Harry Potter et l'ordre du Phoenix de David Yates
Mission difficile pour David Yates: adapter le tome le plus ennuyeux de la saga Harry Potter et réveiller une franchise après l'épisode de Mike Newell, pas mauvais mais sans beaucoup de style. Et heureusement Yates et son scénaristes semblent avoir tout compris de comment adapter un roman sur grand écran. Ils insuflent au récit une dimension épique et un traitement des personnages qui les rapprochent beaucoup de notre réalité, en faisant de vrais adolescents avec des problèmes et des questions d'adolescents, pas seulement des sorciers.
Tous les bavardages et scènes inutiles du livre sont mis à la trappe pour le plus grand bonheur du spectateur qui avait peur de passer 2h20 d'ennui! De plus le réalisateur a eu la bonne idée de s'inspirer visuellement du prisonnier d'Azkaban, l'opus d'Alfonso Cuaron, qui est de loin le meilleur des films de la franchise même si les enfants l'ont détesté. L'ordre du Phoénix est très noir, désespéré à l'image de l'icône Harry qui semble complètement perdu et terriblement seul. Si on n'atteint pas le génie visuel de Cuaron, on n'en est bien plus proche que de la platitude de Columbus.
Au niveau de l'interprétation, c'est du même niveau que les autres épisodes. C'est clairement Harry qui est mis en avant, Ron et Hermione étant très en retrait. Le personnage de Sirius Black interprété par Gary Oldman fait son grand retour, ainsi que d'autres dans des rôles à la limite du caméo. On apprécie les rares apparitions d'Helena Bonham Carter qui semble tout droit sortie d'un film de Burton!
Le 2ème tiers du film est assez mou mais l'ouverture du film est monumentale, profonde et le duel final tant attendu tient toutes ses promesses. Tout bonnement dantesque et jouissif, il prouve que Yates maitrise drôlement bien sa caméra.
Sa place de réalisateur pour le 6ème opus, beaucoup plus riche en action, semble donc être une très bonne idée tant le bonhomme possède un style intéressant.
8/10