LES EVADEES DU CAMP D’AMOUR (Femmine Infernali) de Edoardo Mulargia (1979) : 8/10
Dans une jungle indéterminée, le directeur d'une prison tyrannise les délinquantes incarcérées, n'hésitant ni à brutaliser ni même à tuer quiconque ose lui résister. Il est épaulé par une équipe de brutes épaisses, toujours prête au viol et autres humiliations. Dans leurs cellules, les jeunes femmes ont tôt fait de sympathiser et plus, car affinités. Lassées des brimades continuelles de leur esclavage, nos pauvresses cherchent à s'évader en s'attachant l'aide du médecin de la prison, lequel fuit l'ambiance délétère de son travail dans les vapeurs de l'alcool...
Dans le genre ultra-codifié du WIP (Women In Prison), ce pur film d’exploitation est une véritable merveille. On n’échappe pas aux nombreux passages obligés comme les gardiens sadiques qui torturent leurs pensionnaires, séquences de saphisme, bagarres, douches, etc… Le tout supervisé par un dictateur comme directeur de prison. Le réalisateur (cité ici comme Eduard Muller, pour donner une touche « international » pour l‘exportation du film) sait respecter les impératifs du genre et s’en sort relativement bien, alternant les séquences de sexe et de violence sur un rythme soutenu, bien aidée par une distribution au diapason. On se régalera autant avec les tortionnaires moustachus adeptes du bon mot qu’avec les prisonnières sexy dont on retiendra surtout l’émoustillant/e Ajita Wilson, magnifique transexuel/le déjà vu chez Jess Franco (
SADOMANIA).
LES EVADEES DU CAMP D’AMOUR est un film moite et humide, à l’ambiance chaude et dérangeante, à fois bien tordu et pervers. Le réalisateur tire bien parti de ses décors naturels, à la moiteur apparente et remplit d’animaux dangereux (notamment des serpents) pour distiller tout au long de son histoire une atmosphère que reste bien glauque et lourde. De plus, les comédiennes, toujours aux corps poisseux de sueur, contribuent grandement au sentiment d’oppression et de perversion sexuelle du « camp d’amour ».
En plus d’être un WIP très honorable,
LES EVADEES DU CAMP D’AMOUR est également un survival très réussi lorsque un groupe de jeunes femmes décident enfin d’échapper à leur enfer pour s’enfuir à travers la jungle et ses pièges, poursuivi par les gardiens en compagnie de chiens. Aidé par le médecin du camp (l’excellent Anthony Steffen, tout droit échappé de ses rôles de cow-boy dans des westerns italiens) transformé en baroudeur, l’évasion ne va pas être facile et un maigre groupe de survivantes en réchappera...
Souvent censuré, parfois même banni dans certains pays,
LES EVADEES DU CAMP D’AMOUR est une petite perle que les amateurs de cinéma d’exploitation se doivent de découvrir. Un digne représentant du genre, avec tout le quota nécessaire de nudité, brutalité et autres déviantes réjouissances. Dans le monde du WIP, on peut sans problème le considérer comme un chef-d’œuvre. A ne pas manquer!