Un prophète Jacques Audiard 2009
« Un prophète » dévoile les principes de l’entreprise récupérés de manière malhonnête et brutale par le milieu carcéral reproduisant en se servant du logo de la réussite de procédures permettant de gravir un à un des échelons promotionnels menant vers une envergure sociale et professionnelle.
Le message est alarmant. La société « tartempion » est à l’agonie, pendant que ses composants sont broyés par le devoir du chiffre et la peur du chômage un monde carriériste thématique se développe en parallèle dans un milieu clos.
Ici, c’est le royaume du malfaisant. Le quotidien s’améliore dans la douleur. Au départ le détenu croule sous la branlée spontanée puis s’extirpe grâce à une raison découverte d’un statut de massacré permanent pour devenir enfin un parrain protégé et respecté.
Les premiers pas du novice sont la porcherie et la bouffe dégueulasse puis après l’acceptation de se soumettre cigarettes, télévision et portables font leurs apparitions dans une distribution formatée par le voyou avec le maton aux ordres.
Une fois la douloureuse épreuve réussie l’opportunité de glaner cinq mille Euros dans la journée en appliquant sans états d’âmes sur le terrain une logique violente adaptée aux ingrédients du métier se dévoile d’elle-même et s’apprécie.
C’est la nouvelle école offrant comme conclusion à un illettré presque animal poubellisé par un système l'opportunité d'un second permettant d'atteindre le pouvoir mais à des années lumières d’une éthique.
La force de cet opus se situe derrière ses lourdes portes enfin foulées ou l’on découvre une autre planète. Une nurserie institutionnelle formant dans des conditions violentes une faune conditionnée lâchée dans une vie d’expédients ou la récompense est payée cash sans bulletins de salaires ni comptes en banques.
Toutes ces images prophétiques ressemblent à notre monde de demain. Chaque intégration perdue est une porte ouverte à l’auto détermination d’individus managés par la rue et ses règles.
Une nouvelle vie s’apprend en prison loin d'une société à la dérive.
Le film est long deux heures trente cinq c’est trop, on décroche surtout curieusement dans les scènes d’action un peu trop basiques situées hors de la prison.
La caméra tremblote bien souvent en cadrant au maximum des visages dévastés presque inhumains. L’oriental est montré comme voyou, irrécupérable inaudible, à la limite du pourceau enlisé dans l’extrémisme.
L’interdiction aux moins de douze ans n’est pas adaptée à un sujet dangereux, récupérateur n’incitant qu’a pourfendre et voler en considérant ces nouveaux choix comme normaux et détonateurs de la fin d'une conscience.
L'atmosphère inhumaine et étouffante de la partie sédentaire est un argument princier afin de conserver son honnêteté malgré les sècheresses de la reconnaissance.
6/10
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.