[Niko06] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Mar 17 Nov 2009, 20:03

Moi aussi, me suis dit non y va pas oser, bein si il ose :mrgreen:
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Mothers of Tears - 2/10

Messagepar Niko06 » Mar 17 Nov 2009, 20:18

Mother of Tears
de Dario Argento

Image

27 ans... c'est le temps qu'il a fallu au réalisateur pour enfin conclure sa saga des trois mères, commencée avec Suspiria en 1977 puis Inferno en 1980. Après la vision de cette Troisième Mère, la seule conclusion qui vient à l'esprit est qu'il n'aurait jamais dû faire ce film. On le sait, depuis le Syndrôme de Stendhal, son dernier grand film en 1996, Argento ne cesse de s'enfoncer toujours un peu plus, film après film, dans une médiocrité artistique effrayante... Honnêtement, en voyant cette bouillie infâme qu'est Mother of Tears, le spectateur qui ne connaîtrait pas Argento ne pourrait pas ce douter une seule seconde que ce réalisateur fut une figure majeure de l'horreur et que dans les années 70-80 il a enchaîné chef d'oeuvre sur chef d'oeuvre... C'est triste à dire mais depuis plus de 10 ans il continue de refaire le film de trop, il serait temps qu'il pose sa caméra et laisse définitivement sa fille Asia reprendre le flambeau de la famille Argento car elle est douée, et lui ne l'est plus depuis trop longtemps...

Pourtant pendant 10-15 minutes en début de film il laisse planer l'espoir d'une résurrection artistique improbable. Une ambiance efficace, une mise en scène aérienne, un mystère suivi d'une scène hyper gore... on y croit. Mais ce n'est qu'un doux rêve qui s'évapore assez rapidement car si la mise en scène ne faiblira pas vraiment, à l'apparition du petit singe on se pose déjà des questions sur le sérieux de l'entreprise... et des scènes de grand n'importe quoi injustifiées on va y avoir droit, et pas qu'un peu! Ce qui frappe d'entrée de jeu c'est l'aspect visuel. Travaillé à l'extrême sur les deux précédents films de la trilogie, avec une importance capitale des couleurs qui servaient toute une symbolique complexe, cette fois il privilégie une lumière naturelle en abandonnant l'idée de tourner en studio. Le résultat est moche, on se croirait devant un vieux téléfilm fauché...

Les thématiques soulevées dans Suspiria et Inferno? Absentes ou traitées par dessus la jambe... Argento semble ne s'être souvenu du spectacle graphique que constituaient ses deux films que sur la fin, donc à l'approche du dernier acte il nous sort des couleurs surréalistes, mais c'est trop tard. Avant d'en arriver là on doit se farcir une intrigue bidon qui ne tient pas la route deux secondes, avec des raccourcis scénaristiques indignes de son rang. Le réalisateur semble vouloir privilégier le gore au mystère, et quand il le fait ce n'est même pas toujours réussi! Autant certains effets et maquillages sont réussis, autant d'autres font peine à voir (têtes en latex à peine visibles, incendie numérique à vomir... qu'est-ce que c'est vilain!!!). Mais ce n'est pas tout...

La réunion de sorcières dans Rome est sensée créer le chaos, c'est ce qu'on nous dit... sauf que sur les plans larges, au mieux on voit deux personnes se chamailler, bonjour la fin du monde! Le grand moment du film est sans doute la scène de la gare... entre l'arrivée des "sorcières" (en fait des jeunes filles au look un peu gothique) et la course poursuite qui se termine dans une librairie où Sarah se découvre le don de devenir invisible, grâce à la voix de sa maman... on touche le fond. C'est à se demander si les gens qui ont fait ce film l'ont revu avant de le diffuser... Non parce que il y a quand même des trucs incroyables! Quand la mère de Sarah (Daria Nicolodi, la vraie mère d'Asia Argento) lui apparaît façon hologramme d'Obi-Wan Kenobi c'est un grand moment, et puis il y a ce singe aussi, mais qu'est-ce qu'il fout là???

Argento tombe dans la gratuité de tous les instants et enterre son film qu'on ne peut vraiment pas prendre au sérieux. Il profite d'avoir engagé des bimbos comme actrices pour bien cadrer leurs culs et leurs seins, nous balance une scène lesbienne sans qu'on sache trop pourquoi, se fend d'un long (mais alors très long) plan séquence dans la maison super maîtrisé mais tout simplement chiant... bref, la virtuosité technique au service du vide, ça ne sert à rien du tout.
Donc avec une intrigue à deux balles, des personnages ridicules, et une mise en image qui mixe une belle mise en scène avec une photo dégueulasse... pour un maître de l'horreur ça fait quand même très série Z. Alors oui on peut le prendre au 10000ème degré et rire de tout ça mais franchement c'est juste mauvais.

On atteint également des sommets avec le casting. En tête la belle Asia Argento (que son malsain de père filme sous la douche et humilie dans la scène finale) que j'aime beaucoup d'habitude mais qui là est risible dans le pire rôle de sa carrière. Philippe Leroy et le pauvre Udo Kier meurent dans d'atroces souffrances, les flics sont à mourir de rire, le casting féminin fait pitié... c'est pas parce qu'on a des gros seins qu'on est bonne actrice, il faudra le lui dire à Dario!
De tout ce joyeux bordel ressortent quelques scènes bien graphiques et sympa mais dans l'ensemble c'est quand même pitoyable. Le dernier acte dans la maison c'est le summum du n'importe quoi, ça part dans tous les sens pour se conclure sur une scène hors sujet, et pendant laquelle on se demande quel était le message. Car après un tel échec voir Asia exploser de rire on peut le prendre comme "c'était une vaste blague" ou "bande d'abrutis on vous a bien eu"... A vite oublier, Mother of Tears c'est une bouse.
R.I.P. Dario.

2/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Mar 17 Nov 2009, 20:24

Qu'es ce que j'ai rigoler devant ce film, la scène ou Asia se concentre pour devenir invisible c'est du grand art :eheh:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Eikichi Onizuka » Mar 17 Nov 2009, 21:17

Scalp a écrit: Dans Dead Snow y a la meilleure scène de cul de l'année :eheh:


il est sur ma liste 8) :eheh:
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JCVD - 7/10

Messagepar Niko06 » Ven 20 Nov 2009, 10:17

JCVD
de Mabrouk El Mechri

Image

Jean-Claude Van Damme c'est quand même LA figure populaire sur laquelle les médias ont pris un malin plaisir à cracher dessus, tout comme les hordes de moutons (téléspectateurs) incapables de voir plus loin que le bout de leur nez et qui prennent tout ce qu'on leur balance en prime time pour argent comptant... C'est d'autant plus révoltant quand on aime profondément l'acteur. Non pas que ce soit un grand, il faut rester réaliste, mais sur un plan personnel il a quand même majoritairement animé ma jeunesse "cinéphile" avec des films comme Bloodsport ou Full Contact... Juger l'homme derrière l'acteur est non seulement déplacé mais ridicule, j'en dirais seulement qu'à mes yeux c'est quelqu'un d'honnête, de droit, un ambitieux qui s'est fait broyé par un système, un passionné, généreux et dont le seul gros tord a été de ne pas avoir reçu l'éducation nécessaire pour mettre des mots sur ses pensées (mais ce n'est sans doute entièrement sa faute) et de ne pas toujours savoir se contrôler. Pour moi c'est une icône et il méritait bien un film de ce type, en forme de thérapie déguisée.

Ce qui m'a fait beaucoup rire à la sortie du film au cinéma, ce sont les réactions des journalistes qui semblaient tous découvrir l'acteur en vantant ses capacités inédites dans le jeu dramatique... franchement, certains devraient bosser un peu leur truc des fois! Car Van Damme n'a pas joué que dans des direct-to-video de baston en provenance des pays de l'est et qui en effet ne présentent aucun intérêt. Il ne faut pas oublier qu'il a bossé avec les plus grands réalisateurs hongkongais : John Woo, Tsui Hark et Ringo Lam, dans des films loin d'être honteux et parfois même très bons. Ils se nomment Chasse à l'homme, Risque Maximum, Double Team, Piège à Hong Kong, Réplicant et In Hell, ses meilleurs films sans l'ombre d'un doute. Et ce sont d'ailleurs ces deux derniers qui ont dévoilé de véritables et grandes qualités d'acteur chez le belge.

En fait JCVD est un film un peu bâtard... en effet il jongle sur deux niveaux de lecture évidents qui ont parfois du mal à cohabiter. On a d'un côté l'introspection d'un Van Damme qui ne s'était jamais livré au spectateur de la sorte et de l'autre un film de braquage tendance Dog Day Afternoon en plus stylisé mais en beaucoup moins bien. Car tout cette histoire de braquage elle est quand même bien fine... à tel point que le réalisateur nous la repasse plusieurs fois avec un point de vue différent. Certes c'est beau (quoique il m'a semblé que certains dialogues étaient différents...) mais on a comme l'impression que c'est là pour combler un sérieux vide scénaristique. Par contre tout ce qui concerne Van Damme est passionnant.

Ca commence avec un long plan séquence plutôt bien fichu de Jean-Claude sur le tournage d'une série B d'action de seconde zone, et si les coups ne sont pas impressionnants (c'est sensé être une sale production en même temps) la mise en scène par contre est de haut niveau, tout comme la photo de l'ensemble du film, superbe dans sa surexposition et ses tonalités sépias. Et franchement si le scénario n'est pas le plus passionnant qui soit, par ses artifices El Mechri réussit à le transcender d'une bien belle façon, confirmant tous les espoirs qu'on pouvait mettre en lui depuis le très réussi Virgil. Tout ce côté plus terre à terre du film permet à une galerie de personnages secondaires de faire leur show, avec du bon et du moins bon.

Zinedine Soualem en fait beaucoup trop avec sa perruque ridicule et ses tics qui devraient en faire un personnage hautement instable donc dangereux, mais qui le rendent bien inoffensif. Par contre les autres ne sont vraiment pas mauvais, en particulier ce grand malade de François Damiens (le belge d'OSS117 et des caméras cachées de Canal+ entre autres...) parfait en commissaire de police dépassé par les évènements. Mais également Karim Belkhadra et Jean-François Wolff, excellents dans leurs rôles de braqueurs. Mais bien entendu ils sont tous dévoués à Jean-Claude Van Damme, car après tout, ce film est fait pour lui, autour de lui, par un réalisateur qui l'aime profondément et ça se voit! Chaque plan transpire de l'amour pour cette icône.

En lui faisant revivre des passages de sa vie (son divorce, ses tournages de films pourraves...) tout en le mettant face à sa propre image (le passage où il entend toutes ses citations qui ont été autant de sujets de moqueries), Mabrouk El Mechri joue un peu le rôle de psy pour Van Damme qui se dévoile alors complètement dans un long monologue (autour de 7 minutes il me semble) qui n'a bien sur rien d'une improvisation, c'est scénarisé et mis en scène, mais qui fait écho à sa vie personnelle avec une telle puissance que la séquence en devient vraiment émouvante, pour peu qu'on éprouve de la tendresse pour l'acteur qui se met à nu et dévoile un homme blessé.
JCVD n'est certainement pas le meilleur film de Van Damme, ni même son meilleur rôle, mais ça restera comme un film important, fait avec amour envers la star, et avec respect. De plus c'est tellement bien torché visuellement que ça vaut largement le coup d'oeil, même si la narration est parfois un peu poussive.


7/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Tyseah » Ven 20 Nov 2009, 10:31

Surpris par la note. En lisant la critique je m'attendais a un petit 8.
M'enfin critique très bien écrite. :super:
Tyseah
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 20 Nov 2009, 10:35

C'est bien 7, ça vaut difficilement plus, faute à un script mal maitrisé.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Tyseah » Ven 20 Nov 2009, 10:39

Ok
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Ven 20 Nov 2009, 16:23

Je ne trouve pas que le script soit mal maitrisé
En tout cas une belle surprise ce film de la part du réalisateur, de l'acteur et du travail en post-prod! Et puis y a un beau plan séquence au début bien sympathique :love:
Enorme la critique encore, y a de quoi être fier de l'avoir sur BoM le Niko :love:
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 20 Nov 2009, 18:26

Bein si c'est mal géré parce que ça veut jouer sur un suspens qui tient pas la route.
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Créatures célestes - 9,5/10

Messagepar Niko06 » Sam 21 Nov 2009, 11:24

Créatures Célestes
de Peter Jackson

Image

Entre les débuts tonitruants, drôles à en pleurer et gores à en vomir Bad Taste puis Braindead, et l'adaptation la plus grandiose et mégalo de l'histoire avec la trilogie du Seigneur des Anneaux, le hobbit néo-zélandais s'est essayé à d'autres genres avec 3 films qui restent ses moins cités quand on vient à parler de lui. Et parmi ces trois il y a Créatures Célestes... N'y allons pas par quatre chemins, son chef d'oeuvre n'est pas le Retour du Roi, c'est celui-là! Et pour celà il adapte avec son épouse (et scénariste de presque tous ses films) Fran Walsh un fait divers atroce survenu dans les années 50 en Nouvelle-Zélande, le meurtre d'Honora Parker Rieper par sa fille Pauline Parker et son amie Juliet Hulme. Une histoire cruelle qui prend des allures de conte de fées pour sombrer dans le cauchemar... un film magnifique, émouvant, puissant, et la découverte de deux actrices exceptionnelles... S'il n'y avait qu'un seul film à garder de la filmographie de Peter Jackson, sans hésitation ce serait Créatures Célestes.

Intelligemment il va utiliser ce fait divers plutôt glauque pour nous raconter une fable, mais une fable pas comme les autres, avec un arrière-goût de névrose. C'est très habile de commencer le film par la scène qui suit le drame à venir, ainsi aussi belle que soit l'histoire il plane toujours au dessus cette conclusion aussi épouvantable d'inéluctable... En fait pour Jackson il s'agit clairement d'un film de rupture pour prouver qu'il peut être très polyvalent (et accessoirement pour lui ouvrir les portes d'un grand projet), tout au long de son film il va donc nous montrer une sensibilité qu'il était impossible d'imaginer jusque là. Surprise totale de le voir aux commandes de cet objet filmique assez étrange et baigné dans une certaine forme de poésie morbide, sans cesse à la lisière du fantastique et du film de moeurs.

Avant tout il s'agit du portrait de deux jeunes adolescentes pas comme les autres, et chez qui cette véritable révolution que constitue l'étape entre l'enfance et l'âge adulte sera vécue d'une façon extrême. A priori elles n'avaient rien pour se plaire ses deux-là. Pauline est mal dans sa peau, pas très jolie, enfermée dans des idées noires, issue d'une famille modeste et qui ne connaît pas le mot "sourire". Juliet apparaît comme un rayon de soleil, cultivée, extravertie, très belle et venant d'une famille aisée. Pourtant elles vont se trouver à travers l'art, le dessin puis la musique, la littérature et le cinéma (superbe hommage au Troisième Homme au passage)... de là va naître une superbe histoire d'amitié, aussi sincère et forte que destructrice et qui va évoluer vers l'interdit (on est dans les années 50).

En fait ces deux jeunes filles souffrent du même mal mais ne le vivent pas de la même façon, l'une le cache sous un masque maussade, l'autre tente de l'enfouir sous une joie de vivre apparente... Par leur biais Peter Jackson va ausculter les méandres de l'esprit souvent torturé de l'adolescence à travers une amitié bizarre, une histoire d'amour et la découverte de la sexualité. Pourtant il ne tombe jamais ni dans le cliché, ni dans le propos moralisateur et encore moins dans le discours malsain. Pour cela il utilise le vecteur du fantastique et de l'onirisme, qui trouve sa place grâce à l'imaginaire des deux ados. En effet pour s'évader, et pour se couper un peu plus du monde réel qui ne les comprend pas et ne les intéresse plus, elle vont se créer leur monde à elles où elles vont se confondre avec leurs alter-égos romanesques.

A la clef, de nombreuses séquences au cours desquelles le réel et l'imaginaire vont se catapulter dans un maelström d'images magnifiques. Les deux jeunes filles vont de plus en plus s'enfouir dans ce monde peuplé de personnages en pâte à modeler, de châteaux, de princes et princesses, où l'amour idéal est roi et tout le monde veut le bien... sauf que ces images oniriques ne symbolisent qu'une seule chose : la folie de plus en plus grande dans laquelle elles sont en train de tomber, c'est pour cela qu'on reste à la fois émerveillé par tout ça et qu'on se sent extrêmement mal à l'aise... Pire encore, leur homosexualité (considéré à l'époque comme un trouble mental...) ouvertement dévoilée va leur faire perdre leurs derniers points de repères dans le réel, à savoir leurs familles. Dès lors le drame devient inéluctable, et comme dans leur monde imaginaire le mal est éliminé par le meurtre...

Créatures Célestes nous montre à quel point une amitié fusionnelle peut devenir dangereuse pour des êtres instables. Car c'est bien cette amitié qui les fait sombrer toutes deux dans la démence, une relation tellement forte qu'elle en devient destructrice pour tous ceux qui l'entourent. A partir du moment où les deux filles se considèrent comme des oeuvres d'art, des créatures inaccessibles pour le commun des mortels, il est déjà trop tard.
Peter Jackson emballe son film avec une maîtrise désarmante, chaque mouvement de caméra aérien, chaque plan, tout y est parfait (d'ailleurs on y voit un mouvement en haut d'une colline qui sera repris plusieurs fois dans la trilogie!), tout comme le montage qui est un modèle. Et en guise de dessert de ce pur moment de grand cinéma, il nous sort un climax attendu mais à la construction absolument géniale...
Aucun doute, Créatures Célestes est une oeuvre majeure d'un très grand réalisateur, un film immense porté par deux actrices alors débutantes (Kate Winslet et Melanie Lynskey) mais déjà en état de grâce... chef d'oeuvre!


9.5/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Sam 21 Nov 2009, 11:26

Melanie Lynskey elle a jamais bien confirmé après ce film.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Sam 21 Nov 2009, 11:30

C'est dommage, elle est douée (voir ses petits rôles dans Mémoires de nos Pères et Away we Go)
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Sam 21 Nov 2009, 11:35

On la voit à poil dans Shooters aussi :mrgreen:
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Enquête (L') - 7/10

Messagepar Niko06 » Dim 22 Nov 2009, 11:54

L'Enquête - The International
de Tom Tykwer

Image

Le film d'espionnage est redevenu à la mode, je pense grâce à la trilogie musclée Jason Bourne. Ce n'est donc pas étonnant de voir fleurir le genre avec son lot de films oubliables et quelques très bonnes surprises comme ce The International de haute volée. L'intérêt principal est qu'il laisse de côté tout l'aspect spectaculaire habituel pour se concentrer sur un scénario en béton, intelligent et riche en informations sans pour autant devenir ennuyeux (c'est le risque quand on parle d'économie...). Tykwer jongle entre théories financières internationales et enquête sur fond de trafic d'armes, le tout étant relié d'une façon très réaliste. On n'en attendait pas moins de la part du réalisateur allemand qui a déjà largement fait ses preuves en tant que faiseur d'images (Cours Lola, Cours et le Parfum) et qui prouve qu'ici qu'il est également capable de gérer un grand scénario. A peu de choses près, il râte même le très grand film d'espionnage...

Car dans sa première heure, on ne trouve pas grand chose à lui redire... L'intrigue est rapidement posée, de manière efficace, les personnages présentés sans que ça devienne ennuyeux (pas de longue exposition, juste le nécessaire et au fur et à mesure qu'avance le film) mais surtout le scénario est véritablement passionnant. En effet, en s'inspirant d'une histoire vraie, celle de la faillite de la Bank of Credit and Commerce International (BCCI) démontrée coupable de trafic d'armes et de financement du terrorisme et de mercenaires, on se retrouve devant des évènement qui font immédiatement écho à l'actualité économique, ou comment les banques prennent peu à peu le contrôle de tout, avec le danger que cela représente.

En fait on a une démonstration ludique des dérives du capitalisme outrancier et une leçon d'économie qui vaut tous les cours magistraux... Alors bien sur on peut y voir un certain opportunisme d'enfoncer des portes ouvertes et de profiter d'une actualité qui nous touche tous, à tous les niveaux, mais c'est habile. Car la BCCI représente l'extrême de ces dérives, créant son bénéfice non pas sur le dos d'un peuple endetté mais par le sang versé dans les gros conflits mondiaux... ça aurait pu être très chiant, mais pas du tout, on reste scotché par la démonstration. Et ce pour des raisons évidentes : la mise en scène exceptionnelle de Tom Tykwer et la performance d'acteur de Clive Owen.

On sait que Tykwer est un magicien de l'image, il le démontre une nouvelle fois mais nous prend tout de même à revers. En effet il laisse derrière lui tous ses effets de style habituels, bien trop clinquants pour son propos, pour livrer une mise en scène froide et réaliste. Le résultat est un film auquel on croit sans problème, de part son aspect espionnage bien sur mais aussi par le drame humain qui s'y vit. Car Clive Owen y campe un personnage définitivement tragique, et ce dès la première scène où il perd complètement pied... son personnage est le moteur du récit, notre seul véritable point d'accroche, son évolution nous touche d'autant plus. A voir ce type essayer tant bien que mal de mener son enquête et de lutter contre des puissances qui dépassent l'entendement, et de voir chacune de ses tentatives sabordées, sert à créer une sensation d'impuissance impressionnante.

En gros, on nous dit que dans notre monde actuel il n'y a pas de place pour les justiciers. On suit donc la lente descente aux enfers d'un homme qui perd peu à peu ses idéaux vis à vis de la justice, et le contraste de cet homme entre la première et la dernière scène est saisissant... d'autant plus que pour souligner son propos, Tykwer fait évoluer son décor du moderne vers l'ancien, comme une métaphore du social vers le bestial.
Et au milieu de tout ça, une scène magnifique, superbement construite dans un décor assez grandiose, un gros gunfight bien froid et sanglant. La scène est une vraie réussite mais bizarrement cette irruption soudaine d'action dans un film où tout était basé sur la psychologie fait un peu tâche... c'est dommage car ça nous sort un peu du film.

Au niveau des acteurs, outre Clive Owen toujours au top et dans un rôle qui rappelle les Fils de l'homme, Naomi Watts reste justement en retrait, Armin Mueller-Stahl est excellent comme d'habitude et Ulrich Thomsen et Brian F. O'Byrne jouent à merveille des enfoirés de première peu enclins à l'émotion...
Malgré des influences évidentes des thrillers à la Jason Bourne ou James Bond (on croise d'ailleurs parmi les nombreux pays présentés certains lieux déjà visités par 007), c'est dans son refus catégorique (hormis une scène donc) du spectaculaire que The International prend toute sa dimension. Avec son discours sur la toute puissance de l'industrie bancaire et le sacrifice qu'entraîne une attaque envers eux, il crée un thriller à forte tendance paranoïaque intelligent et superbement construit. Vraiment dommage que cette grosse scène d'action centrale, aussi belle soit-elle, vienne faire retomber toute la tension qui s'était si bien mise en place...


7/10
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