Fureur Apache Robert Aldrich - 1972
Ke-Ni-Tay reckons that Horowitz shot the woman and then made a run for it with the boy. When they got his horse, he killed himself. Good man, that Horowitz
Alors que les westerns pro indien déferle depuis 15 ans dans les cinémas, Aldrich y a lui même participer avec son Bronco Apache, voilà que déboule ce Fureur Apache où l'indien n'est donc pas montrer comme une victime de la folie blanche mais comme un guerrier sanguinaire sans pitié ( bon c'est pas mieux dans le camp d'en face ), près de 20 ans après Aldrich se permet donc de réaliser l'exact contraire de Bronco Apache en y reprenant le même le trio de personnage.
On se retrouve donc devant un film violent et sans concession, alors que le tout merdique Little Big Man dressait le spectateur dans le sens du poil celui ci y va à fond, ici pas d'humanisme, pas de manichéisme avec d'un coté une troupe d'indien sans pitié et de l'autre des soldats raciste et tout aussi cruel. Film injustement traité de raciste à sa sortie.
Le pitch c'est donc la poursuite de 10 indiens échappé d'un camp par une petite troupe de soldat mené par un jeune lieutenant inexpérimenté ( un jeune propre sur lui qui débarque de l'académie, fils de pasteur, qui au début essaye de comprendre ces apaches mais qui va finir par les haïr ).
Le rythme du film est assez lent, y a très peu d'action, la course poursuite est carrément stratégique avec un gros soucis du détail ( les apaches se retrouvant souvent à pied et on marche plus qu'on ne court ) où chaque camp prend son temps et le film se révèle assez bavard (mais jamais chiant) ainsi les dialogues entre le trio de personnages sont très bien écrit, entre le jeune qui comprend rien, le vieux pisteur guide désabusé et le guide apache qui poursuit son beau frère. Les personnages s'interrogeant sans cesse sur cette violence perpétuel les entourant et à laquelle il participe pleinement. Et Aldrich va jusqu'au bout de son propos, ici pas de rédemption, pas de trace d'amour, juste un constat d'échec où seul la mort l'emporte ( voir notamment l'utilisation qu'il fait du clairon, signe symbolique de ce genre de film ).
Kenitay le guide apache se révèle être le personnage le plus intéressant du film et sa scène de course poursuite est une des meilleures scènes du film ainsi que son face à face très digne avec le chef apache ( qui se révèle être largement plus qu'un méchant apache sanguinaire).
Un film assez lucide et sombre, qui traite du choc de culture de deux civilisations qui n'arrive pas à cohabiter avec d'un coté un peuple et sa violence culturelle et de l'autre un peuple qui sous prétexte de civilisation a éradiquer toute une race ( ou presque ), Aldrich ne juge ni l'un ni l'autre, il est comme Lancaster dans le film, réaliste et désabusé face à la réalité.
Niveau acteur Lancaster assure comme à son habitude, il est parfait ici en vieux guide qui a bourlingué et qui respecte son ennemi, le jeune lieutenant est pas trop mal, le guide indien est très bon et dans les seconds rôles on retrouve un habitué d'Aldrich : Richard Jaeckel.
Le film réserve quelques excès de violence surprenant : une femme se prend un headshot venu de nul part (enfin sur le coup on comprend pas trop le pourquoi mais 30 secondes plus tard on comprend le geste ), un soldat se suicide avec une balle en pleine tête, préférant ça à se retrouver aux mains des apaches, des indiens joue avec le coeur arraché d'un blanc, enfin ça fait pas dans la finesse.
Aldrich oblige c'est très bien réalisé sans fausse note et on a même des scènes d'action très réaliste ( lors du final les indiens profitent réellement de leur avantage de hauteur.
Un western typiquement 70's, crépusculaire donc et une nouvelle preuve du talent indéniable de Aldrich.
8/10