[Jipi] Mes critiques en 2008

Modérateur: Dunandan

Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar BenderIsBack » Sam 15 Nov 2008, 17:04

Aaaaaahhh l'époque Meg Ryan avant ses lèvres Donald Duck ! :love:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Val » Sam 15 Nov 2008, 17:34

Ca me fait penser qu'il faut que je me refasse, dans le but d'une critique, le Super Mario Bros des mêmes Annabel Jankel et Rocky Morton. Sinon, de belles critiques, comme toujours :super:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar zirko » Sam 15 Nov 2008, 22:44

En tout cas la photo fait envie. :bluespit:
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Bonne année (La) - 9/10

Messagepar Jipi » Dim 16 Nov 2008, 12:40

La bonne année de Claude lelouch 1973

Le dernier plan révèle toute la symbolique de ce Lelouch attachant. Simon souhaite une bonne année à Françoise qu’il retrouve après six ans d’absence sous une inscription révélatrice, Paris 1973.

Tout a changé, on peut ceinturer la capitale par la route, Roissy nous souhaite le bonjour. La femme offre un autre visage celui du choix de mettre dans son lit un amant de passage tout en reformatant dans un noir et blanc final un comportement adapté à une fausse Pénélope

Les valeurs se transforment en donnant congés aux émouvantes retrouvailles d’un homme et une femme sur un quai de gare. Seul l’amitié garde ses couleurs d’origines dans un contexte de braquage amusant, sans haine dans des divergences n’empêchant pas de s’accepter tel que l’on est au risque de se fragiliser dans l’action par ses différences.

Claude Lelouch filme une œuvre prémonitoire, un passage de témoin entre deux époques, l’une termine une collectivité de mœurs scrupuleuse absente de libertés individuelles nommé famille l’autre entame une indépendance assumée dans des pas précipités vidant en hâte des cendriers pleins.

La femme maître de son destin évolue dans un contexte d’existence choisie en resservant comme plat du jour le cas échéant un conformisme calculé pendant que l’homme reste sur les acquis de principes jugés vieillots par ces temps nouveaux. L’accordéon instrument convivial lutte désespérément contre une nouvelle philosophie synonyme de parcours uniquement que pour soi.

Ces perceptions nouvelles réduisant au pilon d’anciennes règles de comportement annoncent l’éclatement familial et le premier choc pétrolier. Le regard final abattu de Simon en dit long sur ce qui nous attend.

On s’éloigne de plus en plus du code d’accès aux coffres, « La mer est calme et tout va bien ». L'année 1973 est un changement de cap important, un chacun pour soi venu au monde dans une dépendance de l'or noir de plus en plus importante.

9/10

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Fauteuils d'orchestre - 7/10

Messagepar Jipi » Lun 17 Nov 2008, 09:58

Fauteuils d'orchestre de Danielle Thompson 2006

Ca vole pas bien haut tout ça malgré comme bien souvent une idée intéressante couchée sur le papier. On s’accroche tant qu’on peut surtout grâce aux efforts gestuels et mimiques de Valérie Lemercier tentant de maintenir à flots cette ambulance.

A travers Cécile de France réapparaît le fantôme de Marlène Jobert dans une prestation naïve et racoleuse de petite jeune fille témoin périphérique d’un milieu qui par manque de ressources ne peut être approché que de loin.

Tous ces bourgeois des beaux quartiers en mal de vivre sont navrants dans leurs refontes. Un microcosme prétentieux enclavé dans un périmètre ne dépassant pas l’avenue Montaigne se la joue à la roulette russe en déployant maladroitement une des plus belles phrases de tous les temps.

« Quand on a tout et que l’on veut encore progresser il faut repartir à zéro »

Toute la profondeur de ces mots est absente des images.

Rien de porteur dans un énième film Français sans flammes.

Mention spéciale pour la belle et trop entrevue Laura Morante. Un beau visage bordé de larmes donnant presque envie de traverser l'écran.


7/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Lun 17 Nov 2008, 10:14

Laura Morante je l'adore! je l'ai découverte dans le trop méconnu "la folie des hommes" avec Serrault et Daniel Auteuil sur la catastrophe du Vajont en Italie! un film qui personnellement ma énormément plu! :love:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Lun 17 Nov 2008, 10:25

Franchement Zack tout ça m'a laissé froid malgré une idée originale.
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Etrangère (L') - 10/10

Messagepar Jipi » Lun 17 Nov 2008, 12:23

L'étrangère de Anatole Litvack 1940

Bette Davis n’est jamais aussi performante que lorsque le récit lui oppose un rapport de forces avec un représentant de son propre sexe.

C’est le cas ici ou jalousie, aigreur, joie de vivre et dynamisme joutent par l’intermédiaire de regards aigres doux entre une femme délaissée et une gouvernante dont le rayonnement fait l’unanimité de la maisonnée.

Ce drame de mœurs taillé sur mesure pour une grande artiste bien que vieillot réhabilite une merveilleuse atmosphère d’antan. Une manière d’interpréter oubliée basée sur un regard froid ou appeuré assimilant une information.

Un esthétisme calibré ordonnant dans un ballet d’images d’époques bien pensantes des enfants éduqués dans un foisonnement de comportements quotidiens presque protocolaires.

Demandes d’explications, angoisses d’adolescentes, prières du soir, éducation monotone, révérences et réconfort ecclésiastique se succèdent pendant qu’un couple se déchire.

La tension dramatique de ces images qu’il faut impérativement recadrer dans un contexte de traitement cinématographique périmé accentuées par une partition musicale appropriée au climat respecte au cordeau les demandes d’un public désirant ressentir un état sans le subir.

Le spectateur suspendu aux technologies de son temps s’adapte toujours aux produits de son environnement. Comment seront assimiler dans soixante dix ans Harry Potter et Indiana Jones?

Ces images prêtant nos générations montantes à sourire ont données des couleurs à des milliers de visages maintenant éteints grisés par le pouvoir des sensations et des mots habillant de sensibilités ce mélo symbole d'un produit plébiscité par des esprits en manque d'émotions.

Une chaleureuse envie de se connecter quelques instants sur une autre manière de ressentir par l’apport de visages calmes ou convulsionnés par la vérité de ce qu’il ressentent loin de la fureur et du bruit des productions modernes d'un septième art ne sachant plus faire pleurer un visage.

10/10

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Charme discret de la bourgeoisie (Le) - 7/10

Messagepar Jipi » Lun 17 Nov 2008, 18:27

Le charme discret de la bourgeoisie de Luis Bunuel 1972

Bourgeois trafiquant, dégustateur sélectif de Dry Martini, consommateur de relations sexuelles sous abri, évêque pique assiette à vocation jardinière, lieutenant de cavalerie en manque de confidences, Dîners maniérés constamment interrompus par des manœuvres militaires, des veillées mortuaires ou des malfaiteurs déterminés.

Les trois composants de nos sociétés bien pensantes sont sévèrement ballottés entre rêves et réalités. Les pistes réelles et cauchemardesques s’entrecroisent dans des temps virtuels appartenant aux revenants ensanglantés, livides et muets.

Dans les salons, la fumette du gradé se juxtapose avec le whisky de l’homme d’église. Des tables se retrouvent soudainement sur des salles de théâtres, le bourgeois contraint de réciter devant un public impatient sa propre panoplie existentielle.

Luis Bunuel n’émeut pas outre mesure en filmant les délires verbaux de ces nantis calfeutrés dans des salons capitonnés mêlant fantasmes nuiteux et dîners perturbés.

Il est conseillé de remonter en amont de la carrière de ce cinéaste surréaliste pour en humer un parfum plus fort.

7/10 ça vaut certainement mieux mais l'opus me semble plus racoleur que sincère.

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Lun 17 Nov 2008, 19:15

ah oui! les deux films au dessus m'intéresse!! :love: jamais vu!!
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Parapluies de Cherbourg (Les) - 9/10

Messagepar Jipi » Mar 18 Nov 2008, 10:29

Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy 1964

Ils sont bien émouvants ces parapluies de Cherbourg répartissant leurs décibels mélodieux dans des intérieurs aux couleurs courageuses par leurs différentes associations dont la complémentarité s’avère parfois douteuse.

Il en a brisé des histoires d’amour ce maudit service militaire élaborant en temps une longue et laborieuse peau de chagrin non perceptible encore dans ces deux années qu’un arbrisseau en pleine émoi amoureux doit offrir loin de ses terres à une nation procédurière.

Ce film concept dispose dans ces mélopées quelquefois un peu statiques tout les atouts d’une alliance passionnée naturelle détruite par les contraintes citoyennes brisant un branchement inconditionnel entre deux êtres à la base fait l’un pour l’autre.

Le fait de rebondir à l’aide d’autres connexions tout en redéployant un mécanisme éternel de sentiments n’efface nullement une voie royale avortée.

La magnifique scène finale des retrouvailles ou l’on a pratiquement plus rien à se dire est l’exemple parfait de la pire et de la plus merveilleuse des conclusions.

On se construit avec d’autres personnes certes mais les visages sont devenus fades, impersonnels dilués dans de la fourrure et du patrimoine.

Deux anciens adeptes d’un amour pur et éternel se séparent sans un regard en gratifiant orgueilleusement les bontés de solutions de rechanges incapables de gommer une aventure d’origine somptueuse uniquement managée par les sens.

Un traitement réaliste sur un temps dénonçant en parallèle une domination matriarcale étouffante ainsi qu’une époque ou la nation impose sacrifice et contribution individuelle sans battre un cil sur toutes ces idylles anéanties par le devoir.

Une vision pessimiste de la vie autant que ces meubles et ces papiers peints dont l’essence colorée n’est qu’une fausse protection empêchant l’envol de toute liberté individuelle.

9/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mar 18 Nov 2008, 11:30

ah oui! film superbe que je met tout le temps en duo avec l'inoubliable "demoiselles de rochefort"
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Mississippi Burning - 10/10

Messagepar Jipi » Mar 18 Nov 2008, 11:39

Mississippi Burning de Alan Parker 1989

« Vous connaissez les états du sud, on épouse le premier type qui vous fait rire ».

" Mississippi Burning " est en grande partie l’enlisement nauséabond d’un microcosme raciste local, anti papiste effrayé par des doctrines communistes sans dangers lointaines d’un état abandonné, non respecté par une tour d'ivoire politique sélective protégée de ces bassesses rurales par l'immensité du kilométrage.

Dans ce trou perdu, les ventres sont déformés par le beurre de cacahuète, le sheriff et quelques notables font la loi en imposant une unique force celle des éléments possédant uniformes et battes de Base ball s’inspirant d’une loi se trouvant sous nos pieds.

Le feu domine un sous sol en ébullition dans un rituel reconduit sans sommations. Les pendaisons improvisées se succèdent en martelant une dialectique constructive commune complètement close.

La haine se construit sur les décombres d’un désoeuvrement, les coups assénés sur le plus faible ne sont qu’un constat. Une collectivité multi raciale détentrice d’un esprit universel commun maître de sa terre ne peut constituer aucun groupe de travail. Une seule couleur voit le jour, celle qui abreuve nos sillons. Cet état sudiste ne se délecte que d’un seul principe, celui des croix enflammées, des cagoules et des brasiers.

Une minorité en traque une autre, celui qui pense sommairement terrorise celui qui ne pense plus. Toute une procédure existentielle est bâillonnée, anéantie par un verdict blanc condamnant une couleur opposée à la destruction.

Au lieu de remettre ensemble sur pieds un état sinistré ses principaux composants entretiennent mutuellement la longévité d'un enfer similaire par la violence et la peur.

Les femmes soumises sont battues, les maris ingurgitent à toutes heures des sandwichs graisseux. Le noir est terré, les traits de visages cachés sont dévoilés par des voix rauques débitant de vulgaires lois de dominants.

Mississippi Burning est un brûlot étonnant, magistral dans sa réalisation, le maître du monde vomit enfin de l’intérieur un de ses organes hors normes.

L’eau de rose n’est pas par ici, le site se contorsionne dans l’échec d’une intégration commune à qui seule l’intolérance donne un nom.

Par des pulsions instinctives antinomiques, l’homme toutes couleurs confondues sombre dans une déchéance commune.

10/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mar 18 Nov 2008, 11:52

:love: oui un autre film inoubliable, on s'introduit au coeur de la problématique raciale aux usa. Un film poignant et perspicace que le réalisateur conduit de manière parfaite!
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Lame de fond - 10/10

Messagepar Jipi » Mar 18 Nov 2008, 15:47

Lame de fond de Vincente Minnelli 1946

« Michel, Michel »

Il y a par moments dans undercurrent l’empreinte de « Rebecca » et de « Soupçons » d’Alfred Hitchcock.

Une présence invisible et mystérieuse plane sur les jeunes années d’un couple. Une femme tout en idolâtrant un mari se pose de plus en plus de questions à son sujet.

Un souvenir de famille particulièrement néfaste prend racine en squattant le bon équilibre d’une union dont l’un des maillons après une difficile adaptation envers un milieu inconnu tente de comprendre et surtout de repositionner l’esprit d’un mari soi-disant perturbé.

Quel est donc ce frère mystérieux dont l’empreinte démolit à distance la stabilité d’un jeune ménage?

Undercurrent œuvre d’emprise, d’investigation, de mystère et d’atmosphère s’avère particulièrement réussie. Par l’intermédiaire d’un poème et d’un leitmotiv classique langoureux une femme se sent irrésistiblement attirée par un personnage qu’elle va tenter de matérialiser en débroussaillant des zones énigmatiques antérieures à son apparition.

L’épilogue à l’inverse d’une mauvaise piste de départ apporte une note finale surprenante. Le face à face fraternel montre un seul être fragmenté par la vengeance et l’arrivisme pendant qu’une femme lutte pour ne pas tomber amoureuse d’une obsession.

Encore un rôle en or pour le ténébreux Robert Taylor dont le visage s’assombrit de plus en plus au fil de l’action.

Vincente Minnelli filme une analyse Freudienne passionnante sans être dans l’ombre d’œuvres parallèles que le maître du suspense tournait à la même époque.

Un metteur en scène ingénieux filme avec expérience les noirceurs de l’âme.

Le bon c’est certainement celui qui apparaît à la fin.

Au fait Aimez-vous Brahms ?

10/10

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