[Niko06] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Solodzo » Sam 23 Mai 2009, 09:32

Je n'ai aucun souvenir de cette scène. :? J'avais beaucoup aimé au cinéma mais il ne me reste pas grand chose comme souvenir de ce film.
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Ennemi intime (L') - 9/10

Messagepar Niko06 » Sam 23 Mai 2009, 16:55

L'ennemi Intime
de Florent Emilio Siri

Image

On s'en doutait déjà grâce à Nid de Guêpes (superbe variation d'Assaut de John Carpenter) et Otage (sur lequel le réalisateur ne s'est pas laissé écraser par Hollywood), Siri possède un talent hors du commun en France pour le film d'action musclé, genre peu fréquenté par chez nous où on préfère consacrer les gros budgets sur des comédies lourdingues et pas drôles. En s'attaquant à un film de guerre, il part dans un genre que la France ne représente plus depuis une bonne trentaine d'années (pourtant il y a eu de grands films de guerre français grâce à Schoendoerffer et Boisset par exemple) et surtout il s'intéresse à un conflit que la France n'a officiellement accepté et appelé "guerre d'Algérie" qu'en 1999... 40 ans après les faits.

Et là où Indigènes (film au demeurant très sympathique) se contentait d'un message fort mais sans la mise en scène nécessaire pour un film de guerre, l'Ennemi Intime réussit à marier heureusement message fort et vrai film, impressionnant!
Alors Siri, comme d'autres réalisateurs avant lui se défend d'avoir fait un film "de guerre" mais un film "sur la guerre", mais à la vision de son film il n'y a aucun doute, c'est avant tout un grand film de guerre! Les affrontements font très mal, même si tout est à distance et que les seuls coups de feu rapprochés sont des exécutions, mais il y a un vrai travail pour créer une tension dans ces paysages pourtant magnifiques d'Algérie, un danger d'autant plus effrayant qu'il est invisible.

La photographie correspond à tous ces films de guerre qu'on voit depuis Il faut sauver le soldat Ryan, à savoir une image hyper désaturée qui vient donner ce côté "pris sur le vif" et bien crade, couplée à l'utilisation de la caméra portée pour créer l'urgence, mais pas tout le temps. La musique d'Alexandre Desplat (L'étrange histoire de Benjamin Button, Lust, Caution, ...)
Le résultat est magnifique et visuellement l'Ennemi Intime n'a pas à rougir face aux grosses productions US! D'ailleurs Siri filme les montagnes algériennes comme il filmerait l'ouest américain, comme un western avec ses étendues immenses qui écrasent les personnages (d'ailleurs son prochain film sera un western!), c'est vraiment bluffant! On ne s'ennuie jamais, grâce à une narration bien maîtrisée avec toujours des repères temporel qui resserrent l'action. On sait avec ses films précédents qu'il n'aime pas étaler ses récits sur de longues périodes.

Mais en plus de l'aspect purement cinématographique, l'Ennemi Intime est une merveille scénaristique. Grâce à l'érudition de Patrick Rotman on sent bien une volonté de coller au plus près à une réalité historique. Et franchement on n'a pas de quoi être fiers... Certes le FLN a fait des choses atroces mais la France n'est pas en reste avec son "maintien de l'ordre"... c'est marrant c'est un peu ce qu'on critique dans les opérations américaines ces derniers temps! En plus d'un film c'est donc aussi un magnifique devoir de mémoire envers cette guerre dont on ne parle pas, tout comme de l'utilisation du napalm, l'une des armes de guerre les plus horribles et destructrices. C'était une guerre qui n'avait pas de nom mais les atrocités qui y ont eu lieu sont pourtant bien réelles...

L'autre aspect du film, qui lui donne son titre d'ailleurs, c'est l'affrontement au sein même de l'armée, contre un autre officier ou contre soi-même. Le personnage principal interprété par un Benoit Magimel des grands jours (c'est définitif, quand il est bien dirigé il peut être excellent!) va subir ce combat tout le long, un combat qui lui fera complètement perdre pied jusqu'à ce qu'il devienne ce qu'il détestait le plus, lui qui était un grand idéaliste... A ses côtés, le vétéran blasé par les affrontements, campé par un Albert Dupontel divin, mais c'est une habitude, il n'y a pas meilleur acteur dans notre pays!
Réflexion sur la guerre, ses conséquences sur notre esprit, sur la barbarie humaine qui trouve dans un conflit une belle excuse pour s'étaler, plus une leçon d'histoire importante, l'ennemi intime c'est un film immense, du genre qu'on ne pouvait pas attendre dans une France aussi frileuse cinématographiquement. Une belle leçon de cinéma et un film d'une puissance terrassante!!


9/10
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You Shoot, I Shoot - 7/10

Messagepar Niko06 » Sam 23 Mai 2009, 17:18

You Shoot, I Shoot
d'Edmond Pang Ho-Cheung

Image

Après avoir travaillé sur les scénarios de Fulltime Killer de Johnnie To et Killer de Billy Chung, le jeune espoir hong-kongais passe à sa première réalisation avec ce film complètement hors normes, et qui annonce le ton de ses oeuvres futures (en particulier Men Suddenly in Black pour la perversion des codes d'un genre cinématographique). Il parle ici de ce qu'il connaît à priori le mieux, le milieu des tueurs... avec un film qui se balade entre le polar, la parodie de polar, la satire et la référence à tout un pan de cinéma occidental et HK, il signe un premier long-métrage très attachant, plein de petits défauts de jeunesse mais qui contient tout ce qui fera son cinéma aussi intéressant, car il est aujourd'hui l'un des réalisateurs les plus originaux à suivre à HK, l'un des plus talentueux aussi! Une bonne dose de folie!!

Il faut dire que le scénariste est plutôt habile pour transformer un sujet qui pourrait paraitre relativement malsain et voyeur en quelque chose de drôle et intelligent. En effet dans You Shoot, I Soot on va suivre un tueur qui est accompagné d'un réalisateur de cinéma pour filmer ses meurtres, l'idée de départ était pour satisfaire une cliente particulière mais devient leur activité principale! D'entrée de jeu Edmond Pang place son histoire dans le Hong Kong des années 2000, rongé par la crise. Un client de Bart ne peut pas le payer après le contrat à cause de la chute soudaine du marché immobilier, lui-même ne trouve plus de contrat à honorer pendant que sa femme dilapide leur argent... Pang pose un regard très lucide sur la société dans laquelle il évolue, et l'étend même à l'industrie du cinéma!

En effet, Cheun, le réalisateur raté qui l'accompagne pour immortaliser ses oeuvres, un grand fan de Martin Scorsese, n'a de cesse de fustiger le milieu en déplorant que le temps nécessaire à la pré-production n'est jamais respecté, ni celui pour le montage et la post-prod... en celà le film est très critique mais sans pour autant cracher dans la soupe. On y trouve une belle référence au Samourai de Melville (Delon s'adresse même à Bart qui l'idolatre jusqu'à s'habiller pareil) et à The Killer de John Woo (ils vont jusqu'à peindre des pigeons en blanc pour les faire passer pour des colombes, dans un restaurant... la scène vaut vraiment le coup d'oeil!). Sachant que Woo s'est inspiré du personnage du Samourai pour the Killer, on apprécie d'autant plus le clin d'oeil...
Dans le rôle du tueur désabusé et attendrissant on retrouve Eric Kot (Juliet in Love, July Rhapsody, A.V., ...) et Cheun est interprété par Cheung Tat-Ming (Big Bullet, a mob story...) absolument hillarant, sa scène de gaterie avec la japonaise est juste inoubliable!

A leur côté le petit rôle de Lam Suet est immanquable, énorme! Vision absurde des triades, amour du cinéma, Edmond Pang va très loin finalement pour un premier film. Avec une maitrise de la mise en scène étonnante, même s'il se laisse aller à des mouvements superflus, on sent là un vrai talent. Il en va de même pour le récit, très bien construit mais qui faiblit à cause d'une idylle entre Cheun et une actrice japonaise (à voir à tout prix son explication du métier de "fluffer"!) qui n'a pas vraiment sa place ici ou encore un climax qui s'allonge un peu trop, comme s'il voulait à tout prix caser quelque part les délires qu'il avait en tête.
Mais ce sont des erreurs de jeunesse qu'on pardonne bien volontiers tant ce premier essai manie l'humour noir avec une aisance folle. Voilà, c'est la naissance d'un grand réalisateur qui a des choses à dire et qui possède de grandes idées pour les dire de façon originale, c'est un film de cinéphile pour cinéphiles amateurs de comédie noire et de musique décalée.


7/10
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Messagepar zack_ » Sam 23 Mai 2009, 20:51

Oula mais tu me donnes envie de voir L'ennemi intime
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Sam 23 Mai 2009, 21:05

Ennemi Intime c'est le meilleur film de guerre depuis Captain Conan, a coté Indigenes c'est un telefilm merdique.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Sam 23 Mai 2009, 23:21

le propos n'est pas le même, l'expérience du réalisateur non plus, mais indigènes est un film très important.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Dim 24 Mai 2009, 09:28

le message qu'il veut passer est important mais à coté de ça le film est mal branlé, alors sous prétexte que c'est un theme tabou faut fermer sa gueule, pfff indigene c'est dla merde et pis c'est tout :mrgreen:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Johtaro » Dim 24 Mai 2009, 14:24

Niko06 a écrit: le propos n'est pas le même, l'expérience du réalisateur non plus, mais indigènes est un film très important.


indigène important, pour qui ?
Franchement ça me fait bien rire, important pour la rédemption de ses acteurs certainement...(attention ce n'est pas une agression contre toi, mais juste mon sentiment).
il y a un moment il y en a marre de ses manipulations...
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Dim 24 Mai 2009, 20:38

important pour n'importe quel français car il relate des faits réels qui ne sont pas dans les livres d'histoire et qu'on a tendance à oublier, important comme un devoir de mémoire envers des gens qui se sont battus pour un pays qui les a annexés, il n'y a aucune manipulation là dedans simplement des choses très importantes
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Etreintes brisées (Les) - 9/10

Messagepar Niko06 » Lun 25 Mai 2009, 07:19

Les étreintes brisées
de Pedro Almodovar

Image

On l'attendait le retour du prodige espagnol, comme à son habitude sur la Croisette, et une fois de plus on n'est pas déçu! Almodóvar est un réalisateur qui n'a plus rien à prouver, il n'a jamais raté un film, ça fait maintenant 30 ans qu'il nous abreuve de son travail, une oeuvre qui aura pris un tournant décisif avec Tout sur ma Mère (son film le plus bouleversant), abandonnant l'aspect comédie de ses débuts pour verser dans le mélodrame. Il est aujourd'hui l'un des seuls réalisateurs à alimenter le genre avec talent.
Et si les étreintes brisées ne sera une surprise pour personne car il ne révolutionne rien dans son cinéma, il annonce peut-être un changement. Car si les néophytes ne s'en apercevront sans doute pas, son dernier film a tout d'un film-somme dans lequel il revient sur plusieurs de ses oeuvres passées, la présence de Rossy de Palma, qui fut longtemps sa muse et avec qui il n'avait plus tourné depuis la fleur de mon secret en 1995, n'étant pas le fruit du hasard...

Film nombriliste, oui, forcément quand on pose un regard sur sa carrière on l'est toujours. Mais ça ne rime pas avec auto-satisfaction. Le personnage de Mateo/Harry est clairement inspiré d'Almodóvar, mais comme à son habitude il entretient le mystère et on ne sait jamais où commence et où s'arrête l'aspect biographie. Mais dans toute oeuvre d'un artiste on trouve des morceaux de lui-même, parfois plus que d'autres... Ici beaucoup, un peu comme dans la mauvaise éducation, sans doute le film auquel les étreintes brisées ressemble le plus, que ce soit sur certains thèmes ou sa construction. La narration ne suit pas un long fleuve tranquille, entre flashbacks et film dans le film, on est baladé et on reste encore abasourdi tant ce réalisateur génial est aussi un scénariste hors pair.

Véritable mélodrame tout autant que jeu de piste fascinant, on retrouve ici l'amour qu'Almodóvar porte au film noir et à ses figures, mais pas seulement... Le film est une véritable déclaration d'amour au cinéma, à son art, à toutes ces femmes qui peuplent ses films. Si il se permet l'autocitation (le film dans le film, Chicas y Maletas, est une nouvelle version de femmes au bord de la crise de nerfs) il n'en oublie pas ce qui a forgé son amour pour le cinéma, ainsi sont cités Hitchcock qu'on reconnaît furtivement par un choix d'angle de caméra mais aussi Marilyn Monroe ou Audrey Hepburn, des femmes de cinéma fortes comme celles qui ont façonné le réalisateur (par le cinéma mais aussi dans sa propre vie...)... et toutes ces femmes se retrouvent incarnées dans Pénélope Cruz.

Elle n'a jamais été aussi belle qu'à travers les yeux d'Almodóvar et pourtant dieu sait que c'est une belle femme! Mais là elle possède une présence magnétique, ce n'est pas elle qui apparaît le plus dans le film mais pourtant elle l'illumine par son rôle de femme fatale qu'elle n'a pas choisi. Elle joue une actrice passionnée qui vit une passion avec son réalisateur mais est liée à un riche homme d'affaires... le propos est très troublant, on ne sait plus qui est qui. Qu'elle vive un drame, qu'elle soit amoureuse ou simplement heureuse, Pénélope Cruz donne au personnage de Léna une consistance incroyable. Elle était déjà surprenante de naturel dans Volver, elle rayonne ici comme jamais. Mais si elle parcourt l'ensemble du film, le contaminant de plus en plus, le reste du casting ne doit pas être oublié...

Lluís Homar, qui jouait Manuel dans la mauvaise éducation, fait partie des rares personnages masculins forts dans la filmographie d'Almodóvar. Il incarne ici ce réalisateur ayant vécu le pire drame pour un amoureux de l'image, devenir aveugle. A ses côtés Blanca Portillo interprète le personnage le plus dramatique car elle porte un lourd secret sans pouvoir l'oublier, ses aveux resteront pour moi la scène la plus forte du film. Autour d'eux, José Luis Gómez, Tamar Novas et Rubén Ochandiano campent tous des rôles d'écorchés par la vie, des hommes qui ne cessent de souffrir pour des raisons qui n'ont à priori rien à voir mais qui se rejoignent finalement tant le scénario est habile...

Dans cette merveille qu'il serait vain d'essayer de résumer, le réalisateur nous emmène en terrain connu tout en nous surprenant et en nous fascinant pendant deux heures. Sa mise en scène nous hypnotise dès les premiers plans, avec cette utilisation de la couleur rouge reconnaissable entre milles. On peut y voir un film au delà de ce qu'il semble être, la métaphore sur l'histoire de son pays est évidente. En effet pour se reconstruire l'Espagne a du volontairement oublier son passé afin de créer une base saine, mais aujourd'hui elle se doit de ré-ouvrir les livres d'histoire et d'affronter ce passé. C'est exactement ça que symbolise Mateo, qui après le drame décide d'oublier jusqu'à son nom pour se faire une nouvelle vie...

Certains diront sans doute qu'Almodóvar tourne en rond, qu'il ne se renouvelle pas... c'est en partie vrai, en particulier quand on assiste à ce genre de film "bilan", sauf que ce n'est en aucun cas un défaut lorsqu'un réalisateur maîtrise autant son art.
Les étreintes brisées est une merveille de cinéma, tout simplement.


9/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Lun 25 Mai 2009, 09:02

Tout sur ma Mère (son film le plus bouleversant),


Pour moi le plus bouleversant est En chair et en os

Sinon blonde, brune, Pénélope est somptueuse ;)

Je verrai ce Almodovar si chaque film est une aventure différente et que je ne sais jamais a quoi m'attendre avec un tel réalisateur.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar nicofromtheblock » Lun 25 Mai 2009, 15:52

Le film m'a moins touché que Tout sur ma mère et Parle avec elle mais c'est clair que ça reste une grande réussite.
Personnellement, j'ai été plus touché par l'interprétation de Lluis Homar que par celle de Penelope Cruz.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Lun 25 Mai 2009, 16:18

ben écoute moi aussi, et je dirais encore plus par Blanca Portillo!! La scène du bar je l'ai trouvé bouleversante
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Heroic Trio - 7,5/10

Messagepar Niko06 » Lun 25 Mai 2009, 19:21

Heroic Trio
de Johnnie To

Image

Alors que vient de sortir Vengeance (quasi-nanar selon la critique... c'est trop injuste), un petit retour s'impose sur celui qui aujourd'hui est devenu LE porte-drapeau du cinéma HongKongais, celui qui réussit à faire sélectionner ses polars à Cannes et qui est passé du statut d'excellent faiseur d'images à celui de véritable auteur... sauf que ça fait longtemps qu'il apporte une touche auteurisante plutôt agréable au polar HK, à tel point que tous essaient d'imiter son style poseur. Mais intéressons nous ici à un de ses premiers succès, un film qui ne porte pas vraiment sa "patte" qu'il développera plus tard. Quand il réalise Heroic Trio en 1993 il a déjà derrière lui quelques films importants avec des stars déjà au sommet (Chow Yun Fat dans All about Ah Long, Tony Leung Chiu Wai dans The Royal Scoundrel, Anita Mui dans Justice, My foot!...) et d'autres en devenir (en particulier Stephen Chow dans Justice, My foot! également).

C'est donc naturellement qu'il a accès à un casting très haut de gamme pour l'époque: la regrettée Anita Mui (chanteuse de renom et grande actrice), Maggie Cheung (à l'époque elle avait déjà tourné avec Wong Kar Wai et la même année on l'a vu dans le magnifique Green Snake de Tsui Hark) et Michelle Yeoh (en plein dans sa période de films d'arts martiaux) constituent le fameux trio héroïque, c'est un peu les plus belles actrices de l'époque dans l'ancienne colonie, les plus talentueuses aussi... A leurs côtés Anthony Wong sur la fin de sa période Cat III (on a du mal à croire qu'aujourd'hui il soit considéré comme un acteur classique quand on a vu ses rôles des années 90!) et Damian Lau, jusque là plutôt habitué aux WXP... du beau monde donc pour un film vraiment hors du commun!

En effet c'est quand même assez hallucinant comme film! Quand on regarde la filmo de Johnnie To on trouve des polars super classes et des comédies grasses... ici il s'attaque au film d super héros, enfin de super-héroïne. Le ton évolue du très drôle au carrément grave, ça part absolument dans tous les sens... on y croise un eunuque qui veut remettre un empereur sur le trône, un tueur quasiment immortel qui mange ses propres doigts (Anthony Wong), une sorte d'armure invisible, des bébés kidnappés, des motos qui font des vrilles que même au cirque on n'en voit pas, une poursuite à cheval sur la plage... c'est complètement hystérique, c'est de la fantaisie pure... bref du pur cinéma complètement fou made in HK.

On reconnaît vite la signature du chorégraphe Ching Siu-tung avec toutes ses chorégraphies très aériennes (oui, si on a du mal avec les gens qui volent il vaut mieux éviter le film) et des combats hallucinants, très rapides, très mobiles, filmés avec une caméra bien énervée!! C'est franchement excellent.
Et puis le scénario, à partir du moment où on accepte que c'est du grand n'importe quoi, tient bien la route et se permet même quelques scènes vachement osées, gores ou malsaines. Au hasard un bébé qui finit empalé sur un gros clou ou un groupe d'enfants élevés à manger de la chair humaine qui se font carrément dynamiter par Maggie Cheung!!
Les effets spéciaux font très kitsch bien sur, on voit souvent les câbles et la mention spéciale revient au final avec un squelette vivant qui nous fait une sortie de flammes façon T1000 dans Terminator, sauf que là on croirait que c'est animé par Ray Harryhausen, un animatronic bien moche quoi...
Mais au final et bien c'est un film devant lequel on ne s'ennuie pas une seule seconde, c'est complètement fou et c'est ça qui fait tout le charme de cette époque du cinéma!


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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Lun 25 Mai 2009, 20:48

Heroic Trio ça c'est foutrement fun :super:
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