Gangs of NY Martin Scorcese - 2002
Qui d'autre que Scorsese pourrait nous mettre en image cet épisode sanglant et peu glorieux de l'histoire de New York, projet qu'il aura mit de temps à pouvoir concrétiser, mais pas de chance pour lui tout Scorsese qu'il est si on s'appelle pas Tarantino on fait pas ce qu'on veut avec les Weinstein et donc les frères ciseaux ont une nouvelle fois utiliser leurs couteaux, on ne verra surement jamais le cut de Scorsese mais bon en l'état reste un bon film sur une période qu'on a pas trop l'habitude de voir.
Pendant quasiment 2 heures c'est un sans faute, ultra dense ( avec les thèmes habituel chez Scorsese : la foi, le désir de vengeance, le pouvoir, la filliation, la trahison, le pardon, la rédemption ) et niveau rythme c'est la perfection avec une sacrée galerie de personnage mais je trouve que ça baisse un peu après la découverte de la vrai identité de Di Caprio, et en plus le climax final n'est pas aussi impressionnant que la première scène ( d'un point technique cette première scène est une merveille ) je suis même déçu qu'on ait pas le fight final tant attendu, bon l'émeute et le massacre des habitants ça reste terriblement marquant ( et assez culotté, pas étonnant que le film ai été assez mal reçu aux USA ) tout de même mais on est loin de l'épique intro ou on se fout sur la gueule comme des barbares et où Scorsese nous épargne aucun détail sanglant.
La relation qui s'installe entre Amsterdam et Bill est vraiment une des plus grande réussite du film c'est pas spécialement original ( on a déjà vu ça des milliers de fois ) mais ça fonctionne à merveille avec une certaine fascination et un respect qui s'installe entre les 2, d'ailleurs c'est pas manichéen Bill étant un homme d'honneur avec ces principes et pas juste un gros bad guy ( c'est pour ça que le personnage est si fascinant ), un homme qui se prend pour quelqu'un d'important mais qui mourra dans l'indifférence générale.
Dans la dernière demi heure l'histoire de vengeance s'efface devant l'Histoire ( avec un grand H, c'est didactique dans le bon sens du terme ) et la révolte qui va exploser suite au traité ( signé par Lincoln ) décrétant la mobilisation de "tout homme apte physiquement" (enfin si on était riche on échappait à l'enrôlement de force), et c'est surement là que les coupes se font sentir car le film s'attarde tellement sur le relation entre Bill et Amsterdam que clairement tout ce qui touche aux problèmes politiques on s'en fout un peu. Car on se rend compte que le sujet du film c'est pas la vengeance mais bien ce New York mutli ethnique.
La guerre de Sécession est un épisode sanglant des EU, on a l'habitude de voir des films sur cette boucherie mais sauf erreur c'est le premier qui traite des émeutes de NY, donc en plus de s'être massacré entre eux voila que les soldats ont massacré le peuple.
Niveau reconstruction d'époque le New York de 1860 est vraiment magnifique ( sauf sur certains plan aérien très large qui font très CGI ), avec un Five Points crasseux et chaotique comme y faut, et pis c'est pas cheap, l'argent est vraiment à l'écran et pas dans des CGI tout pourri (sauf les vues d'ensembles donc), les rues grouilles de monde.
Sinon comme dans tout Scorsese y a une voie off et là faut avouer qu'elle sert pas a grand chose, elle est redondante par rapport à ce qu'on voit.
La réalisation, Scorsese oblige c'est la grande classe ( quoique qu'il y a quelques faux raccords qui sautent aux yeux ), on y retrouve les moments de grace habituel de ces films ( la première scène qui commence avec un magnifique gros plan sur Liam Neeson pour se terminer dans un bain de sang digne des meilleurs bataille du genre avec notamment ce plan avec la cam qui passe à travers la porte, le retour d'Amsterdam et la description du quartier, le show Bill le boucher ) et puis le perso du boucher inspire vraiment Scorsese qui se plait à l'iconiser comme rarement il a iconiser un personnage dans un film dès le premier plan on voit que Marty aime ce perso et il le mettra souvent en valeur, allant jusqu'à le filmer enrouler dans le drapeau étoilé.
Niveau acteur bien entendu c'est toujours nickel chez Scorsese, Daniel Day Lewis bien entendu est impérial et se paye tout les meilleurs scènes du film il trouve le juste milieu car le rôle pouvait prêter au cabotinage mais il n'y cède jamas, Di Caprio manque un poil d'épaisseur ( contrairement a maintenant ou il fait vraiment homme ) mais s'en sort bien et finalement ça colle avec le personnage, Cameron Diaz s''est encore trompée de film et elle ferait mieux de se cantonner à ses comédies pas drôle au lieu de gâcher des films comme ça. Dans les seconds rôles on retrouve du beau monde ( la crème des Irlandais ) : Brendan Gleeson, Stephen Graham, John C Reily, Liam Neeson, un Neeson qui en seulement une scène impose son personnage et on ne l'oublie pas, la marque des plus grands (enfin ça c'était avant qu'il se recycle en papy action man).
La BO de Howard Shore est vraiment magnifique, par contre mais y a quelques relents de LOTR par moment.
La photo renforce le coté crasseux du film.
Scorsese ne livre pas son meilleur film mais c'est aucun doute son plus épique.
Une épopée sombre, violente, intense et crasseuse sur la genèse dans le sang de New York, le dernier plan avec la construction de la ville est vraiment magnifique.
"Thank God. I die a true American."
8/10