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Dur de passer après Kurosawa et Leone, Hill le fait avec respect et situe son histoire dans une ville imaginaire et fantôme près de la frontière espagnole en pleine prohibition, une ville qui répond au doux nom de Jericho. Contrairement à Leone, Hill a moins d'égo et donc il annonce la couleur en mettant le nom de Kurosawa dans le générique, il s'approprie le sujet de fort belle manière malheureusement ce récit que l'on connait est un peu plombé par une voix off ampoulé (on s'en branle de ce qu'il raconte).
L'histoire on la connait donc, y a rien de nouveau ou d'original, Bruce Willis reprend le rôle de Mifune puis Clint, bon alors j'aime bien Willis mais là on descend d'un level dans le charisme quand même et puis le voir se prendre pour Chow Yun Fat c'est un peu drôle mais faut avouer que Hill se plait à l'iconiser comme rarement. On est clairement devant un cinéma de poseur où Hill soigne chaque cadre, le tout sublimé par une magnifique photo ocre et une super ambiance poussiéreuse.
Outre Willis le reste du casting est très classe : Walken en bon gros enculé comme il sait si bien les faire (il force un peu trop sa voix par contre), Bruce Dern en shérif qui veut pas se mouiller, un des gars de Deadwood en barman et Michael Imperioli en petit roquet italien, et puis des sales tronches, pleins de sales tronches, juste là pour se prendre des balles dans le buffet.
Hill emballe ici des scènes d'action parmi les meilleures de sa filmo, dommage qu'elles soient aussi rapide finalement, chaque mort est criblé de balles, ça vide du chargeur a tout va, quand on se prend une balle ça finit en vol plané, c'est vraiment jouissif pis Bruce avec ces 2 guns ça en impose, dommage aussi finalement que les scènes d'action soit un peu répétitive ça se limite à Bruce entre tire dans le tas et bute tout le monde sans jamais se faire toucher. Et on sent que l'indication donné au monteur c'était fait du David Wu, sauf qu'il y a qu'un David Wu et là on est loin de la maestria du monteur chinois. Au final même si c'est pas trop mal torché le manque d'inventivité et d'implication émotionnelle (on s'en branle de ce qui arrive à Willis) font qu'on regarde ça d'un oeil distrait, on est loin de Extrême Préjudice.
La décennie des 90's pour Hill c'est clairement pas la joie avec que des films mineurs, ce Last Man standing est celui qui tient le plus la route, après on est clairement loin de ses meilleurs réussites, ici c'est juste une petite série b agréable à regarder grâce à son casting et une belle product design, mais clairement c'est dispensable parce que c'est un remake qui sert à rien tout simplement et que ça traine un peu quand même.
6/10