Irreversible de Gaspar Noé
Ce qui scotche dès le départ c'est le niveau de la mise en scène, Noé a trouvé sa patte avec des mouvements de caméra qui semble désordonné et instables mais qui sont d'une précision technique monumentale, une succession de faux plan séquences captant les moindres détails.
Tout cela se calme au fur et à mesure que l'on remonte dans le temps, la structure du film est excessivement bien pensé, changeant sans cesse notre perception sur les événements, les interrogations et le dégout laisse place à des personnages qui deviennent véritablement attachant.
Dupontel en tête plein de bonté naïve, Cassel parfait fou furieux et le meilleur rôle de Monica dont le jeu de toute façon se limite à son corps, j'ai adoré la séquence de la fête qui rappelle forcement des souvenirs, ainsi que celle du métro en fait toute la fin et le message final lourd de sens. "Le temps détruit tout"
Par contre il faut l'avouer tout le début m'a mis très mal à l'aise, le désir de Noé est exhaussé l'ambiance est poisseuse au possible aidé par une bande extrêmement travaillé mais tout cela est exécuté d'une manière bien trop lourde, le cinéma de Noé manque cruellement de finesse à l'image d'un viol tout bonnement insupportable, le fait de montrer la séquence de A à Z n'apporte strictement rien au film.
Le côté roublard provocateur "ta vu j'ai mis un poster de 2001 dans mon film" peut rendre l'expérience aussi détestable qu'elle est enivrante en cela la vision du film est une séance unique.
Sincèrement, c'est très dur de mettre une note à ce film, je pourrais autant mettre un 5 comme un 9 donc je tranche au milieu.
7/10