Carrie Brian De Palma - 1976
Dans les réussites de De Palma ce film même si je lui reconnait énormément de qualités ne fait clairement pas parti de mes préféré, la faute à finalement ce que ça raconte, c'est un peu beaucoup osef pour moi, parce que bon la découverte de l'âge adulte pour une ado qui a ses règles ça me parle quand même moyen.
Sur un script assez linéaire ( qui renforce le coté inéluctable du final ) : intro, préparation du bal et bal ( pas lu le bouquin de King mais j'imagine que c'est quand même plus détaillé, vu que King adore les détails qui servent à rien et plombent ses bouquins ), De Palma livre un drame ado réussit et une dernière demie heure qui fait rentrer totalement le film dans la fantastique ( mais pas l'horreur, ça reste vraiment très soft, pas violent et pas gore ).
Des l'intro on sait qu'on est chez De Palma, après un plan séquence pendant une partie de volley qui nous permet tout de suite de découvrir Carrie seul à l'écart des autres, le film enchaine sur une scène totalement De Palmiesque ( ça m'étonnerait que King s'attarde sur les filles nue dans son livre et qu'il détaille le savonnage des seins de façon aussi précise que le caméra de De Palma ) tout droit sorti d'un film érotique de l'époque : un plan séquence avec un travelling latéral qui nous fait pénétrer dans un vestiaire de fille, avec tout ce qu'il faut de fille nue, puis la caméra arrive sur Carrie, une fois de plus seul qui se savonne sous la douche le tout sous la douce musique de Pino Donaggio puis la scène bascule dans l'horreur comme pour Pulsions, d'un seul coup fini le calme et le film érotique, le film bascule dans la violence avec toute ces filles qui se moquent de la pauvre Carrie, et on entre direct dans la violence psychologique qui sera au coeur de tout le film.
Passé cette terrible intro, on fait connaissance de la mère complètement cinglée de Carrie, pendant une petite demi heure le film se transforme même en teen movie avec notamment cette scène de gymnastique cadré à hauteur de short (C'est De Palma quoi, il peut pas s'en empêcher) , on fait aussi la connaissance de Tommy dont on a du mal a cerner le personnage ( même si il apparait tout de suite sympathique ), de plus j'ai bien été surpris quand finalement les propos de Amy Irving qui dit voulait aider Carrie, s'avère être vrai, et bien entendu le duo Nancy Allen/John Travolta est bien marrant.
La scène du bal est vraiment un gros moment, c'est LE climax par excellence, ce pourquoi on regarde le film. Alors qu'aujourd'hui on se touche la nouille devant n'importe quel plan séquence numérique (la dernièrement j'ai lu du bien de ceux de Black Panther, ça situe le niveau d'exigence aujourd'hui), ici il part du relevé des bulletins de Norma pour finir en hauteur avec la caméra juste au dessus du seau ( même si on sait qu'il est là ) suivi d'un ralenti ou on aimerait bien que le seau ne tombe pas et ou c'est enfin à ce moment que je capte que Amy Irving est pas dans le complot, une fois que le seau tombe c'est le chaos, on passe en split screen et Carrie pète définitivement un plomb et tout le monde y passe, gentil ou pas ( pas de bol pour la prof de sport, mais Carrie n'a vu qu'un bout de la scène et croit qu'elle fait parti du "complot" ), la scène du bal dans son intégralité pue le génie, tout est pensé et réfléchis chaque mouvement de caméra, l'emploi du ralenti, l'alternance des plans d'ensemble et des plans sur les réactions des différents intervenant de la scène, la photo qui va changer de couleur, même la scène de danse qui aurait pu être ridicule est géniale, la classe absolue. De toute façon tout le film est admirablement mis en scène, alors on a souvent des trucs basiques comme des plongées contre plongées mais ça exprime toujours clairement le rapport de force clairement et De Palma oblige on a du splis screen ou de la double focale mais c'est jamais gratuit, même si le mec a toujours eu un coté prima donna avec sa caméra, ici c'est au service de son histoire avant d'être une lecon de maestria.
Le casting est parfait Sissy Spacek est vraiment excellente, elle est à la fois moche et mignonne ( bein oue ), touchante et pathétique, calme et hystérique, non vraiment elle est parfaite, dans le reste du cast pas problème, William Katt est bon et reste vraiment ambigu, Nancy Allen est parfaite en peste et Travolta en gros beauf qui sert à rien et Piper Laurie en maman qu'on aimerait pas avoir, dans les bonus on apprend que De Palma s'est servi du casting organisé par George Lucas pour La guerre des étoiles pour choisir ses comédiens, en gros il a pris tout les recalés quoi, de là à dire que les recalés sont meilleurs que ceux choisi il y a un pas que je vais franchir allègrement.
De Palma se réapproprie clairement le travail de King pour faire un film qui colle parfaitement à sa filmo de l'époque. Après comme je le dis plus haut par rapport à ce que ça raconte et les personnages pour moi ça atteindra jamais le niveau de Carlito, les Incorruptibles, Scarface ou même Blow Out.
8/10