[Jipi] Mes critiques en 2009

[Jipi]

2012 Roland Emmerich 2009

Pas de panique pour le vingt et un décembre deux mille douze. Ces images numériques sont tellement hallucinantes qu’elles en sont presque désopilantes.

Le produit par ses extravagances et ses pointes d’humours ne fait que rassurer, tant mieux, c’est voulu afin de positionner le spectateur sur de la détente et non de l’inquiétude.

Amusons nous devant tant de barakas reconduites au fil d’un sol criblé survolé en quasi permanence par des adeptes de la survie même si celle-ci ne respecte aucune logique.

Les messages sont naïfs les psychologies sommaires. Quelques réflexions humanitaires débiles honorent un contexte intellectuel aux abonnés absents.

L’opus n’est pas fait pour réfléchir, ce sont les mirettes qui s’en donnent à cœur joies dans une succession de tremblements de terres, d’éboulements et de tsunamis réduisant les composants naturels et architecturaux de notre bonne vieille terre à la taille d’un minimoy.

Rien n’empêche après une absorption visuelle frisant l’overdose de se documenter sur l’évènement et sa véracité mais si c’est pour ensuite se liquéfier d’angoisses pendant trois ans il est préférable de rester connecter à cette symphonie flamboyante, efficace presque amusante aux images extraordinaires d’une beauté lyrique irréprochable qu’une rationalité heureusement absente jugerait esthétique mais hautement improbable.

En attendant ce grand jour pensons fortement au grand bug de l’an deux mille et surtout à ce qui se passa ce jour la, rien à part les courses à faire.

8/10 pour le travail numérique

[jean-michel]

j'aurais pas dit mieux.. à voir en DVD dans 4 ou 6 mois...

[Niko06]

ou pas

[Riton]

Oué, ce sera mieux en Blu-Ray

[nicofromtheblock]

Voir pas du tout ...

[zack_]

Vous rigolez
Scénario ou pas c'est un film à voir au cinéma!
Les effets au cinéma sont sublimes et rien que le son qui fait tout vibrer c'est excellent
Faut le prendre en tant qu'attraction.

D'ailleurs au début du film quand c'était calme, je pensais être à EuroDisney. A coté la salle où il projetait aussi 2012 depuis plus d'une heure vibrait, on aurait dit qu'il y avait l'apocalypse!

[Jipi]

Clones de Jonathan Mostow 2009

« Les humains sont morts des la minute ou ils se sont branchés sur des machines »

Avec le temps et le contexte l’idée devient inévitable. Votre clone rajeuni vit pour vous mais attention votre isolement et votre paresse à tester l’extérieur peut vous couter très cher ceci en fonction des aventures vécues par celui qui vibrera pour vous.

« Clones » montre les manques émotionnels que certains individus vivent volontairement suite à des impossibilités morales et physiques de retranscrire par eux-mêmes sur le terrain des actes sensoriels extrêmes.

Certains personnages réels sont lâches, aux portes de la vieillesse, terne, chauve mal rasé, sans but, cloitré. Pendant ce temps leurs doubles brillent de mille feux par leurs courages sur des sites qu’il vaut mieux ne voir qu’en virtuel.

A travers une enquête policière sans intérêt « Clones » dévoile la lente descente aux enfers d’individus privés d’identités réelles, noyés par une technologie cauchemardesque synonyme de sédentarité qu’elle soit privée de péripéties ou comblée de perversité.

On ne bouge plus de chez soi. Les frissons ne sont qu'un ressenti intérieur testé par une machine dont la chute n’est pas sans impact sur un retranché obligé de sortir de son trou pour continuer l’aventure en découvrant un monde inconnu.

A partir de ce moment la perception devient différente surtout quand on sombre sous les coups préalablement offerts à des circuits électroniques.

En gommant l’aspect un peu simpliste de l’intrigue « Clones » est porteur d’une bouteille lancée à la mer contenant un message qu’il faut consulter en urgence.

Nos véritables identités nous quittent lentement pour se reconstituer de la pire des manières par de la messagerie débile et des jeux vidéos malsains nous privant des rationalités d’un extérieur véritable à reconquérir dont le rayonnement ne dépend que de nous.

Un bon film malgré quelques débordements visuels liés aux exigences du marché. La fin est un immense espoir de renouveau, on s’assume et s’accepte enfin tel que l’on est dans une lucidité enfin restaurée.

8/10 pour le fond comme d'hab.

[Jipi]

Je me demande même si clones n'est pas mieux que 2012 rien que pour ses alertes semblant plus crédibles concernant un avenir cauchemardesque

[jean-michel]

texte intéressant! je connais pas ce film... a voir!

[zack_]

Je me demande même si clones n'est pas mieux que 2012

J'aime les deux mais clones c'est quand même bien plus recherché et niveau FX c'est du bon aussi

[Niko06]

Le problème jipi c'est que tous les thèmes très justes que tu cites sont à peine effleurés, noyés dans une intrigue inintéressante... pour un résultat inintéressant et indigne de ses modèles.

[Jipi]

Tu as raison et je reconnais être plus récepteur du fond plutôt que de la forme de ce film qui n'est finalement qu'un film d'action basique avec néanmoins quelques trucages de hautes qualités. Clones a l'avantage d'alimenter la matière d'un débat.

[Alegas]

Les félins René Clément 1964

Malgré un préambule fantaisiste menant un partisan de l’oisiveté et de l’adultère vers la dépendance d’un lieu clos « Les félins « reste un opus alerte et convainquant surtout dans sa partie sédentaire.

Dans ce labyrinthe aux multiples faux miroirs et passages secrets le male aux abois subit à plein régime le jeu sensuel et pervers d’une dualité féminine dominatrice ou avide d’expérience.

La machination maitresse de ces lieux possédant certaines parties inexplorés est prenante, efficace, mystérieuse. Un très bon polar que l’on suit passionnément sans fléchir jusqu'à son dénouement.

Un bon exemple de plat épicé absent de nos tables cinématographiques depuis trop longtemps.

Au lieu de s’enliser dans les marécages de comédies à la Française aussi répétitives qu’insignifiantes notre cinéma devrait consulter cet emblème remarquable endormi depuis de trop longues années masqué par une production sans âme privée de suspense et faisant à peine rire.

8/10

[zack_]

Tu as raison et je reconnais être plus récepteur du fond plutôt que de la forme de ce film qui n'est finalement qu'un film d'action basique avec néanmoins quelques trucages de hautes qualités. Clones a l'avantage d'alimenter la matière d'un débat.

Tout à fait
Je l'ai aussi souligné

[Jipi]

Coeurs Brulés (Morocco ) de Josef von Sternberg 1930

Marlène n’a rarement été aussi belle que dans ce film ou Gary Cooper n'en finit pas de se déplier et de raser de la pointe de ses cheveux sous nos regards effrayés le haut des chambranles.

Ah il l'aime Josef sa belle et il le montre en lui offrant le secret des dominations et des dépendances gravitationnelles entre hommes et femmes.

Une virilité féminine s'affirme sous un chapeau claque choisissant ses futures proies dans une froideur presque indélébile.

La sublime malgré ses crises de dominances est touchée par Eros parachutant son propre clone, un légionnaire sans repères durables préférant les frivolités de la taverne et l'indécis des combats au repos du guerrier.

En entretenant perpetuellement une liberté la belle montre soudain un besoin de soumission inassouvi en contemplant chez l'autre les inconvénients de son propre reflet.

La belle se voit au miroir, devient blessée en visualisant ses propres concepts d'indifférences, elle subit à son tour les leçons de tous les désagréments d'un désintérêt.

La froideur des sentiments se renvoie sa propre image.

Pas grand-chose d'autre à dire sur ce film daté sauf la prestigieuse scène finale montrant une convertie se soumettant pieds nus au devenir de son homme en le suivant au pas sur la braise d'un sable lumineux dans des roulements de tambours sans musiques. Quel final !

6/10