COLLATERAL
10/10
collateral , un film sensoriel ......
10/10
collateral , un film sensoriel ......
Collateral ne pourrait être qu'un banal film d'action-suspens-thriller, avec les sempiternelles retournements de situations , le méchant d'un côté, le bon de l'autre, un happy end au final et le tour est joué. Mais non. L'histoire tient sur un timbre poste: un chauffeur de taxi embarque comme client, lors d'une nuit entière, ce qui se révélera être un tueur. Rien d'incroyable, mais pourtant, dès le début du film, on est fasciné, fasciné par les petits gestes quotidiens du chauffeur, concentré dans son travail, meticuleux ( une recurente chez mann )
et par ce personnage de tueur aux lunettes noire qui se détache de la foule , solitaire et seule ( le fameux frere que Mccauley evoque dans heat?? why not ! ).
Puis on est fasciner ( ou pas , si c'est la cas , arretez de lire ! ) par La mise en scène de Michael Mann qui est ici et encore une fois éblouissante. On sent que l'on a là un grand réalisateur, un vrai metteur en scène, qui sait de quoi il veut parler, et qui le met en images, non pas avec sobriété et efficacité toute simple, mais avec classe, avec talent, comme si chaque plan était un dessin, fixe, Plusieurs thèmes sont brassés mais ils rejoignent tous en un seul et unique. La jungle urbaine premièrement, ce qui frappe le plus et c'est la que Mann se sent
chez lui , définitivement un sens visuel inouï .La cité des Anges, plongé dans la nuit profonde. Dehors tout a l'air menacant. Par des vues globales puis rapprochées, le jeu des lumières (feux, phares, points floutés de la circulation) nous donne l'impression de flotter, d'être en apesanteur, dans cette fourmilière géante, remplie, comme le dit le Vincent, de milliers de gens qui ne se connaissent pas.
Dans Heat, le cinéaste approche L.A. comme une étendue sauvage, champ de bataille infini et transposition moderne du desert des westerns .
Avec Collateral, Mann offre sa vision de la ville la plus contrastée, que ce soit visuellement ou thématiquement. Visuellement, car il nous abreuve de nouveau de plans vertigineux, reflets de cette ville disproportionnée, tandis que sa caméra digitale capture la profondeur de la nuit dans ses mondres détails.
Tourné en DV pour capter au mieux les différents visages de la cité des Anges qu’il parvient à faire vivre comme un troisième personnage lié aux deux autres dans cette ballade nocturne, Michael Mann livre ici un modèle de perfection narratif alliant parfaitement l’image à ce moment de vie de deux individus à priori que tout oppose mais qui en fait ont besoin l’un de l’autre pour se révéler à eux-mêmes , on al'impression de les suivre toute la nuits , d'etre a leur cote dans le taxi .
Thématiquement, car cette ballade nocturne sur les pas d'un tueur à gage nous fait découvrir un Los Angeles sophistiqué plutôt que ses bas-fonds ..
Le taxi tourne autour de downtown L.A., faisant étape dans plusieurs boites de nuit, qui montre bien la diversité cultuelle et ethnique de la ville (latino/musique traditionnelle, asiatique/techno, black/jazz) avant de s'arrêter au milieu des grattes-ciel. L'autoroute est omniprésente, montrée comme les véritables veines de la ville.Hormis ces personnages fouillés et ce cadre magnifique, Collateral marque par son aspect temporel. Tout se déroule de la tombée de la nuit à l'aube. Entre les deux, on respire de moins en moins et l'on va vers l'asphyxie. Le réalisateur parvient à faire monter la tension progressivement, en partant de rien et pour arriver à des sommets d'adrenaline
La violence est séche, brutale, sans efusions de sang, c'est rapide, ca ne fait pas dans le tape à l'oeil, dans le tapageur, dans l'accumulation de cadavres , ici c'est efficasiter et professionalisme ( propre a Mann lui meme et sa facon de bosser et tout ces persos ) Vincent tue car c'est son job.
La scenes ou vincent recuper sa mallete que des "homies" viennent de piquer a max atacher dans la taxi est un exemple parfait .
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Vincent est dénué de sentiments, il fait juste ce pourquoi on le paye, et ne voit pas, en quelque sorte, la différence entre ôter les vies et conduire les gens ( un sociopathe diras Mann dans le commentaire audio , tout comme Mccauley de heat , alors frangin les 2 ?? )
Le film parle de sujets simples mais avec finesse. Il est question du rêve américain. Max un projet de limousines avec chauffeurs, depuis bien plus de 10 ans il est taxi driver, pour pouvoir réaliser son ambition.
Les acteurs sont grandioses. ouai carrement , Jamie Foxx est impressionant. C'est le perso le plus complexe, un mélange de fragilité, de nervosité, de violence, dont le comportement va changer au cours de cette nuit. Avec le naturel qu'il faut, l'interpète de Ray démontre si besoin était qu'il est un acteur qui a des tripes et beaucoup de potentiel, de talent, de force ,j'imagien mal Adam sandler pour se role , il etait presenti et a meme fait des essai avec Mann , ca a visiblement pas marche !!
Tom Cruise quand a lui, incarne ce tueur avec une surprenante sobriété. Pas de cabotinage, mais une vraie prestation éblouissante, pour son meilleurs rôles de sa carrière tout simplement .
Le musicien de jazz qui collabor souvent avec mann fait aussi son taf , bruce mcgill malheureusement est pas assez a l'ecran , dommage il est trop bon comme d'hab .Ruffalo est aussi parfait et fait passer peter berg inapercu ! jada est pas mal mais bon son perso est juste un pretexte et pis elle sait pas courir !!
L'utilisation d'un décor nocture et le sous-genre du tueur à gages classent évidemment Collateral comme film noir .
Mann rend hommage à Melville dont il modernise l'œuvre. Ce dernier trajet en métro renvoie irrémédiablement au Samurai ( et pis le persos de vincent aussi fait un peu hommage a delon ) et Los Angeles se substitue à Paris. On l'avait pressenti avec Heat et To Live and Die in L.A. de William Friedkin : le renouveau film noir — ou neo-noir — passe inexorablement par Los Angeles, ce que Mann confirme ici unefois pour toutes, d'une façon magistrale.
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une bande originale rythmée et douce, qui coule sans faire tache. Du film on ne peut oublier une de ses meilleures scènes qui mérite l'analyse : le taxi qui s'arrête devant un coyote qui traverse la route. un coyote dont les yeux brillent dans l'obscurité.
Temps mort. Las, un peu paumés Vincent et Max ont l'air subjugués, et le temps s'arrête, un moment, juste pour souligner le dingue de la chose, un loup perdu en plein territoire ferroviaire que personne remarque ou presque , un point lumineux parmis d'autre , comme notre taxi et les 2 heros .
Scène proprement ahurissante pour le spectateur, elle l'est tout autant pour Max et Vincent. Si on peut apercevoir plusieurs détails, comme la teinte grise du coyote qui renvoie aux cheveux gris de Vincent, qui ferait de l'un le symbole de l'autre (Vincent est un coyote, un charognard )
Cette "faille" dans la narration, comme un break , un moment a part , on la retrouvera deux ans plus tard dans Miami Vice, avec l'échappée vers la Havane.
Grand moment de cinéma que cette scène, remplie de poésie…[/Center]