[Jipi] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Mer 21 Jan 2009, 13:02

oh oui! du tout bon avec tati! j'attends toujours mon dvd de médiadis! je l'ai eu pour 9,99 !!
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Jour de fête - 8/10

Messagepar Jipi » Jeu 22 Jan 2009, 08:44

Jour de fête Jacques Tati 1949

« Jour de fête » est plus un divertissement concept qu’un produit standard structuré.

Calée de fond en comble sur l’arrivée et le départ d’une fête foraine dans un petit village cette très agréable comédie arrive fort à propos afin de relancer sur un territoire en berne rires et mouvements.

Après toutes ces années de conflit, tout est à réapprendre. Le facteur s’en charge dans d’hilarantes scènes de solidarités offertes à la volée en état second.

Les gestes précipités de François influencé par un documentaire novateur annonce les chamboulements que va subir dans son fonctionnement une manière de faire ancestrale gommée par une nouvelle production uniquement basée sur la rentabilité.

Pour l’instant ce dynamisme complètement décalé amuse un public ayant besoin de se recadrer dans la nervosité d’une mobilité perdue.

Cette tournée à l’américaine testée en France profonde tout en étant révélatrice d’un changement de perceptions et d’exécutions de taches professionnelles démontre déjà une dépendance envers nos libérateurs et leurs modes de vies.

Une terre menacée par la désertification vit ses dernières années de ruralité par l’oisiveté et la fête tout en basculant lentement vers des fonctions automatisées qu’il faudra avec le temps exécutées en ville.

L’œuvre est guillerette, champêtre, drôle à condition d’être un adepte des péripéties de ce lunaire d’école à la diction approximative.

Une heure quinze de délire dans le plus beau des endroits ou l'homme, son vélo et la nature ne font qu'un.

Le départ de la fête tout en rassurant les enfants par son retour cyclique ne laisse planer aucun doute sur le destin de ces terres de plus en plus pénalisées par leurs immobilismes.

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jeff Buckley » Jeu 22 Jan 2009, 09:27

zirko a écrit: Ce film me fait de l'oeil depuis longtemps.

Mais j'ai peur qu'il ait mal vieilli (d'après ta critique ce n'est pas le cas) et que l'image ne soit pas top ?


Je vous conseille aussi Wiz avec Mickael Jackson.
Long à se mettre en place, un peu trop farfelu par moment mais globalement jouissif.
Jackson n'a malheureusement rien compris au film. Il etait le plus beau du Monde à cette epoque... Il aimait ce qu'il faisait et on le ressent de facon flagrante. :|
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
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55 jours de Pékin (Les) - 9/10

Messagepar Jipi » Ven 23 Jan 2009, 09:09

Les 55 jours de Pekin Nicholas Ray 1963

Pekin 1900

Une vingtaine de nations occidentales se partagent la ville sur fond de récoltes désastreuses, de peuple affamé, de récupération Chrétienne, de cité interdite luttant désespérément afin de conserver un impitoyable aspect médiéval et de basculement irrémédiable vers la finance capitaliste.

Une révolte de boxers met le feu aux poudres.

« Les cinquante cinq jours de Pékin » bénéficie d’une très convaincante mise en appétit ceci par un prologue impeccable et réaliste d’un site ingérable emmagasinant toutes les particules d’une poudrière.

Cette parenthèse historique chinoise finalement peu connue avant le film est passionnante à condition d’être objectif en se détournant prestement d’une caricature Pékinoise, servile, lâche, violente et mesquine.

L’occidental soumit à la pression lutte pour sa vie avec panache dans des batailles grandioses ou le figurant en masse en impose avec brio à un numérique encore inconnu.

Entre éboulements et tirs au canon une grappe humaine conséquente se déplace dans tous les sens ceci préservant encore pour quelques temps par des mouvements de foules imposants la bonne santé d’un concept de divertissement.

Alternant action et intimisme l’opus respecte à la lettre le concept d’un film fleuve se munissant d’une pale intrigue amoureuse, d’une approche paternelle nouvelle et d’un investissement musclé sur le terrain dans un décor guerrier restitué de manière remarquable.

« Les cinquante cinq jours de Pékin » est avant tout un état des lieux d’une corporation encore à l’aise financièrement dans ses baskets.

Les enveloppes budgétaires bien dodues permettent de cibler une page d’histoire en offrant une reconstitution grandiose contenant sentiments et bravoures permettant à un public évoluant dans un contexte sans surprises de rêver d’un Orient certes chaotique mais porteur d’exotisme, d’héroïsme.et surtout d’évasion.

Un beau spectacle.

9/10

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Love story - 7/10

Messagepar Jipi » Sam 24 Jan 2009, 13:55

Love Story Arthur Hiller 1970

Love Story opus assez banal perçu par un public conditionné plusieurs mois avant sa sortie par un battage médiatique conséquent reste certainement le résultat d’une bonne affaire commerciale.

Rien de bien folichon dans cette histoire d’amour adaptée d’un roman d’Erich Segal ou l’on décide, on se demande bien pourquoi de sacrifier l’un des composants subitement dans une descente palliative propre, amputée au maximum de toute la logique d’un effondrement moral et physique rationnel.

Un conte tragique inexploitable en dessin animé et rapatrié sur pellicule dans un récit s’étirant mollement sans faire d’étincelles.

Entre parcelles de bonheurs et colères froides l’œuvre surnage grâce à l’esthétisme des adorables tenues d’Ali Mc Graw effigie d’une nouvelle femme réfléchie par un ton novateur libre et intelligent.

Finalement c’est elle la pépite secrète de ce film habile et récupérateur.

Le but de l’entreprise semble certainement de remplir les tiroirs caisses dans un climat larmoyant faisant dégainer les mouchoirs à l’aide d’un ramassis d’images récupératrices parfois douteuses sur une union fauchée prématurément.

Dans cette entreprise tout le monde semble avoir fait son beurre de l’image à la musique en offrant un produit spécialisé accepté par des spectateurs oubliant un instant que le rire est le propre de l’homme.

6/10

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Ça commence aujourd'hui - 10/10

Messagepar Jipi » Dim 25 Jan 2009, 12:14

Ca commence aujourd'hui Bertrand Tavernier 1998

La lente agonie des institutions environne Daniel Lefebvre Directeur de maternelle obliger de créer de nouveaux paragraphes à visages humains dans un règlement d’état froid et rigoureux.

Hernaing près de Valenciennes est sinistré, les trente glorieuses ont fait leurs paquets, les portes monnaies sont vides, certaines mères ont élues domicile de manière définitive dans la bouteille et ne peuvent plus assurer de prestations familiales.

Daniel doit parfois prendre l’initiative de ramener des enfants chez eux après la classe dans des intérieurs frileux et sans lumières dévastés par des déchets de toutes sortes.

La famille se meurt privée d’une denrée indispensable à son épanouissement, l’intégration dans un système par l’emploi.

L’état dans un discours rhétorique accuse presque ces autochtones d’être responsable de leurs malheurs, il encourage les esprits à ensoleiller les terrils et à gommer le look Germinal de cette région mais comment ? Les subventions n’arrivent plus, les dernières ressources motivées sont au bord de l’épuisement.

L’abandon total est encore un potentiel mais pour combien de temps ?

La masse privée d’emploi n’est pas capable de détruire l’amalgame entre la société de consommation et le devoir.

La famille semble anéantie si les biens désertent les foyers. Les enfants en font immédiatement les frais, ils deviennent responsables de l’effondrement social de leurs parents par les charges imposées que l’on ne peut plus assumer.

Daniel refusant d’abandonner le navire s’épuise au cas par cas. Certains profils sont trop exigeants en demandant un assistanat outrancier.

Les comportements usés par la faim deviennent dangereux, la sévère mise en garde policière envers l’avenir de ces adolescents aux visages aux frontières du primate pris en flagrant délit est significative de l’impuissance de nos sociétés, plus les reproches sont accentués moins il y a de solutions, ces gosses sont perdus.

Les actions deviennent basiques, on casse tout dans un contexte de rappel à l’ordre des autorités uniquement verbal donc sans danger.

Où tout cela va s’arrêter ?

Ces régions ne méritent pas de vivre que par l’air du temps, les patrons ont importé le travail par la mine qui a noircit les « gueules » pendant des décennies au détriment de l’accès à un savoir, ces régions le paient chèrement aujourd’hui par une distance considérable à rattraper.

L’assistanat est au dela du besoin, c’est un point de non retour, une nouvelle carte d'identité.

Film remarquable

10/10
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Noces rebelles (Les) - 10/10

Messagepar Jipi » Lun 26 Jan 2009, 16:46

Les noces rebelles Sam Mendes 2008

« En ne voulant pas être ce que l’on est, on finit par l’être sans s’en apercevoir »

Un couple laminé par un système de procédures liées à des compartiments domestiques et professionnels uniquement alimentaires privées de sensations et de décisions personnelles se détruit par l’intermédiaire de deux nouvelles entités révoltées en internes construites parallèlement à des positionnements socialement corrects satisfaisants.

L’absence d’une véritable personnalité mène au clash deux époux devenus névrosés, presque bestiaux suite à une rage de vivre inassouvie.

Le couple Wheeler constamment rattrapé par son quotidien se débat dans une monotonie indélébile s’effaçant uniquement le temps d’un rêve d’ailleurs uniquement verbal.

La belle maison, la grosse voiture, le relationnel courtois et le costume cravate acquis dans la normalisation empêchent toutes pensées folles.

Les corps s’éteignent lentement. Les visages deviennent ternes. Le manque d’expédients et de sensualité manquent atrocement. Ils se restaurent rapidement presque sans émois dans des chambres tristes ou des voitures transformées en lieux de jouissance rapide et passagère.

La ménagère en sanglots voit dans les reflets d’une eau savonneuse la récurrence à long terme d’une triste vie uniquement basée sur la soumission à un processus inlassablement répété.

« Les noces rebelles » oeuvre intemporelle sur la peur de ne pas exister à l’aide de véritables valeurs incompatibles avec une existence conditionnée et surtout ordonnée suite à l’intégration dans un système privant les esprits d’être maîtres de leurs destins est une œuvre remarquable et pathétique surtout dans sa seconde partie.

Cet opus sensible et destructeur au look soixante-huitard avant l'heure dénonce un socialement correct mesquin et hypocrite masquant l’insoutenable finalité de penser que l’on est venu au monde pour rien, uniquement récupéré par une pensée de groupe donnant lieu à une production thématique lourde, durable, sectaire et laborieuse loin de terres enchantées ou l’on désire être soi-même.

Une œuvre poignante sur la conquête la plus noble qui soit, celle d’individus enfin épanouis par la liberté d’entreprendre et de réussir des challenges pour lesquels ils sont faits.

10/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Lun 26 Jan 2009, 18:08

8)
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Mar 27 Jan 2009, 09:22

L'essence du film peut se traduire par une folle envie de vivre quelque chose d'autre tout en refusant de sacrifier les conforts d'une société de consommation récupératrice alliénant pour une vie entière un couple immature cloisonné dans un relationnel environnant superfiel. Les interieurs s'embellissent pendant que les visages se fanent. Les folles escapades espérées s'évanouissent pour laisser la place à un pugilat verbal de plus en plus destructeur.

Sincèrement le film est bon surtout dans sa seconde partie. Le couple infernal Di Caprio Winslet est fantastique dans cette dégringolade ou leurs visages en perdant pied deviennent de plus en plus terrifiants.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Riton » Mar 27 Jan 2009, 10:36

Dans le même style, je te conseil vivement l'excellente série Mad Men :wink:
Mes DVD a vendre à partir de 0.70€ 8)
helldude™ a écrit:bik et moi vivions déjà le grand amour avant l'épisode de l'éjaculation faciale

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Re: Love Story Arthur Hiller 1970

Messagepar nicofromtheblock » Mar 27 Jan 2009, 10:46

Jipi a écrit: Love Story Arthur Hiller 1970

Dans cette entreprise tout le monde semble avoir fait son beurre de l’image à la musique en offrant un produit spécialisé accepté par des spectateurs oubliant un instant que le rire est le propre de l’homme.

Ah oui ? Tu m'apprends quelque chose là ...
En quoi le rire est plus le propre de l'homme que la peine et les larmes ?

Je suis peut-être une midinette mais j'adore ce film et j'aime ressentir ce sentiment de tristesse devant un film.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Mar 27 Jan 2009, 11:58

Bonjour nicofromtheblock
Je m'explique. Je respecte ton avis. J'ai vu le film à sa sortie en 1970 (J'ai 60 ans). Nous sortions épuisés de 6 mois de battage médiatique donc logiquement le produit a déçu. Je viens de le revoir sur TCM. Bien sur que tu as raison. Le film est attachant, injuste dans sa finalité. Voir ce couple dégommé en plein vol est presque insupportable.

Le film à sa sortie d'ailleurs a été lourdement critiqué pour son coté racoleur gentillet bypassant la véritable tragédie que représente une maladie incurable au profit de larmoyantes scénettes propres et surtout sans messages porteurs sur le drame insoutenable d'une telle conclusion.

Les ingrédients sont simples frisant le roman de gare. On s'aime mais nos origines différentes condamnent notre amour le tout sur un leitmotiv musical intelligent et répétitif.

Le personnage d’Ali Mc Graw par contre est intéressant, novateur. La femme s’exprime devient provocatrice dans des propos maîtrisés. Une nouvelle femme vient de naître, décisionnaire, active, déterminée. En plus ses tenues sont superbes. Ça c’est bien.

Et puis actuellement il vaut mieux rire que pleurer pas vrai ? Ceci dit Love Story est une étape indispensable à l'extériorisation de nos sentiments alors tant mieux.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Johtaro » Mar 27 Jan 2009, 12:38

Les 55 jours de Pékin est fantastique, je le connais par cœur, j'adore ce film...
Par contre, je n'aime pas du tout le rôle d'Ava Gardner...
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar nicofromtheblock » Mer 28 Jan 2009, 00:23

Jipi, je suis tout à fait d'accord avec ton analyse du film.
Je réagissais juste sur la phrase "le rire est le propre de l'homme".
En effet, je prend beaucoup de plaisir à rire devant un film mais j'en prend tout autant à pleurer ...
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Mer 28 Jan 2009, 10:55

Bonjour nicofromtheblock
Si tu veux vraiment ressentir une émotion forte va voir les noces rebelles puis nous en parlerons ensuite si tu le désires.

"En effet, je prend beaucoup de plaisir à rire devant un film mais j'en prend tout autant à pleurer ..."


Tu viens de resumer brillamment en une seule phrase une des doctrines et non des moindres de Pythagore sur la complémentarité des contraires. L'indispensable serum de vie nous tenant éveillé en alternance.

"Si tu veux vraiment ressentir une émotion forte va voir les noces rebelles puis nous en parlerons ensuite si tu le désires".


Par contre il faut vraiment te préparer à un climat nauséabond, collecte d'autres avis avant de le voir c'est préférable.
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