Quels sont selon vous les films les plus emblématiques/représentatifs de la société des années 80 et pourquoi ?
Tron (1982)
Portrait d'une ère informatique nouvelle, mise en garde sur la sur-technologie avec la toute puissance du MCP, un cerveau informatique conscient et avide de pouvoirs.
Références culturelles : le jeu vidéo d'arcades, les images de synthèse
E.T. (1982)
L'enfance des banlieues dans les années 80 : la mère au foyer doit jongler entre le travail et sa famille, le monde des adultes intimide et fait peur. Le réconfort se trouve dans un ami venu des étoiles. Dans les années 80, la solution aux problèmes sociaux est toujours dans le rêve.
Wargames (1983)
Encore une vision de l'informatique de l'époque, militaire cette fois. Toujours une mise en garde sur la sur-technologie dans un contexte de guerre froide à son apogée.
Références culturelles : musique pop-électronique, le jeu vidéo d'arcades.
Karate Kid (1984)
Un des nombreux portraits de la jeunesse des années 80, ici mise face à une violence latente, présente dans tous les médias et reproduite dans la rue sans aucune canalisation. Le jeune Daniel va ici apprendre la voie de la sagesse et du karate et grandir en s'armant contre une époque dangereuse où il faut savoir saisir "le moment de vérité" pour s'affirmer.
Références culturelles : la musique pop (Survivor)
Terminator (1984)
Et une mise en garde de plus sur la technologie qui contrôle l'homme, cette fois dans un futur lointain. Vision très noire des années 80, pourtant perçue comme une époque bénie pour l'homme du futur, ce qui permet une relativisation de la noirceur de l'époque et une anticipation sur le pire à venir.
Références culturelles : la musique pop, les coupes de cheveux délurées, les punks.
Starfighter (1984)
Jeunesse enfermée dans une époque qui ne lui permet, comme souvent pour les jeunes de l'époque, aucun avenir possible et aucun épanouissement. Le seul qui est permis à Alex, adolescent vivant dans les trailers parks, c'est le jeu vidéo. La dureté de l'époque permet l'émergence du rêve et de la science-fiction, comme seule évasion possible vers les étoiles.
Références culturelles : Jeux vidéos d'arcades
Retour vers le Futur (1985)
Besoin de fuir une époque difficile pour le paradis perdu des années 50 pour permettre le message d'espoir final, survivance du rêve américain : quand on veut très fort quelque chose, on finit par y arriver.
Références culturelles : la mode vestimentaire, la musique (le balladeur, Huey Lewis)
Breakfast Club (1985)
Regard sur le monde adolescent de l'époque. Leur malaise social, leur rapport avec les parents et leur obligation d'appartenir à des figures imposées et des avenirs tout tracés. Encore une fois, la culture no future très noire des années 80.
Références culturelles : musique pop et mode vestimentaire (différente pour chaque personnage)
Les Goonies (1985)
La situation économique menace la maison des Goonies et va bientôt marquer la fin de l'enfance. L'aventure d'une vie leur permettra de s'évader et de résoudre leurs problèmes. Un film devenu l'emblème de toute une génération d'enfants par sa vision juste des problèmes de l'enfant des années 80 et de leur esprit de rêve et d'aventures.
Références culturelles : Musique pop (Cindy Lauper), mode vestimentaire (le bandana du grand frère), cheveux longs
Le Secret de mon Succès (1987)
Regard très critique et humoristique sur le monde des affaires de l'époque : pouvoir, argent, sexe.
Références culturelles : musique pop (David Foster), la working girl, le costume de bureau chic et hip
Robocop (1987)
Critique des grandes corporations de l'époque, des trusts qui parviennent à faire pression sur les gouvernements. ici l'OCP parvient même à posséder la police et à asseoir son pouvoir dans une société politique pas si lointaine de son époque. Une mise en garde cynique et intelligente.
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Le cinéma des années 80 est donc partagé entre un regard très critique de son époque, jugée comme sombre, et une grande naiveté provoquée par un besoin d'évasion et de rêve, comme unique réponse à ce malaise. Il décrit une époque paradoxale où pessimisme et optimisme naif se cotoient dans un équilibre parfait.