[Niko06] Mes critiques en 2009

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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Eikichi Onizuka » Dim 22 Nov 2009, 20:33

j'avais voulu aller le voir celui là mais il était pas resté longtemps au ciné :(
d'ailleurs j'ai lu ta critique de Zombieland et j'ai bien hâte de le voir mais je suis pas sure qu'il sorte à Brest, ce qui me ferait bien chier.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Dim 22 Nov 2009, 20:37

L'enquete c'est bien on dirait un Bond bien réalisé.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Eikichi Onizuka » Dim 22 Nov 2009, 21:14

le BR UK contient une VF et une VOSTF ?
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Imaginarium du Docteur Parnassus (L') - 9/10

Messagepar Niko06 » Dim 22 Nov 2009, 21:40

L'Imaginarium du Docteur Parnassus
de Terry Gilliam

Image

En cette année cinématographique plutôt très riche en excellents films, il y avait pour moi 3 évènements majeurs (je ne compte pas Avatar qui me fait rêver autant qu'il me fait peur) pour autant de réalisateurs que j'ai tendance à vénérer: Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, Public Enemies de Michael Mann et cet Imaginarium du Docteur Parnassus... 3 styles, 3 campagnes promos qui m'ont donné des frissons et avant de voir celui-là, 2 contrats largement remplis à mes yeux. Autant dire que l'attente de ce dernier film du génial Terry Gilliam (preuve ici qu'il fait partie des réalisateurs que j'admire le plus) était plus qu'immense, la peur d'être déçu également devant un film à la production plus que chaotique, dans la plus pure tradition "gilliamesque" qui a quand même atteint là des sommets avec le décès de l'acteur principal! Mais au final, devant cet objet filmique clairement malade, que dire... tout simplement qu'il s'agit de son meilleur film depuis longtemps, que c'est tellement riche qu'il faudrait le voir une dizaine de fois pour tout appréhender, que c'est merveilleux... un peu tout ça, et bien plus encore! Du très très grand Gilliam en roue libre, donc passionnant.

Et dire que ce film a failli subir le même triste sort que l'adaptation maudite de Don Quichotte... ne jamais voir le jour. Que cela aurait été triste de ne pas voyager encore une fois dans l'esprit tordu de l'ex-Monty Python, qui signait là son premier scénario original depuis les Aventures du Baron de Muchausen, il y a plus de 20 ans! Car dans cet Imaginarium, il y a tout ce qui fait le charme de son oeuvre dans son ensemble, un concentré de folie made in Gilliam, une déclaration d'amour aux freaks, aux contes de fées et à l'imaginaire en général... alors oui ceux qui n'ont apprécié que Las Vegas Parano et l'Armée des 12 Singes, ceux-là même qui ont craché sur Tideland, ceux-là n'ont sans doute pas aimé, preuve indéniable à mes yeux qu'ils n'aiment tout simplement pas son cinéma, qui brasse à la fois des thèmes sérieux ou graves tout en y ajoutant cette forte dose de fantaisie qui donne l'impression au premier abord de voir un film qui part dans tous les sens... alors que c'est d'une cohérence absolue...

Comme d'habitude on peut être perdu, déboussolé par la narration toute en ruptures, assommé par un univers tellement foisonnant qu'il faudrait faire un arrêt sur image à chaque plan pour en saisir tous les détails... mais la magie est à ce prix! Car tout est là, absolument tout ce qui fait l'attrait de cet univers aux frontières de l'imagination. On y retrouve un peu du Baron de Munchausen dans le personnage de Parnassus, un peu du Bandits Bandits pour le côté un peu foutraque et les nains, pas mal de Fisher King pour la poésie fantastique qui naît des demeures des sans-abris, du Brazil pour la société désincarnée... Mais le film va bien au-delà du simple best-of du monde vu par Terry Gilliam, il est à la fois merveilleux et très grave dans son regard sur notre rapport actuel à tout ce qui touche l'imaginaire. C'est là tout le fil conducteur, imparable, notre société de nous laisse plus le temps de rêver au monde qui nous entoure...

Gilliam est le seul réalisateur aujourd'hui capable de faire cohabiter un réel contemporain déprimant avec un envers du décor coloré et fantastique. Il le prouve dès l'ouverture de son film, à l'apparition de cette roulotte, sorte de caverne d'Ali Baba ambulante qui nous donne notre premier contact avec l'autre côté du miroir... et là on s'en prend déjà plein les yeux! Car cet autre monde, imaginaire mais qui en même temps révèle concrètement la vraie personnalité de ceux qui y pénètrent, est un régal pour les yeux. Pour faire simple, il renvoie les errances de Tim Burton et ses dernières visions fantaisistes à du pur amateurisme. Décors qui mélangent carton pâte et images de synthèse dans un patchwork d'influences visuelles qui va de Samuel Beckett à Faust, en passant par les maîtres surréalistes et bien entendu les Monty Pythons. Car il faut l'avouer, on retrouve beaucoup de cette richesse graphique qu'on trouvait déjà dans les séquences d'animation de Gilliam chez les Pythons...

Et à côté de ça, ce qui semble gêner pas mal de monde se trouve du côté de la narration, à priori sans queue ni tête... à vrai dire l'intrigue on s'en fout un peu! L'imaginarium est un film sensitif, un voyage, un récit initiatique, un conte philosophique, comment pourrait-il voler vers ces cimes avec une intrigue terre-à-terre et balisée? Impossible!! Plus j'y pense, plus je vois dans les réactions à ce film une logique éblouissante, ceux qui sont ouvertement critiqués pour ne pas regarder les merveilles autour d'eux (elle est là pourtant, derrière le béton) n'ont pas aimé. Il faut avoir gardé intact son esprit de voyageur itinérant de l'imaginaire pour accepter d'être embarqué dans ce merveilleux voyage. Car ce film joue la carte plutôt risquée de refuser un quelconque modèle de convention cinématographique, c'est une oeuvre libre, sans limites, et donner ce genre de liberté artistique à quelqu'un à l'esprit aussi productif que Terry Gilliam est un risque proche de l'inconscience, car une large audience risque d'être larguée...

Et au milieu de ces magnifiques tableaux surréalistes, jamais kitsh (Gilliam trouve avec la 3D un outil inépuisable qui semble avoir été pensé pour lui), se baladent des thématiques profondes. Nos choix de vie sont-ils définitifs? Quel est le prix de nos rêves les plus fous? Et au détour d'une scène à priori banale, quand le gamin détruit ce qui l'entoure avec sa nintendo DS, il pose LA vraie question, qui sera ensuite le moteur de la scène avec les bourgeoises, a-t'on vraiment perdu cette faculté de laisser aller notre imagination à cause de notre monde technologique et matérialiste? Il n'y répond pas, il nous offre simplement sa vision. Et comme symbole il invoque le mythe de Faust, le pacte avec le diable en échange du cadeau empoisonné qu'est la vie éternelle... Et Parnassus, qu'on a du mal à cerner, est-il un charlatan, un escroc, ou est-il vraiment ce qu'il dit être, se révèle comme un personnage tragique à l'extrême.

Comment donner vie à cette pure vision d'un esprit en ébullition permanente? Avec de grands acteurs. Entre les énormes surprises que sont Andrew Garfield et Lily Cole, les valeurs sures Christopher Plummer, Tom Waits (exquis dans le rôle du Diable) et Verne Troyer (sorte de Gémini Cricket) c'est déjà le grand jeu. Mais il y a bien sur Heath Ledger... si sa performance n'atteint jamais les sommets de son rôle en Joker, il est impeccable, magnétique. Pour prendre son relais dans l'imaginarium, Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell sont clairement impliqués, allant de son côté le plus lumineux et charmeur vers son côté sombre... C'est ce dernier qui livre encore une sacrée performance!! Bizarrement, alors que le décès tragique de Ledger aurait pu enterrer le film, il lui apporte une émotion qui aurait manqué... En effet, comment ne pas se laisser submerger lors de son apparition puis lors de son retour à la vie... c'est très beau.
Avec ses lentilles déformantes, sa mise en scène faite d'envolées, ses dialogues savoureux, Gilliam livre ici un film somme de toutes ses meilleures idées. On peut trouver ça indigeste car too much c'est vrai. Mais pourtant, dès la première vision (et je crois qu'il en mérite beaucoup plus), une chose saute aux yeux, il n'avait plus fait d'aussi grand film depuis longtemps. Comme souvent l'histoire jugera mais L'imaginarium du docteur Parnassus est un film brillant, pour peu qu'on s'y laisse entraîner.


9/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Lun 23 Nov 2009, 11:45

Créatures Célestes :love:

C'est la version ciné ou la DC que tu as vu Nico ?
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Lun 23 Nov 2009, 12:33

Ciné, j'ai le DVD français :(
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Mar 24 Nov 2009, 11:33

Ok. Le divx de la Dc est dispo sur la toile :voleur:
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

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Bronson - 8/10

Messagepar Niko06 » Mer 25 Nov 2009, 09:10

Bronson
de Nicolas Winding Refn

Image

Comment se relever après une trilogie aussi terrassante que Pusher? Le réalisateur danois a trouvé la réponse parfaite avec ce biopic sur le prisonnier le plus dangereux d'Angleterre, Michael Petersen aka Charlie Bronson. Biopic qui n'en est pas vraiment un en fait... Bronson c'est un peu l'inverse de ce qu'on pouvait attendre de ce genre de film, une surprise totale pour un film carrément expérimental et conceptuel. Là où d'autres réalisateurs plus ou moins bien intentionnés auraient versé dans l'ultra violence à outrance avec un propos qui s'y prêtait vraiment, ce virtuose de NWR nous sort un portrait comme on n'en a jamais vu... ou presque car il invoque tout de même une sacrée référence, Orange Mécanique de Stanley "Dieu" Kubrick.

On sait que le réalisateur vénère Kubrick, sur son premier essai hors Danemark, Inside Job, il avait fait appel au chef op de Eyes Wide Shut et Barry Lindon... pour un film sous influence évidente. Ici il profite de ce faux biopic d'un vrai grand malade pour livrer sa version sous acide du chef d'oeuvre violent avec Malcom MacDowell. Scènes de violence inouïe parsemées par ci par là, musique classique omniprésente et en décalage total... on est devant un film bizarre. Bizarre car pendant 1h30 on ne voit quasiment qu'un seul personnage à l'écran, Charlie Bronson, sur une scène de one man show, en train de nous présenter le spectacle de sa vie qu'il souhaitait si importante. Seulement voilà, NWR aime les loosers, les pauvres types qui aspirent à la gloire alors qu'ils ne sont que des minables... même s'il s'agit d'un film de commande pour financer le sans doute génial Valhalla Rising, il apporte tout le soin possible à un sujet qui semble le passionner et qui lui correspond à 100%.

Bronson n'a rien du biopic flamboyant à l'américaine ou ennuyeux à la française... la construction de ce récit déstabilise immédiatement. En effet, on assiste à une succession de scénettes qui s'entrecoupent avec ce one man show fantasmé, où Charlie Bronson s'adresse au public et parfois même au spectateur. Le seul truc que ce mec-là voulait faire au départ était être célèbre, mais comme c'était un abruti, il voulait surtout être célèbre en prison, son hôtel personnel en fait... le seul endroit où il pouvait inspirer le respect et l'admiration. Mais son cheminement ne s'arrête pas là. Il a beau être simple d'esprit, il va évoluer d'une façon vraiment étonnante, se transformant peu à peu en artiste extrême en même tant qu'en oeuvre d'art grotesque modelant son corps.

Donc en gros on a Bronson à l'école, Bronson chez ses parents, Bronson en prison, Bronson à l'asile, Bronson dans des fights clandestins, Bronson amoureux puis re-Bronson en prison pour arriver à un long final surprenant... Autant dire que NWR s'affranchit de toute convention narrative et le résultat peut laisser songeur. Car sans réelle trame habituelle, on se retrouve à la fin avec la drôle d'impression d'avoir suivi 1h30 de vide. Alors que ce n'est pas le cas, mais du tout! Car avec cette sorte d'icône du mal incarné, Bronson brasse pas mal de choses importantes, dont l'histoire anglaise récente, et une étude de personnage passionnante si on prend le temps de passer outre cette construction étrange. Bronson, un film exigeant? A ma grande surprise, oui!

Avec un propos extrêmement ambigü, entre glorification d'une ordure et vision tragique d'un looser qui se croit grand (c'était déjà le cas dans la trilogie Pusher), NWR livre un film un peu hors du temps, qui aurait très bien eu sa place dans le cinoche trash des années 70... A la fois très référencé mais carrément original dans son traitement bicéphale (première partie dans l'esprit de Bronson, deuxième vu de l'extérieur), ce film a tout d'une belle claque dans la gueule pour peu qu'on fasse l'effort de le voir de la bonne façon... ainsi se dévoile une puissance incroyable dans ces vingt dernières minutes portées sur l'art, quand Bronson tente de recréer en live le tableau le Fils de l'Homme, de Magritte... aussi pathétique que génial, et aussi inspiré par une volonté artistique que par celle de retourner une fois de plus à la case départ : se faire tabasser, tabasser, et retourner en cellule...

NWR nous sort donc un film vraiment déroutant, qui peut très bien laisser de marbre comme il peut passionner, car derrière l'aspect copie d'Orange Mécanique, il y a pas mal de choses à y voir. Sur le plan esthétique, c'est assez incroyable. Le réalisateur construit des images complexes, joue avec toutes les couleurs possibles, enchaîne les effets de montage... c'est vraiment à la limite de l'expérience et d'une beauté plastique à couper le souffle. Et puis il y a Tom Hardy... impressionnant, théatral, imprévisible, il porte le film tout seul dans une performance digne des plus grands acteurs. Vraiment il est bluffant dans ce rôle complètement schyzo!
Bronson c'est donc un film assez difficile à conseiller car difficile à appréhender. A la fin il laisse une impression étrange d'avoir assisté à un non-film radical et quasi-hypnotique, puis se révèle d'une richesse étonnante derrière une mise en scène juste virtuose.


8/10
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Away we Go - 7,5/10

Messagepar Niko06 » Mer 25 Nov 2009, 09:17

Away we Go
de Sam Mendes


Alors qu'il avait jusqu'ici suivi comme un métronome son rythme d'un film tous les 3 ans, le réalisateur anglais n'a cette fois attendu qu'un an seulement après son chef d'oeuvre les Noces Rebelles pour sortir un nouveau film... faut-il y voir un signe annonciateur d'un échec? D'un film bâclé? Pas vraiment en fait, même si au premier abord son film semble bien loin du niveau de tous ses précédents. Away we Go peut se voir comme un film sans doute nécessaire après la mise en abîme précédente, j'imagine épuisante et psychologiquement difficile à gérer (il a tout de même mis en scène sa propre compagne dans une histoire de couple en pleine auto-destruction et face à leurs rêves brisés... ça laisse forcément des traces). En abordant encore une fois un nouveau genre, il va en profiter pour livrer son feel-good movie, le pendant lumineux de ces sombres Noces Rebelles. Un film à considérer comme mineur dans une filmographie de très haut vol, mais qui pour une fois donne vraiment le sourire par son optimisme.

Je crois même que c'est la toute première fois que Mendes ne fait preuve ni de noirceur ni de cynisme envers ses personnages principaux... c'est vraiment étonnant, à tel point qu'après réflexion l'ensemble sonne presque comme une sorte de catharsis pour le cinéaste, alors qu'au premier abord ça sonne tout simplement faux. Car il faut le dire, Away we Go ne brille pas vraiment par son originalité. En effet, on surfe sur cette vague actuelle de films indépendants US qui visuellement se ressemblent un peu tous, brassent des thèmes plus ou moins proches, font sans doute appel aux même compositeurs (heureusement que j'aime bien la guitare et les voix cassées...). C'est très étonnant de retrouver le réalisateur dans ce style là, lui qui apportait un soin tout particulier à l'image sur tous ses films. On peut vraiment parler d'une grosse rupture de style!

L'autre point qui peut vite rebuter mais qui bizarrement cette fois ne m'a pas vraiment dérangé, ce sont les personnages secondaires, car qui dit road-movie dit galerie de personnages emblématiques. Et il faut dire qu'on tombe quand même dans des stéréotypes assez évidents : la mère de famille qui humilie ses enfants pour qu'ils deviennent aussi barges qu'elle, celle qui cache une vie morose derrière un sourire indélébile, celle qui croit vivre en communion avec la nature (une baba-cool à la mauvaise époque) mais qui est une jeune aigrie, père abandonné ou encore celle qui adopte des enfants pour combler la tragédie de ne pas en avoir. Soit des modèles de familles bien distincts qui peuvent aussi bien représenter une partie des USA, et qui représentent tout ce que souhaitent éviter notre jeune couple de futurs parents, Burt et Verona.

D'ailleurs à vouloir prendre un couple d'acteur tout sauf glamour (après DiCaprio et Winslet ça choque presque) pour ne pas tomber dans le cliché c'est l'inverse qui se produit car dans Away we Go tous les trentenaires portent le style hippy-chic... Une sacrée dose de stéréotypes à la limite de la caricature qui auraient fait une cible parfaite, sauf que la sauce prend rapidement et que la magie opère quand même! Sans doute que je ne suis pas encore blasé des Juno, Garden State ou Sideways qui jouent il me semble sur le même tableau, tout simplement car je ne les ai pas vus. Donc pour moi, ce voyage d'un couple qui cherche le lieu idéal pour élever leur future fille, est un bonheur de tous les instants. Car des couples amoureux, vraiment, auxquels on croit, sans que ce soit théâtralisé... et bien on n'en voit pas tant que ça! Et ces deux-là, ils s'aiment c'est une évidence.

Alors on va les suivre dans ce qui s'apparente, comme tout road-movie qui se respecte, à une sorte de chemin initiatique écrit avec une véritable tendresse par le duo Dave Eggers et Vendela Vida (on est loin de la perfection acide d'un Alan Ball). Les seconds rôles, même s'ils sont stéréotypés, sont divinement interprétés par Jeff Daniels, Melanie Lynskey, Maggie Gyllenhaal, Chris Messina et autres... mais c'est clairement le couple central qui est l'objet de toutes les attentions, qui nous est montré comme un idéal (encore une fois, le choc après le film précédent!), John Krasinski et Maya Rudolph illuminent cette histoire de leur simplicité car ils nous parlent. Un peu paumés, un peu fauchés... mais ils s'aiment et c'est tout ce qui compte.

Sam Mendes les filme sans artifice, avec une épure presque totale (il n'y a qu'à voir les transitions austères), et de leur périple n'émergent finalement que des bons sentiments... et là encore je me suis surpris à vraiment aimer... Le film est souvent drôle, parfois touchant, parfois pathétique, mais au bout du compte il fait un bien fou. C'est bizarre mais voir ce couple se protéger de toutes les influences négatives du monde qui les entoure simplement par leur amour, c'est beau, et ça donne envie d'être comme eux...
On est loin il est vrai de la perfection formelle des Sentiers de la Perdition ou narrative des Noces Rebelles et American Beauty, mais quand Sam Mendes fait son film mineur ça vaut mieux que la majorité des trucs qu'on peut voir... pas grand, pas inoubliable, mais il s'en dégage un bonheur communicatif.

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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar nicofromtheblock » Mer 25 Nov 2009, 10:11

Niko06 a écrit:Sans doute que je ne suis pas encore blasé des Juno, Garden State ou Sideways qui jouent il me semble sur le même tableau, tout simplement car je ne les ai pas vus.

Je te rassure, je les ai tous vus et je n'en suis pas blasé pour autant :wink:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Mer 25 Nov 2009, 11:39

+1
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helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Mer 25 Nov 2009, 14:31

Bein moi j'ai juste vu Juno et ça me suffira :eheh:
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Box (The) - 7/10

Messagepar Niko06 » Mer 25 Nov 2009, 19:25

The Box
de Richard Kelly

Image

En seulement deux films, Donnie Darko et Southland Tales, et à seulement 35 ans, Kelly est devenu l'un des réalisateurs les plus passionnants du moment. Prétentieux pour certains, génial pour d'autres... on peut dire qu'il ne laisse pas indifférent, et c'est tant mieux! Pour ma part j'y vois comme un fils spirituel de David Lynch, en plus lumineux, moins torturé et moins "artiste", bref un vrai talent pour l'image, des thèmes innombrables et une volonté de ne jamais guider le spectateur... enfin ça c'était jusqu'à the Box, film de commande, qui semble sur certains points entrer sans problème dans l'univers du réalisateur et sur d'autres ne pas lui appartenir. Le film est beaucoup moins exigeant que les précédents, comme si les critiques qui ne voyaient dans Southland Tales qu'une bouillie arty incompréhensible avaient eu raison de l'intégrité artistique de Richard Kelly... et si le film est très loin d'être mauvais, ce côté très accessible au grand public laisse songeur, tout comme certaines thématiques qui prennent ici une importance capitale.. en fait the Box c'est bien mais on sent comme une régression par rapport à ses deux films précédents en même temps qu'une ambition démesurée... sensation bizarre.

C'est le risque quand on lance sa carrière sur un film aussi puissant que Donnie Darko, immédiatement classé comme culte... il faut assurer sa réputation ensuite. Son deuxième film était exceptionnellement riche, trop sans doute pour beaucoup de monde, et s'est fait démolir un peu partout. Avec the Box il semble avoir retenu certaines leçons c'est certain mais il rate encore le chef d'oeuvre. Pourtant il y a de très grandes choses là-dedans, on peut presque dire que c'est le film de SF le plus ambitieux depuis très longtemps, par les thèmes qu'il brasse et par la direction qu'il semble prendre par moments, celle de 2001, l'odyssée de l'espace... En effet comment ne pas voir dans cette boîte, entre autres, une déclinaison du monolithe? Un objet presque abstrait qui entraîne des questions fondamentales sur la nature de l'homme... oui the Box va aussi loin que ça par moments.

Donc derrière un vernis qui nous rappelle un peu X-Files, ou plus encore Twilight Zone, ancré dans une reconstitution splendide des années 70 (on est au même niveau que Zodiac sur ce point, c'est dire!), le film s'oriente à plusieurs reprises vers le questionnement métaphysique, mais pas seulement... la question de la morale de l'espèce humaine vient prendre une place fondamentale, d'ailleurs sont cités ouvertement les auteurs Jean-Paul Sartre et Arthur C. Clarke, ce qui n'a rien d'étonnant finalement... sauf que Richard Kelly n'a pas encore l'expérience de ces gens-là, ni de Kubrick, et qu'il se laisse un peu emporter par un message qui le submerge, qu'il n'arrive pas à toujours maîtriser et encore moins à sublimer... et pour s'en sortir il utilise un artifice qu'on ne lui connaissait pas jusqu'à aujourd'hui, fermer son film à toute interprétation.

Sauf que bizarrement il nous en laisse l'illusion en clôturant son film de façon un peu abrupte. Quand arrive le générique on est d'abord songeur avec la sensation d'avoir été perdu puis en fait non pas du tout, on a toutes les clés en main et les portes sont déjà ouvertes... aucune piste pour nous faire notre propre interprétation, si ce n'est sur des détails insignifiants, Kelly nous empêche de réfléchir! Dès lors tout ce qu'il nous reste comme piste est de voir si on est d'accord avec lui ou pas... Et autant mettre l'humanité dans la peau du docteur Faust est une idée plutôt judicieuse, autant lui imposer un choix digne du choix de Sophie est moralement plus discutable... sans compter la présence écrasante de thématiques religieuse du plus mauvais goût (déjà présentes dans Southland Tales avec un the Rock aux forts accents christiques mais ici on part vers des croyances qui nous feraient presque croire que Tom Cruise et John Travolta sont à la production...).

De plus la construction de son film est une sorte de boucle temporelle qui ne laisse à l'humanité aucun espoir de rédemption... en ce sens le film est d'un pessimisme rare. Et puis l'idée d'êtres suprêmes (qu'on les appelle Dieu ou E.T. peu importe) qui nous enlèvent tout libre arbitre en nous faisant croire qu'on en bénéficie toujours me dérange profondément... sans parler de l'idée du sacrifice, omniprésente chez Kelly, qui m'insupporte également.
Bref, sur le fond, on va du sublime au nauséabond, mais tout reste finalement très carré, balisé... il se retrouve bien loin le chef d'oeuvre de Kubrick pour le coup! par contre il est vrai que sur la forme c'est presque le sans faute, là le réalisateur fait preuve d'un talent impressionnant.

Pas d'esbrouffe, des plans construits au millimètre, tout en symétrie, posant toujours le sujet en plein centre... c'est beau, mais vraiment. Ce n'est pas impressionnant au premier abord, comme cela pouvait l'être sur le film précédent, mais c'est du sérieux (les plans dans l'antre de Steward sont à tomber!!).
Les acteurs sont également très bon, on retrouve là le Richard Kelly excellent directeur d'acteurs, avec une Cameron Diaz étonnante (mais moche), James Marsden avec des yeux (et accessoirement au top dans son rôle) et surtout un très grand Frank Langella mystérieux et qui bénéficie d'une sacrée prouesse de maquillage!
Donc the Box est quand même un bon film, qui mérite une seconde vision (et qui en a peut-être besoin), mais la volonté de tout expliquer au spectateur est une grosse erreur car les films qui n'ouvrent pas de voie à la réflexion tombent rapidement dans l'oubli, surtout quand ils affichent au départ une telle ambition philosophique...


7/10
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Capitalism : A Love Story - 8/10

Messagepar Niko06 » Mer 25 Nov 2009, 19:33

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de Michael Moore

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Aller voir un nouveau documentaire de Michael Moore c'est un peu comme se retrouver avec un vieil ami aigri qui passe son temps à dire du mal de son pays, qui l'attaque en profondeur mais qui paradoxalement l'aime de tout son coeur... Après les armes à feu (Bowling for Columbine), l'administration Bush (Fahrenheit 9/11) et le système de santé (Sicko), il se remet en selle dans son combat contre l'économie américaine comme il l'a déjà fait dans Roger et moi ou the Big One, les amateurs comme les détracteurs seront aux anges, Moore n'a pas changé d'un poil. Il utilise les mêmes recettes, la même démagogie, la même mise en scène de ses actions et le même sensationnalisme, tout ce qui rend ses films aussi énervants que passionnants. Il n'hésite pas à chercher le coup de gueule ou la larme facile, mais rend le tout aussi intéressant que ludique, même s'il ne fait aucun doute qu'il arrive là à la fin d'un cycle, confirmé par ses dernières phrases dans le film et par sa volonté d'oeuvrer dans la fiction...

Donc plus qu'un documentaire (genre qui à mes yeux se devrait d'être impartial), Capitalism: A Love Story sonne comme le procès final de tout un système et comme un bilan de l'oeuvre de Moore car tout s'y recoupe, évidemment. Guerre, santé, violences, faillites... tout n'a qu'une seule origine, le système économique américain (et par extension mondial c'est important de la souligner) et donc le fameux capitalisme, la libre entreprise, etc... l'ultra-libéralisme si on veut rester dans des termes d'économie. Et intelligemment, pour nous montrer les dérives de ce système voué à l'échec (comme tout système idéal, soyons réalistes, la nature même des hommes finit par pervertir toute bonne idée), Moore nous en fait un petit historique, basant comme à son habitude sa démonstration sur des exemples bien précis.

Ainsi il évoque avec son père le chute de General Motors et ses sous-traitants à Flint (la faillite de GM c'est quand même LE symbole de la toute puissance américaine qui s'effondre), la prise de pouvoir des banques sur l'état dès l'élection de Reagan, l'émergence de la classe moyenne et sa chute récente, la manipulation de l'information, la peur, pour en arriver bien sur à cette fameuse crise financière qui est bel et bien le fruit de 50 années d'abus de financiers et non pas une catastrophe qui s'est déclarée en 24h... Il nous montre comment les lobbys bancaires placent leurs hommes au Trésor, un cercle d'initiés assez effrayant en fait car se faire contrôler par un organisme qu'on contrôle ne peut mener à rien de bon...

C'est donc un film très riche, qui passe en revue une grande partie de l'histoire américaine contemporaine et en dresse un constat tout de même assez terrible. Le problème est qu'il arrive un peu trop tard, car à moins de ne pas s'intéresser du tout à l'économie mondiale, on était déjà au courant de tout ça... de l'arnaque des subprimes, des dérivés, du pillage des caisses de l'état autorisé par le plan Paulson (non mais quand même, verser aux banques 700 milliards de dollars, argent du contribuable, sans pouvoir exercer le moindre contrôle sur leur utilisation, c'est hallucinant de voter une chose pareille!). On sait que l'économie toute entière est régulée par des cols blancs qui prennent la bourse pour un casino (il n'y pas d'image plus juste), pariant sur n'importe quoi n'importe comment, cherchant le bénéfice immédiat sans penser aux répercutions à long terme sur le pays... il ne nous apprend rien finalement mais son regard fait toujours mouche, ou presque.

Mais après tout si ce film peut servir d'outil pédagogique à ceux qui ne s'y sont pas intéressé avant, c'est important.
Après on peut reprocher pas mal de choses à ce "documentaire". Y intégrer la religion peut se comprendre car il s'adresse avant tout au peuple américain, mais tout de même, voir un évêque taxer le capitalisme de mal incarné m'a fait doucement rigoler. Tout comme il est assez agaçant de voir Moore s'attarder sur ces visages en pleurs... mais c'est sa signature. De plus il n'y a aucun droit de réponse, célébrité aidant plus personne ne souhaite répondre devant la caméra de Michael Moore, et c'est bien dommage car cela ne fait qu'étayer son propos.
Mais malgré ses méthodes manipulatrices parfois douteuses, il faut avouer qu'il appuie là où ça fait mal, et que son portrait de ce modèle économique vacillant sonne tout de même très juste. Et si on rigole souvent de ses détournements, quand on quitte la salle on a de quoi réfléchir et ne pas être rassuré car toutes ces images font un drôle d'écho avec ce qui peut se passer chez nous...


8/10
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Niko06
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Mer 25 Nov 2009, 19:34

Oula au vue de la critique je sens qui va me souler ce film.

Edit : je parle de The Box bien entendu.
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