Domino Tony Scott - 2005
"My name is Domino Harvey. I am a bounty hunter. You're probably wondering how a girl like me arrived here. What I say will determine whether or not I spend the rest of my life in prison. Let's start at the beginning."
Tony Scott a toujours été un formaliste hors pair et ce dès son premier film, ainsi la plupart des films de sa filmo privilégient la forme sur le fond mais celui pour lequel c'est le plus flagrant c'est vraiment Domino, alors que sur Man on Fire il avait déjà poussé loin les expérimentations, ici c'est no limite. Et heureusement que Scott met en avant la forme parce qu'il filme un scénario de ce mauvais de Richard Kelly donc autant dire que tout est pas très bon dans le film et notamment le derniers tiers du film qui est vraiment un calvaire, on y retrouve bien la patte Kelly dans ce script tout alambiquée pour rien, et qui dit Kelly au script dit forcément film qui rate le coche on a donc un biopic édulcoré, une critique de la télé réalité complétement foiré et une intrigue de braquage qui fait Guy Ritchie du pauvre, déjà que Guy Ritchie c'est tout pété, et je parle même de la scène mystique avec Tom Waits complètement barrée et bien naze même si c'est censé représenter les personnages défoncés). On va lui accorder un truc réussi dans son script à ce tocard quand même c'est que la voix off fonctionne et en fait pas facilité narrative.
"There are three kinds of people in the world... the rich... the poor... and everyone in between."
Mais voilà le film a pour lui la forme et là Tony Scott se lâche vraiment et continu a fond les expérimentations, bien aidé par son monteur ( et putain quel montage !!! c'est autre chose que le montage de Dunkerque, celle là elle est facile mais tellement vraie ), on a ainsi droit à toute une panoplie qui fera mal au crane à beaucoup de monde : ralentis baveux, filtres de multiple couleurs, retours en arrière ( accéléré ou ralenti ) , noir et blanc, accélérés, zooms, plans ultra court, mouvements bordélique, arrêts sur image, même plan utilisé plusieurs fois de suite, ce film c'est un peu son film testament, les films qui suivront seront carrément mineurs, voir mauvais.
On va pas aller jusqu'à dire que la mise en scène est révolutionnaire mais Scott a bien compris qu'il avait un script en carton malgré des persos cool du coup il cherche le meilleur moyen de mettre ça en scène pour que ce soit pas chiant. Ca donne un film maniéré, frénétique et ultra cut mais qui reste toujours lisible ( sauf la fin donc ), ça ne devient jamais de la bouillie et il ne perd pas son spectateur et c'est pas donné à tout le monde, en fait plus on y pense plus Tony Scott est le réal ricain qui se rapproche le plus de Tsui Hark.
Mais Tony sait aussi calmer sa caméra ainsi j'adore la mélancolie qui se dégage de la fin de l'interrogatoire avec Lucy Liu, bon Lucy Liu dès que je la vois j'ai Payback en tête c'est tout de suite moins mélancolique.
Scott nous sort quelques scènes dont il a le secret : la rencontre avec le gang ( un vrai gang de motherfucking latino ) autrement appelé le Tony Scott Stand off où tout le monde braque tout le monde, bon par contre ça finit en lap dance ridicule, la sceèe "quiproquo/gag trash" du coups de shotgun dans le bras est fun mais est quand même assez bizarre et fait vraiment passé nos 3 héros pour des débiles premier (merci Kelly pour cette écriture très intelligente), l'intro qui nous fait directement dans le film.
Une fois de plus Tony Scott termine le film sur SA Speciale : le gunfight en huis clos ou tout le monde se bute et ou on comprend pas toujours qui tire sur qui, certaines fois c'est ultra classe comme dans True Romance, d'autre fois ça marche moins bien comme ici.
Le film est donc un a peu pres biopic ( comme dit en ouverture ) de la vie de Domino Harvey chasseur de prime ( mort d'une crise cardiaque avant la sortie du film ) et d'une icone de la culture gay un peu junkie le personnage a été transformé en fashion victime bonnasse.
La réussite du film vient véritablement de son univers et de ses personnages fascinants, Keira Knightley trouve ici un rôle éloigné de tout ce qu'elle avait joué et jouera après, c'est pas forcément sa meilleure prestation mais elle est plus que crédible en badass girl qui va botter des culs, Rourke en impose comme toujours mais dommage que son rôle soit aussi peu important, Edgar Ramirez a la classe comme souvent et il pète le charisme, Christopher Walken à mourir de rire, les échappés de Beverly Hills font bien marrer et il faut une bonne dose d'autodérision pour accepter ce rôle, et tout les seconds rôles sont au diapason.
La bande son est excellente, Xzibit est dans la place !!, et pis les ptites zic complétement décalé en plein gungifht ça le fait.
Vraiment dommage que la fin soit pas à la hauteur du reste mais ça donne un agréable True Romance sous acide.
"It's a great day to die!"
7,5/10[/center]