde extérieur, symbolise clairement un utérus, donc la vie) Jens Lien réserve son film à ne certaine catégorie de spectateurs capables (ou en ayant tout simplement envie) de voir plus loin que les simples images qui défilent. C'est un film exigeant qui échappe aux conventions narratives et formelles et qui constitue une expérience à part entière. Car si toutes ces images sont à la fois belles et perturbantes (mince, cette idéal de société formatée à l'extrême c'est horrible, d'autant plus qu'on tend dangereusement et de plus en plus vers ce genre de chose), on se surprend à plusieurs reprises à rire aux éclats devant ce qui arrive à Andreas, le genre de rire nerveux incontrôlable...

Un style d'humour pince-sans-rire qui vient là encore rompre le ton général pour au final se retrouver devant un véritable OFNI, un film dont on ne ressort pas immédiatement, qui ouvre la voie à pas mal de réflexions, une oeuvre complexe et assez enivrante car inédite. On est devant un spectacle de l'absurde, où le surréalisme surgit quand on ne l'attend pas, qui nous cloue sur place par le côté graphique tétanisant de ses scènes horrifiques (le suicidaire empalé) et qui évite de tomber dans le cliché de la satire facile, ne nous donnant jamais la moindre réponse ou solution aux problématiques posées alors qu'on nous donne pourtant quelques clefs de cet univers dès la première scène. Norway of Life c'est un film qui semble s'apparenter à plein d'autres oeuvres géniales mais qui s'en démarque par sa singularité. Un film qui gagne à être découvert car l'expérience est sidérante.


9/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar nicofromtheblock » Lun 07 Déc 2009, 19:31

J'avais vraiment eu du mal à rentrer dans ce film ...
Faudrait peut-être que je le revois.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Mer 09 Déc 2009, 12:37

jean-michel a écrit: :super: oui! une oeuvre mémorable!!! et une BO de folie!! :love:


:+1:

Le BD est sortie?
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Mer 09 Déc 2009, 15:52

oui
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Mer 09 Déc 2009, 21:20

Ok merci :love:
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Esther - 6/10

Messagepar Niko06 » Ven 11 Déc 2009, 18:59

Esther
de Jaume Collet-Serra

Image

Autant dire qu'il y a pas mal de réserves à avoir avant d'aller voir Esther... Déjà les "enfants qui font peur" au cinéma on en a eu des tonnes et aucun n'est jamais vraiment arrivé à la cheville de Damien dans la Malédiction, ensuite car le réalisateur est tout de même coupable du remake de la Maison de Cire, un film certes assez fun mais vain, et de Goal II la consécration qui a l'air assez lamentable... de bonnes raisons d'y aller à reculons, surtout si on y ajoute que c'est une production Dark Castle dont la seule vraie réussite dans l'horreur est le récent the Hills Run Red.

Mais le sujet est assez intriguant pour qu'on s'y intéresse tout de même, à raison. Car Esther est un film souvent fascinant, mais malade, qui propose de très belles choses en même temps que d'autres presque honteuses... Et là où l'an dernier Joshua faisait plus dans la psychologie relativement subtile, le réalisateur catalan cherche ici le choc par l'image. Dès lors si le film est construit sur le même canevas que la Malédiction, il s'en éloigne par un traitement très rentre-dedans et grand-guignolesque dans sa seconde partie, ce qui vient anéantir toutes les tentatives de créer une tension durable. Car si la première partie est plutôt convenue, il faut avouer que cette gamine fait froid dans le dos, on y sent tout de même l'intention de suivre la trace du genre, alors que la seconde pourtant plus efficace verse rapidement dans la violence frontale.

A peu près tous les clichés du genre sont là, la scène du cauchemar (bien torchée mais qui ne surprendra personne), celle du miroir dans la salle de bain (deux fois), celle de l'apparition (in)attendue dans l'embrasure de la porte, celle de l'orage... bref, la liste est longue et Esther, dans son approche de l'épouvante, ne brille pas vraiment par son originalité. Pire, on n'a jamais vraiment peur... alors que la façon dont Richard Donner nous emmenait doucement sur le regard terrifiant de Damien réussissait à nous glacer le sang, ici au mieux les moins attentifs se feront surprendre par les effets sonores plus ou moins efficaces. Mais pour les amateurs qui ont déjà vu tous les classiques, aucune surprise.

En fait si on garde un certain intérêt pour ce film qu'on a finalement déjà vu plusieurs fois, c'est grâce à Isabelle Fuhrman. La jeune actrice tient le film à elle seule, impose dès son apparition une présence mystérieuse et dérangeante, c'est une belle révélation dans un rôle qui évolue considérablement dans le jusqu'au-boutisme du final. On n'en dira pas forcément autant du reste du casting, Vera Farmiga est coincée dans son rôle de mère ravagée par une fausse couche et par un terrible accident, Peter Sarsgaard tape vite sur les nerfs... il n'y a bien que les enfants qui assurent dans leurs rôles respectifs. Au passage ça fait quand même bizarre de retrouver CCH Pounder (capitaine Claudette dans the Shield) dans le rôle d'une nonne!

Et si on s'ennuie un peu dans la première partie, une scène va modifier complètement le film, celle de la voiture. Un beau plan séquence, une vraie tension... voilà il fallait mettre en danger les enfants pour réellement sentir la menace d'Esther! A partir de là le film part dans une autre direction, s'enflamme complètement et devient véritablement intéressant, même si absurde. La manipulation est totale, le danger de voir la famille détruite bien réel... c'est excellent. Mais bien sur, à entrer comme cela dans du thriller, l'aspect épouvante est oublié et donc la peur aussi. On se contentera de séquences bien graphiques avec une bonne gestion du suspens mais sans jamais vraiment être effrayé.

Tout cela pour en arriver à un final aussi ridicule que jouissif, un twist improbable qu'on sent venir à des kilomètres, mais qui permet une certaine folie. Le tout est quand même plutôt bien emballé par Collet-Serra dans une esthétique très inspirée du cinéma de genre espagnol, et c'est tant mieux.
Si Esther ne brille pas vraiment par son originalité pour traiter un sujet déjà vu ailleurs et en mieux, il faut avouer qu'il possède quelques belles qualités, comme ce final carrément WTF donc, mais pas que. On y trouve un ton souvent irrévérencieux et qui surtout se permet à plusieurs reprises de tomber dans le politiquement incorrect salvateur, avec quelques scènes plutôt osées (on y bute quand même du gamin, on baise comme des animaux sachant que les gosses sont pas loin, et le final à tendance incestueuse surprend). Mais le principal intérêt vient bien sur de la jeune actrice principale, tout simplement bluffante. Sympa donc, mais vraiment pas inoubliable.


6/10
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Twilight Chapitre 2 - Tentation - 2,5/10

Messagepar Niko06 » Ven 11 Déc 2009, 19:05

Twilight - Chapitre 2 : Tentation
de Chris Weitz

Image

On est gâtés en France... les deux premiers films de la saga Twilight la même année! Quelle chance! On peut enfin retrouver la jolie Bella, le beau Edward et tous leurs amis tous aussi charismatiques les uns que les autres dans un mélodrame vampirique qui renvoie tous ses modèles au vestiaire... Bon, en fait pas du tout. Autant Twilight Chapitre 1 était déjà très mauvais mais on pouvait lui accorder le bénéfice du doute (quoique, voir une réalisatrice de la trempe de Catherine Hardwicke se vautrer de la sorte laissait peu d'espoir), autant là ça confirme tout le mal qu'on peut penser de ce phénomène de mode.

Je n'ai pas lu les romans et je ne compte pas les lire. Un film se doit d'exister par lui-même et non en tant qu'adaptation, c'est donc l'oeuvre cinématographique qui est jugée ici, et ce n'est pas glorieux. Premier point négatif, les deux heures sont très très longues, mais vraiment. On a comme l'impression d'assister à un immense remplissage qui accompagne une intrigue aussi basique que pas terrible... un triangle amoureux (enfin amoureux c'est un grand mot) adolescent. Dit comme ça pas de soucis ça peut être intéressant sauf que leur histoire on n'y croit pas une seule seconde, la faute à des acteurs pour la plupart lamentables, et un script risible en plus de véhiculer des idées nauséabondes, dans la lignée du premier film. Dès lors on peut s'interroger sur les intentions d'un truc pareil, qui souffre d'un sacré paradoxe.

En effet, entre les plans au ralenti sur Pattinson (j'aurais parié gros que sa première apparition serait comme ça) et les plans gratuits sur les pectoraux du boys band de loups garous (ça à la rigueur on s'en fout je ne suis pas réfractaire aux plans nichons dans d'autres films) le film cherche clairement à émoustiller le jeune public féminin. Sauf que d'un autre côté il nous montre une romance plus que platonique, où des presque adultes de 18 ans se tournent autour sur un laps de temps qui parait interminable pour en arriver à un petit bisou mignon tout plein alors que chaque fois qu'elle se retrouve en face d'un de ses deux prétendants, Kristen Stewart la joue avec un regard qui pue le sexe... Y'a comme un soucis là non?? En fait non, car ça rejoint très bien l'idéologie conservatrice mise en place depuis le premier film.

En fait la saga Twilight est le porte-drapeau idéal de l'église catholique à tendance rétrograde (oui c'est un pléonasme), on massacre sans le moindre remord le mythe du vampire en se donnant l'excuse de le réinventer, on en retire tout ce qui peut choquer la pensée puritaine, le sexe et le sang, pour en arriver à ce message que j'estime dangereux : porter au pinacle la sainte abstinence et faire l'apologie du sexe post-mariage... j'invente rien, la métaphore vampirique, la morsure, représente l'acte d'amour. Le message est très clair tout le long du film et enfoncé dans la dernière scène du film, tout aussi ridicule que puante. Très franchement je ne sais pas si ce sont ces propos très limite ou le fait que des millions et des millions de spectateurs y trouvent leur compte jusqu'à l'hystérie qui me fait le plus peur... et je ne parle même pas de la vision du suicide qui nous est donnée, là par contre l'église ferait la gueule.

Donc, sur le fond idéologique, c'est mauvais. Sur le scénario ça n'est pas mieux. On a droit à une exposition ennuyeuse, puis coup de théatre, le beau Edward s'en va car Bella s'est coupée avec une feuille de papier... du coup on ne voit presque pas Pattinson du film (ce qui n'est pas un mal, car en plus d'un physique ingrat il joue comme un cochon) et Kristen Stewart trouve là une belle occasion de montrer qu'elle est sans doute la meilleure actrice pour faire la gueule pendant tout un film. En gros il ne se passe quasiment rien, c'est un film profondément dépressif, les scènes s'allongent jusqu'à l'écoeurement (la réparation de la moto... que c'est long!), et les rebondissements se comptent sur les doigts d'une seule main. Mais heureusement ce deuxième épisode est moins avare en action que le premier et nous sort quelques grosses scènes qui se voient pourtant plombées par une utilisation abusive des ralentis... ce n'est pas la meilleure idée pour imprimer un semblant de rythme à tout ça...

Techniquement c'est plus réussi que le premier, on n'a plus vraiment l'impression d'être devant un téléfilm mais la mise en scène de Chris Weitz est sans surprise très impersonnelle et cumule les effets de style certes beaux à voir mais inutiles... du côté des SFX là encore il y a une progression mais on a parfois l'impression que le film a 5 ans de retard. Un bon point par contre pour la BO du film vraiment excellente (Muse, The Killers, Grizzly Bear...)
Peu d'action, un script en carton, aucun rythme, un mythe sacrifié sur l'autel d'une bonne morale douteuse... reste le passage plutôt réussi en Italie mais trop court, avec la présence imposante de Michael Sheen et quelques scènes qui en jettent par ci par là. C'est bien maigre pour expliquer un tel succès, et si on me dit que ce sont les adolescents d'aujourd'hui qui se retrouvent dans ces personnages c'est assez effrayant. Quand je pense que le film culte de ma génération, en pleine adolescence, c'était Fight Club, il y a de quoi se poser des questions sur l'évolution de certaines choses...


2.5/10
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Proposition (The) - 9,5/10

Messagepar Niko06 » Ven 11 Déc 2009, 19:12

The Proposition
de John Hillcoat

Image

John Hillcoat est un réalisateur relativement rare... entre son premier long métrage en 1988, Ghosts of the Civil Dead, plongée hallucinante dans un univers carcéral et the Proposition, il n'a réalisé qu'un thriller difficilement visible, To Have and to Hold. Et d'ailleurs the Proposition n'avait jusque là même pas trouvé le chemin des salles françaises, 4 ans d'attente pour un grand film... ce n'est même plus étonnant. Et s'il a la chance de sortir c'est grâce au nouveau film de son réalisateur, l'adaptation du petit chef d'oeuvre littéraire The Road, de Cormac McCarthy...

Logiquement the Proposition ne devrait pas entrer dans la catégorie western, terme réservé uniquement aux films se situant dans l'ouest américain, car l'action se passe dans le bush australien du XIXème siècle. Sauf que si ça ne colle pas géographiquement force est de constater que sur la forme on est bien devant un western, et sur le fond on est même devant un des plus grands. Car l'impression finale est bien que si le film était sorti dans les années 60/70 (ou même 90 avec les derniers chefs d'oeuvre du genre) il serait aujourd'hui avec le recul considéré comme un classique de ce sous-genre magnifique et passionnant, le western crépusculaire. Et pour un "petit" film australien, il ne souffre même pas de la comparaison avec les meilleurs Corbucci, Leone, Eastwood, Peckinpah... c'est dire le niveau du truc! A la manière de ces grands maîtres Hillcoat signe un portrait glaçant du crépuscule des hommes.

Et qui d'autre que ce génie des mots (et de la musique) qu'est Nick Cave pouvait signer le scénario... quand on voit le résultat une évidence saute aux yeux, le néo-western a besoin d'auteurs issus du mouvement punk tant les deux courants ont de choses en commun! L'idée de no future est le fondement même du western crépusculaire... Mais the Proposition n'est pas "juste" un grand western (même si on pourrait s'en contenter étant donné que le genre est mort), c'est un film qui vient utiliser les codes du genre pour raconter plus qu'une histoire de fratricide, mais qui dresse le portrait d'une époque qui s'éteint, et dont les actes barbares, ou plutôt "sauvages" sont voilés par d'autres tout aussi immoraux mais plus moderne, donc acceptables par la population... c'est la fin des outlaws mais est-ce mieux?

Le propos nous rappelle bien sur le chef d'oeuvre de Sergio Leone, Il était une fois dans l'Ouest, mais en plus cruel car il y ajoute l'élément non négligeable de l'envahisseur anglais, de la même façon que Malick (on retrouve également l'idée de la nature comme refuge pour les âmes torturées) dans le Nouveau Monde. A savoir le grain de sable venu pour "civiliser" une région sans prendre en compte que les locaux n'en ont rien à faire de leur civilisation... Ce n'est donc pas un monde qui se change tout seul, par simple évolution, mais qui est révolutionné par un colonisateur n'éprouvant que mépris envers les coutumes culturelles... et le film tout entier sera construit sur cette idée: faire imploser cet univers en pervertissant un sauvage pour qu'il élimine de son propre chef l'aspect le plus détestable de sa race, en empruntant un chemin par vraiment plus glorieux.

Ce sauvage en question c'est Guy Pearce, magistral, et son parcours c'est sa recherche de lui-même car il a choisi de quitter les criminels, sa famille, sans pouvoir s'intégrer dans la société en pleine mutation. Son cheminement vers le fratricide ne se suit pas sans évoquer un certain Apocalypse Now (tuer un mythe, père ou frère symbolique peu importe, pour se trouver). Mais à côté de ça il y a aussi les aborigènes, asservis tels qu'on les voit dans le générique et qui hantent tout le film... ou quand le modernisme rejoint la barbarie. Bref on est quand même à des années lumières du beau film creux que certains semblent avoir vu... merci au scénario absolument fabuleux, qui transforme les sauvages bêtes et méchants habituels en personnages passionnants car ne tombant jamais dans ce cliché. Les frères Burns sont artistes, philosophes... tout en étant au fond de véritables animaux, joli!

Le casting est fabuleux, à tel point qu'aucun des acteurs, du rôle principal au plus petit second rôle, ne s'élève au dessus des autres, c'est prodigieux, quel concentré de talents!! Le film suit un rythme lancinant, lyrique et à la lisière du mysticisme. Dans un scope magnifique, le bush australien frôle avec le fantastique, les paysages infinis en deviennent carrément enivrants... quelle beauté!
Mise en scène d'une classe folle à tel point qu'on sentirait presque la puanteur de cette crasse, photo belle à en pleurer, un scénario d'une profondeur abyssale qui ouvre des dizaines de voies de réflexion, des dialogues divins, une violence qui éclate froidement sans qu'on la sente arriver, des thèmes universels et forts... son seul défaut? 1h30 c'est trop court! Oui the Proposition est bien un film majeur, ce qui rend encore plus incompréhensible sa distribution si tardive (alors que l'Assassinat de Jesse James qui n'aurait jamais existé sans lui a profité d'une belle sortie... Ah mais oui il y avait Brad Pitt!). Sans trop prendre de risque en avançant cela, on a bien là le meilleur western depuis Impitoyable, rien que ça.


9.5/10
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Sniper (The) - 5,5/10

Messagepar Niko06 » Ven 11 Déc 2009, 19:25

The Sniper
de Dante Lam

Image

Encore un film qui revient de loin... en effet, le tournage était temriné en 2008 mais avant la sortie en salles et en même temps que le tour des festivals, le scandale Edison Chen a éclaté. Et quand l'acteur principal d'un film de commande grand public se retrouve affiché sur internet dans le plus gros scandale du genre (pour ceux qui ne sauraient pas, alors qu'il avait laissé son ordinateur en réparation ont été trouvées des centaines de photos très privées de lui, au lit avec les plus belles actrices de Hong Kong, il a du s'exiler un moment à cause des triades qui voulaient lui faire la peau...) il y a de quoi avoir peur pour la distribution en salles. La pression des triades pouvant être très forte, le film est complètement remonté afin de pouvoir exister, mais se voit sérieusement amputé... En gros on ne voit que très peu Edison Chen.

C'est d'autant plus dommage que quand il a droit à de beaux rôles il peut être excellent (Dog Bite Dog, Infernal Affairs 2...). Il se retrouve ici devant la caméra du très inégal Dante Lam (une bombe: The Triad Zone, le reste pas génial même si il parait que Beast Stalker est très bon) pour un retour vers un certain cinéma HK, celui des SDU, le GIGN hongkongais qui a fait les beaux jours d'excellentes séries B de cinéma et de séries TV dans les années 80/90. Il y met la forme! Esthétique ultra léchée, les beaux plans à la grue typiques de l'ex-colonie, usage jusqu'à l'abus de filtres, split-screens... Lam nous sort tous les artifices possibles pour faire de son film un beau spectacle qui tente de masquer les coupes franches dans un scénario qui se retrouve assez bancal, ne sachant jamais sur quel pied danser entre le drame et l'action.

Et le "héros" se retrouve carrément sacrifié avec quelques apparitions et une position de témoin devant le drame qui se déroule... dommage! Car on voit bien ce qui aurait dû être à l'écran : la partie entraînement sniper est expédiée à coups de montage ultra cut et de plans gay-friendly sur les torses nus huilés des agents du SDU, le duel qui se dessine entre le sniper mythique et le jeune loup (la course aux 600m) est abandonné... bref, les belles promesses ne sont pas tenues et ce qui s'annonçait comme un film bourré à la testostérone prend une autre voie. Mais cela ne vient pas pour autant enterrer le film qui constitue un divertissement de premier choix. Car si le scénario souffre de ces coupes, il n'en reste pas moins intéressant, avec de beaux personnages et un rythme ultra resserré qui ne laisse pas le temps de s'ennuyer devant les errances mentales de Lincoln (qui a droit à une belle scène onirique au passage).

Côté drame c'est prenant, avec des personnages qui échappent au manichéisme et aux clichés, chacun possède sa part d'ombre qui se voir dévoilée au moment le plus opportun. Comme on est à Hong Kong et que ce n'est pas un cinéma de fillettes, c'est violent, les balles de sniper font très très mal et quand quelqu'un pète les plombs un flingue à la main il y a des morts... les acteurs sont plutôt bons dans l'ensemble avec une mention spéciale à Huang Xiaoming (vu dans the Banquet) impeccable en être torturé et abandonné et Jack Kao, décidément parfait dans les rôles de gangster (après Parking, Millennium Mambo, Shinjuku Incident...). Richie Ren qui est dans l'un des rôles principaux a déjà montré de plus belles choses et Edison Chen est donc relayé au rang de décoration donc quasi invisible.

La mise en scène est excellente, et se laisse aller dans deux très grosses scènes superbement construites. Celle de l'ascenseur bien sur, qui est un modèle de gestion d'espace restreint, et le long final dans l'entrepôt qui voit enfin le trio s'affronter concrètement, là aussi un modèle de construction avec un superbe décor offrant plein de possibilités.
The Sniper c'est donc de très belles choses et d'autres qui le sont beaucoup moins... une utilisation pas assez poussée de la géographie de Hong Kong qui aurait pu donner des scènes de sniper magnifiques, ces coupes qui rendent le film instable avec son héros sacrifié, des effets spéciaux foireux, mais à côté de ça de l'action bien gérée, des rôles bien écrits et une conclusion sans appel... Ça aurait pu être un grand film, c'est juste un bon divertissement qui nous rappelle au bon souvenir d'un certain cinéma pas encore totalement disparu et c'est tant mieux!!


5.5/10
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