Class 1984A l’instar d’un Orange Mécanique, qui 10 ans plus tôt, alertait déjà la société de la déliquescence de sa jeunesse, Class 1984 montre de manière crue et réaliste la violence juvénile, face à laquelle la société semble ne rien pouvoir faire. Le débat premier que le film engendre fatalement est : doit-on montrer autant de violence pour la dénoncer ? Combattre le mal par le mal, tout comme le héros finit par s’y employer à la fin du film, n’est-elle pas une méthode trop radicale ?
Je pense qu’il ne faut pas oublier un fait important concernant ce film pour réflechir à cette question. Class 1984 est un film d’anticipation qui se déroule dans un futur proche et c’est donc clairement un avertissement sur un avenir possible du monde de l’enseignement.
Pour avoir été étudiant en banlieue dans les années 90, je dois dire que certains comportements m’ont sérieusement rappelé des évènements auxquels j’ai moi-même assisté. Cette vision de l’avenir n’était-elle donc pas si éloignée de la réalité, malgré une exagération toute science-fictive du désastre atteint dans le film, qui tient plus, évidemment, de la démesure cinématographique que du réalisme ?
En tous les cas, le film ne laisse pas de marbre et déclenche un vrai débat, toujours présent dans les années 90 et dans les années 2000. L’ampleur décrite dans le film a parfois même été atteinte : les évènements exceptionnels apparus dans certains établissements américains. Et loin de se faire le bourreau de la jeunesse, le film réussit bien à démontrer qu’on focalise toute notre attention sur quelques éléments perturbateurs, alors qu’une foule de jeunes demeurent des promesses d’avenir bien plus engageantes.
Un film sincère, peut-être trop, dans sa volonté de montrer toute la cruauté de son sujet et de conserver son cynisme jusqu’à la dernière image, lorsqu’il conclut sur une terrible vérité : la seule solution au problème de la violence est la violence elle-même. Un film coup de poing, à lire entre les lignes/images sous peine de passer à côté de son vrai message et de crier au scandale. Le syndrome Starship Troopers avant l’heure.
Note : 7/10