Rebelle adolescence d’Alison Murray
6,5/10Résumé :
Jeune adolescente sans attache, Sherry cherche un endroit où elle pourrait enfin être elle-même. Elle pense avoir enfin trouvé une famille au sein d'une bande de jeunes, un groupe radical dénommé Le S.P.A.R.K (Street People Armed with Radical Knowledge). Elle les suit dans leur van dans un périple sans but, voyageant dans toute l'Europe, de technivals en petits boulots en recrutant parfois de nouveaux membres. Mais le leader du groupe, Harry, instaure rapidement un règne violent de travail forcé et de punitions …
Critique :
C’est la mode de ressortir d’anciens films d’acteurs une fois qu’ils sont connus.
Cette fois-ci, c’est dans la filmo d’
Ellen Page qu’ils sont allé chercher après qu’elle ait exploser au grand jour dans
Juno.
Elle avait donc joué dans ce petit film indépendant 2 ans auparavant et il ne sort que maintenant sur nos écrans de façon assez confidentiel … la preuve : j’ai été obligé de le voir en DivX.
Voici donc un film qui se déroule à travers l’Europe et qui suit un groupe de jeunes radicaux dans lequel vient d’entrer le personnage interprété par
Ellen Page.
Il est intéressant de découvrir le mode de vie de ce genre de groupuscule qui vit en autarcie à l’écart de la société : entre drogue, alcool, festivals musicaux et petits boulots, ils sont continuellement en déplacement.
Mais au fur et à mesure que le film avance, on sent que ce besoin de liberté va peu à peu tourner à la dictature d’un meneur un peu trop autoritaire.
Ce film est aussi l’occasion de traiter de l’adolescence et de la difficulté à trouver sa place dans la société à cet âge. D’ailleurs, le scénario est encore plus alambiqué puisque la mère de cette adolescente, ne voulant pas laisser sa fille livrer à elle-même, décide elle aussi de rejoindre ce groupe et va peu à peu se laisser endoctriner pendant que sa fille va suivre le processus inverse … Une idée scénaristique plutôt risquée mais elle est bien traitée.
Ellen Page tient la tête d’affiche et livre une belle prestation pour laquelle elle va jusqu’à se raser la tête. Mais le reste du casting en grande partie inconnu est également réussi :
Eric Thal est fort charismatique dans le rôle du chef du groupe,
August Diehl est également très bon dans le rôle du mec un peu taré et
Beatrice Brown est charmante même le crâne rasé (sur l'affiche, on ne dirait pas
).
Quand on voit la réalisatrice avec ses tatouages, on se dit qu’elle a dû s’inspirer de sa propre expérience …
Avec ce film, la réalisatrice dénonce donc ce système de vie en groupe qui, même si elle peut apporter des choses bonnes, peut rapidement tourner à la secte pour peu qu’un des membres ait une trop grosse influence sur les autres.
Et dans l’ensemble, elle arrive à ses fins sans pour autant nous livrer des portraits caricaturaux.
Le film est également agrémenté de musique rock assez sympa : The Stranglers, Nick Cave, The Bug … on a même droit au titre « Le vent nous portera » de Noir Désir !
Au final, même s’il manque un petit quelque chose pour que ce film soit vraiment mémorable, il aborde un thème intéressant avec pas mal de subtilité.
Dommage de devoir attendre 4 ans pour voir ce film arriver en France