[Jipi] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Signes - 8/10

Messagepar Jipi » Jeu 12 Fév 2009, 11:34

Signes Night Shyamalan 2002

Ce film mérite réflexion. Est-il une habile composition masquant un manque de moyen flagrant ?

De ce fait, représente t’il l’ingéniosité artistique de manipuler avec des bouts de ficelles nos peurs ancestrales tel que le battement frénétique d’une poignée de porte par une main improbable surgit de nulle part ou bien est-ce l’éclosion d’un lancinant cinéma fantastique nouveau renvoyant l’être humain à ses angoisses d’enfant ?

Plusieurs éléments domestiques, l’écran de télévision par exemple servent à véhiculer de réels moments de peurs. Night Shyamalan heureux papa du Sixième Sens donne de belles parures à la sobriété d’un traitement dépouillé.

Le résultat de ce huit clos est impressionnant. Les extra terrestres semblent être la gangrène cérébrale des américains, un état d’esprit terrorisé par ces petits hommes verts concept éternellement arlésien des temps modernes.

« Signes » est un film concept haletant et paradoxal, fini la débauche d’images à la « Moulin rouge ». Ici tout est calme, progressif, pesant.

L’atmosphère du film l’emporte sur un scénario s’épuisant en progressant ce qui ne dénature pas l’identité première de cette œuvre nécessitant un regard attentionné sur des visages perturbés par un évènement surnaturel.

La conclusion tant attendue semble terne et inaboutie elle estompe brutalement certaines de nos espérances en laissant derrière elle de nombreuses interrogations.

Il est préférable de reporter son attention sur cette famille minée par la peur suite à son environnement soudainement bousculée par l’irrationnel.

Cloîtrés par des procédures ancestrales de protection (volets et portes fermées), ce père ayant perdu la foi, son frère et ses deux enfants se mettent intérieurement encore plus en péril en déclenchant une détermination externe qu’ils subissent en retour par une angoisse ingérable accentuée suite à leur cloisement.

Les éléments extérieurs se déchaînent contre une tour d'ivoire refusant de communiquer.

Les enfants bien souvent perçoivent des mondes parallèles nous échappant, leurs présences dans « Signes " est indispensable, le concept d’angoisse leur appartient. Ce sont eux qui souffrent devant ce qu’ils ne comprennent plus.

Un extérieur devient subitement incompris. Le champ de mais frissonne en pleine nuit, l’homme tente de se rassurer par des paroles incertaines, accuse ses semblables de le persécuter puis à bout d’arguments s’enfuit devant cette nature subitement insoumise pour se terrer à l’intérieur d’une forteresse oppressante, sa propre terreur.

Signes possède une seule et même porte assumant une double fonction, une oppression externe de l'irrationalité perçue comme ennemie par l'homme devenant à son tour oppressé par ses démons intérieurs tout en essayant de mener en parallèle la reconquête d'une foi perdue.

8/10

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A l'est d'Eden - 8/10

Messagepar Jipi » Ven 13 Fév 2009, 17:29

A l'est d'Eden Elia Kazan 1954

La dernière partie du roman fleuve de John Steinbeck sert de loupe à cette adaptation sur le décalage et la rébellion de Cal dont le frère Adam est préféré par un père hautement puritain hermétiquement incorporé aux versets bibliques.

Une hérédité décalée oblige un être brinquebalant à la recherche de son identité à vivre ses envies d’exister et de plaire dans des pulsions soudaines et incomprises dans une contrée figée par ses soumissions transcendantes aux préceptes religieux, une autorité omniprésente et la montée du racisme à la veille d’un conflit.

Cette bourgade conditionnée par le travail de somme et les idylles traditionnelles détient calfeutré une bombe à retardement. Un impact maternel revendiquant sa liberté et son indépendance en refusant l’intégration à long terme.

Adam et Cal pourvus de ces deux modes de fonctionnements la soumission et la révolte vivent avant la révélation finale les extrêmes d’une fusion impossible.

« A L’est d’Eden » oppose farouchement sur un même site une vie sans surprise rythmée par une procédure morale lourde et contraignante à un besoin d’extérioriser parfois avec violence ses envies de vivre dans une émotion sincère, désordonnée quètant par l'extrème une autre destinée.

Activés selon leurs différentes hérédités deux frères s’adonnent à la normalisation et à la rebellion sous les yeux d’une mère cloitrée, clamant avec détermination son refus d’intégration et un père aveuglé par les attraits bien pensants d’une lecture inconditionnelle.

Un bon film sur la rigidité et la tradition en péril devant le désir ardent de voguer vers d’autres perceptions à l’aide de comportements décalés.

8/10

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Proies (2007) (Les) - 6/10

Messagepar Jipi » Sam 14 Fév 2009, 17:09

Les proies Gonzalo Lopez-gallego 2007

Ce petit produit sans prétentions venue d’au delà des Pyrénées prouve par des images bien ternes l’efficacité du désespoir que l’on peut réaliser à l’aide de peu de moyens en accouchant d’une œuvre angoissante correcte avec comme toile de fond une nature automnale et pluvieuse remarquablement filmée, c’est déjà ça

Les spectateurs rangés aux cotés de ceux subissant ces terrifiantes inquiétudes basées sur ce que l’on croit discerner sans le percevoir complètement évoluent péniblement au fur et à mesure du développement de cette tristounette et mystérieuse épopée forestière.

De nombreux gros plans de visages effrayés viennent intelligemment à la rescousse d’un traitement simpliste, bien palot mais gardant malgré son low budget une partie de sa saveur grâce à un contexte naturel propice à quelques pépites contemplatives.

Ce que les contraintes budgétaires imposent se comblent par des rictus abondant principaux impacts d’une terreur invisible qu’il faut d’abord comprendre avant de tenter de l’exterminer.

L’impression du copain prenant sa caméra un Dimanche en filmant de manière tremblotante ses potes dans les bois dans un scénario inconsistant est à exclure si l’ont veut participer à cette modeste contribution d’horreur cinématographique frisant de très près le téléfilm.

Ce genre de rendu durement pénalisé par le manque de moyens n’est pas à encourager. Les sous bois moteurs de nos peurs ancestrales méritent beaucoup mieux que ces scènes éprouvantes mal filmées ou les visages révulsés sont contraints de prendre en charge une perception adéquate due à un bas de laine au trois quart vide.

L’opus se fouette un peu la couenne sur la fin en délivrant un dénouement final bien préoccupant car réalisable. Ceci ouvre un nouveau débat sur un cas de figure préalablement inexistant mais prenant au fil du temps une envergure plus qu’inquiétante.

Ce coup de jarret final n’excuse pas les faiblesses de l’ensemble.

6/10

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Diagonale du fou (La) - 8/10

Messagepar Jipi » Lun 16 Fév 2009, 09:07

La diagonale du fou Richard Dembo 1984

Le refus de se remettre en question est talonné par l’arrogance. L’ours soviétique se griffe de l’intérieur par ses propres enfants.

Le conformiste est vieux, usé presque sourd le dissident est jeune, impudent et orgueilleux. La lassitude affronte le renouveau par pièces interposées dans un championnat du monde d’échecs sur terrain neutre.

Issu d’un même pays les divergences politiques ont ruinés l’allégorie d’une amitié possible entre ces deux esprits élevés pourtant par des dirigeants ne parlant qu'un seul langage.

Le regard neuf du dissident Pavius est combattu par la vieille école communiste que représente Akiva Liebskind au bord du gouffre luttant contre les battements chaotiques d'un cœur éreinté.

Le championnat est acharné, l’échiquier royaume de toutes les contingences sert de champ de bataille à ses deux hommes aux visages rivés sur les cases de ces deux couleurs responsables de tant de divergences.

La dissidence représentée par Pavius doit être anéantie par Akiva image d’un régime morne par sa stabilité non créative. Les pressions de Moscou sont pesantes.

La réplique du système est implacable, la jeunesse incontrôlée est un fléau, le diagnostic est uniquement politique sans états d’âmes, il n’y a pas de mal à vivre intégré au communisme seuls les idées de l’occident ont corrompu et dévié ces jeunes esprits individualistes non reconnaissants de l'apport d'un mot merveilleux, communauté.

La Diagonale du fou est un film prémonitoire. Une manière identique de penser de groupe considérée comme froide et programmée est menacée par un modernisme survolté annonçant l’individualisme.

« Je suis ce que tu es » devient « Je suis ce que je suis ». Le jeu d’échecs adapté à toutes les conceptions cérébrales sert de support à cette transformation radicale.

Le tout devient le moi. L’élite politique ne rassure plus la masse par une idéologie. celle-ci se désintègre en arrivisme personnel.

Le mépris d’Akiva et l’arrogance de Pavius auréolés de leurs caprices respectifs ne sont que des instruments voyageant dans le temps au service de régimes en alternances n’effectuant que la constitution ou la dislocation d'une collectivité.

Les plus aguerris y verront la fameuse lutte Karpov-Kortchnoi de 1978 et 1981. L’orthodoxe contre le dissident. Une lutte fratricide ou la vérité n’est qu’une limite humaine devant l’extravagance de ses pulsions.

La présence de deux comédiens polonais Daniel Olbrychski et Wojciech Pszoniak Un dans chaque camp fuyant l’état de siège de leur pays au début des années 80 confirme par cette petite diaspora l’arrivée d’un nouveau monde.

L’extraordinaire scène finale entre les deux hommes dévoile l'apothéose d'une passion commune se concrétisant par la naissance de deux esprits n’en faisant plus qu’un


8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Lun 16 Fév 2009, 09:34

:mrgreen: Je connais pas du tout!! jipi tu est un vrai cinéphile!! :super:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Lun 16 Fév 2009, 12:01

Bonjour Jean-Michel
A voir absolument. Film annonçant en 1984 la chute du communisme en 1990 par le conflit sur l'échiquier entre un vieux lion et un jeune dissident.
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Laurel et Hardy conscrits - 10/10

Messagepar Jipi » Lun 16 Fév 2009, 16:07

Laurel et Hardy conscrits A. Edward Sutherland 1939

Une perception nouvelle envahit un contexte dur est contraignant, le burlesque par l’intermédiaire de Stan Laurel et Oliver Hardy entamé par un chagrin d’amour s’attaque à la guérison des blessures d’Eros en titillant discipline et procédures.

La légion est un met de choix pour mettre en pratique une approche personnelle du relationnel militaire hiérarchique qui pour nos deux compères ne signifie pas grand-chose.

Le bureau du commandant est envahi, on pille ses cigares en discutant du montant de sa solde, Stan et Oliver se ballade dans la caserne comme dans un supermarché, critiquent l’organisation, brûlent par maladresse l’intégralité de la lingerie, on est aux anges devant cette faune militaire bafouée jusque sur ses terres par cette double inconscience ne répondant qu’a une perception interne de l’existentiel.

Rien ne les arrêtent, le camp militaire est en plein naufrage, les gags s’amoncèlent, Stan et Oliver dont la négligence naturelle du règlement est un vrai régal s’en donnent à cœur joie, la caserne devient un parc de jeux ou tout le monde court dans tous les sens afin d’enrayer au maximum cette inévitable chute de dominos, la ou il passent rien ne repousse.

Le déclic de la cruelle déception amoureuse Parisienne de départ permet à Oliver grâce aux circonstances de se rattraper sur site du dédain de la belle présente en ces lieux, la déferlante vengeresse ne s’en prend pas à une individualité mais à l’organisation complète qui paie pour la moquerie féminine envers un gros balourd amoureux et sincère.

Le respect envers le gradé est ridiculisé dans la joie et la bonne humeur, le spectateur se pâme de voir la hiérarchie militaire manipulée par deux civils déchaînés.

En cette fin des années 30 (sortie du film) et de ses nombreuses diffusions dans les années 60 à la télévision Française, le climat est lourd, le respect militaire est pesant, la discipline dure, Les extravagances de Stan et Oliver se payant le luxe de démissionner de l’armée amusent tous ces jeunes appelés en partance appréhendant un service militaire de 18 mois à l’époque.

Les conscrits n’est pas un film mineur, il montre certes par le rire, une certaine rébellion naturelle et inconsciente envers la servitude

Je pense que Laurel et Hardy sont ce que nous exorcisons par le rire alors qu'inconsciemment leurs plans d'actions nous fascinent, nous fuyons ce territoire que la société nous interdit et pourtant que de terres inconnues à découvrir et de nouvelles passions atypiques à vivre dans ce lieu ou l'on rebondit toujours en compagnie d'une collectivité sympathisante servant de bouc émissaire à l'emploi du procédé.

Cette patate brûlante se nomme l'échec et Laurel et Hardy en font une icône, ce sont de véritables catastrophes nucléaires vendant des pièges à rats en suisse ou massacrant allègrement des pianos récalcitrants, on veut toujours bien faire mais une maladresse permanente définit un parcours en désescalade constante.

Citons cette phrase célèbre du Professeur Fatalitas (Jack Lemmon) dans « La Grande course autour du monde » lors d'une énième chute

« Voila un exploit que le Grand Leslie (Tony Curtis) n'est pas près de réussir »

Cette petite réflexion définit bien la beauté d'une compétence antinomique dont l'exécution demande autant de savoir faire qu'une réussite servant de référence à nos parcours

10/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Lun 16 Fév 2009, 19:15

Je suis d'accord avec ce 10/10!! excellent film que j'adore!! :super:
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Taken - 6/10

Messagepar Jipi » Mar 17 Fév 2009, 09:57

Taken Pierre Morel 2008

Divertissement musclé « Taken » arrose Paris sous l’emprise de la maffia Albanaise de mandales puissantes distribuées par un père affuté d’un tout est permis dévastateur.

Tout ça est malsain, ne délivre que peu de matière cérébrale en se satisfaisant d’une violence écœurante dans une ville sous la coupe d’orientaux sans foi ni loi se servant du commerce d’êtres humains pour surnager.

Ce distributeur de coup de boules ne vole pas plus haut qu’un divertissement à la mode dangereux caricaturant les composants d’un pays d’Europe pratiquement inconnu dont la seule vision sont des mœurs brutaux ne faisant qu’activer en interne de ceux contemplant de telles images un processus d’impuissance, de crainte et de haine.

Stupéfaction et inquiétudes sont de mises devant la détermination d’une certaine catégorie d’individus parachutés, sans pitiés, acclimatés par le vice à ces terres lointaines de nuit dans les bas fonds d'une métropole vivant de moins en moins grâce à ses cartes postales touristiques.

La tour Eiffel est bien loin de cette crasse sur cour abritant une population hirsute dépositaire de drogues et de prostitutions sur un sol ou le fonctionnaire de police devenu bureaucrate ne s'investi plus sur le terrain.

On pense immédiatement en plus sordide à « Commando » qui déjà n’atteignait pas les hauteurs avec Arnold Schwarzenegger ou un père expérimenté et combattif démantelait dans un bain de sang toute une filière de kidnapping d’adolescentes.

« Taken » ne fait que l’heure trente, c’est bien assez devant ces pugilats répétés et ces balles tirées dans tout les coins.

A diluer rapidement dans l’acide avant de se heurter à des risques d'accoutumances.

Par pitié laissez les parents morts d'inquiétudes en paix en imaginant les pires dangers concernant leurs progénitures éclatées au quatre coin du monde.

6/10

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Game (The) - 8/10

Messagepar Jipi » Mar 17 Fév 2009, 17:05

The Game David Fincher 1997

« J’étais aveugle autrefois mais aujourd’hui j’y vois »

Le but de ce jeu est de savoir quel en est le but. Pour cela il faut se laisser entrainer dans une série d’évènements plus mystérieux les uns que les autres.

La totalité de cette quatrième dimension quotidienne chamboulant soudainement une vie uniquement rythmée par les cours de la bourse offre l’opportunité d’une nouvelle peau à un patron distant, austère, triste et méprisant.

Le mécanisme diabolique de cette descente aux enfers synonyme de renaissance s’enchaine dans une obscurité pesante faisant d’un pédant un être de plus en plus fragilisé acquérant sur un terrain miné une sensibilité portée disparue.

Pris au jeu un élève sur le grill s’investit avec en bout de course le réveil salutaire sur un autre monde ou l’autre et enfin perçu et respecté.

Pour cela il faut mettre en danger son beau costume et ses chaussures à mille dollars dans des situations cauchemardesques toujours verrouillées dont les finalités sont un redémarrage sensitif.

Nicolas Van Orton victime consentante de ce périple initiatique ne peut plus compter que sur son individualité et sa présence d’esprit pour se sortir d’une mélasse programmée.

The Game malgré des assoupissements passagers est une aventure palpitante menant vers la résurrection un être carbonisé par l’indifférence.

Un statut humain régénéré sur un sol réaliste en relation avec des ingrédients préalablement occultés par une panoplie luxueuse sécurisante bannissant toutes émotions.

8/10

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Wanted : choisis ton destin - 8/10

Messagepar Jipi » Mer 18 Fév 2009, 15:38

Wanted Timur Bekmambetov 2007

Suivre les traces d’un père super héros est bien préférable que de croupir dans un open space miteux en se faisant souffler sa petite amie en permanence par un environnement ayant perçu la facilité de s’approprier du service sans transpirer.

S’en sortir est relativement simple quand en plus on possède la clé de la cage sans oser sans servir. Cette clé c’est l’hérédité dont le potentiel ne demande qu’à exploser après une formation révélatrice du terrain sur lequel il faudra s’exprimer le moment venu.

Impressionnant et hyper violent « Wanted » montre de manière efficace la mise en fonction dans une initiation douloureuse d’un faiblard toutes disciplines confondues confronté par un patrimoine offert en héritage à la continuité d’une mission laissée en suspend.

« Matrix » semble servir de planche à dessin à cette débauche d’effets spéciaux sanguinaires filmés bien souvent au ralenti.

De la balle de révolver parabolique aux moues satisfaites d’Angélica Jolie sur les progrès fulgurants d’un chétif ayant claqué la porte de la médiocrité existentielle « Wanted » tout en respectant la base d’un divertissement hors du commun se visite de façon curieuse et intéressée suite à ses nombreuses trouvailles visuelles aussi extravagantes qu’invraisemblables.

Une manière comme une autre de quitter pendant deux heures un quotidien privé d’envergures. Quotidien qui vu la férocité de certaines images s'accepte avec une résignation modérée.

A signaler dans ce foisonnement incessant un déraillement ferroviaire hallucinant.

8/10

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Tramway nommé désir (Un) - 8/10

Messagepar Jipi » Ven 20 Fév 2009, 11:25

Un tramway nommé désir Elia Kazan 1951

Répugnant et poisseux « Un Tramway nommé désir » répand en lieu clos toute la misère d’un microcosme dont l’environnement tranchant et sans âme ne fait qu’accentuer les sens bestiaux.

Le mari macho passe en côtoyant perpétuellement un entourage à la limite de la crasse de la domination brutale à l’imploration en se servant de la femme comme outil de défoulement ou d’apaisement.

L’ouvrier exténué par l’usine récupère le soir une énergie aux parties de cartes à la bouteille et aux colères subites pendant qu’une homosexualité féminine en puissance voit presque le jour suite à son abandon de sentiments masculins.

L’univers de Tennessee Williams révèle tout le nectar négatif d’une race humaine délabrée récupérée par la peur de vieillir, la débauche et l’instinct du fauve dans un climat d’expiation de la faute.

Tout ce temps passé à vociférer, à casser et à se rassurer n’offre qu’un spectacle lamentable, un jeu de séduction pervers à un troupeau parasité par le visuel de ses propres perceptions.

Foutaises et approximations intellectuelles se succèdent dans un contexte managé par des esprits devenus presque primaires suite à une exclusion imposée par leurs différences.

Les nerfs tendus à vif ne distribuent que des bourrades au milieu de tests de séductions rassurant un visage traqué par les premières rides.

« Un travail nommé désir » est une œuvre sociale, un cliché sordide d’une certaine catégorie d’individus parqués dans des appartements insalubres, exigus ne faisant qu’encourager tous les vices.

De la violence au racisme en passant par un bavardage autant copieux qu’inutile toute une bande de dégénérés s’exterminent intra muros, se dirigent lentement vers la folie en valorisant haut la main tous les attributs nécessaires à leurs auto-destructions.

Le film est Fort mais un peu longuet

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Ven 20 Fév 2009, 23:58

Oula j'ai des critiques en retard pour la lecture
Merci Jipi je me plongerai dedans demain...
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Eikichi Onizuka » Dim 22 Fév 2009, 10:27

tout à fait d'accord pour Wanted, j'avais adoré également :D
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Lacenaire - 8/10

Messagepar Jipi » Dim 22 Fév 2009, 11:50

Lacenaire Francis Girod 1990

Ce personnage légèrement ébauché dans les enfants du Paradis méritait bien une étude particulière. Auto suicidaire ce lettré extravagant et imprévisible désire quitter de manière flamboyante un monde dominé par la rudesse parentale et la dominance des prêtres.

Le vol, le plaisir et le meurtre sont les garants d’une guillotine patiente. L’homme s’en délecte à l’avance. Le rendez vous avec la grande faucheuse est ardemment désiré presque jouissif pour un personnage évoluant sans retenue dans un contexte rejeté.

Puisque ce monde n’est pas accepté, il faut en abuser à outrances par les coups, le pistolet, les bons mots et les corps féminins basculés ironiquement. Le malandrin reçoit galamment, ripaille en cellule, offre son visage au moule. Séduit l’assistance par une rhétorique enflammée.

Un refus d’intégration devient l’envolée d’une anarchie assouvie goulûment par un prince débauché, sanguinaire dénué de repères affectifs alimentant la matière de sophistes charlatans.

Lacenaire contestataire épanoui fait le procès de la perversité cachée de ses contemporains en se grisant d’interdits. L’homme est intraverti, mauvais, dissimulé dans des procédures moralistes, pingre, cachant sous la robe sacerdotale ou l'habit propre d'un grisonnant la convoitise de jeunes chairs.

Lacenaire dénonce, méprise, corrige aux poings les imperfections de ses semblables en se dirigeant lentement vers la lame libératrice.

Daniel Auteuil dispose enfin d’un grand rôle qui n’est pas s’en rappeler l’itinéraire fou de Joseph Bouvier dans « Le juge et l’assassin ».

Un dénonciateur de temps moroses et corrompus hurle son isolement et son désespoir par un parcours criminel.

Lacenaire hote éphémère volontaire d’une terre rejetée joue sa propre pièce de théâtre à l’aide de partenaires considérés comme les ingrédients d’une jouissance personnelle.

8/10

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