[Jipi] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Corbeau (Le) - 10/10

Messagepar Jipi » Mer 25 Fév 2009, 09:24

Le corbeau Henri Georges Clouzot 1943

Y a-t-il une frontière entre le bien et le mal ? Dans une ampoule lancée manuellement se balançant de gauche à droite ou est l’ombre ou est la lumière ? Si une main tente de stopper ce mouvement semblant éternel, une douleur instantanée libère la main de l’ampoule en redonnant vigueur à ce Ying Yang sombre et lumineux.

Un climat particulier déclenche haines et dénonciations collectives, semant désordres et vengeances dans un contexte préalablement trop passif. Soudainement activé par un mécanisme invisible, un microcosme épargné implose de l’intérieur en déroulant inexorablement une implacable théorie des dominos

Considéré comme anti Français avec un résidu boulevardier le corbeau et avant tout un laboratoire expérimental contenant dans son noyau une machine nauséabonde suspicieuse et délatrice prête à l’emploi.

Le Polar sert une fois de plus de cache misère à un cinéma ayant momentanément perdu dans un contexte particulier une liberté d’expression. Le Corbeau tout en paraissant déconnecté d’un climat historique imposant œillères et silences saupoudrent quelques messages.

L’œuvre est initiatrice, un maître de jeu démontre par quelques missives bien pendues la fragilité psychologique de ses concitoyens.

Le cinéma Français en ces années d’occupation effectue par des scénaris répétitifs une lessive interne montrant des habitants désemparés, désunis, broyés par un logiciel démoniaque lancé sur un marché déserté rapidement par la résistance et la bravoure.

Le Corbeau n’échappe pas à la règle, une bourgade s’autodétruit en refusant la cohésion contre une pestilence initiatique. Le corbeau est l'ampoule délivrant la lumière ténébreuse d'âmes inconsistantes.

Tous ces esprits brusquement perturbés se déchirent au lieu de lutter solidairement contre un appareil destructeur. Il n’en faut pas plus pour établir un état des lieux lâche et dénué d'un esprit de groupe.

Le peuple France juge négativement certains de ses comportements en images ceci par l'intermédiaire de ses propres enfants, voila de la manne pour un occupant n’ayant pas d’appréciation à opérer sur les comportements en interne d’un pays conquis.

Le Corbeau possède un esprit auto immolateur offert à un maître éphémère. Un point de l’hexagone livre un huit clos sordide, une citoyenneté lâche, divisée au premier soubresaut.

Le professeur Vorzet explique admirablement l’impossibilité de fractionner ombres et lumières dans une figure décente préférant favoriser le symbole éternel de l’incertitude celui-ci devenant une procédure existentielle. Le docteur Remi Germain entamé se met à douter.

Le corbeau délivre sur une dernière bombe écrite inachevée, une alchimie associant le mot sentence dans un transfert épiloguant une remise à niveau en commun.

Une double main achève l’épidémie. Celle d'un vengeur et d'un repu.

« La punition est levée »

Le cours est terminé.

10/10

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Au dessous du volcan - 9/10

Messagepar Jipi » Lun 02 Mar 2009, 11:46

Au dessous du volcan John Huston 1984

Au Mexique à la veille de la seconde guerre mondiale en pleine fête des morts un ancien consul abandonné s’offre jusqu'à l’extrême au pouvoir d’un alcool absorbé en masse à toutes heures de la journée.

Le retour pénitent d’une femme rattrapée par les remords ne dévie pas un processus de démolition se devant à une fin. Alcoolisé au denier degré Geoffrey Firmin s'en va lentement vers une déchéance choisie.

Un abandon d’antan non cicatrisé formate un vice quotidien, la bouteille remplace la femme. Le retour inespérée d’une escapade ne réveille pas un homme brisé accoutumé à une maîtresse de remplacement frisant les quarante degrés.

L’homme s’effondre en pleine rue, voit des cafards la ou il n’y en a pas, perturbe des soirées. Le processus de récupération fonctionne admirablement. Geoffrey s’enfonce irrémédiablement dans l’inconscience malgré l’entame d’une remise à niveau sentimentale.

Albert Finney est pathétique, très proche par moment du Ray Milland de Lost Week-End. Le comédien parfait dans ses mimiques frise la démence sur un visage contorsionné par le décapage quotidien d’une tequila quémandée bien souvent en urgence comme un apaisement.

« Au dessous du volcan » est le choix inconditionnel d’un homme brisé par la rupture, récupéré par un paradis artificiel entretenant sa peine dans un processus d’auto destruction.

Incapable de rebrousser chemin, un ancien consul autrefois respecté termine sa course dans une allégorie proche de l’auge à cochons.

Une descente salissant au fur et à mesure de ses procédures l’origine immaculée d’un costume blanc détruit par la déchirure.

A l'embouchure d'un cauchemar et d'une liberté éternelle un homme brisé termine sa vie sabre au clair dans un dernier sursaut de combativité.

9/10

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Auteur: pabelbaba

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Lun 02 Mar 2009, 12:01

Le corbeau... :love: il faut que je me le procure aussi!! :super:
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Doute - 6/10

Messagepar Jipi » Mar 03 Mar 2009, 15:10

Doute de John Patrick Shanley 2008

« Donnez-moi la liberté ou donnez moi la mort »

Une méfiance permanente ne peut qu’entretenir l’absence du bien le plus précieux, l’amour des autres offert dans une accolade généreuse accablant l’austérité d’un regard incapable de reproduire un tel geste spontané.

Une prétendue homosexualité ne sert en fait que de prétexte à l’entretien d’une mécanique religieuse blottit dans des tenues austères et des visages ternes.

Les sœurs obscurcies par le silence respectent à la lettre une procédure rythmant des repas ennuyeux. La suspicion et l’acharnement sans preuves consistantes entretiennent la bigote pendant que le curé s’offre un peu de fantaisie en instaurant dans les devoirs de sa charge un ton nouveau.

Le monde bouge, l’église se doit d’être plus près des familles et surtout de son temps et de l’opprimé qui au début de ses années soixante n’est bien souvent qu’un enfant battu à la couleur noire sans perspective d'’avenir.

Les modules relationnels d’existences ne sont que passagers. Devant les constats et les incertitudes d’un monde passé et à découvrir la bonté se prend goulument au présent la ou elle se trouve et peu importe qui l’offre.

« Doubt » trop superficiel et sans envergure offre dans une réalisation bien pale une joute parfois intéressante en décibels entre une sœur conformiste directrice d’école et un prêtre professeur réactionnaire tentant d’instaurer dans des locaux éteints un concept sensible.

Une sempiternelle lutte entre deux individus qui selon leurs psychologies internes désirent transformer ou scléroser leurs métiers.

A voir si son budget cinéma est conséquent sinon on peut passer au large sans regret.

6/10

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Auteur: nicofromtheblock

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Cérémonie secrète (La) - 8/10

Messagepar Jipi » Mer 04 Mar 2009, 10:12

La cérémonie secrète de Joseph Losey 1969

Dans des pièces innombrables, contenant des lits gigantesques et des robes étouffées dans des armoires quelquefois entrouvertes un huit clos pervers s’exécute entre une mère sans fille et une fille sans mère.

La quête de celle qui n’est plus la devient une pièce de théâtre, deux rôles virtuels sont immédiatement distribués, assimilés, incrémentés par des dialogues adaptés à des situations mère fille improvisées.

Soumission dominance et perversité se succèdent en fonction de l’évènement. Une possession jadis endurée semble manquer en étant soudainement simulée. Un repas de premier contact est ingurgité à la grosse par une pseudo mère roteuse manquant d’élégance devant le regard lubrique d’une fille consciente de son ascendance.

Recluses dans une immense demeure, deux démentes déchaînées n’ayant plus aucun contact avec la réalité s’autodétruisent par des procédures en miroirs interposées dans un intemporel grotesque dominant.

Ce film vénéneux, dévorant, autodestructif logé dans de fausses protections montre les désastres psychologiques d’un énorme manque affectif accumulé menant par une trop longue absence à des comportements hors normes.

Un sinistre visuel accompagné d’un auditif plaintif de boites à musiques se mêle à la force auto persuasive de photos montages. Des corridors à peine éclairés alimentent la matière de luttes et d’armistices sans fins entre deux femmes affectives et destructrices selon le cas se martyrisant en alternance par l’intermédiaire de deux personnages de compositions.

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar nicofromtheblock » Mer 04 Mar 2009, 10:44

Ta critique de Doute m'étonne : tu ne parles pas du tout de cette présumée pédophilie et de cette fin assez évasive où le spectateur doit se faire son propre avis sur la véracité ou non des faits ...
Personnellement, ce final m'a beaucoup perturbé et je n'arrive toujours pas à savoir lequel des 2 disait la vérité.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Mer 04 Mar 2009, 14:50

Ce film m'a beaucoup déçu et ennuyé. Mon texte est hélas aussi pauvre que la matière susceptible de l'alimenter. J'ai néanmoins mon avis.

Etant un être sensible je préfère croire que les soupçons de la mère supérieure sont plutôt axés sur un refus catégorique de montrer la moindre trace de sentiments envers ses semblables. C'est un problème lié à la personne elle-même que le concept religieux permet d'entretenir.

Elle préfère laisser son sacerdoce sur la plate forme d’un masochisme dominant lui offrant une perpétuelle jouissance interne par son pouvoir de rabaisser constamment son environnement à l'aide des procédures de son métier.

Pendant ce temps en parallèle un esprit neuf donne de manière un peu trop décalée de la tendresse à un exclu et révolutionne un relationnel austère de groupe en vigueur en s'intéressant au cas par cas.

De toute manière aucune image du film à ma connaissance ne semble alimenter la thèse de la pédophilie. Disons simplement que c'est une lutte sans pitié pour le pouvoir entre la rigueur et la bonté.
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Code a changé (Le) - 8/10

Messagepar Jipi » Ven 06 Mar 2009, 09:58

Le code a changé de Danielle Thompson 2009

« Tout le monde fait semblant d’être heureux «

Dissimulés en arrière cour le temps d’un repas annuel toute une couche représentative d’un milieu sécurisé exécute un bilan de groupe pendant qu’un peuple soudé le temps d’une soirée chante et danse dans les rues.

Quelques bobos camouflés dans de la carrosserie rutilante et des sonneries de portables incessantes tentent de panser quelques lacunes hypocrites en caressant l’incertitude d’un terrain adulte à conquérir.

L’un donne la vie pendant que l’autre n’ose annoncer à la plupart de ses patients qu’ils vont quitter ce monde dans d’atroces souffrances.

Briller en soirée par le bon mot en dégustant du vin hors pair éloigne de leurs véritables valeurs professionnelles et morales toute cette bande d’existentialistes à l'aise dans le maniement de la fourchette cherchant maladroitement des marques fiables difficilement discernables dans une toile de fond luxueuse ne permettant pas de capter de véritables valeurs.

Le schéma de récupération est faussé par l’accumulation d’un superficiel que des métiers porteurs permettent d’élaborer.

L’avocat, la romancière, la gynéco, le chirurgien ont pignon sur rue mais le cœur saigne dissimulé dans des réactions plastronnantes faisant transpirer d’arrogances des nantis brisés intérieurement par le coté néfaste de leurs conforts.

Appart, sexe, voiture, bouffe et divorce sont le système planétaire d’individus adepte de la dissimulation et de la langue de bois en milieu clos pendant qu’une multitude débridée croule sous la bonne humeur à l’air libre.

« Le code à changé » agréable comédie acerbe sur le paraître et ses perturbations psychologiques dénonce la fragilité d’une caste fabriquée par la pire des choses, les modes et l’air du temps permettant à une certaine catégorie d’opportunistes sans envergures personnelles de vivres cloitrés et sécurisés à l’aide d’une diction prétentieuse et hautaine n’encourageant que la lâcheté, la lassitude, la nostalgie et l’adultère.

A signaler la très émouvante scène entre Patrick Bruel et Blanca Li permettant à un chirurgien aigri de se reconstruire en prononcant le plus beau des mots.

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Ven 06 Mar 2009, 13:01

me branche bien celui là, et puis la fille à Gérard Oury j'accroche bien avec son ciné! :super:
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Premier jour du reste de ta vie (Le) - 8/10

Messagepar Jipi » Dim 08 Mar 2009, 12:09

Le premier jour du reste de ta vie Rémi Bezançon 2008

"A touché le fond mais creuse encore"

Constructions laborieuses et remises en questions atteignent logiquement une tribu harcelée par le temps et ses impératifs.

L’adolescence est chaotique pendant que les premières rides pointent à l’horizon d’un visage maternel lucide d’une seconde vie à entamer dans les plus brefs délais.

Les reproches fusent, les générations s’affrontent en fonction de leurs arrogances ou de leurs constats. Les uns brillent pendant que les autres s’éteignent lentement dans de derniers morceaux de bravoure inadaptés à l’âge.

Cinq dates accompagnées de leurs contextes musicaux rythment l’avancée laborieuse d’un couple et de leur progéniture. Les uns en crise regardent les autres affronter la vie en fonction de leurs ressentis et surtout de leurs motivations à se construire ou non.

Tendre et émouvant « Le premier jour du reste de ta vie » se ballade tumultueusement dans la vie d’une famille à travers cinq clichés temporels agressifs ou tendres.

Chacun s’exprime, rue dans les brancards ou s’effondre dans l’air d’un temps baigné par les décibels de Janis Joplin et de Kurt Kobain.

Remarquablement interprété, ce petit bijou émotionnel montre merveilleusement la difficulté d'aimer suite à des traumatismes d’enfance nommé désintéressement et absence d'un père envers un enfant devenu père à son tour ne faisant que reconduire envers les siens une indifférence laissée en héritage.

Ces constantes crises existentielles et prises de consciences sont salutaires en permettant à une famille de rester soudée par le conflit.

Tout dérape et se rafistole en un instant dans un sourire rempli de larmes.

Les craintes d’une génération montante de se lancer dans un océan improbable ou chaque module détermine sa fureur ou sa tendresse devient complémentaire avec l’acquisition impérative d’un second souffle indispensable à une génération refusant de sombrer.

Un très beau film parfois un peu décousu mais sensible à l’extrême. Mille fois bravo pour ce très beau rendu et cette somptueuse finalité démontrant que la vie malgré ses incertitudes doit continuer coute que coute.

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 08 Mar 2009, 12:14

Ca me donne envie de le voir et le titre a un coté mystique :-P
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Dim 08 Mar 2009, 12:40

Un très beau film sensible Zack ou les bonnes questions sont posées entre ce qui éclos dans la douleur et ce qui doit durer le plus longtemps possible. Enfants et parents.
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Babylon AD - 7/10

Messagepar Jipi » Lun 09 Mar 2009, 15:56

Babylon A.D Mathieu Kassovitz 2008

« Dieu nous a laissé le monde pour savoir ce que l’on allait en faire ».

Basé sur un contexte futuriste extrêmement déprimant « Babylon A.D » montre des sites dévastés, explosifs bien à l’est d’une France voyeuriste encore protégée de ces images hallucinatoires.

De la Serbie à Vladivostok toute une faune mal rasée ne fonctionne plus que par elle-même. Tout ça fait bien peur en respectant un processus cinématographique à la mode montrant un puzzle de républiques yougoslaves ou Albanaises en miettes hyper dangereux, dévasté, gangréné par le terrorisme et la mafia.

En parallèle de la situation apocalyptique des lieux l’opus déverse de la baston à tour de bras avec de temps en temps l’agréable refuge émotionnel et réactionnaire du beau visage de Mélanie Thierry stupéfaite devant les ravages d’une violence inconnue.

Proche par instants des « fils de l’homme » d’Alfonso Cuarón dont il reproduit bien souvent la crasse urbaine « Babylon Ad » quitte la voie royale d’un sujet captivant l’imaginaire de chaque génération par une action basique.

La poursuite contre les scooters des glaces assassine était-elle indispensable ? Par ce regrettable défoulement inutile l’œuvre déjà fragilisée se retrouve sur le flanc.

Le mythe de l’élue indispensable et dernier chance d’un redémarrage avant l’anéantissement total est intéressant. De plus les progrès d’un rustre à la voix Française impossible s’humanisant au cours d’un parcours initiatique est à prendre en considération.

Cet antidote Théologique déversé dans un océan Babylonien reste bien conventionnel en préférant dévoiler un très beau tatouage sous la douche plutôt que d’argumenter sérieusement sur un état des lieux mondial sinistré.

Un point positif cependant la très belle et trop rapide visite de nuit d’un Manhattan surdimensionné.

7/10

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Journal d'une femme de chambre (Le) - 8/10

Messagepar Jipi » Jeu 12 Mar 2009, 10:56

Le journal d'une femme de chambre 1963

Le site est rude, froid, éloigné de tout. Un tel isolement entretient la querelle de voisins, la haine du Juif et du Bolchevik. Le Papillon est tiré au fusil, la parole est brève, chaque composant de l’échelle hiérarchique en impose ou se soumet.

Les propositions indécentes fusent des la troisième phrase dans un dialogue rudimentaire se consumant rapidement faute d’intellect. L’Aristocrate compte ses balles pendant que le domestique s’entretient de théories simplistes et sommaires.

Le maître de maison refoulé sexuel traque la femme de chambre, le vieux pervers se fait faire la lecture en brûlant ses dernières cartouches dans le fantasme de la bottine. La maîtresse de maison enrobée d’une frigidité approuvée par un curé tapeur arrose au centime près un mari frustré, halluciné par le manque, culbutant n’importe quoi dans la grange afin d’entretenir une libido devenue presque porcine.

Célestine / Marie issue d’un Paris perçu dans un tel vide rural comme débauché se joue de ces intérêts amoureux mêlés de dominations en offrant une fausse soumission calculée excitant encore davantage les besoins sommaires de nationalistes embusqués ou de vieux cochons cloîtrés.

Finalement c’est la femme de chambre qui mène le jeu en offrant espérances éternelles ou étreintes consentantes à des prétendants bavant de possessions charnelles ou de minables projets.

« Le journal d’une femme de chambre » délocalise la perversité en gîte rural. Une campagne triste, livrée à elle-même, dominée par le désir bestial et la dérive politicienne convoite individuellement une soubrette distribuant habilement ses attraits à des rustres compartimentés en fonction de ses désirs.

Célestine / Marie allume, choisit l’heureux élu puis se couche sans rien ressentir.

L’horizon du trottoir cherbourgeois presque perceptible ne semble même pas émouvoir cet esprit tant l’impact de la débauche est latent en prenant l’habit d’un besoin étrangement en harmonie avec cette contrée démunie de lumière intellectuelle.

Tout en étant du Mirbeau c’est presque du Zola devenu Bunuelien

8/10
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Twilight - 7/10

Messagepar Jipi » Jeu 12 Mar 2009, 17:06

Twilight Catherine Hardwicke 2009

Ne pas avoir de pensées détectées permet d’accéder à un autre monde, d’être au contact d’un prédateur pulsé de procédures assassines curieusement en bernes devant une proie insondable.

Devant ce bug inattendu le chasseur et la victime activent le besoin de communiquer en stabilisant une envie de tuer et la peur de succomber dans une initiation douce.

Parler, encourager, mettre en confiance sont les composants indispensables afin de réguler les pulsions d’un mécanisme découvrant brutalement l’empire des sens.

Une machine à tuer déstabilisée par une apparition nouvelle dévoile sa différence et ses modes de fonctionnements dans un pacte respectueux permettant à une privilégiée de s’extirper d’un quotidien pluvieux, avare en paroles, truffés de fusils et de canettes.

Après un départ peu encourageant l’œuvre trouve sa sensibilité dans les arbres ou sous un soleil offrant à un visage la beauté du diamant. Une protection tant convoitée se respire dans les hauteurs ou au contact de voitures devenues subitement sans contrôle.

Situé entre rage et sensualité ce concept sensible et délicat destiné particulièrement aux ados trouve ses marques sensitives en grandes parties dans son premier tiers.

Un esprit vulgarisé par des accompagnateurs sans lumières a l’opportunité d’abandonner de son plein gré un contexte parental et scolaire ennuyeux pour affronter en catimini un monde merveilleux, inconnu, incertain surgit de nulle part, livré clefs en main.

Un site porteur de perceptions émotionnelles nouvelles et d'aventures donnant en plus l’occasion d’adoucir par les sentiments les comportements d’une bête féroce.

Comment s’évader de son quotidien quand on a dix sept ans ?

De nombreuses images de Twilight donnent des connexions mais attention il va falloir être plus performant et créatif dans les opus suivant en évitant une certaine naïveté que les adolescents ne méritent pas.

La force de Twilight est intemporelle elle nous concerne tous anciens et nouveaux adolescents, on n’y est tous passés.

Comment à un certain âge s’échapper d’un contexte devenu insoutenable et reconduit chaque jour?

Un bon premier jet mais la cuisson des suites est à surveiller.

Ce premier tome destiné presque exclusivement à des âmes d'adolescents risque de décevoir des esprits plus murs ne se sentant pas investi par ce produit destiné à une tranche d'age bien précise.


7/10

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