INLAND EMPIRE de David Lynch (2006) 10/10résumé:Evidemment résumer un tel film est une gageure, tant il est inracontable, sans s'embrouiller un tant sois peu et passer pour un analphabéte bégue. Mais je ressors mon petit "david lynch" par michel chion , et ensemble on va essayer de dépatouiller une histoire.
Le premier acte du film tourne autour de la création d'un film, "
On high in blue tommorow". L'actrice principale, Nikki (Laura Dern), vit dans une immense demeure ancienne avec un majordome, et des servantes. Son mari, Piotrek, d'origine polonaise?, apparaît énigmatique, distant et effrayant par certaines postures "à la Bob" de Twin Peaks.
Nikki apprend par une voisine nouvellement arrivé qu'elle à le rôle principale du film. la visiteuse n°1 (nom au générique de la voisine) multiplie les avertissements et les questions dérangeantes. la fin de l'entretien n'est pas montré car nous passons à un autre jour de la vie de nikki. Ce passage est lancé par la voisine et un geste énigmatique vers un canapé vide.
Le tournage et les répétitions commencent. L'acteur principal est Devon Perk (Justin Theroux), réputé faire succombé ses partenaires. Petit à petit l'intrigue du film, et "la vie réelle" (ce qu'on en suppose du moins) deviennent étrangement parallèles. Le film raconte l'histoire d'une femme mariée, Sue, et de l'homme qui la courtise, Billy..
Le réalisateur (Jeremy Irons) leur explique, aprés une séquence de répétitions, où ils ont le sentiment d'être épiés, que le film est un remake d'un film polonais maudit.
Nikki-Sue et Devon-Billy vont avoir une aventure, et les histoires se mélangent pour ne faire qu'un.
Je laisse de coté le reste du film pour préservé un peu de fraicheur à ceux qui ne l'ont pas vu et je me rends compte aussi que c'est un très long exercice.
critiqueINLAND EMPIRE est un film qui mixe plusieurs travaux réalisé par David Lynch. A la base on retrouve une commande polonaise pour un film intitulé (j'écris de mémoire, donc pardon si c'est pas ça), "la chambre verte de Lodz". L'intrigue se retrouve dans toute la partie polonaise du film. le récit se trouve enrichi de la web-série "Rabbits", et d'improvisation scénaristique (et non des acteurs), puisque David Lynch écrivait au jour le jour. Je parle de scénario, mais il reste difficilement compréhensible à la premiére vision tant le film se base sur une représention mentale des sentiments qui habitent les personnages que sur un fil scénaristique clair. Cette volonté de perdre ces acteurs et les spectateurs peut rebuter ou faire ricaner. je comprends cela, mais dés que l'on s'abandonne au film, la vision devient une expérience hypnotique, tel le "voyage dans les étoiles" de Bowman dans 2001.
Bon je fais une pause dans ma critique et je la reprends, car je dois changer d'ordi (suis au boulôt
). edit :comme si j'étais le seul, kenshiro (je bosse dans une université, et comment dire, ...j'ai le temps d'écrire
)
fin de la pause.
La difficulté d'apréhender ce film en quelques lignes me rappelle qu'il s'agit d'une expérience sensorielle, où le réel est affecté par "le cinéma", mais aussi les sentiments des acteur affectent le film et ses décors. Bizarrement, il y a quelque chose qui me paraît évident et que je n'ai entendu nulle part, c'est qu'INLAND EMPIRE est film de monteur. (digression: C'est mon ancien métier avant que l'éducation nationale me propose une alternative plus rentable
). david lynch l'a monté seul, et j'y retrouve les "défauts" des réalisateurs qui montent seul leur film (en général): une durée trop importante, et des approximations narratives (ce qui est limpide pour un réalisateur ne l'est pas toujours pour un spectateur...). Sauf qu'ici, pour moi, ce n'est pas un défaut. Cette volonté de monter seul s'entend de maniére logistique vu la durée du tournage (3 ans et quelques), mais aussi parce que le montage fait la "narration" et non l'image. En somme seul David Lynch peut savoir où il veut aller.
un dernier mot sur l'image, volontairement "pas belle" et granuleuse. Je trouve cela encore trés cohérent. je sais que cela à été l'un des principale reproche entendu ici et là, surtout que Lynch sait composer un cadre. La beauté nait de quelque chose de nouveau (dixit Chion), et pousse le cinéma de Lynch dans ses retranchements.
En conclusion, je mets 10/10 parce que c'est tout ou rien, tant le film est personnel à Lynch, et me dépasse à tous les niveaux.