[Waylander] Mes critiques en 2009

[Waylander]

Nouveau sur ce forum je tiens à préciser quelques petites choses concernant mon topic :

Pour la notation, je le fais parce qu'il le faut (c'est une des règles à respecter mais j'ai vraiment horreur de ça). Ça me donne l'impression d'être un professeur de cinéma/critique professionnelle ou je ne sais quoi. Ça me semble un peu prétentieux de fonctionner ainsi. L'avis lui-même devrait suffire mais je comprends pourquoi une note peut être importante pour votre référencement et puis c'est vrai que ça indique de suite où se place le spectateur par rapport à l'œuvre visionnée.

Sinon, quand je notes, je me base surtout sur ma culture cinématographique qui englobe :

- les films vus
- les livres lus sur le ciné/ sur des réalisateurs et leurs œuvres/ sur la techniques (réalisation ou scénario par exemple)
- parfois sur l'avis d'autres cinéphiles parce qu'il ne faut pas oublier que même s'il faut se faire une idée d'un film soi-même , un autre peut nous indiquer des petits détails / une compréhension - ou que sais-je - que nous n'aurions pas vus autrement. Les cinéphiles se complètent selon leurs goûts. C'est comme ça que sur Rama que je suis passé à la VO par exemple. Des mecs comme Scalp, Danza, Spike etc...m'ont bien forcés la main et ça fait plus d'un an que je ne regarde plus que de la vost.
- Et bien évidemment, concernant le fond d'un film, tout est sujet à interprétation donc après c'est perso (sauf quand c'est clair et explicite bien sur).

ps : Je notes toutefois que vous êtes carrément géniaux d'avoir créé ce topic de dingue. Et je passe un coucou à Scalp ci-dessous



En grande taille tous les films qui me passionnent.

Bleu: Ceux qui m'ont marqués et que je considère comme des quasi ou des chef d'oeuvres.
Vert: Les très bons films.
Blanc : le reste, qui n'est pas à jeter mais qui m'inspire moins, m'a moins marqué etc...
Rouge: Le cinéma asiat (compris animation)

* : Les films d'avant les années 90.

1- Les Fils de l'homme : 10/10.
* 2- 2001 l'odyssée de l'espace : 9/10.
3- Aviator : 9/10.
4- King Kong version longue Peter Jackson : 9/10.
5- Là-haut (Pixar) :9/10.
6- Les affranchis : 9/10.
7- Léon version longue : 9/10.
8- Monstres et cie (Pixar) : 10/10.
* 9- New-York New-York : 7.5/10.
* 10- Le train sifflera trois fois : 7/10.
11- Jeanne d'Arc : 7.5/10.
* 12- Le jour où la Terre s'arrêta (1951) : 7/10.
13- Ratatouille (Pixar) : 8/10.
14- Cars (Pixar) : 7/10.
* 15- La conquête de l'ouest : 6/10.
16- Lettres d'Iwo Jima: 10/10.
* 17- The thing : 9.5/10.
18- Trois enterrements : 7.5/10.
* 19- La planète des singes (original) : 7/10.
20- Cloverfield : 7/10.
* 21- Blade runner final cut : 9.5/10.
22- Zodiac (director's cut) : 10/10.
23- Les évadés : 9/10.
23- Sunshine : 7/10.
24- Il faut sauver le soldat Ryan : 10/10.
25- Baraka : 10/10.
26- Hellboy 2 : 8/10.
27- Public enemies : 6/10.
28- Che partie 1 l'argentin : 9/10.
29- Les noces rebelles : 9/10.
* 30- THX 1138: 9/10.
* 31- Papillon : 8/10.
32- Amistad : 4/10.
* 33- King kong 1933: 6.5/10.
* 34- Apocalypse now redux : 9/10.
35- Eden log: 8/10.
36- The proposition: 9.5/10.
37- The fountain : 7.5/10.
38- Seraphim falls : 7/10.
39- 1001 pattes : 7/10.
40- 3h10 pour Yuma: 8/10.
41- Apocalypto: 9.5/10.
42- Le labyrinthe de Pan : 7.5/10.
43- Sin city recut: 9/10.
44- Terminator 2 : 8/10.
45- Che partie 2 Guerilla : 9/10.
* 46- Taxi driver : 6.5,10.
47- A tombeau ouvert : 7.5/10.
48- Blindness: 7/10.
* 49- Predator : 9/10.
50- The Fall : 6.5/10.
51- District 9: 7.5/10
52- La nuit nous appartient : 10/10.
53- Narc : 8.5/10.
54- Les Incorruptibles : 7/10.
55- Bons baisers de Bruges : 8/10.
56- Mémoires d'une Geisha : 6/10.
57- Old boy : 5.5/10.
58- Kingdom of Heaven director's cut: 8/10.
59- Alexandre revisited : 9/10.
60- Le Nouveau Monde : 10/10.
* 61- Mean streets : 7.5/10.
62- Ali : 9/10.
63- Reviens-moi : 8/10.
64- The Wrestler : 9/10.
65- Watchmen director's cut : 9/10.
66- Un prophète : 8/10.
67- Frost/Nixon : 7.5/10.
* 68- Mission : 9/10.
* 69- French connection 2 : 5.5/10.
* 70- Enemy mine : 2/10.
71- Démineurs : 7.5/10.
* 72- Le solitaire : 6/10.
73- Gladiator : 8.5/10.
74- Redacted : 2/10.
75- Romanzo criminale : 8/10.
76- Sur la route de Madison : 7/10.
77- Créances de sang : 2/10.
78- Southland tales : 3/10.
79- Little odessa: 7.5/10.
80- Dark city : 6.5/10.
81- The Yards: 9/10.
82- Le Dalhia noir : 4/10.
83- Bienvenue à Gattaca : 9/10.
84- Collateral : 9/10.
85- L.A. Confidential: 7/10.
86-Malcom X: 9/10.
87- Révélations : 9.5/10.
88- Les sentiers de la perdition : 9/10.
89- Braveheart : 10/10.
90- 2012: 4/10.
91- The imaginarium of Doctor Parnassus : 9.5/10.
92- Two lovers : 6/10.
93- Jarhead : 9/10.
94- A bittersweet life :8.5/10.
95- Syriana: 8/10.
96- Signes : 8/10.
97- The constant gardener : 6.5/10.
98- 2046 : 8.5/10.
99- Raisons d'état: 8/10.
100- Good night and good luck: 7/10.
101- Master and commander : 7/10.
102- Mountain patrol : Kekexili: 5/10.
103- My blueberry nights: 8/10.
104- De l'ombre à la lumière : 5/10.
* 105- Dersou Ouzala : 9/10.
106- Erin Brockovich: 6.5/10.
107- Hot Fuzz: 5/10.
108- Dikkenek: 4/10.
109- The prestige : 10/10.
110- The Road: 9.5/.10.
111- Fight club: 10/10.
112- Avatar : 7.5/10. (8/10? voir la version longue en Avril)

[Eikichi Onizuka]

LES FILS DE L'HOMME

Dès le début, le ton est donné :

La scène d'introduction est l'ultime intro qu'il m'ait été donné de voir. Ecran noir, voix-off d'une TV qui expose d'entrée de jeu l'ambiance et la période dans laquelle se trouve le film : une période difficile, envahit par le terrorisme, les enjeux politiques, les groupuscules, et la guerre. Puis l'on découvre une assemblée de gens dans un café, les yeux levez au-dessus du comptoir. La voix-off parle maintenant d'un jeune homme, "bébé" Diego, âgé de 18 ans. Le plus jeune humain sur Terre mais il est mort. Les gens pleurent. Un homme entre, se glisse entre les gens et commande son café noir. Lui s'en fout. Il ressort, prend sa flasque de whisky et s'en verse dans le café quand tout à coup...



juste après l'explosion, titre du film sur fond noir avec un son bien stressant genre sifflements d'oreilles.

Mémorable. Du génie. En 3 minutes on en a plusieurs éléments :

- le ton
- l'ambiance
- le personnage principal (on sait en peu de temps que c'est un désabusé, alcoolique et je m'en foutiste).
- la mise en scène (plans séquences à gogo tout le long de l'œuvre) et la photographie grisâtre et dépressive.
- Un aperçu du futur qui je trouve est très réaliste. On voit quelques innovations technologiques (discrètes et peu nombreuses) mais aussi un retour dans le passé évident.


Ensuite, on suit ce Clive Owen (excellent comme jamais : humour noir et pince sans rire, désillusionné, démotivé, limite blasé, fumeur, alcoolique) à travers une Angleterre qui "résiste" (le monde étant parti en couille totalement mais ce n'est pas montré : seulement à travers une télé qui , sur un montage très cut, nous dévoile les villes du monde en feu, en guerre etc...) mais qui est assaillit par les immigrants ( de toutes les origines possibles et imaginables) qui sont traités façon Holocauste (la comparaison va choquer peut-être mais je l'ai ressentis comme ça, chambres à gaz et expérience mystiques en moins). On rencontre par la suite un autre personnage important : Jasper ou l'humaniste reclus dans les bois avec sa femme; vivants tout deux dans une maison bien dissimulée et bien protégée (système d'alarme et caméra).
On sait peu de choses sur ces deux protagonistes mais je vous livre mon interprétation : Selon moi la femme est une ancienne écologiste (?)-humaniste qui représente la perte de volonté de vivre dans un tel monde. Une Terre qui se meurt, une stérilité qui frappe la race humaine depuis 18 ans, des guerres, tout ça. Son mari lui continue à vivre mais on sent bien qu'il n'y croit pas malgré son humour qui le rend attachant. Il possède des pilules qui donnent la mort sans souffrance. une échappatoire pour un univers complètement invivable et une situation dépressive et sans issue. Owen dit bien "Ya longtemps que c'était mort, bien avant que la stérilité nous frappe"... Et plus tard Jasper qui dit "A quoi bon s'en faire si la Vie doit prendre ses propres décisions?". Ou encore cette petite remarque " Le gouvernement met des anti-dépresseurs dans la nourriture et autorise les pilules suicides mais la Ganja reste interdite"...Paradoxe de nos sociétés qui interdit la prostitution mais fait payer des impôts aux prostituées ; paradoxe de la vente d'armes aux USA mais cannabis interdit ou encore beaucoup de censure quand la peine de mort est presque dans tous les États etc...etc....partout partout partout. Même en situation de crise on retrouve ce genre de conneries aberrantes.

On avance et on découvre l'ex petite amie de Clive. Julian Moore : Chef des "Poissons" , groupuscule sensé aidé les réfugiés et tenté l'insurrection. A l'époque ils utilisaient les bombes mais elle annonce bien que depuis ils "communiquent" et ont cesser de terroriser via les explosifs. On apprend que les deux tourtereaux avaient eu un enfant mort prématurément suite à une grippe devenue une pandémie. Le hasard de la rencontre grâce à la Foi des perosnnages activistes et révolutionnaires. La foi des deux donnent naissance à un enfant qui meurt. Ainsi, la Foi disparait de l'homme qui était apparemment un battant. Aujourd'hui il ne parle plus politique "et je vis beaucoup aujourd'hui" ou comment induire que la politique est devenue ou devient ou deviendra quelque chose d'inutile, de trompeur, de futile. Quelque chose qui ne fait que soulever des débats et fait s'entretuer des milliers de personnes. Pour bien monter la psychologie du personnage, on le voit s'allumer une clope et son ex lui demande "tu fumes" et lui réponds "ouais mais ça change rien". Que veut-il dire? Que fumer ne le tue pas plus vite? Ne le fait pas quitter ce monde en vitesse pour ne pas voir la fin très proche?



Le cousin de Theo (Owen), genre haut placé et gardien d'objets d'arts, est surtout là pour faire un parallèle sur ceux qui malgré toute la merde de dehors sont bien chez eux, enfermés, à collectionner des choses qui ont marquées l'Histoire de l'Art mais ne servent à rien. Ceux qui s'enferment dans une bulle (comme son fils obsédé par un jeu vidéo à la con avec des cubes) et qui se fondent avec justesse dans la dicton "heureux les simples d'esprits" à la manière de Theo qui demande "Comment fais-tu? Toutes ces vieilleries dans à peine 100 ans personne ne les regardera" et le cousin "Il suffit juste de ne pas y penser"....

S'ensuit des escapades, une fille réfugiée enceinte et "noire" le coup de force du film. Ça du en choqué des blancs, des racistes, des chrétiens etc... Et c'est tant mieux. OU comment dire par là que nos sociétés occidentales, sources de tout le merdier environnant ne pourraient pas être le point de départ d'un renouveau ou d'un quelconque espoir.

Théo devient un gardien, un père, pour Kee. Un anti-héros à claquettes ou pied nus (non mais quelle idée franchement...ça tue !).




Le personnage prend à ce moment un autre dimension : celle d'un homme, un vrai, un battant, prêt à tout pour protéger le seul germe d'espoir. On perçoit donc l'espoir qui se dégage de lui-même mais qui était enfouit du fait de ses désillusions, ses échecs, la mort de son fils, etc... (Putain je m'étales mais je suis passionné et à fond dedans Je pourrais pondre 20 pages sur cette œuvre je me verrais bien faire un commentaire audio sur ce film ou écrire un truc pendant que je le regardes tellement ça bouillonne ...) Bon bref.

Parlons du film lui-même.

La mise en scène est nerveuse grâce à des plans séquences de malades, jamais vus ou peu dans le monde du cinéma. Effets immersifs, façon reportage de guerre. Totalement bluffants et hallucinants. Celui vers le final est exceptionnel et rien que pour ça bordel ça vaut 10 € la place de ciné.
La caméra à l'épaule, les scènes prenantes, qui scotchent au siège et font transpirer (la séquence de la voiture...non mais le truc de ouf quoi : que ce soit au niveau du cadrage, de l'interprétation, des effets sonores : le coup de la moto qui se case la gueule c'est impressionnant) 8O 8O 8O IMPRESSIONNANT. Voir aussi la scène de l'accouchement...du jamais vu JAMAIS. J'étais littéralement émue et scotché en la regardant.
La photographie : le gris, l'ambiance pluvieuse et complètement dépressive du film sur les décors crades et moites, le ciel sombre, ...l'association parfaite entre la caméra, le scénario et les personnages.

Le choix des musiques est d'une intelligence sublime : ces voix lancinantes; genre de requiem pour l'humanité...C'est beau, c'est triste, c'est déprimant mais on ressent l'espoir. Threnody for the victims of Hiroshimasur la dernier plan séquence c'est ultra ingénieux pour le coup . Faut le voir. C'est intense.

[youtube]<object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/u5fnLrVt2Lo&hl=fr&fs=1&"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/u5fnLrVt2Lo&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object>[/youtube]

Les acteurs : Tous parfaits. Le casting est très pointilleux et très juste.

Le scénario est ce que j'ai vu de mieux dans le délire post-apocalyptique "réaliste". Le réalisateur aurait dit : "par ce film, j'entends, non pas présenter une « vision pessimiste du futur mais une version réaliste du présent ». Intelligent et terriblement vrai.


Je n'ai pas lu le roman mais j'ai méchamment envie.

Bon tout ce que j'ai écris ça tient surtout qu'à moi après c'est beaucoup d'interprétation et j'ai peur de lire le roman parce que ce sera forcément plus développé et ya des détails qui seront éclaircis et qui ne seront pas ceux que je m'étais inventé.

En bref, ça reste un des meilleurs films que j'ai vu de ma vie à tous les niveaux. Top 10 cinéma.


10/10


ps: Deux affiches. Une qui est juste magnifique et l'autre très percutante et significative.



Le symbole sur celle-ci est frappant. Très très subtil.

[Scalp]

Elle déchire ta critique , perso Children of men, la premiere fois que j'ai vu j'ai été un poil déçu avec tout le bien que j'en avais entendu ( enfin en même temps c'est relatif parce que j'avais noté 9/10 quand même ), faut que je me le refasse en blu ray pour voir si je peux lui mettre 10.

[Niko06]

ça démarre fort

Je ne peux que te rejoindre sur ce film qui m'avait terrassé. Non seulement c'est virtuose dans la mise en scène mais le propos est terrifiant car proche de beaucoup de choses qui se passent aujourd'hui... Bref un film d'une importance capitale

[Waylander]

Le roman est parait-il terrifiant. Faut que je le lise.
Si tu as mis 9/10 Scalp, en BR, le 10 va surement pointer.

[zack_]

Bienvenue dans le monde de la critique!
et Sacrée Critique (ca me file des complexe vu ton analyse)! Elle démonte! Je suis globalement d'accord même si j'ai été surpris par la fin qui arrive trop vite à mon gout!

Pour la notation, je le fais parce qu'il le faut (c'est une des règles à mais j'ai vraiment horreur de ça.

Pour la note je sais que c'est pas simple a mettre mais tu te fera ta propre échelle Selon le genre et selon tes gouts...

[Eikichi Onizuka]

Je l'ai vu il y a de ça 1 an et demi peut être et je n'ai jamais fait la critique. Je n'y arrivais pas. J'ai l'impression de l'avoir vu sans vraiment l'avoir vu. Dur à expliquer pourtant le thème, les acteurs, les séquences m'ont bien plu. Il va falloir que je le revois, chez moi, dans de bonne conditions.
Très belle critique

[Riton]

J'attends le BR pour me refaire une séance.

[jean-michel]

critique détaillé et riches.

[Waylander]

Merci beaucoup
Elles ne sont pas toutes comme ça.

Tout dépend de ce que m'a fait le film et de ma motivation à écrire.

J'en posterais qu'une ou deux par jour pour pas me perdre et afin de laisser le temps aux forumeurs de lire.

[Jeff Buckley]

Tu fais tout ce que tu veux comme tu veux.
Ici est ton royaume. Tu peux nous insulter, nous modérer et meme nous montrer tes fesses.
Merci pour cette sublime critique. Un départ sur les chapeaux de roues.
Ne te mets aucune pression. Parfois si tu estimes qu'un de tes critiques est trop courte ou pas assez "pointue" va voir le topic de Riton ca redonne le moral.
Voilà c'etait un mec qui a jamais posté la moindre critique. Le critique absolu en somme.

[Alegas]

2001 l'odyssée de l'espace

Le film qui divise. Ma première vision à 15 ans j'avais trouvé ça à chier. A 22 ans c'était devenu un des films préférés et a 25 ans il est dans mon top 10 . Alors sur la technique c'est immense. Un chef d'oeuvre direct. Un film de cette âge bluffant à l'heure actuelle c'est chaud à trouver. Le silence spatial (réaliste puisque c'est le cas) , l'intro de 20 min sans dialogues avec une ambiance stressante surtout du à l'apparition du monolithe et la musique. L'intelligence donnée aux singes (à l'homme en fait) par une entité extraterrestre immobile, noir, et imposante. Les contre plongées sont là pour montrer la supériorité, la puissance des monolithes. La séquence du mec qui court dans le vaisseau c'est hallucinant et rien n'a vieillit quasiment. J'ai encore fantasmé sur les plans lunaires et tout.
Finalement je le trouve bien court en fait. C'est passé comme une lettre à la poste, c'est prenant, inquiètent, mystérieux (que ce sot le monolithe ou HAL 9000), il se passe pas grand chose, on se pose des tas de questions et la fin est vraiment mortelle (la trip psychédélique , la musique, la "salle" , le bébé etc...). Quelle putain d'ambiance, Kubrick était un maître pour ça. Mais le fond , quand on a lu le roman, devient chiant et inutile : trop de mystère pour si peu finalement. Le roman donne les réponses (les suites encore plus) mais le film joue une certaine carte qui peut épuiser pour des clopinettes.

Cela dit, ça reste au panthéon des films de Kubrick, du cinéma tout court tant il a été révolutionnaire, osé, d'un style novateur et dont énormément se sont inspirés (l'intro de There will be blood par exemple (pour l'ambiance musicale et sans paroles)).

Ça peut paraitre chiant, faut accrocher c'est tout mais on ne peut pas nier la qualité visuelle, la technique ou l'importance cinématographique de cette œuvre. Après ya des pseudos intellos qui vont dire que le fond est phénoménal. Dans le roman oui , le film ne dit rien. Il suggère. C'est sa force mais en même temps sa faiblesse. Ya une énorme réflexion sur l'intelligence, Dieu, et la forme extraterrestre est très iconoclaste. A la manière de Solaris et je respecte infiniment ce facteur. Anti-commercial, du pur cinéma artistique, contemplatif, qui soulève de nombreuses questions auxquelles si l'on veut les réponses faut soit bien regarder le film ou livre le roman.
9/10

[Alegas]

AVIATOR

Voilà bien un de mes Scorsese préféré : tant par la photographie sublime (en deux parties : bichrome et trichrome), que le scénario (Biopic sur Howard Hughes), et que l'interprétation des acteurs (Di Caprio phénoménal en homme passionné et obsédé d'aviation et de réalisation cinématographique, mégalo, prétentieux, dragueur , tout cela baigné par des problèmes psychologiques intenses : paranoia, maniaco-dépressif, légèrement sourd etc.. ou encore Cate Blanchette en Kate Hepburn . Putain quelle actrice ! ). Les passages noir et blanc très rapides, les photos d'époques avec Dicaprio intégré, etc...putain on dirait un livre sur l'époque et le personnage. C'est rythmé, c'est sensa. Du pur Scorsese dans la forme.

Un grand film, un bon biopic (je ne connais rien de Howard Hugues mais le film lui est parfait) avec un des personnages les plus intéressants du siècle.
Épique, Scorsesien ( montage, utilisation des musiques, photographie et narration, les marques de fabriques), intéressant, limite passionnant, avec un score de Shore vraiment explicite et un thème de l'ombre très bien utilisé et évocateur ( Arti Shaw and his orchestra : Nightmare).
[youtube]<object width="425" height="344"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/-W59FzOwYIs&hl=fr&fs=1&"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/-W59FzOwYIs&hl=fr&fs=1&" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="425" height="344"></embed></object>[/youtube]

Des séquences bluffantes (assez atypique pour Scorsese : la fausse bataille d'avions filmée par Hugues ou encore la beauté des plans d'avions tout court, même au sol. IL y a bien sûr la scène où Dicaprio brûle ses vêtements puis apelle son agent pour qu'il lui en rachète : écran divisé en deux : d'un coté l'agent dans son lit et de l'autre en gros plan Dicaprio transpirant, éclairage jaune/rouge genre le feu avec un sentiment de paranoïa complètement perdue, noyée par son discours lunatique).

Le personnage me parait assez profond dans le film : La séquence d'enfermement dans sa salle de cinéma c'est d'une pure merveille cinématographique. Il se cloitre, ne se lave pas, les ongles sont longs, les cheveux et la barbe hirsutes à répéter les mêmes phrases à longueur de temps, il pète littéralement un câble. Quand il s'excite, tombe à terre et se recroqueville en gueulant, on voit l'image sur l'écran s'"imposer" sur son corps nu. Lourd de sens puisque la scène montre des avions entrain d'exploser, des bruits de coups de mitraillettes etc...

Un Howard Hugues "speed", vif, passionné, obsessionnel, maniaque, parano, intelligent, et très très très ambitieux mais dans le film on se prend d'attache pour lui parce que malgré des sortes de pots de vins non illégaux, ce n'est pas vraiment l'ordre ascension-déclin-rédemption que l'on a là donc (apparemment) ya rien à lui reprocher à par sa personnalité liée peut-être à l'enfance (le film commence et finit par la scène de son lavement par sa mère) Comme dit Kate Hepburn : "Il y a trop d'Howard Hugues chez Howard Hugues". En attendant le mec s'est révélé être un réalisateur qui a révolutionné une partie du cinéma et surtout l'aviation (malgré le fait qu'il soit franchement bourré d'opportunisme avec la WW2).

Sinon le film se termine bien puisque il se rend compte qu'il a eu et fait tout ce qu'il désirait depuis gamin "The way of the future". C'est juste qu'il est trop ce qu'il est. Ça lui flingue ses relations amicales et amoureuses.

Bref, un grand film, somptueux, passionnant et intéressant. Un des meilleurs du réalisateur. Pour moi. 9/10

[jean-michel]

2001 je l'ai vu en 1975 accompagné par mon grand frère dans un petit ciné du quartier saint michel (paris)...j'avais rien compris à l'épilogue! revu en VHS 10 ans plus tard et j'avais été fasciné par l'imaginaire du réalisateur...et maintenant c'est mon numéro 1 de mon top 100!!

[Waylander]

critique à réécrire.