SPL de Wilson Yip
Sha Po Lang: 3 étoiles représentant la mort, l'élimination et la cupidité, et qui peuvent dans leur combianison changer le destin des hommes... Beau titre pour un film dont la sortie était précédée d'un gros buzz annonçant une révolution du polar HK (encore une...) et une violence des affrontements inédite. Le risque d'avoir au final un pétard mouillé était grand mais grâce au talent du réalisateur et de ses acteurs, le résultat tient quasiment toutes ses promesses.
S'il fallait classer SPL dans un genre, ça serait un polar matial. La construction du film est plutôt classique, avec des enjeux dramatiques déjà vus mais toujours efficaces, les 2 premiers tiers du film ne manquent pas de rythme et présentent bien les personnages pour en arriver à une dernière partie comportant 2 combats qui arrivent comme un catharsis tant on les attend autant que les acteurs. Le 1er met en scène Donnie Yen et Wu Jing, le second Donnie Yen et Sammo Hung.
Ces 2 combats représentent la vraie révolution qui accompagne le film. En effet les chorégraphies sont très réalistes, les coups font vraiment mal... on est loin du côté fantaisiste imposé par tigre et dragon et ses descendants. Il est clair que l'influence du phénomène Ong Bak y est pour beaucoup.
Au niveau de l'interprétation, c'est génial! Si Donnie Yen (également chorégraphe) est l'incarnation même de la classe, son jeu n'est pas au maximum. C'est Simon Yam en flic revenchard qui lui vole la tête d'affiche. Avec en face un Sammo Hung revenu d'une période difficile qui incarne un parrain mafieux impressionnant de crédibilité! Le jeune Wu Jing impressionne aussi malgré son petit rôle tant sa performance martiale est hallucinante!
Si la révolution annoncée n'en est pas vraiment une, à cause d'une trame qui reste classique, le film restera dans les réussites de Hong Kong pour l'interprétation au poil, une réalisation qui n'en fait pas trop, des combats impressionnants et une photographie très haut de gamme.
8/10