Road House de Rowdy Herrington
Road House est un film réputé pour être « culte » dans la filmographie de Patrick Swayze, et il faut bien avouer que sa découverte est une grande déception. Sans doute faut il avoir vu ce film à sa sortie, ou alors être un grand fan des séries B d’action made in 80s pour pouvoir l’apprécier. Le cas échéant, on risque de bien s’ennuyer devant le film de Rowdy Herrington.
Le film nous raconte donc l’histoire de Dalton, videur de boîte ayant une très grande réputation dans le métier. Engagé par le dirigeant du Double Duce, un bar malfamé (les fans de Lost reconnaîtront Kevin Tighe qui interprétait le père de John Locke), Dalton va devoir affronté la pègre locale, en la personne de Brad Wesley et y découvrira, par la même occasion : l’amour. Du jamais vu donc. On a vraiment du mal à s’intéresser à cette histoire des plus banales et qui frise assez régulièrement avec le ridicule. On ne compte plus les scènes inutiles dans le film, dont celles visant à nous faire comprendre que le personnage principal vit avec un lourd secret, celui d’avoir tué le mari d’une de ses conquêtes. Franchement, il faudra qu’on m’explique l’intérêt d’avoir créer un tel « background » qui de toute façon n’a aucune influence sur le film, si ce n’est de rajouter des scènes inutiles. Autre problème : les enjeux dramatiques. Tout simplement nuls et ridicules. Le film est sensé se dérouler dans un petit patelin paumé des Etats-Unis et on nous sort la grande mafia et tout le bazar qui dirige la ville d’une main de fer. Je ne suis pas expert en mafia, mais il me semble tout de même que lorsque l’on fait partie du « crime organisé » on s’installe là où on pourra gagner de l’argent. Et ce n’est pas en arnaquant trois pelés et deux tondus qu’on va gagner une fortune. Qui plus est, les « bad guys » ont un charisme d’huîtres. Certes, peut-être cela fait il parti du charme du film mais bon, à un moment donné faudrait écrire une histoire cohérente.
Pour couronner le tout, l’ensemble des second rôles semble s’emmerder d’une manière peu commune et ce pendant tout le film. Aucun acteur ne sort du lot. De plus, j’ai trouvé le métrage extrêmement mal cadré, certains personnages sur les bords du cadre étant à moitié hors-champs. Mais, point de mauvais fois, ayant vu le film sur NT1, je laisse le bénéfice du doute quand à un éventuel recadrage.
Seul point positif du film, Patrick Swayze. Et je ne dis pas ça car on n’a pas le droit de dire du mal d’un mort, mais parce que je le pense vraiment. Son personnage improbable de videur de boîte philosophe averti (ça ne s’invente pas) est vraiment, à l’inverse des seconds rôles, très attachant et nous permet de ne pas trop s’ennuyer. Bien qu’une nouvelle fois son espèce de traumatisme suite à ce qu’il a fait des années auparavant ne serve à rien.
Road House est donc un film bourré de défauts et qui risque d’ennuyer purement et simplement la majorité des gens s’attardant sur son cas. Mais le personnage de Patrick Swayze arrive à s’imposer comme un héros charismatique et peu commun et permet à Road House de tout de même valoir la peine que l’on s’y intéresse.
5,5/10