Gran Torino Clint Eastwood 2009
Courageux de la part d’une telle envergure d’accepter un délabrement aussi prononcé, d’être aussi souffreteux en avançant au pas à la limite de l’effondrement dans un rictus permanent reproduisant toute la haine envers de nouveaux voisins aux mœurs venus du bout du monde.
Seul le verbe négatif continue à être performant dans un personnage privé d’une famille digne de ce nom entouré de tout ce qu’il vomit en permanence.
Lentement mais surement l’éveil d’un nouvel esprit croulant sous la gratitude s’opère malgré une résistance interne à maintenir ses procédures négatives de bases.
Le mépris cède doucement sa place à l’intérêt celui-ci au devoir pour se terminer par un réel besoin de prendre en charge un indécis à deux doigts de basculer dans la délinquance.
Cette nouvelle famille aux yeux bridés remplace un catalogue plus nationaliste mais beaucoup moins performant. Il suffit de s’en apercevoir, de l’accepter et d’activer paradoxalement sa protection et sa sensibilité envers ceux que l’on a bannis de son cœur à cause de leurs différences.
« Gran Torino » est un second souffle, une prise de conscience tardive mais bénéfique sur l’art et la manière de tout remettre à niveau avant de quitter un monde urbain de plus en plus agressif ou respect et repères envers les ainés sont partis en fumée.
Accablé par la faute un homme rongé par la bière ne tenant à peine debout s’offre une sortie digne en retrouvant des dernières parcelles d’investissements protecteurs. La mécanique repart, l’homme s’investit, réprimande et corrige dans un opérationnel efficace.
Un cul terreux nationaliste dans un premier temps irrécupérable se paie quelques morceaux de bravoures dans une sérénité retrouvée avant d’être poussé vers la sortie par une faune asiatique fragilisée évoluant entre traditions et délinquances.
Un beau film sur le seul remède permettant aux humains d’acquérir une envergure, la communication sensible.
Clint Eastwood périclitant de tous cotés est fantastique.
8/10