Grâce à la mobilisation de ses parents et des gendarmes, un adolescent de 13 ans a renoncé mardi 17 novembre à tuer ses professeurs avec un fusil de chasse dans un lycée de Beauvais (Oise), à l'exemple des tueries commises dans plusieurs établissements scolaires aux Etats-Unis et en Europe. Il a reconnu ses intentions homicides au cours de son audition au commissariat de Beauvais.
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A l'instar de certains auteurs de massacres, le jeune élève, âgé de 13 ans et en classe de 4e à l'institution du Saint-Esprit de Beauvais, avait dévoilé une partie de ses intentions sur Internet. "C'est ma dernière journée de vie", avait-il ainsi prévenu lundi soir sur son blog.
Le collégien a quitté son domicile, à Allonne, près de Beauvais, dès l'aube mardi, muni d'un fusil de chasse chargé et de 25 cartouches, puis a pris le chemin de son établissement "dans l'intention de tuer ses professeurs", selon Raymond Yeddou, directeur du cabinet du préfet de l'Oise. Le pire a semble-t-il été évité grâce à la présence d'importantes forces de police dans l'établissement, avant l'arrivée du jeune garçon. Selon ses propres déclarations, il a alors renoncé, abandonné son arme dans un champ et s'est dirigé vers le centre de Beauvais où il a été retrouvé, dans un cybercafé, en fin de matinée.
DIFFICULTÉS SCOLAIRES
L'alerte avait été donnée par ses parents qui, préoccupés par son comportement inhabituel, avaient "fouillé" leur maison après son départ et constaté la disparition du fusil et des munitions. Des recherches avaient été immédiatement engagées et des dizaines de policiers et gendarmes avaient convergé vers l'établissement pour le sécuriser.
Bon élève, le collégien connaissait depuis quelques temps des difficultés d'ordre scolaire, selon cette source. Il aurait pu notamment redouter une réunion parents-professeurs qui devait se tenir ce mardi. Le directeur de l'école, Dominique Moutin, a cependant assuré que "rien ne laissait supposer" ces événements dans son comportement.
Alors que ces dernières années, plusieurs massacres spectaculaires ont eu lieu dans des écoles ou des universités aux Etats-Unis, mais aussi en Allemagne ou en Finlande, la France n'a jusqu'à présent pas connu de drame d'une telle violence, selon les archives de l'AFP. Néanmoins, il y a un an et demi, en avril 2008, un adolescent de 15 ans avait projeté d'organiser une tuerie dans son collège de Meyzieu, dans le Rhône, et avait ciblé 7 à 8 garçons dont il était le souffre-douleur. Il avait poignardé, avec un couteau de cuisine, trois collégiens, dont l'un avait été grièvement touché.