[Niko06] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 24 Avr 2009, 16:39

c'est quel version que tu as vu ciné ou DC ?
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Ven 24 Avr 2009, 16:46

version ciné, j'avais même pas vu qu'il y avait une DC sur le blu-ray :oops:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Ven 24 Avr 2009, 16:53

( a vérifier ) mais je crois que la fin de la DC est différente que la version ciné et y certains passage un peu plus gore ( enfin ça change pas la qualité du film ).
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Je suis un cyborg - 8/10

Messagepar Niko06 » Dim 26 Avr 2009, 10:13

Je suis un Cyborg
de Park Chan-wook

Image

Bon ben voilà un film plutôt étonnant de la part de celui que le monde a découvert avec OldBoy (bien qu'il avait déjà 2 gros films à son actif, JSA et Sympathy for Mr Vengeance). En effet après avoir bouclé sa trilogie de la vengeance avec un Lady Vengeance relativement faible comparé aux deux autres, on se demandait bien sur quoi monsieur park allait s'engager. Je suis un cyborg représente pour lui une sorte de passage obligé après trois films noirs et violents, car qu'on le veuille ou non quand on est réalisateur on se retrouve plus ou moins contaminé par son travail. Une sorte de récréation ou re-création, un exercice de style léger qui a de quoi surprendre le public mais qui a surtout permis à ce talentueux metteur en scène de faire un break bien mérité avant de retourner vers l'univers qu'il affectionne particulièrement, la violence, et ça sera cette année avec Thirst, un film de vampires!

L'histoire qui nous est contée est simple : Young-goon est une anorexique à tendance schyzophrène, elle croit être un cyborg qui se nourrit en sucant des piles... faut dire qu'elle est pas aidée, sa grand-mère croyait être un lapin et se nourissait exclusivement de navets, et sa mère n'est pas en reste! Internée suite à une tentative de suicide (alors qu'elle voulait simplement recharger ses batteries sur le secteur), elle va peu à peu se lier à Il-soon, cleptomane se prenant accessoirement pour un lapin et persuadé de pouvoir rétrécir... On est loin des pulsions vengeresses des précédents films du réalisateur en effet! On est dans de la fantaisie pure, un conte, une comédie romantique, une bouffée d'oxygène selon les dires de Park Chan-wook mais un film plus profond qu'il n'y parait.

En effet comment ne pas voir dans ce bout de femme (elle se prend pour un robot mais travaillait sur une chaine de fabrication où les ouvrières ont tout d'automatique) une métaphore d'une société où l'apparence factice et la ressemblance à un modèle de perfection priment sur l'humanité? On peut être amené à y réfléchir, même si ce n'était sans doute pas le but du réalisateur...
Le film est complètement loufoque dans son ton et tranche complètement avec tout ce qui nous arrive de Corée du Sud. On trouvait déjà des idées fantaisistes dans Lady Vengeance mais on atteint ici des sommets de n'importe quoi. On navigue entre des scènes drôles, tristes, folles, oniriques... Je suis un cyborg part parfois dans tous les sens, et désorientera sans doutes les spectateurs les plus cartésiens.

Des couleurs pastels, des personnages tous plus loufoques les uns que les autres (la galerie de patients qui ont tous droit à leur présentation est vraiment excellente), on se croirait au croisement étrange entre les univers de Tim Burton, Michel Gondry et Takeshi Kitano... drôles de références! Le couple d'acteurs, Lim Su-jeong (vue dans le très long 2 soeurs) et le chanteur pop Rain (ici sous son vrai nom Jeong Ji-hoon), qu'on a pu voir récemment dans Speed Racer et qui sera à l'affiche du très prometteur Ninja Assassin de lewis McTeigue (V pour Vendetta), impressionne par leur faculté à jouer de cette folie ambiante, créant parfois une véritable alchimie. On pense à la scène de l'installation de l'appareil qui transforme la nourriture en électricité ou celle du repas. Tour à tour enfants, ados et adultes, ils forment à l'écran un très beau couple auquel on s'attache facilement.

On en vient même parfois à être contaminé par cette folie ambiante... mais non, les électrochocs ne lui rechargeront pas les batteries car elle est humaine... la frontière entre séquences "réelles" et imaginaires n'est jamais très visible, c'est ce qui désoriente le plus. Visuellement on sent bien la maitrise de Park Chan-wook, c'est très beau, mais il est clair que sa virtuosité avec une caméra s'exprime le mieux dans les déchainements de violence, et il y en a un assez sauvage ici, surprenant même vu le ton du film. En effet Young-goon est capable d'utiliser ses mains comme des mitraillettes (c'est d'ailleurs de cette image qu'est né le film) et sa mission première est de tuer les docteurs!
Belle histoire d'un amour bizarre entre deux personnages complètement barges, un amour pas tout à fait partagé mais sincère, fable fantastique sur la folie pure et sur la maladie, Je suis un cyborg est définitivement un film différent, si on le prend au premier degré il sera drôle, fou et très léger. Si on creuse un peu plus il se révèle encore plus poignant et triste car fortement pessimiste.

8/10
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Messagepar zack_ » Dim 26 Avr 2009, 10:37

Au vu de la B-A et du réalisateur j'étais impatient de le voir et au final je l'ai trouvé décevant! Il faut rentrer dans son monde pour comprendre/rire de ce film :D
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Dim 26 Avr 2009, 10:46

pas vu et pas envie de le voir.
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Dim 26 Avr 2009, 11:22

ça m'étonne pas :eheh:
Y'a qu'une scène que t'aimerais de toute façon
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Jeff Buckley » Lun 27 Avr 2009, 01:11

Laquelle ? :shock:
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Lun 27 Avr 2009, 07:07

y'a une belle fusillade bien sanglante quand même! :mrgreen:
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A bout portant (1964) - 9/10

Messagepar Niko06 » Lun 27 Avr 2009, 08:44

A Bout Portant
de Don Siegel

Image

The Killers version 1964 est la troisième adaptation de la courte nouvelle éponyme d'Ernest Hemingway parue en 1927. Les adaptations précédentes ont été signées par Robert Siodmak en 1946 pour ce qui restera comme l'un des chefs d'oeuvres du film noir classique, l'autre moins connue datant de 1958 et qui est en fait le court métrage de fin d'études, brillantissime, du grand Andrei Tarkovsky (Solaris, Stalker, Nostalghia...). Don Siegel avait refusé de réaliser le film en 46 et s'attaque 20 ans plus tard à son remake pour la télévision (d'où l'utilisation d'un format 1.37 ou encore les affreux effets de transparence dans les scènes de course auto, signes d'un manque de budget flagrant) qui à l'époque était en pleine concurrence avec le cinéma. En raison de sa violence, la diffusion TV est annulée et le film se retrouve en salles. Le résultat c'est une série B certes mais qui marque un tournant important dans la carrière de Siegel (l'influence sur ses films des années 70 est immense) mais qui stygmatise la révolution en marche dans l'industrie cinématographique.

En effet les années 60 marquent la fin de l'âge d'or d'Hollywood. La toute puissance des studios est en plein déclin et entre dans une sorte de folie mégalomane avec des budgets immenses et des films qui n'entrent plus dans leurs frais, ça donne Cléopatre, Lawrence d'Arabie ou le jour le plus long. Des grands films mais de grandes pertes sèches. A bout portant symbolise ce passage d'un cinéma purement spectaculaire à quelques chose de plus réaliste. Avant il y avait Cléopatre, après il y a eu Bonnie & Clyde, pour shématiser. Une représentation de plus en plus dure de la violence, de plus en plus crue, une remise en cause de plus en plus virulente des institutions... tout celà attendra son paroxisme à la fin des années 60, début des années 70 avec l'apparition d'oeuvres contestataires comme Easy Rider, MASH, Orange Mécanique... l'Amérique ne croit plus en ses symboles et ne croit plus en ce que dit le gouvernement, l'assassinat de Kennedy en 63 y est pour beaucoup.

A Bout Portant s'ouvre sur une séquence aussi froide qu'amorale, les deux tueurs venant assassiner quelqu'un dans un établissement pour aveugles, ils violentent des personnes handicapées sans vraiment de scrupules. Ce qui motivera l'ensemble du film, en plus d'une classique course après un butin d'un million de dollars, c'est le fait que Johnny North se soit laissé tuer, sans tenter de s'enfuir, sans réagir, comme si la mort ne lui faisait pas peur.
C'est le personnage de Lee Marvin qui sera central, accompagné de l'acteur de télévision Clu Gulager. Leur duo de tueurs fait plus penser à une relation maitre/élève, voir père/fils, qu'à une véritable association professionnelle. L'un étant déjà vieux et presque philanthrope, réfléchi, l'autre étant un véritable chien fou ayant besoin d'être contrôlé.

Au contraire de Siodmak, Siegel ne va pas s'intéresser à l'enquête de la police pour le meurtre de North, d'ailleurs les forces de l'ordre sont absentes du film, mais à celle des deux tueurs. Monté à coups de séquences flash-backs, A bout portant nous montre une belle galerie de personnages avec une intrigue qui, s'il elle n'est pas d'une originalité folle, se révèle passionnante sur le plan humain. La boxe des années 40 a laissé sa place aux courses automobiles, les noirs et blancs post-expressionisme laissent leur place à des couleurs en plein jour, on s'éloigne de l'esthétisation extrême du film noir et ses codes pour un film complètement ancré dans son époque. La figure de la femme fatale n'est plus aussi fatale et se révèle humaine avec de vrais sentiments grâce à la sublime Angie Dickinson.

Le casting est parfait, outre lee Marvin qui impressionne avec sagesse et classe, on retrouve John Cassavettes (à l'époque où il avait besoin de sous pour financer ses films) qui campe un Johnny North désabusé et un Ronald Reagan dans son dernier rôle au cinéma avant la politique, son seul rôle de salaud, qu'il a toujours détesté d'ailleurs!
Le film est violent et préfigure le ton de Dirty Harry, que ce soit dans les thèmes ou dans la mise en scène. On se doute dès le début que ça finira mal et en effet on a droit à une fin bien nihiliste, faisant de Marvin une véritable icône. Un film qui tord le cou aux codes en vigueur et un polar très mal élevé, grand film!

9/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Lun 27 Avr 2009, 09:25

:super:
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Lun 27 Avr 2009, 10:54

Scalp a écrit: pas vu et pas envie de le voir.


Pas vu aussi, mais j'ai envie de le voir :mrgreen:
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
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Mensonges d'État - 7/10

Messagepar Niko06 » Lun 27 Avr 2009, 17:02

Mensonges d'état
de Ridley Scott

Image

Parfois devant un film on se sent en décalage complet avec la critique... Le dernier de l'aîné des Scott a été à peu près unanimement conspué par la critique, certains ont même osé dire que c'était sa première faute de parcours (mais ont-ils vu G.I. Jane ou une bonne année??), dans tous les cas ils y ont vu un film râté, inintéressant, facile et feignant... A la vision de l'oeuvre je me demande si j'ai bien vu le même film!
C'est vrai que depuis presque toujours Ridley Scott alterne les très grands films et les films mineurs, parfois même mauvais. Son précédent American Gangster était superbe, une saga mafieuse comme on n'en fait plus, réalisée avec classe et portée par un casting exceptionnel. Mensonges d'état s'intéresse à un sujet tout autre, un sujet plutôt casse-gueule d'ailleurs (la guerre contre le terrorisme islamiste), le genre de thème plus proche du cinéma de son frère, c'est sans doute ce qui a désservi le film car Tony Scott en aurait fait un thriller d'espionnage et d'action... et ce n'est pas le cas ici.

Il n'y a pourtant aucun doute, on est bien devant un film de Ridley Scott! On retrouve la même classe dans la mise en scène que dans son film précédent, lors des rares passages d'action on retrouve la nervosité de la chute du faucon noir... c'est superbement réalisé, le décalage entre les images au moyen-orient et sur le sol américain montre un fort contraste, et les décors montés au Maroc sont hyper crédibles.
La déception des spectateurs vient sans doute du fait qu'ils attendaient un autre film! La lutte contre le terrorisme mise en avant ne constitue finalement qu'une toile de fond pour une intrigue un peu politique mais surtout humaine.

La faute aussi à un titre français qui veut se la jouer provoc mais qui du coup fait disparaitre le jeu de mots du titre original... Le personnage de Russel Crowe appelle pendant tout le film, jusqu'à la dernière scène, celui de Di Caprio "Buddy" (pote). C'est bien une histoire de relations entre les protagonistes, une histoire d'amitié, de confiance, de mensonges et de trahisons. Certes on n'évite pas les clichés, de l'amérique toute puissante et dépendante de sa technologie au monde arabe fanatique mais quelque part plus humain. Et quand on entend que Scott n'a pris aucun risque... La plus grosse ordure du film c'est quand même Crowe, chef d'opérations de la CIA!! Son travail est basé sur le mensonge, il n'a aucune considération pour la vie humaine si elle ne sert pas les intérêts américains... bref un beau salaud planqué derrière son téléphone!!

Russel Crowe incarne ce personnage bedonnant à la perfection, par moments on retrouve un peu de ce qui reste toujours son meilleur rôle, dans Révélations de Michael Mann. En face de lui Di Caprio confirme une fois de plus (après Blood Diamond, les infiltrés...) qu'il est devenu un très grand acteur, mature. Son personnage d'agent sur le terrain contraste à merveille avec celui de son supérieur. Il est beaucoup plus humain car il voit réellement ce qu'il se passe, il est en contact avec la population et on sent bien que son métier (utiliser les gens pour servir son gouvernement) lui pèse sérieusement car il a toujours son honneur. De plus on voit bien à quel poitn son travail l'a éloigné des considérations de son pays et de sa famille.

Sa relation avec le chef des services secrets jordaniens, interprété par un Mark Strong impérial (franchement cet acteur anglais il a vraiment une présence qui en impose!), qui sera fondée sur une confiance fraternelle, est d'ailleurs très importante.
Alors oui on peut dire que le scénario est facile et qu'il aurait pu laisser plus de place à l'action, se la jouer plus provoquant et critique, mais ça aurait finalement été tout ce qu'on attendait et ça n'aurait pas été si intéressant. Car là, en plus de belles images et de très grands acteurs, on ne s'ennuie pas (c'est pas long et complexe comme Syriana). On n'est pas forcément passionné non plus mais ça fonctionne, on reste dans du divertissement de qualité, et qui s'intéresse donc plus aux personnages qu'à ce qui les entoure.
Film majeur de Scott? Certainement pas, mais bon film quand même!

7/10
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Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Lun 27 Avr 2009, 17:42

Ben voilà encore un titre US que je comprendrai pas avec son jeu de mot :lol:
Celui-là ca devait être mon film de demain ;) :super:

Belle critique ;) On verra bien ce que ca donne - j'aurai plus vu ce film fait par son frère Tony avec ses plans aériens par satellite :chut:
zack_
 

Re: [Niko06] Mes critiques en 2009

Messagepar Eikichi Onizuka » Lun 27 Avr 2009, 17:43

:bravo: :super:
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