par Scalp » Mar 02 Déc 2008, 17:56
7/10
Kiba Ōkaminosuke de Hideo Gosha - 1966
Peut être le Gosha qui fait le plus western, sur un script ultra simpliste : un ronin débarque dans un petit village et va se fighter contres les vilains du coin (on fait difficilement plus simple), Gosha s'essaye au film avec un vrai héros, jusque là on avait une multitude de persos et des persos en quête de quelque chose, ici c'est un héros au sens noble du terme, même si il est par moment quand même assez feignasse, ça reste un perso charismatique et nonchalant à la Clint.
L'histoire de par sa courte durée (1h10, comment c'est génial les films de 1h10), va à l'essentiel, même si Gosha oblige on a une multitude de persos secondaires qui donne une narration avec un fort coté serial, voir notamment le début où on pense que le trio de tueurs (super perso du muet avec son singe, singe qui va devenir un personnage à part entière) seront les ennemis pour tout le film, bein non Kiba leur règle leurs comptes après 25 minutes et on repart sur d'autres méchants (et un super tueur évidemment), avec toujours la même intrigue en filigrane (un convoi à protéger et là on fait difficilement plus western) et une belle aveugle à séduire.
Gosha c'est le parfait exemple pour illustrer les propos de Tarantino sur les réalisateurs qui ne savent pas vieillir et qui font leurs meilleures oeuvre en début de carrière (y a des contre exemples mais clairement il a pas tort) et avec Gosha c'est fou le gouffre qu'il y a en mise en scène entre ses films des 60's 70's et ses films des 80's, il y a plus d'idée de mise en scène ici en 1h10 que dans tous ses trucs à base de Yakusa ou de femme à chignon. On a notamment une scène de dialogue avec une utilisation tout bonnement géniale du reflet dans le sabre, çà permet d'avoir un plan très chiadé qui change d'une vue d'ensemble ou d'un champ contre/champ. Pour l'action Gosha opte pour un truc qu'il utilisera très peu pour la suite, le ralenti quasi intégral, et il y a un coté assez sanglant surprenant (même si le geyser de sang de Sanjuro est passé par là), ça saigne pas mal pour un film de cette époque. A un moment on a aussi un duel qui est clairement découpé pour un duel de western avec les mêmes valeurs de plans et clairement ça tue.
Kiba ne sera jamais Zatoichi ou Itto mais il se défend pas mal, le perso a quelque chose, son petit gimmick avec sa barbe c'est super classe et Isao Natsuyagi opte pour une interprétation tout en nonchalance qui fonctionne, il est classe et charismatique, et a sa petite technique à lui et le casting de personnage secondaire fait plus que le taf, le tueur j'ai pas retenu son nom mais il a vraiment quelque chose.
Le score finit de faire de ce chambara un pur western rital.
Pur film d'exploitation, le fond est moins intéressant que les autres chambaras de cette période mais c'est compensé par un aspect fun réussit et puis c'est bien moins chiant que pas mal d'épisode de Zatoichi.
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