Il divo de Paolo Sorrentino 6,5/10
Résumé :
Calme, sournois, impénétrable, Andreotti est le pouvoir en Italie depuis quatre décennies. Au début des années 90, sans arrogance et sans humilité, immobile et susurrant, ambigu et rassurant, il avance inexorablement vers son septième mandat de Président du Conseil.
A bientôt 70 ans, Andreotti est un gérontocrate qui, à l'instar de Dieu, ne craint personne et ne sait pas ce qu'est la crainte obséquieuse. Habitué comme il l'est à voir cette crainte peinte sur le visage de tous ses interlocuteurs. Sa satisfaction est froide et impalpable. Sa satisfaction, c'est le pouvoir. Avec lequel il vit en symbiose. Un pouvoir comme il l'aime, figé et immuable depuis toujours. Où tout, les batailles électorales, les attentats terroristes, les accusations infamantes, glisse sur lui au fil des ans sans laisser de trace ...
Critique :
Tout d'abord, on retient une chose de ce film : la mise-en-scène totalement maitrisée de Paolo Sorrentino. Longs travellings, mouvements de caméra d'une grande aisance, cadres choisis minutieusement : le réalisateur maitrise parfaitement et ça crève l'écran.
Ensuite, on notera l'excellente interprétation de Toni Servillo dans le rôle principal de Giulio Andreotti.
L'acteur fétiche de Sorrentino s'imprègne totalement de son rôle et ferait presque froid dans le dos tant il dégage une froideur dans son interprétation !
Enfin, les choix musicaux sont particulièrement audacieux et apporte un charme supplémentaire au film.
Par exemple, on a le droit à une séquence d'assassinats multiples illustrée par "Toop Toop" de Cassius.
De même, il y a pas mal de morceaux de musique classique particulièrement bien choisis.
Le point négatif du film, c'est qu'on s'y perd totalement dans cette histoire politique où l'on nous présente une galerie de personnages impressionnante : politiciens, mafieux, juristes, journalistes. Le réalisateur ne fait pas vraiment d'effort pour nous exposer clairement les bases historiques de son histoire et donc, même en étant trés attentif, on a tendance à s'y perdre un peu quand même ...
Sur ce point, ça m'a un peu fait penser aux Election 1&2 de Johnny To qui m'avaient également laissé perplexe.
Au final, voici un film trés intéressant au point de vue visuel mais qui demande peut-être une petite recherche personnelle sur la politique italienne avant d'aller voir le film afin d'apprécier le film à sa juste valeur.