Monika de Ingmar Bergman 1953
Malheureuse, Monika quitte sa famille pour aller vivre sur une ile le temps d’un été un amour libre et spatial au contact d’une nature large et silencieuse.
Un jeune couple étouffant dans un milieu urbain se ressource sur une île en découvrant la liberté de s’ébattre dans une nudité de corps et d’esprit.
Ce temps d’extase limitée permet à Monika et Harry de créer une approche nouvelle des sentiments en se préservant de toutes responsabilités contraignantes.
Un partenariat écologique amoureux s'éveille par des expériences préalablement ignorées.
Le temps passe, récupéré par la ville, Monika enceinte épouse Harry en programmant fatalement la déconfiture d’une relation uniquement opérationnelle en plein air.
Ce mariage sera le commencement de la fin. Incapable de se positionner sur un relationnel inversée d’une indépendance naturelle vécue à deux, ils se quitteront.
Ingmar Bergman cinéaste féminin par excellence, n’a jamais rendu la féminité aussi belle que dans ces bains de soleil captés par un visage inondé de liberté.
Monika présenté à tort à sa sortie comme film érotique est le symbole d’une femme nouvelle, libre, indépendante, maître de sa destinée refusant l’intégration pénalisante d’une vie maritale en milieu urbain morne et surtout réglée par les contraintes d’une production.
«Monika» hymne au concubinage à l’état sauvage préserve deux êtres dans une nature préservée de toute empreinte humaine.
Ces heures d’insouciances hélas minutées rapatrieront vers la normalité un couple n’étant pas fait pour cela.
A travers Monika et Harry toute une jeunesse des années 50 se met à rêver d’un monde ou on ne se parle plus en assouvissant instinctivement et spontanément des besoins naturels ôtés de tout raisonnement préalable.
8/10