Miami Vice
De Michael Mann
10/10
Deux flics d’élite Sonny Crockett ( Colin Farrell) et Ricardo Tubbs ( Jamie Foxx) sont chargés d’infiltrer une vaste organisation de trafiquants de drogue. Mission périlleuse, car deux agents fédéraux ayant tenté de pénétrer une partie du réseau ont été démasqués et abattus par des tireurs embusqués. Le thème de l’infiltration, classique des films policiers, permet à Michael Mann d’approfondir l’un des aspects importants de sa filmographie et qui consiste à confronter l’homme, et ses aspirations individuelles, à la mécanique sociale. Souvent chez Mann, l’identité de chaque individu est définie, et garantie, par le groupe. On pense ainsi à Will Smith se convertissant à l’Islam dans Ali ou Robert De Niro exposant la nécessité, pour quelqu’un de son espèce, de ne pas avoir d’attaches dans Heat.
Après l'excellent Collateral, Mann s'essaye à nouveau à la HD, avec succès. Sa mise en scène, aux cadrages recherchés, est un véritable régal, encore rehaussée par une photo hallucinante. Bref, Miami Vice flatte la rétine, c'est indéniable
Miami Vice s’ouvre sur une splendide scène en boîte de nuit qui s’avère bientôt être une fausse piste. Sur un toit, un indic, Alonzo, avertit Sonny d’une imminente bavure. Trop tard. La copine d’Alonzo, enlevée pour le faire chanter, gît dans un bain de sang, lui se jette sous un camion. Bouleversés, Ricardo et son collègue decident d’infiltrer le milieu, deviennent passeurs de drogue. Alors que leur couverture peut être déjouée à tout moment, ils foncent et bluffent à tout va. Ricardo tente de poursuivre sa vie de couple comme si de rien n’était, tandis que Sonny tombe amoureux d’Isabella, la boss du trafic de dope avec qui ils sont en contact : au fur et à mesure que progresse leur enquête, ces relations vont être toutes deux mises à mal.
Fatalité des éléments, il semble que toutes les mers mènent à Miami. Pour cette ville littéralement connectée à l’océan, il s’agit, dans la mise en scène de Michael Mann, à la fois d’un lien et d’un rempart. Axe facile de fuite ou de transit, l’océan baigne Miami, ou l’inonde. Ce trop plein de matière, de fluide, est évoqué dès le premier plan, magnifique, où une danseuse s’anime dans l’hyper-saturation des couleurs et des sons d’une boîte de nuit. Le Los Angeles bleu de Heat ou ses tons rouges et jaunes dans Collateral, font donc ici place aux couleurs saturées de Miami. La nuit, sublimée par la HD, est ici traversée par un étrange orage dont les éclairs illuminent imperceptiblement quelques plans et ajoutent à l’ambiance électrique du thriller.
Il y a beaucoup d’idées de cinéma admirables dans Miami Vice. D’abord, on ne peut pas rester insensible au travail sur ces arrière-plans où s’étalent les lumières floues de la ville, rouges, bleues, blanches, les néons des clubs, les projecteurs des hélicos. Collateral nous a appris que Michael Mann savait filmer la nuit : Miami Vice enfonce le clou. Grâce à l’utilisation du numérique qui donne un grain très marqué aux images nocturnes, et grâce à l’usage des filtres atténuant les contrastes, l’envoûtement est à son comble.
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Deux types de cadrage systématiques participent plus que les autres de cet univers visuel : les gros plans visage, en contre-plongée et à l’épaule, ainsi que les plans très larges. Les premiers insistent sur ce qui est au cœur de Miami Vice : le regard. On se jauge, on observe, on évalue, on décide. Le tout, en silence, avec détermination. Parfois même, la caméra passe des personnages principaux à ce qui les entoure, à leurs côtés ou derrière eux, sans transition, par un pano ou un cut : pans de murs et recoins, mouchards juchés sur des toits. Elle n’épouse plus leur regard proprement dit, mais leur sensation d’être épié, surveillé : subjective non par le regard mais l’impression.
L’autre cadrage majeur, c’est le plan large, en grand angle - qui d’ailleurs confère très souvent au film une esthétique "jeu vidéo". Il met en scène les deux flics et leurs machines : le bolide sur l’autoroute, l’avion de tourisme entre deux falaises ou s’encastrant sous un autre avion, le hors-bord fonçant à travers le golfe du Mexique. A chaque fois, les images sont pétrifiantes de beauté, parce que Michael Mann y surimprime des effets annulant leur caractère hypercliché : cadrages obliques, zooms et dézoomages, cuts, travellings, sorties de champ. La séquence où Sonny conduit Isabella en hors-bord jusqu’à La Havane et, protecteur, lui attache sa ceinture tout en lui faisant tenir le volant, est proprement inoubliable. Ce qui est intéressant aussi à travers l’utilisation de ces différents véhicules (auxquels il faut ajouter un bateau, des barges, des hélicoptères, etc.), comme à travers celle, constante, du téléphone portable, c’est le concept de réseau qu’elle rend évidente et visible : on passe sans cesse d’un lieu à un autre, par le biais du montage alterné (rendu obligatoire par le portable) ou de l’ellipse entre deux séquences (on change brutalement de décor).
S’il n’y avait que cela... Mais la grande réussite de Miami Vice, c’est son rythme. Innombrables sont les temps morts, les silences où l’action est vécue intensément. Deux techniques sont alors mises à contribution. Chaque fois qu’une scène est immobile ou silencieuse, Michael Mann propose différents angles de vue, souvent de la même échelle. C’est très frappant dès la scène inaugurale de la boîte de nuit, ou par exemple, plus tard, lors d’une séquence où des barges filent à travers le port. A contrario, dès qu’il y a action, les plans sont moins nombreux, adhèrent davantage au récit. Cette multiplication des plans lors des temps morts, c’est évidemment une façon de s’appesantir sur eux, de s’y tenir. En second lieu, il faut souligner le travail éblouissant réalisé sur le son. Bruits d’hélicoptères, ronronnement des voitures, fracas orageux, bourrasques de vent saturent le son d’ambiance. Grâce à eux, surgit cette atmosphère de menace sourde et larvée qui caractérise Miami Vice. Souvent aussi, Michael Mann coupe brusquement le son ou l’assourdit : lorsque l’indic se jette sous le camion, le silence se fait, seule une trace de sang signale sa mort sur le bitume. Plus tard, c’est une explosion muette. Lorsque Sonny et Isabella dansent dans un bar cubain, la musique diégétique s’éteint soudainement au profit d’une nouvelle bande-son permettant de faire transition avec la scène d’amour.
En un certain sens, ces silences et ce rythme si particulier, ralenti, font qu’on pourrait parler de film d’action descriptif. Pourtant, les scènes d’action de Miami Vice sont maîtrisées, violentes, grandioses : entre autre, le sauvetage impossible de Trudy dans le mobil-home ou la fusillade finale (qui justement propose quelques rares et judicieux ralentis). Mais voilà, à bien y réfléchir, par le jeu sur le son, assourdi, par le montage alterné, par l’étirement du du temps, on est presque plus dans du tableau que dans de l’action pure. Or c’est la description, oppressante, nocturne, avec ses silences, ses pauses, ses ellipses, qui se révèle haletante.
De fait, Miami Vice parle moins d’argent, de trafic et de règlement de compte - l’action proprement dite - que d’un sentiment partagé par les truands autant que par les justiciers : l’impossibilité radicale de vivre. Qui engage le film sur une voie descriptive. Isabella et Sonny peuvent donc s’aimer, conscients que leur passion, quoi qu’il arrive, est vouée à l’échec : « - C’est une mauvaise idée - On n’a pas de futur - Alors pas de quoi s’inquiéter. » Ne valent plus que le danger, le risque, le contact direct avec la mort (certaines scènes de meurtres sont extrêmement choquantes) - il n’est pas étonnant que le dernier plan du film voie Sonny rejoindre son ami Ricardo à l’hôpital.
C’est Gong Li qui rend sensible, plus que les autres, cette désespérance : censée interpréter une chef glaçante et mutique, dont le cœur chavire dans les bras de Sonny, elle donne à son rôle une densité émotionnelle qu’il n’avait pas sur le papier. La larme contenue qu’elle verse en faisant l’amour, la lutte entre l’arrogance et la passion qui se lit sur son visage, elle leur donne, écorchée, sublime, une intensité sans pareille.
Si l’amour est impossible dans ce qu’il a d’éternel, ou tout au moins de durable, il peut exister de manière fugitive hors du temps, ailleurs. C’est l’effet que donne cette fuite au coeur du film vers Cuba. En dehors de la logique sociale, l’ailleurs est un refuge éphémère pour Sonny et Isabella.
L’intrusion des sentiments est telle dans Miami Vice qu’elle est également déterminante dans les scènes d’action. La fusillade finale est ainsi dominée par la découverte par Isabella de la trahison de Sonny. D’une densité grisante, les scènes d’actions chez Mann ont ainsi tendance à être composées autour de situations dramatiques, voire tragiques, entre les personnages. Les sentiments, davantage suggérés par les images et une grammaire simple du cinéma (champ-contrechamps, légers ralentis...) qu’explicités dans les dialogues prennent ainsi tout leur poids. C’est aussi de cette manière qu’est traitée la relation d’amitié entre les deux flics ; dans le plan final, où Sonny court rejoindre son équipier, l’archétype hollywoodien qu’ils représentent semble ainsi incroyablement sincère .
Pour Miami vice , pour moi c'est que bon le fameux scenario leger dont tout le monde parle , ca me derange pas . le truc c est que bcp de gens attendais de miami vice d'etre un polar de mann dans la ligner de ces heat et collateral , et c est pas ca . ici il n'a pas de scenario tres ficeller , dense , complex , car c'est pas le propos de son film .
Avant tout c est un peu un synthese de sa serie tv , on l a un peu oublier maintenant , mais a l epoque la serie miami vice , c etait quand meme un gros morceau , faut revoir des episode de nos jour pour ce rendre compte que le cliche costume pastel et don johnson qui se la pete c est pas vraiment du tout ca .
miami vice c etait une serie deja a l epoque qui jouait bcp sur l atmopshere, les silence , les non dit , les experimentation de visuel nocturn, mais avant tout , un serie qui parlait surtout de deal de dope comnplexe et extrement detailler et de la position des flic undecover
et c est ca que Mann , en grand pointilleux du detail , a voulue retraiter sur un long metrage . du coup c est pour ca que son histoire , son script, ne se focalise que sur ces deal de dope minutieus, tres tactique , Mann en dingue d authentisme a voulue et reussi a appronfondire cela , en gros oui le film ne parle que de ca et rien d autre , de ces deal de flic undercover qui comme le dit Colin : so deep ? as in , which way is up ?
Miami vice c est le realiseme documentaire extreme ( marque de fabrique et obsession de mann ) de flic teigneux , pros , devouer , a realiser leur gros coup de filet , commen se gere au quotidient leur deal avec les narcotrafiquant , et leur deconnexion de la realiter , les prochaine etage strategique , vivre constement une autre identiter et en cela je trouve au contraire perso le duo d acteur tout a fait extra . je trouve farrel et foxx bien plus implique , credible et authentique que bale et depp .
evidement pour la plupart des spectateur , je peut comprendre tout a fait que ce fasse leger , Mais si on connait bien le travaille de mann , ca facont de bosser, d apprehender les projet l ecouter parler de son approche ( et pis c est un real qui inspire bcp , il y a eu tellement de truc ecrit sur lui , d analyse des travaille , et pis vive les commentaire audio quoi ) c est bien plus subtile et camoufler que l apparence frontal de la chose , perso j avoue que sur un film comme miami , je suis receptif a 100% , je vois la demarche et y adhere a mort, les scene que tu decrit comme inutile , je les voit pas , la love story est certe peu traiter en profondeur , ce qui peut laisser de marbre et eloigner le spectateur , mais c est parcque mann dans sa grande obstination , se se concentre que sur le faite que se soit impossible , et peut etre seulement due au fait que sonny soit too deep under .