La horde sauvage De Sam Peckinpah
10/10
Après un hold-up manqué au sud du Texas, Pike Bishop (William Holden) – hors la loi vieillissant – et ses hommes, préparent l’attaque d’un convoi d’armes de l’armée américaine, pour le compte d’un chef mexicain cruel et décadent, le général Mapache. Pendant ce temps, des chasseurs de prime menés par Deke Thornton (Robert Ryan), ancien complice de Pike, les suivent à la trace.Chef d’œuvre novateur sur le plan de la mise en scène et du découpage, dans sa manière d’enterrer les mythes du western et de montrer la violence des hommes dans toute sa vérité tragique et brutale, sans esbrouffe , comme ca , cahs direct dans ta face !!
La Horde Sauvage est l’un des actes fondateurs de la révolution du cinéma américain à la fin des années 60.
Dès la première scène d’action – le film en contient en réalité assez peu, mais chacune est magistralement réalisée et montée – Peckinpah imprime sa science du découpage et des ralentis, en particulier quand il s’agit de filmer les corps qui tombent où l’expression rageuse d’un homme aux doigts crispés sur la gâchette d’un fusil mitrailleur.
et cette représentation à la fois chorégraphiée et jamais gratuite ni bêtement esthétisante de la violence – qui est au contraire sèche et saisissante dans tous ses meilleurs films – influencera et influence toujours des générations de réalisateurs ; on citera bien sûr John Woo, mais aussi Christopher McQuarrie qui dans son film Way of the Gun, avec Benicio Del Toro et Juliette Lewis, rendra un hommage direct au final ahurissant de La Horde Sauvage. Citons également Rob Zombie, qui songeait également à cette œuvre mythique en filmant la fuite sanglante des membres d’une famille de dégénérés dans le sordide mais brillant Devil’s Rejects.
Peckinpah filme donc la poussière, la sueur, l’alcool et le sang qui jaillit des impacts de balles comme aucun réalisateur ne l’avait fait jusque là, même si le final sanglant de Bonnie and Clyde d’Arthur Penn marquait déjà la fin de la violence sage et suggérée des productions hollywoodiennes des années 50 jusqu’au milieu-fin des années 60.
Fait marquant : les femmes et les enfants, symboles même de l’innocence dans les westerns classiques, trompent et tuent sans scrupules dans La Horde Sauvage – des plans montrent même des enfants aux visages euphoriques au moment de presser la gâchette. Sans oublier la scène prémonitoire du début où des enfants livrent des scorpions à un nid de fourmis avant de brûler le tout.
De ce point de vue, La Horde Sauvage est une des pièces majeures de la révolution du cinéma américain de l’époque, emmenée notamment par Penn, Coppola, Friedkin, Hopper, Cimino et bien sûr Peckinpah.
Si le début de La Horde Sauvage exprime donc une violence chaotique où la bande tue avant tout pour survivre, la scène finale, absolument grandiose, exprime une violence qui est certes fulgurante, destructrice, et totalement libérée, mais qui présente également une dimension rédemptrice – même si les membres de la bande se moquent éperdument du salut de leurs âmes. Elle a en tous cas un sens qui les arrache douloureusement et magnifiquement au cynisme désabusé dont ils font preuve tout le long du film, et c’est là que paraît la complexité du réalisateur
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