Scarface Brian De Palma - 1983
Film générationnel par excellence, Scarface présente la particularité par rapport à pas mal de film générationnel c'est qu'il ne prend pas une ride, le film ne vieillit pas, le propos ne vieillit pas ( bon alors depuis on a vu ce genre de film 50 fois ).
A l'origine De Palma ne devait pas faire ce film, il était prévu sur Le Prince de New York mais le script lui a plus et remaké un film de Hawks l'intéressait car c'est le cinéma qu'il aime.
Encore un film de De Palma démonté par la critique et qui ne fera pas un succès mais qui est devenu culte ( Carlito's Way s'est fait descendre à sa sortie au States ), et ici c'est même le niveau au dessus du film culte car le film est carrément rentré dans la culture populaire, tout le monde connait Scarface et Tony Montana.
Le script est signé Oliver Stone et il signe ici un des ses meilleurs script ( toujours bon ses scripts quand il écrit sous cocaine ) avec une critique de la société capitaliste ricaine ( le propose se rapproche de Live and Die to LA ), "
You know what capitalism is? Getting fucked! "
Ca dure 2h50 et on voit pas le temps passé, c'est super rythmé, on ne s'ennuie jamais et tout s'enchaine a merveille, dans ce genre de film avec ascension et chute en général y a toujours une partie moins réussite que l'autre, bein pas ici, Stone et De Palma était fait pour travaillé ensemble quand le premier degré de l'un rencontre la virtuosité ostentatoire de l'autre çà fait des miracles ( et en plus dans le film on y trouve même des thématiques chère à De Palma notamment le voyeurisme une nouvelle fois présent ) et ici l'excès des 2 auteurs associé à l'excès de Pacino fait LE film de l'excès.
Quand on regarde un film de De Palma on sait que la réal ça va envoyer du lourd et ici comme toujours la caméra est prima donna, dès la première scène en plan séquence on sait qu'on est chez De Palma :
"How'm I gonna get a scar like that eating pussy? " Et ici son style si reconnaissable trouve son apogée lors de la séquence du deal de drogue avec un colombien qui sort une tronçonneuse, ça fait carrément fait too much ( mais c'est très De Palma, il aime faire dans l'outrancier, ça rappelle la fin de
Carrie ou le meurtre à la perceuse de
Body Double bon par contre ici la scène est pas gore du tout, De Palma ne montre rien on voit juste des giclées de sang et on a beaucoup de bruit ) mais ça rajoute carrément au charme de la séquence avec ce faux plan séquence avec la camera qui sort de l'appart crade et se retrouve en pleine rue ensoleilé avec Manny qui drague, puis la camera retourne dans la salle de bain a travers le petite fenêtre, tout le talent de De Palma en terme de réal et de découpage est ici une fois de plus bien présent et puis quand la scène se termine la légende Tony Montana est né avec De Palma qui iconise son gangster tuant le colombien en pleine rue devant plein de monde.
et j'aime beaucoup aussi la scène de dispute qui marque la fin de Tony, il insulte les seuls personne qui l'aime vraiment Manny et Elvira du coup Tony se retrouve tout seul dans son bain : Zoom arrière assez lent avec et filmé en plongé : Tony est … très riche… super puissant… mais il est tout seul. Sans famille, sans amis, sans amour, sans personne, et il finira par buter son seul ami.
Et puis c'est filmé en scope, et c'est un super scope magnifique, De Palma sait s'en servir.
Pacino est bluffant il incarne l'icône de toute une génération ( et pas que les wesh wesh qui soit dit en passant on rien compris au film ) : Tony Montana un homme qui a beaucoup d’ambitions et peu de scrupules ( il a un semblant de moral à un seul moment dans le film ) : cette combinaison gagnante lui assurera une ascension éclair dans sa nouvelle patrie, une ascension suivi d'une descente au enfers aussi rapide.
La dernière scène est vraiment Bigger than life avec Pacino qui bouffe du plomb avec son M4 en main mais qui continue d'insulté tout le monde :
"I'm Tony Montana! You fuck with me, you fuckin' with the best! "" Culte !!! fucking climax
"You wanna fuck with me? Okay. You wanna play rough? Okay. Say hello to my little friend! " Il est aussi une vrai usine a punchlines ( et a fuck aussi ), dans la longue liste des performances haut de gamme de Pacino, Montana c'est très haut ( top 3 avec Carlito et Corleone ) et en plus on voit pas Pacino qui cabotine non on voit vraiment le personnage de Tony Montana, dommage par contre que Pacino bouffe autant l'écran du coup, les autres paraissent un peu fade : F. Murray Abraham a un super rôle de pute mais il est jamais mit en valeur, Steven Bauer y trouve le rôle de sa vie mais là aussi il aurait mérité plus de temps de présence, Michelle Pfeiffer est très bien mais bon son rôle est vachement limité ( elle insulte et se drogue ) mais bon De Palma sait filmer des femmes et là il la sublime vraiment à chaque plan ( même quand elle se drogue comme une vieille pute de luxe ), Mary Elizabeth Mastrantonio si on oublie sa sale coupe de cheveux bein elle est plutôt pas mal quand même, seul Robert Loggia a un personnage qui intéresse autant que Montana.
La bande son est terrible aussi ainsi que le Miami des 80's qui est vraiment très cinématographique.
Plus qu'un film de gangster c'est un film sur l'ambition démesuré d'un gars qui veut a tout prix ( et c'est vraiment le cas de le dire ) réussir.
Pas le meilleur De Palma, Carlito's Way étant le meilleur film de l'univers, c''est difficile de le surpasser, mais un putain de film, flamboyant, violent et magnifique.
9/10