[Jipi] Mes critiques en 2009

Modérateur: Dunandan

Monika - 8/10

Messagepar Jipi » Dim 11 Jan 2009, 13:53

Monika de Ingmar Bergman 1953

Malheureuse, Monika quitte sa famille pour aller vivre sur une ile le temps d’un été un amour libre et spatial au contact d’une nature large et silencieuse.

Un jeune couple étouffant dans un milieu urbain se ressource sur une île en découvrant la liberté de s’ébattre dans une nudité de corps et d’esprit.

Ce temps d’extase limitée permet à Monika et Harry de créer une approche nouvelle des sentiments en se préservant de toutes responsabilités contraignantes.

Un partenariat écologique amoureux s'éveille par des expériences préalablement ignorées.

Le temps passe, récupéré par la ville, Monika enceinte épouse Harry en programmant fatalement la déconfiture d’une relation uniquement opérationnelle en plein air.

Ce mariage sera le commencement de la fin. Incapable de se positionner sur un relationnel inversée d’une indépendance naturelle vécue à deux, ils se quitteront.

Ingmar Bergman cinéaste féminin par excellence, n’a jamais rendu la féminité aussi belle que dans ces bains de soleil captés par un visage inondé de liberté.

Monika présenté à tort à sa sortie comme film érotique est le symbole d’une femme nouvelle, libre, indépendante, maître de sa destinée refusant l’intégration pénalisante d’une vie maritale en milieu urbain morne et surtout réglée par les contraintes d’une production.

«Monika» hymne au concubinage à l’état sauvage préserve deux êtres dans une nature préservée de toute empreinte humaine.

Ces heures d’insouciances hélas minutées rapatrieront vers la normalité un couple n’étant pas fait pour cela.
A travers Monika et Harry toute une jeunesse des années 50 se met à rêver d’un monde ou on ne se parle plus en assouvissant instinctivement et spontanément des besoins naturels ôtés de tout raisonnement préalable.

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Dim 11 Jan 2009, 13:54

Comment je fais pour vivre alors que j'ai jamais vu ce film :shock: Faut que je regarde! :super:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Dim 11 Jan 2009, 14:33

Zack j'avais 20 ans quand j'ai vu ce film en salle. J'en tremble encore alors que finalement on ne voit pas grand chose.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jeff Buckley » Lun 12 Jan 2009, 03:11

T'as 75 ans ? :shock:
dunandan a écrit: Puis j'oubliais de dire que Logan me faisait penser à Burton avec sa méchanceté légendaire concernant certains films/réalisateurs/acteurs
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Jipi » Lun 12 Jan 2009, 09:24

T'as 75 ans ?

Non 60. Je l'ai vu un Samedi soir en 1968 dans une boite Parisienne originale qui offrait à minuit une projection cinématographique.
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Miracle à Milan - 10/10

Messagepar Jipi » Lun 12 Jan 2009, 10:49

Miracle à Milan Vittorio de Sica 1951

"Tout se meurt car il n'y a plus de vrais patrons"

Toto naît dans un chou. Recueilli par Lolotta vieille dame lunaire et excentrique il passe une enfance heureuse en devenant à son contact pur, naïf et joyeux à temps complet.

Lolotta disparaît. Toto envoyé dans un orphelinat en ressort quelques années plus tard paré d’une bonté raffermie à l’image d’un bon vin.

A l’extérieur pendant son absence une misère colossale s’est emparée des rues. Le froid et la faim sont les maitres. L’exclu se loge le long de la voie ferrée dans le baraquement ou la tôle.

Au contact de tous ces défavorisés, Toto devient un médiateur et un patron distribuant à chacun courage et organisation. Le groupe grâce à ses conseils et sa bienveillance reprend des couleurs. Une logistique redémarre en régénérant une morale disparue.

Toto aimant tout le monde s’adapte naturellement par le geste et la parole à chaque cas rencontré. Cette déferlante inespérée de douceur génère un site responsable ayant redécouvert une valeur humaine et un esprit de combat contre la spéculation.

Pur chef-d’œuvre «Miracle à Milan» conte magique sur la volonté de survivre et de reconquérir un statut humain ne possède qu’un seul prédicat «L’amour des autres». En voyant l’investissement de ce merveilleux personnage on assiste au premier acte moral désintéressé de tous les temps.

Toto n’attendant rien en retour aime spontanément toutes les architectures de son environnement.

"Miracle à Milan" n’est pas un mélodrame, loin de la, l’humour omniprésent illumine des visages sauvegardés par un optimisme à toute épreuve au contact de ces situations farfelues et ingérables subies quotidiennement. La misère en devient presque supportable.

A signaler la délicieuse et horripilante scène de la prise de température extérieure qu’un patron caricaturé à l’extrême effectue à l’aide d’un de ses employés.

10/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zack_ » Lun 12 Jan 2009, 11:44

et alors même 75 ans c'est le bel age ;) Y a pas d'age pour aimer le cinéma
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Comment j'ai tué mon père - 7/10

Messagepar Jipi » Mar 13 Jan 2009, 09:40

Comment j'ai tué mon père Anne Fontaine 2001

Maurice Borde refait soudainement surface après vingt ans d’absence dans l’univers de ses deux fils dont l’un Patrick malchanceux est subordonné dans un rôle domestique à l’autre Jean-Luc Gérontologue renommée.

Le regard de ce père est froid, autun, sans remord, presque diabolique, par un sourire narquois il semble imprenable, au dessus de tout jugement. Son arrogance attire Isa (Natacha Reignier) femme de Jean-Luc bourgeoise intérieurement lassée de toutes ces procédures basiques liées à la réussite de son mari.

Maurice s’amuse en manipulant sournoisement cette famille repositionnée subitement dans un échange verbal consistant. Patrick est pathétique dans ses sketchs sur l’absence du père. Jean Luc retrouve une borne oubliée ou tout s’est arrêté, ses reproches n’entament nullement un homme qui ne voit que lui-même et qui le dit à son fils de la manière la plus horrible

« La nature ne me force pas à t’aimer »

L’affection d’un père plus proche d’un collaborateur africain que de ses propres fils additionnée à une demande d’argent plus ou moins malhonnête rend nauséabond ce climat d’une famille détruite qui au lieu de se recomposer sombre en se fracturant de l’intérieur.

Maurice n’est pas un modèle, Jean-Luc non plus, en se positionnant dans les ingrédients de sa condition (Belle situation, belle femme, belle maîtresse, belle maison, belle voiture avec chauffeur), il a certainement volontairement bypassé la principale lumière d’une réussite : la présence d’un enfant.

Dans une des nombreuses présentations du film de Marcel Carné « Les visiteurs du soir » on peut lire « Le Diable vint sur la terre pour se divertir des humains ». Le personnage de Michel Bouquet me fait penser à Jules Berry impitoyable broyeur de ressources poussant les êtres à s’entretuer.

Le regard presque lubrique de Maurice devant cette famille qui s’effondre est un aveu de la consistante première de ce père sans statut : Le pouvoir de détruire par la force de l’indifférence.

Les rues vides et tristes de Versailles arpentées par Maurice sont une sorte de désolation de lucidité.

7/10

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Carrington - 7/10

Messagepar Jipi » Mer 14 Jan 2009, 10:16

Carrington Christopher Hampton 1995

Il est indispensable d’avoir la force de retenir ses reproches envers cette œuvre longuette et ennuyeuse. Dora Carrington peintre de vingt deux ans tombe sous le charme de l’écrivain Lytton Strachey homosexuel au look d’un Toulouse Lautrec de taille normale vision d’un grand frère, presque d’un père pour cette jeune fille semblant subir dans un premier temps une homosexualité refoulée.

Dora a une psychologie de garçon ce qui trouble Lytton qui essuie les plâtres dans un premier baiser avorté.

Des angoisses communes offrent à ces deux protagonistes de longs discours sur un parcours littéraire raté et une sexualité d’abord rejetée puis conquise pour ne plus être abandonnée. Les années passent, la guerre fait rage, ces deux esprits font curieusement cause commune par leurs différences. Aucune construction selon des normes n’est possible. Un corps de femme est jugé comme dégoûtant par un Lytton subjugué par le mari de Dora.

Ces deux corps s’étreignent, se blottissent dans un lit sans accomplir ce qu’on n’y fait d’habitude, quelques caresses chastes entretiennent cette amitié complexe. Ce relationnel au delà de l’amitié, sans être forcément de l’amour est une passion aux allures métaphysiques définit par la réflexion de Dora enceinte à Lytton.

« Je ne veux pas d’enfant à moins qu’il ne soit de vous »

Les parcours séparent de manière épisodiques ces deux esprits qui se doivent à leurs pulsions respectives. Dora soudainement prend conscience du chaos de son existence en contemplant son mari et Lytton en galante compagnie respective chacun en fonction de sa sexualité.

Par un coté désabusé ces deux cœurs à l’unisson se maintiennent dans le temps par l’antinomie, un écrivain immobiliste se jugeant fini délivre un opposé : un corps de femme enfin libéré.

La jonction de leurs différences s’opère dans de longues étreintes ou chacun se ressourcent dans un repos à l’image de flots apaisés


7/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar jean-michel » Mer 14 Jan 2009, 10:20

Miracle à Milan Vittorio de Sica 1951 ! celui là je connais pas et il me parait très intéressant!!! j'espère le trouver en dvd!!
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Niko06 » Mer 14 Jan 2009, 14:59

Monika j'ai le DVD depuis un moment mais j'ai toujours pas osé le regarder... J'ai une certaine appréhension avec Bergman
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar Chacha » Mer 14 Jan 2009, 15:08

oué, moi pareil, j'ai du mal

comme avec Pialat, certain passe, d'autres me laisse un gros sentiment de je me suis fait grave chier :|
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Niko06 a écrit: Il a le modjo doodoo... Mais pas autant que Chacha :shock:
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Hannibal - 9/10

Messagepar Jipi » Jeu 15 Jan 2009, 10:55

Hannibal Ridley Scott 2000

Le point fort d’Hannibal est visuel par les quelques convaincantes images du fief des Médicis mais surtout auditif et au combien avec l’extrait du fabuleux mini opéra de Patrick Cassidy « Vide cor meum » composé en 2001 s’appuyant sur un extrait de la Vita Nuova de Dante. Je cite :

« Vibrant, poignant, cet air magnifique confié à un chœur et deux chanteurs, la soprano Danielle De Niese et le ténor Bruno Lazzaretti, semble tout droit venir du ciel... ou inspirée des grandes œuvres opératiques italiennes comme celles de Puccini ».

Légèrement délaissé par une action partie provisoirement se restaurer au bar, les sens soudainement se réveillent et se pâment devant cette musique céleste. Tout s’arrête pendant quelques minutes pour laisser la place à une oreille enfin respectée par un son digne d’être entendu.

Hannibal possède l’avantage de permettre à des yeux connectés au sujet de s’évader en parallèle dans tous les contours de ces immenses bâtisses et ruelles sombres Florentines.

L’œuvre est soignée, la trame policière se connecte parfaitement avec les vestiges d’une ville alter ego lourdement chargée par l’arrivisme, le complot et le crime.

Certains visages et scènes d’horreurs presque maximales sont éprouvantes tout en laissant à cet opus l’appellation d’un esthétisme récupérateur dans le bon sens du terme permettant tout en parcourant un climat surréaliste de s’émerveiller devant les merveilles d’une cité bienfaitrice comblée par son architecture et sa musique.

La griffe gothique de Ridley Scott déjà positionnée dans "Alien", "Traquée" et surtout "Blade Runner" est une nouvelle fois envoutante. Ceci faisant d'Hannibal une oeuvre d'auteur.

Les derniers moments sont hallucinants.

9/10 pour la beauté de certaines images et l'epoustouffant Vide Cor Meum




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Dernier tango à Paris (Le) - 9/10

Messagepar Jipi » Ven 16 Jan 2009, 10:17

Le dernier tango à Paris Bernardo Bertolucci 1972

Les sentiments sont camouflés dans une étreinte purement physique. Les corps fonctionnent sans paroles. Le contrat de Paul et de Jeanne issues de milieux très différents consiste à mettre uniquement en valeur pendant quelques heures dans un appartement vide la liberté d’unir deux corps sans préambules.

Le couple est libéré mais l’homme tient les rênes de cette relation ou la destruction est embusquée.

Paul anéanti par le suicide de sa femme avec qui il n’a jamais vraiment eu de contact positionne ses frustrations sentimentales dans un relationnel bestial.

Cet aspect de démolisseur cache un être désespéré faisant les comptes des années perdues. Le mutisme subit fait de lui un être froid, misogyne considèrant le sexe opposé comme un objet à initier sexuellement.

L’encouragement que lui offre Jeanne au départ incite Paul à bouleverser davantage par ses exigences l’équilibre d’un couple formé spontanément de manière charnelle.

Vendu à tort comme un film érotique, le dernier tango à Paris permit à Bertolucci de gagner son pari en faisant pénétrer dans les salles un public alléché qui à la fin ressortait en larmes.

Le film possède deux tendances ceci en deux scènes. Celle du beurre menant à la sodomisation emblème d’une approche physique primaire associée à la scène pathétique de l'effondrement verbal de Paul insultant sa femme décédée dont il veille la dépouille.

Entre crises de dominations et de soumissions un homme ayant raté son mariage saborde ses sentiments en devenant masochiste.

La femme happée au hasard d'une rencontre n’est plus qu’un objet à satisfaire sexuellement. Le geste primaire anéantit le verbe.


9/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2009

Messagepar zirko » Ven 16 Jan 2009, 21:20

Jipi peux tu stp me confirmer que le titre du film est bien "Le dernier tango à Paris" pour que je puisse le référencer ?

Merci beaucoup !
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