Planète interdite de Fred Mac Leod Wilcox 1956
« Forbidden Planet » adaptation de la dernière pièce de William Shakespeare « la tempête » est une relique en puissance sortant de nulle part. Sans références sur un tel sujet, du réalisateur aux comédiens tout le monde semble être nés coiffés dans la réalisation de ce travail somptueux.
Elaboré par un toucher neuf presque hors du commun cet opus se propage dans le cosmos de manière amusante en imposant les délices de la soucoupe star de ces années cinquante. Intérieurement on se croirait presque sur l’entreprise par ces petits clins d’œils logistique au capitaine Kirk.
Le contenu accompagné d’une partition instrumentale exclusivement électronique bénéficie de décors presque extraits d’une littérature adolescente du Mercredi tâtonnant à son niveau les prémisses d’une science perçue de manière primitive, presque poétique.
Ce sont les premiers contacts modérés d’un esprit en pleine découverte avec l’anticipation par l’intermédiaire d’une rassurante incrédulité naïve premier pas d’une science livrée scénarisée de manière approchable dans une dominante futuriste.
Le regard du profane en attendant un impact plus réaliste se laisse grisé par ces fausses montagnes, ces plaines interminables couchées sous un soleil vert. Une vertigineuse descente dans des demeures abyssales démesurées démontrant la pointe d’une technologie un peu dépassée aujourd’hui mais scintillante en son temps.
Le personnage d’Anne Francis complètement chamboulée par les sens suite à l’apparition de jeunes males avides de possessions virginales est charmant. Tout ce beau monde est précis dans le geste, respectueux dans un relationnel cinématographiquement correct avec en particulier un cuistot s’adressant affectueusement à une machine considérée comme humaine.
Délicieusement rétro l’œuvre vaut de l’or pour son manque total d’adhésion à un processus plus rigoureux que 2001 Odyssée de l’espace se chargera d’instaurer.
Sur Altair, c’est le règne du savant fou, de la petite jupette et du robot fabricant de whisky. Le tout mêlant l’univers à une aventure presque exotique parfaitement acceptable grâce à des trucages élaborés éloignant cet agréable divertissement d’une série B.
« Forbidden Planet » est un premier contact décalé indispensable avec un autre monde avant de basculer dans le royaume réaliste des sophistes.
10/10