7,5/10
Ulzana's Raid de Robert Aldrich - 1972
Ke-Ni-Tay reckons that Horowitz shot the woman and then made a run for it with the boy. When they got his horse, he killed himself. Good man, that Horowitz
Alors que les westerns pro indien déferlent depuis 15 ans dans les cinémas, Aldrich y a lui même participé avec son Bronco Apache (sympa mais pas un truc de fou non plus), voilà que déboule ce Fureur Apache où l'indien n'est donc pas montrer comme une victime de la folie blanche mais comme un guerrier sanguinaire sans pitié ( bon c'est pas mieux dans le camp d'en face ), près de 20 ans après Aldrich se permet donc de réaliser l'exact contraire de Bronco Apache en y reprenant le même le trio de personnage.
On se retrouve donc devant un film violent et sans concession, alors que le tout merdique Little Big Man (toujours rappeler que c'est un 3 westerns les plus surcoté de l'histoire, les 2 autres étant Mon Nom est Personne et Butch Cassidy & le Kid) dressait le spectateur dans le sens du poil celui ci y va à fond, ici pas d'humanisme, pas de manichéisme avec d'un coté une troupe d'indien sans pitié et de l'autre des soldats racistes et tout aussi cruels. Film d'ailleurs injustement traité de raciste à sa sortie, comme quoi être woke ça pas d'aujourd'hui.
Le pitch c'est donc la poursuite de 10 indiens échappés d'un camp par une petite troupe de soldats mené par un jeune lieutenant inexpérimenté : un jeune propre sur lui qui débarque de l'académie, fils de pasteur, qui au début essaye de comprendre ces apaches mais qui va finir par les haïr, le psychologie du personne même si sans surprise se révèle efficace.
Le rythme du film est assez lent, y a très peu d'action, la course poursuite est carrément stratégique avec un gros souci du détail ( les apaches se retrouvant souvent à pied et on marche plus qu'on ne courre ) où chaque camp prend son temps et le film se révèle assez bavard (mais jamais chiant) ainsi les dialogues entre le trio de personnages sont très bien écrit, entre le jeune qui comprend rien, le vieux pisteur guide désabusé et le guide apache qui poursuit son beau frère. Les personnages s'interrogeant sans cesse sur cette violence perpétuelle les entourant et à laquelle ils participent pleinement. Et Aldrich va jusqu'au bout de son propos, ici pas de rédemption, pas de trace d'amour, juste un constat d'échec où seul la mort l'emporte (voir notamment l'utilisation qu'il fait du clairon, signe symbolique de ce genre de film ).
Kenitay le guide apache se révèle être le personnage le plus intéressant du film et sa scène de course poursuite est une des meilleures scènes du film ainsi que son face à face très digne avec le chef apache ( qui se révèle être largement plus qu'un méchant apache sanguinaire).
Un film assez lucide et sombre, qui traite du choc de culture de deux civilisations qui n'arrivent pas à cohabiter avec d'un coté un peuple et sa violence culturelle et de l'autre un peuple qui sous prétexte de civilisation a éradiqué toute une race ( ou presque ), Aldrich ne juge ni l'un ni l'autre, il est comme Lancaster dans le film, réaliste et désabusé face à la réalité.
Le film réserve quelques excès de violence surprenant : une femme se prend un headshot venu de nul part (enfin sur le coup on comprend pas trop le pourquoi mais 30 secondes plus tard on comprend le geste ), un soldat se suicide avec une balle en pleine tête, préférant ça à se retrouver aux mains des apaches (le plan est assez ouf d'ailleurs en l'effet sanglant et la fumée qui sort de la bouche), des indiens joue avec le coeur arraché d'un blanc, enfin ça fait pas dans la finesse mais c'est jamais gratuit (Zahler aime à coup sûr le cinéma de Aldrich).
Aldrich oblige c'est très bien réalisé sans fausse note et on a même des scènes d'action très réalistes ( lors du final les indiens profitent réellement de leur avantage de hauteur, et puis on est dans des supers décors comme souvent, quasi désertique ici. Aldrich c'est surement le réalisateur de l'âge d'or qui a su le mieux s'adapter au Nouvel Hollywood, bien plus qu'un Hitchcock par exemple.
Niveau acteur Lancaster assure comme à son habitude, il est parfait ici en vieux guide qui a bourlingué et qui respecte son ennemi, il a même pas besoin de jouer, il est juste Lancaster et son charisme naturel, le jeune lieutenant est pas trop mal, le guide indien est très bon et dans les seconds rôles on retrouve un habitué d'Aldrich : Richard Jaeckel. Et le jeune lieutenant est interprété par Bruce Davison (une tête qu'on a vu dans pleins de films des 90's).
Un western typiquement 70's, crépusculaire donc et une nouvelle preuve du talent indéniable de Aldrich.