La môme Olivier Dahan 2007Vous aimez la nuit ? Oui avec beaucoup de lumière.
Cette question posée en bord de mer résume parfaitement le parcours de cette môme des rues au démarrage plus que catastrophique parachutée dans un désastre social de début de siècle.
La môme Piaf n’est qu’un temporel alternant progression chaotique et gloire vacillante le tout menant au respect par un prénom glané à la dure accompagné d’un carburant sordide, une hérédité de bas fonds constamment entretenue par certains accompagnateurs existentiels.
Edith au gré du vent est exécrable, autoritaire ou exécutante et pleurnicharde, ses caprices sont désordonnés, elle se tient mal à table, sa grammaire est simpliste, sa voix railleuse, ses managers semblent plus soumis aux contraintes procédurières du métier qu’aux limites intellectuelles de leur représentante.
Sur scène ce petit bout de femme semble en croix, une passion régulière envers un public ayant l’aspect de juges impitoyables est entretenue par l’intermédiaire d’une voix poussée au maximum.
Cette alchimie béatifie un mécanisme parallèle orgueilleux de survie et d’auto destruction dont les excès vaporisent une volonté poussée à son paroxysme.
L’amour envers l’autre ne peut être que viril, les coups reçus en jeunesse sont redistribués dans le temps par un sportif représentant la vengeance, Edith subjugué par une machine à frapper découvre la dominance gérée par la force des lois sélectives naturelles.
Une enfant découvre une famille dans l’abattage quotidien d’une maison close, les profils sommaires nivelés par une première guerre mondiale particulièrement meurtrière sont incapables de bypasser des métiers de rues.
Cette Marseillaise boueuse improvisée par une enfant devant palier sur le terrain les faiblesses d’un père est un état des lieux d’esprits vides, de ruelles sordides et de viandes saoules, la cartographie d’un pays contenant une multitude de grands Zampanos en puissance.
Un Paris au look Victorien positionne un visage d’Eléphant sur une jeune fille à la dérive frisant le phénomène de foire faute de solutions et d’encadrements.
La dégradation ventile le renouveau d’un visage en relation avec les époques, Edith anéantie par les déroutes de son existence offre en fonction de l’avancée de sa destruction un visage plus ou moins épargné.
La fin est dure, un fagot effrité implose dans un déconnecté mêlant réalité et fiction.
« La môme » reconstitution rigoureuse et réaliste d’un Paris roteux et ordurier de début de vingtième siècle occulte les sentiments et les devoirs relégués à des années lumières d'une injustice vécue au jour le jour.
La chaleur d’un encadrement enfin offert à une jeune fille en pleine détresse ne suffit pas à corriger une trajectoire héréditaire indélébile, c’est certainement cela le message du film.
Un produit fini avance dans un temps aux moeurs évolutives accompagné d’un catalogue primitif sommaire de base existentiel, un comportement d'enfant à temps complet dont les caprices muselés par les pierres brutes de l'enfance comblent leurs retards en se baladant au coeur d'un sablier existentiel rugueux par ses distorsions internes.
9/10
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.