Un film en temps réel... rien de bien original là-dedans. Anthony Mann, Alfred Hitchcock et Fred Zinnemann l'ont fait avant dans des films devenus des classiques, la série 24h chrono poussera le concept au plus loin depuis quelques temps... le but est bien entendu que créer un suspens crédible, une urgence immédiate et ça fonctionne dans tous les exemples cités. John Badham n'a rien d'un grand réalisateur, malgré plusieurs succès d'estime un peu trop ancrés dans les 80's (Wargames, Short Circuit et Tonnerre de Feu) faisant suite au kitsh la Fièvre du Samedi Soir et l'original Dracula... Bref on se demande comment un metteur en scène comme lui peut livrer un film original basé uniquement sur ce concept de temps réel! Et bien il met pas mal d'atouts de son côté et en particulier un casting qui en jette avec ses deux têtes d'affiche, Johnny Depp et Christopher Walken. Sauf qu'un point de départ improbable coule l'entreprise d'entrée de jeu...
Pourquoi diable prendre le premier inconnu inexpérimenté pour un assassinat aussi important?? A priori aucune raison ne nous est vraiment donnée et tout le film tient sur ce postulat bancal... C'est vraiment dommage car du coup on se sent peu concerné par les évènements, ni par le sort de la fille de Gene, d'autant plus que vu l'académisme qui émane de l'entreprise on s'imagine difficilement que tout cela finisse mal pour elle... Le titre français dévoile clairement l'ambition première du film, le suspens. Créer une véritable tension n'est jamais une chose simple au cinéma et Badham en fait les frais ici... Il a beau accumuler les plans sur des horloges ou des montres pour créer une illusion d'urgence tout en justifiant qu'on est bien en temps réel, ça ne fonctionne pas. La faute à une intrigue farfelue et une mise en scène plate au possible.
Il a beau utiliser la caméra à l'épaule, John Badham n'arrive pas à nous impliquer et semble même se faire embourber dans son concept. Au contraire de créer une tension, le temps réel semble allonger le film à un tel point qu'il en devient ennuyeux et qu'on regarde sa montre plus souvent encore que les personnages! Sur un film d'1h30 on peut pas dire que ce soit bien joué... Et pour bien enfoncer le clou le personnage de Gene tourne en rond. Il entre dans l'immeuble, sort, rerentre, va aux toilettes, se fait cirer les chaussures, va au bar... et recommence. La redite achève complètement le rythme et on espère vraiment qu'il ne retourne pas voir le cireur alors qu'approche l'heure fatidique!! Sur la fin cela s'accélère un peu, mais entre scènes improbables et révélations qu'on sent venir à trois kilomètres... ça ne fonctionne toujours pas.
Pourtant on pouvait penser qu'avec deux grands acteurs la pilule passerait mais on est à des années lumières de leur confrontation dans Sleepy Hollow... Christopher Walken ne s'en sort pas trop mal en personnage cruel et manipulateur, le genre de rôle qui lui va bien. Par contre pour Johnny Depp, j'ai beau trouver que c'est un des plus talentueux de sa génération, il est ici au plus bas de sa carrière. Il livre une performance à contre-emploi mais qui ne lui va pas du tout, ne bouffe pas l'écran comme à son habitude à un tel point qu'on se demande comment la même année il a pu être aussi parfait dans Dead Man et aussi transparent dans Meurtre en Suspens?? Un manque d'implication sans doute, ou simplement le désir de sortir de son image de rêveur habituelle qui l'a rendu moins regardant sur le script...
Tout n'est pas noir pour autant, on trouve des seconds rôles sympas et quelques scènes bien trouvées. Et surtout on sent bien la volonté de faire un film-concept original, sauf qu'à cause de nombreux paramètres la sauce ne prend pas. Certes si on ne remet pas en cause l'idée de départ et qu'on n'est pas réfractaire aux situations improbables on pourra apprécier ce film qui va au bout de son idée. Mais aussi honnête soit-il, John Badham n'était sans doute pas l'homme de la situation pour mettre en scène cette histoire, quelqu'un avec la capacité de créer une situation d'urgence par la manipulation des images aurait été un bien meilleur choix.
Reste un film qu'on ne peut pas considérer comme complètement mauvais, il est juste très moyen, mineur au milieu des belles filmographies des acteurs et qui scellera définitivement le sort du réalisateur qui n'a eu droit qu'à un seul long métrage après celui-là avant de se consacrer à plein temps à la télévision...
Pourquoi diable prendre le premier inconnu inexpérimenté pour un assassinat aussi important?? A priori aucune raison ne nous est vraiment donnée et tout le film tient sur ce postulat bancal... C'est vraiment dommage car du coup on se sent peu concerné par les évènements, ni par le sort de la fille de Gene, d'autant plus que vu l'académisme qui émane de l'entreprise on s'imagine difficilement que tout cela finisse mal pour elle... Le titre français dévoile clairement l'ambition première du film, le suspens. Créer une véritable tension n'est jamais une chose simple au cinéma et Badham en fait les frais ici... Il a beau accumuler les plans sur des horloges ou des montres pour créer une illusion d'urgence tout en justifiant qu'on est bien en temps réel, ça ne fonctionne pas. La faute à une intrigue farfelue et une mise en scène plate au possible.
Il a beau utiliser la caméra à l'épaule, John Badham n'arrive pas à nous impliquer et semble même se faire embourber dans son concept. Au contraire de créer une tension, le temps réel semble allonger le film à un tel point qu'il en devient ennuyeux et qu'on regarde sa montre plus souvent encore que les personnages! Sur un film d'1h30 on peut pas dire que ce soit bien joué... Et pour bien enfoncer le clou le personnage de Gene tourne en rond. Il entre dans l'immeuble, sort, rerentre, va aux toilettes, se fait cirer les chaussures, va au bar... et recommence. La redite achève complètement le rythme et on espère vraiment qu'il ne retourne pas voir le cireur alors qu'approche l'heure fatidique!! Sur la fin cela s'accélère un peu, mais entre scènes improbables et révélations qu'on sent venir à trois kilomètres... ça ne fonctionne toujours pas.
Pourtant on pouvait penser qu'avec deux grands acteurs la pilule passerait mais on est à des années lumières de leur confrontation dans Sleepy Hollow... Christopher Walken ne s'en sort pas trop mal en personnage cruel et manipulateur, le genre de rôle qui lui va bien. Par contre pour Johnny Depp, j'ai beau trouver que c'est un des plus talentueux de sa génération, il est ici au plus bas de sa carrière. Il livre une performance à contre-emploi mais qui ne lui va pas du tout, ne bouffe pas l'écran comme à son habitude à un tel point qu'on se demande comment la même année il a pu être aussi parfait dans Dead Man et aussi transparent dans Meurtre en Suspens?? Un manque d'implication sans doute, ou simplement le désir de sortir de son image de rêveur habituelle qui l'a rendu moins regardant sur le script...
Tout n'est pas noir pour autant, on trouve des seconds rôles sympas et quelques scènes bien trouvées. Et surtout on sent bien la volonté de faire un film-concept original, sauf qu'à cause de nombreux paramètres la sauce ne prend pas. Certes si on ne remet pas en cause l'idée de départ et qu'on n'est pas réfractaire aux situations improbables on pourra apprécier ce film qui va au bout de son idée. Mais aussi honnête soit-il, John Badham n'était sans doute pas l'homme de la situation pour mettre en scène cette histoire, quelqu'un avec la capacité de créer une situation d'urgence par la manipulation des images aurait été un bien meilleur choix.
Reste un film qu'on ne peut pas considérer comme complètement mauvais, il est juste très moyen, mineur au milieu des belles filmographies des acteurs et qui scellera définitivement le sort du réalisateur qui n'a eu droit qu'à un seul long métrage après celui-là avant de se consacrer à plein temps à la télévision...
5/10