[Jipi] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Gran Torino - 8/10

Messagepar Jipi » Lun 16 Mar 2009, 10:23

Gran Torino Clint Eastwood 2009

Courageux de la part d’une telle envergure d’accepter un délabrement aussi prononcé, d’être aussi souffreteux en avançant au pas à la limite de l’effondrement dans un rictus permanent reproduisant toute la haine envers de nouveaux voisins aux mœurs venus du bout du monde.

Seul le verbe négatif continue à être performant dans un personnage privé d’une famille digne de ce nom entouré de tout ce qu’il vomit en permanence.

Lentement mais surement l’éveil d’un nouvel esprit croulant sous la gratitude s’opère malgré une résistance interne à maintenir ses procédures négatives de bases.

Le mépris cède doucement sa place à l’intérêt celui-ci au devoir pour se terminer par un réel besoin de prendre en charge un indécis à deux doigts de basculer dans la délinquance.

Cette nouvelle famille aux yeux bridés remplace un catalogue plus nationaliste mais beaucoup moins performant. Il suffit de s’en apercevoir, de l’accepter et d’activer paradoxalement sa protection et sa sensibilité envers ceux que l’on a bannis de son cœur à cause de leurs différences.

« Gran Torino » est un second souffle, une prise de conscience tardive mais bénéfique sur l’art et la manière de tout remettre à niveau avant de quitter un monde urbain de plus en plus agressif ou respect et repères envers les ainés sont partis en fumée.

Accablé par la faute un homme rongé par la bière ne tenant à peine debout s’offre une sortie digne en retrouvant des dernières parcelles d’investissements protecteurs. La mécanique repart, l’homme s’investit, réprimande et corrige dans un opérationnel efficace.

Un cul terreux nationaliste dans un premier temps irrécupérable se paie quelques morceaux de bravoures dans une sérénité retrouvée avant d’être poussé vers la sortie par une faune asiatique fragilisée évoluant entre traditions et délinquances.

Un beau film sur le seul remède permettant aux humains d’acquérir une envergure, la communication sensible.

Clint Eastwood périclitant de tous cotés est fantastique.

8/10

Image
Critiques similaires
Film: Gran Torino
Note: 8,5/10
Auteur: Scalp
Film: Gran Torino
Note: 6,5/10
Auteur: nicofromtheblock
Film: Gran Torino
Note: 3/10
Auteur: ril
Film: Gran Torino
Note: 7,5/10
Auteur: Val
Film: Gran Torino
Note: 10/10
Auteur: johell

Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.
Avatar de l’utilisateur
Jipi
Rambo
Rambo
 
Messages: 823
Inscription: Sam 11 Oct 2008, 10:50
Localisation: Créteil

Emmanuelle - 7/10

Messagepar Jipi » Mar 17 Mar 2009, 17:27

Emmanuelle de Just Jaeckin 1973

Encore un film vu en salle après la sempiternelle question, « J'y vais, j'y vais pas ». Nous sommes en 1975, Il m'a fallu un an et de demi pour me décider à mettre en action une décision que je trouvais douloureuse, aller voir seul ce film un après midi de semaine dans une salle au trois quart vide alors que logiquement c'est une œuvre à voir aussitôt après sa sortie avec ses copains en vadrouille un samedi soir.

Mal à l'aise dans la salle, On se demande vraiment ce que l'on fout la et seul en plus j'attends le début du film.

Soudain, sur l'écran apparaît une grande jeune fille fantastiquement belle aux jambes infinies qui lors d'un voyage en avion se donne sans contraintes à un homme de passage.

Au niveau de l'image, rien de choquant, la photo mêle l'approche touristique avec un érotisme exotique approprié aux émois de la belle.

Je suis franchement émerveillé devant cette adolescente passant volontairement de l'insouciance à la volonté de s'assumer par le plaisir dans une acceptation sans contrainte.

Emmanuelle est un évènement, une révolution, une femme exécute une refonte complète d'un territoire en stand by. Une sexualité libérée ceci sans pression dans un partenariat spontané de rencontres sans lendemain.

Sylvia Krystel marqué aux fers par ce rôle ne pourra jamais vraiment en sortir. Claude Chabrol lui donnera le temps d'une pépite "Alice ou la dernière fugue" une envergure différente mais sans lendemain.

Emmanuelle film mondialement connu resta dix ans en exclusivité dans une salle des Champs Elysées. Véritable patrimoine au même titre que la Tour Eiffel, cette oeuvre servait de vitrine à tous les touristes de passage sur la plus belle avenue du monde.

7/10

Image
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.
Avatar de l’utilisateur
Jipi
Rambo
Rambo
 
Messages: 823
Inscription: Sam 11 Oct 2008, 10:50
Localisation: Créteil

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Mar 17 Mar 2009, 21:28

Ca n'a pas vieillit ce film? A mon avis dur de rester d'actualité dans le genre "charme"
Jamais vu la saga et pas sur que je la regarde... :tantpis:
zack_
 

Dante 01 - 9/10

Messagepar Jipi » Mer 18 Mar 2009, 09:48

Dante 01 Marc Caro 2008

Sombre, éprouvant, traumatisant, insoutenable. Ces termes représentent la garde robe de cet opus courageux, indépendant, insubordonné et surtout libre d’étaler toutes ses outrances.

Son statut de film culte grandit lentement dans le temps arrosé par un bouche à oreille d’exaltés en admiration devant ces rouges et ces ocres laminant de l’extérieur une faune psychopathe évoluant entre délires et lucidités dans une luminosité presque absente.

Son contexte claustrophobique, mystique et technologique nécessite une parfaite adhésion à toutes ses images criardes risquant de traumatiser un esprit non sécurisé par quelques mises en garde.

L’habitacle est stressant, les comportements complètement démarqués de tout réalisme. Les corps rongés de l’intérieur se révulsent soudainement dans des hurlements à faire pâlir la bête du Gévaudan.

Alimenté par certaines gueules de la cité des enfants perdus Dante 01 malgré sa détermination de voler de ses propres ailes se dirige irrémédiablement comme attiré vers la finalité de « 2001 Odyssée de l’espace ».

Cette affiliation n’empêche nullement l’œuvre d’être digne, originale, prenante, démarquée loin d’une production mondiale asservie à la rentabilité des fauteuils.

Le récit est difficile, servi brutalement dans toute sa splendeur décalée. Il faut tenir devant ces situations pénibles et surtout ne pas quitter le navire écœuré par tous ses débordements.

« Dante 01 » mérite hautement une visite qu’il faut juger comme un travail novateur et non comme des images délirantes récupératrices.

L’opus a du slip, ça déménage dans un compartiment mêlant paradoxalement une technologie dernier cri à un relationnel presque animal le tout loin de la civilisation..

L’œuvre est dérangeante, crispante, nauséabonde mais d’un esthétisme royal capable de capturer à jamais un esprit préparé

9/10

Image
Image
Image
Image
Image
Image
Critiques similaires
Film: Dante 01
Note: 5/10
Auteur: Scalp
Film: Dante 01
Note: 3,5/10
Auteur: Alegas
Film: Dante 01
Note: 5/10
Auteur: zirko

Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.
Avatar de l’utilisateur
Jipi
Rambo
Rambo
 
Messages: 823
Inscription: Sam 11 Oct 2008, 10:50
Localisation: Créteil

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Mer 18 Mar 2009, 10:38

ben ça alors, je crois que c'est la première bonne critique que je lis sur ce film :shock:
Avatar de l’utilisateur
Niko06
Godzilla
Godzilla
 
Messages: 13001
Inscription: Jeu 19 Avr 2007, 18:23
Localisation: Paris

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Val » Mer 18 Mar 2009, 13:05

Faut vraiment que je le vois celui-là, puisque les avis sont assez mitigés.
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18456
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Scalp » Mer 18 Mar 2009, 14:04

c'est pas nul, juste anecdotique.
Avatar de l’utilisateur
Scalp
BkRscar
BkRscar
 
Messages: 60983
Inscription: Ven 04 Jan 2008, 13:17

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Mer 18 Mar 2009, 14:31

Faut que je me le fasse! :super: (comme Eden Log)
zack_
 

Comtesse de Hong Kong (La) - 4/10

Messagepar Jipi » Ven 20 Mar 2009, 10:32

La comtesse de Hong Kong Charlie Chaplin 1967

On se croirait sur la scène du théâtre Marigny dans un vaudeville boulevardier pourvue d’une architecture référentielle. Les portes claquent, les placards servent de camouflages provisoires.

Mimiques appropriées et courses poursuites s’alternent dans un récit affligeant tourné pratiquement en huit clos.

Ce film nullissime conduit Charlie Chaplin vers la sortie par la petite porte. Imposant sa manière de faire, mimant toutes les scènes devant ses comédiens Charlot froisse rapidement Marlon Brando préférant offrir plus d’intériorité à un personnage superficiel, décoiffé, gesticulant, en robe de chambre et chaussettes noires devant supporter dans sa cabine une comtesse en exil vers l’Amérique.

Le maître âgé de soixante seize ans au moment du tournage semble imposer son propre logiciel artistique à un comédien plus cérébral que remuant. Sophia Loren plus respectueuse se soumet aux exigences d’un réalisateur maître à bord d’une œuvre récupérée, ratée, démolie par la critique.

Le culte de la personnalité envahit le plateau avec la présence de plusieurs membres de la tribu Chaplin, kaléidoscope de tous ages imposant une seule image celle d’un homme aveuglé par ses perceptions narcissiques.

Cela se ressent dans la comtesse de Hong Kong œuvre à oeillères totalement Chaplinesque au budget conséquent malgré la sédentarité de ses scènes.

Le contenu est superficiel, une chute libre entamée depuis « Le roi à New-York » s'achevant par un impact final particulièrement décevant.

Un géant fait ses adieux au métier en frisant le produit de série B.

4/10

Image
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.
Avatar de l’utilisateur
Jipi
Rambo
Rambo
 
Messages: 823
Inscription: Sam 11 Oct 2008, 10:50
Localisation: Créteil

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Ven 20 Mar 2009, 22:43

Dommage! C'est le seul film de Chaplin que j'ai pas vu... :?
zack_
 

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Dim 22 Mar 2009, 10:39

Je pense que Charlie Chaplin apparait dans un tout petit role.
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.
Avatar de l’utilisateur
Jipi
Rambo
Rambo
 
Messages: 823
Inscription: Sam 11 Oct 2008, 10:50
Localisation: Créteil

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 22 Mar 2009, 11:15

En tant que réalisateur - ou acteur je parlais :super:
zack_
 

Mégère apprivoisée (La) - 9/10

Messagepar Jipi » Mar 24 Mar 2009, 10:03

La mégère apprivoisée Franco Zeffirelli 1967

"Ton seigneur est ton maître, il te protège, tu lui doit soumission et amour"

Pour en arriver à cette conclusion le challenge à de l’envergure il s’agit de faire d’un chat sauvage, un gentil chaton.

Pettrucio ratissé peut se remplumer en gagnant un pari insensé, parvenir à séduire Katarina fille aînée célibataire désolant père et soeur cadette terrorisés par cette tempête permanente désertée par les prétendants.

L’affaire n’est pas simple, Katarina est une furie écumante, violente, sauvage rasant les salons, réduisant au rang de cure dent, chandeliers, chevalets, tables et chaises dans des colères homériques martyrisant tentures, portes et fenêtres.

La lutte est acharnée, tous les coups sont permis. La bataille fait rage, la proie soumise à une chasse intensive comprime les assauts puis se pame discrètement sous les flatteries et les acrobaties d’un combattant motivé.

Abasourdie par la ténacité d’un galant aussi endurant l’ignoble mégère s’épuise lentement en défensive. Les vingt mille couronnes en jeu font de Pettrucio un conquérant inépuisable.

La belle grisée par ces paroles inespérées baisse la garde, s’émeut devant tant de combativités et de déterminations envers un profil aussi peu engageant.

Commence alors un long chemin menant vers un nouveau monde, la transformation est fulgurante, une péronnelle se mue en femme d’intérieur découvrant la fonction du plumeau en s’intégrant à un processus ménager à la tenue d'une maison et aux procédures indépendantes d’un seigneur et maître.

Certains verront dans « La mégère apprivoisée » les disputes du couple Taylor/ Burton transposées à Padoue dans des décors grandioses offrant à ses deux tornades une querelle perpétuelle dans la féerie d’une époque.

Le contenu est drôle, chatoyant, sympathiquement épicurien, Shakespeare à l’avantage de ne laisser personnes en l’absence de paroles. La tigresse conquise par le discours amoureux s’abandonne à une féminité découverte.

Pettrucio revenant de chasse saoul mal fagoté, acclamé par une foule en liesse le jour de son mariage est un moment divin à déguster presque en boucle.

Un nouveau sourire embellit une soumise convertie consciente qu’il est préférable de s’accoutumer à la servitude plutôt qu’a une solitude briseuse de mobiliers inadaptée à ce temps uniquement offert à la tenue d’une demeure et d’une progéniture que seule la femme peut assumer par son intégration.

9/10

Image
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.
Avatar de l’utilisateur
Jipi
Rambo
Rambo
 
Messages: 823
Inscription: Sam 11 Oct 2008, 10:50
Localisation: Créteil

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Val » Mar 24 Mar 2009, 18:41

Ah celui là je l'ai sous le coude (enregistré il y a pas longtemps sur Arte).
Faut vraiment que je prenne le temps de regarder plein de trucs. :lol:
Avatar de l’utilisateur
Val
Terminator
Terminator
 
Messages: 18456
Inscription: Mer 27 Aoû 2008, 14:51

3 Royaumes (Les) - 8/10

Messagepar Jipi » Jeu 26 Mar 2009, 11:55

Les trois royaumes de John Woo 2009

Au départ difficile de savoir qui est qui dans cette avalanche de corps à corps spectaculaires sévissant des les premières images de cette version amputée de deux heures dépourvue d’un historique préalable bien manquant.

Le chinois s’y retrouve sans peine mais nous lointains Européens restons sur notre faim devant ces furieuses batailles débutant sans explications.

Tout cela résume parfaitement cette magnifique phrase concernant les scientifiques.

« La science n’étudie que les phénomènes jamais les causes »

Voila ou le bât blesse du moins dans un premier temps. Tout un processus préparatoire économique et politique menant irrémédiablement tous les protagonistes sur le terrain est bypassé au profit d’une action tonitruante faisant valser et sombrer les corps dans des chorégraphies chargées d’assouvir des esprits plus prompts à dévorer du mouvement que de l’explication.

Pourquoi ne pas avoir exploité le film en deux parties afin d’en inclure toutes les connexions même si quelques lenteurs explicatives sont à subir?

Le contenu respecte fidèlement un contexte guerrier avec ses colonnes de réfugies, ses blessés, ses actes de bravoures bien souvent surréalistes, ses mouvements de troupes vraiment impressionnants ou même le soleil choisit son camp.

Basé essentiellement sur un impact spectaculaire « les trois royaumes » détiennent néanmoins quelques apaisements musicaux considérés comme un art de la guerre mélangeant habilement une sérénité contemplative servant de vestibule à la fureur des combats.

D'émouvantes scènes sensitives démontrent que la nature et l'amour ont leurs mots à dire malgré la thématique barbare de l'époque. Par leurs lyrismes certaines images caline magnifiquemet le colossal Alexandre Nevski de Sergueï Eisenstein.

Esthétisme et efficacité font de cette réalisation sensible et somptueuse l'apologie d'un asiatique guerrier lucide des brutalités qu'ils faut employer pour conserver sa terre mais noble et bon quand s'estompe momentanément l'éternel besoin d'en découdre avec un énnemi programmé à temps complet.

Un très beau film à voir sans hésiter une seconde en reniflant la piste de la version longue.

8/10

Image
Critiques similaires
Film: 3 Royaumes (Les)
Note: 7/10
Auteur: Pathfinder
Film: 3 Royaumes (Les)
Note: 8/10
Auteur: johell
Film: 3 Royaumes (Les)
Note: 8,5/10
Auteur: nicofromtheblock
Film: 3 Royaumes (Les)
Note: 6/10
Auteur: Waylander

Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.
Avatar de l’utilisateur
Jipi
Rambo
Rambo
 
Messages: 823
Inscription: Sam 11 Oct 2008, 10:50
Localisation: Créteil

PrécédenteSuivante

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 5 invités



Founded by Zack_
Powered by phpBB © phpBB Group.
Designed by CoSa NoStrA DeSiGn and edited by osorojo and Tyseah
Traduction par phpBB-fr.com
phpBB SEO