GREAT BALLS OF FIRE! de Jim McBride (1989) : 9/10
On l’appelait la musique du diable ! En 1956, Jerry Lee Lewis s’installe à Memphis pour détrôner Elvis grâce à un talent féroce qu’il croit d’origine divine. Jerry Lee martèle son piano à coups de poing et de pieds et les fans en redemandent. Mais lorsqu’il épouse sa cousine Myra, âgée de treize ans, le « Killer » se livre à un scandale qui pourrait bien lui coûter sa carrière…
Ce biopic de Jerry Lee Lewis diffère quelque peu de l'habituel film racontant l'historique d'une figure de la musique. Ici, le ton est radicalement léger et plein de jolies couleurs aux tons pastels. C'est une joyeuse bande dessinée, drôle et parfois hystérique. A mi-chemin entre le drame social et la comédie musicale; cette dernière offrant de bons gros morceaux de bravoure, tel cet ébourrifant "High School Confidential" à la sortie d'une école, rendant complètement hystériques ses jeunes étudiant(e)s. L'occasion ests donné à Dennis Quaid, qui personnifie Jerry Lee Lewis avec tout l'entrait et le charisme nécessaire, de se donner comme une bête lors des séquences chantées, diffusant une sacrée belle énergie. Il est cabot, gueulard et imminement sympathique. Durant la deuxième partie du film, au moment où l'histoire prend une tournure plus mélodramatique - se focalisant principalement sur les conséquences de son mariage avec sa jeune cousine de 13 ans - McBride déroule un beau tapis pour Winona Ryder où son rôle de jeune femme enfant lui sied à merveille. Tout les deux, ils forment un couple atypique qui choqua l'Angleterre des années 50 avant de pourrir à petit feu la carrière américaine du chanteur virevoltant sur son piano. Destinée un rien tragique auquel la mise en scène de Jim McBride se garde de rendre l'ensemble mélodramatique.
GREAT BALLS OF FIRE! reste définitivement un biopic à part, plutôt léger et assez fun à voir, mais n'en demeure pas moins une belle boule d'énergie musicale qui esquisse une personnalité à nulle autre pareille. Artiste fabuleux à la vie tumultueuse et scandaleuse, ce long-métrage brosse un beau portrait d'une figure mythique du rock'n'roll. La fameuse "musique du diable" que le frère de Jerry (incarné par un jeune et bouillonant Alec Baldwin), imminent serviteur de Dieu, se garde bien de condamner. Trop tard, la carrière du "killer" marque la musique et nos esprits à jamais. Très fort!