Doomsdayde Neil Marshall
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Alors que The Descent est déjà devenu un petit classique du survival, par son ambiance particulière, un décor original et surtout cette fin au pessimisme incroyable, voilà le dernier Neil Marshall, cinéaste en pleine exploration du cinéma bis...
Et on peut dire que ça commence plutôt mal avec une mise en scène qui veut trop en faire avec pas grand chose à dire. On se demande bien ce qui est arrivé à ce réalisateur qui dès l'intro de the descent avait réussi à nous plonger dans le film pour nous en laisser ressortir qu'à la toute fin.
Bon ok il y a déjà des trucs plutôt cools comme l'oeil de verre qui sert de caméra (!) mais franchement la première demi-heure est catastrophique et on se dit qu'on assiste à un bien triste spectacle sans âme...
Et Rhona Mitra débarque de l'autre côté du mur... Et tout change!!
Tout à coup, on comprend mieux le but de l'entreprise : L'arrivée dans la zone contaminée nous renvoie aux heureux souvenirs de new York 1997, l'apparition des "punks" à Class 1984, la poursuite finale à Mad Max 2... Oui la cible de ce film est clairement la marge cinéphile abreuvée à la série B (voir Z parfois!), au cinéma de spectacle déviant et amoral, à la régression de ces oeuvres souvent sans limites, souvent fauchées, carrément bis mais toujours généreuses.
Doomsday s'inscrit dans l'hommage permanent et représente le plus joyeux bordel sur grand écran depuis belle lurette!!
C'est simple, c'est du grand n'importe quoi pendant 1h30!! Marshall se lâche complètement pour un résultat qui en surface ressemble au croisement étrange de Mad Max et 28 semaines plus tard mais où on croise des punks à l'accent bizarre et cannibales, un lapin qui se fait dégommer à la mitraillette automatique, malcom MacDowell en seigneur du Moyen âge (!!), des décapitations dans tous les sens, un combat de gladiateurs... Le summum restant tout de même ces 2 scènes déjà mythiques: La grosse fête chez les punks, avec mise à mort théatrale, french cancan rock et autres délires sortis d'un esprit certainement dérangé... Et la poursuite finale entre Rhona Mitra au volant d'une Bentley poursuivie par la bande de joyeux cannibales dans leurs véhicules tout droit sortis d'un post nuke rital...
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Ce film part vraiment dans tous les sens, Rhona Mitra campe un Snake Plissken féminin de toute beauté (rien que par sa gestuelle et son détachement on croirait presque revoir le "héros du film de big John) et à la manière de Robert Rodriguez avec Planète Terreur, Marshall nous pond le film nostalgique ultime pour toute une génération.
En restant tout à fait objectif, on est très loin du chef d'oeuvre mais on a rarement vu aussi jouissif!!!
9/10