CRITIQUE D'
ECRAN LARGE"Pour Akira Toriyama, voir son Dragon ball adapté par James Wong devait ressembler à une immense souffrance. On ne pouvait en effet pas croire un seul instant à la réussite d’un film qu’on imaginait figurer au rang des plus grands nanars de ce début de siècle. Il est temps de remettre les choses au point concernant le film de James Wong, dont on comprend mal pourquoi il n’a pas été montré à la presse : c’est non seulement une excellente surprise, mais qui plus est l’un des meilleurs films de kung fu jamais réalisés. Son esthétique kitschissime étant pleinement assumée (et mise au service d’un hommage appuyé et émouvant à l’univers du manga), Dragonball evolution sonne comme un spectacle juste flamboyant, qui donne à voir une ribambelle de scènes de combats proprement hallucinants.
Sous les traits de Justin Chatwin, Sangoku est un héros aussi attachant et complexe que chez Toriyama, sa carrure assez ordinaire contrastant idéalement avec la puissance mentale dont il fait preuve dans les moments-clés. On croit dur comme fer à la métamorphose de ce freluquet en une machine de guerre qui n’en reste pas moins un être humain. Non seulement Sangoku doit réunir les sept boules de cristal avant son ennemi Piccolo (la révélation James Marsters, incroyable en méchant peroxydé), mais il doit également résoudre une complexe crise identitaire.
D’un manga riche en aventures, le scénariste Ben Ramsey est parvenu à tirer une quête existentielle où se mêlent confusion des sentiments et mystère des origines. Absolument magistral, son traitement riche en noirceur contraste avec la multiplicité des couleurs et influences travaillées par un James Wong qu’on ne savait pas aussi fin. Vif et palpitant, son film est un spectacle de tous les instants dont le seul défaut est sa courte durée. Régulièrement, il nous offre des combats épiques et intenses, rappelant parfois ceux de Matrix, sans jamais tomber dans la copie bête et facile. Il faut le voir pour le croire : la violence de certains passages en fait un film à ne pas mettre entre toutes les mains. L’incroyable s’est donc produit : Dragonball évolution s’impose purement et simplement comme le meilleur blockbuster de l’année, un spectacle détonnant tant sur le fond que sur la forme, et l’occasion de voir un Chow Yun-fat au meilleur de sa forme. "
A les cons c'est même pas drole leur blague