8.5/10
Hellboy 2 de Guillermo Del Toro - 2008
Mignola y doit bien regretter d'avoir pas voulu faire Hellboy 3 avec Del Toro quand on compare ce film avec celui de Marshall, alors oui ici Del Toro livre une histoire à lui qui ne reprend aucune trame du comics mais le résultat parle de lui même. Dernier bon film de Del Toro qui 10 ans reste toujours une référence du genre et un mètre étalon dans la gestion du budget quand on sait que ça a coûté "que" 70 millions on peut s'amuser de comparer avec certains blockbuster actuels dont on cherche encore où la thune est passée. Enfin quand on lui donne plus de thunes il fait un truc pété avec des robots donc qu'il reste dans cet ordre de budget.
Hellboy 2 marque donc bien la différence avec le premier alors que le premier était une adaptation direct de Mignola dont on ressentait clairement l'influence Lovecraftienne ici l'influence est clairement la Fantasy, Del Toro a donc un script original que Mignola a approuvé, ainsi ici pas de limite et il crée l'univers qu'il veut, il y colle donc des Elfes absent des écrits de Mignola, alors oui c'est clair qu'on perd pas mal de noirceur par rapport au média original mais on peut s'affranchir du média d'origine quand on en est capable car si c'est pour pondre des Sin City copier coller, ça a aucun intérêt.
Ici c'est le genre de récit qui dans les mains de n'importe qui aurait pu vite virer au parodique mais Del Toro croit tellement en ses personnages et son histoire qu'ici on accepte tout ce qu'on voit, même des facilités ou des trucs de gamins de 12 ans.
Généreux a toujours été un terme qui colle bien à Del Toro mais bon avec le temps ses films l'étaient de moins en moins et étaient de plus en plus chiant, ici on est devant un modèle de blockbuster avec un climax à intervalle régulier et pas des petits trucs : les Tooth Fairies ( à l'apparence toute mignonne mais qui s'avère très dangereuse et vicieuse, l'idée est plus ou moins reprise dans le Marshall et c'est une catastrophe ) qui donne un petit coté horrifique à la séquence ( avec quelques détails sympathique pour du PG13 ), le dieu élémental monstre qui déglingue vraiment et dont la mort est vraiment touchante ( avec le dialogue entre Hellboy et le prince qui lui dit que comme lui c'est le dernier de son espèce, ça donne un coté mélancolique a une séquence qui commençait de façon bien bourrine de façon poétique. les Légions d'Or terrible tout simplement !!... et surtout le Prince Elfe Nuada qui déchire à chaque apparition alors lui c'est vraiment la classe et il arrive largement à faire oublier Kroenen, un perso qui rappelle fortement Nomak de Blade via la relation particulière qu'il entretient avec sa soeur, d'ailleurs toutes leur scènes communes sont bien foutue ( mais c'est vrai que l'issue final est assez prévisible, elle ne peut pas être autre) et c'est un bad guy particulièrement bien écrit, on comprend très bien ses actes et on a de l'empathie pour lui, c'est un personnage plein de classe et d'honneur (et ça me fait marrer quand on se touche devant Thanos, le mec a 2 scènes pseudo touchante et on en fait un bad guy ultime enfin le dernier Avengers vient remettre de l'ordre dans tout ça, tant il redevient un méchant en carton). Et puis on a l'ange de la mort tout droit sorti du
Labyrinth de Pan ce passage est de loin le passage le plus sombre du film avec l'annonce terrible que fait l'ange de la mort, car Hellboy même si on a tendance à l'oublier reste le fils de l'enfer, une très belle scène encore)
Del Toro a donc carte blanche pour son univers et il se rate pas, le marché des trolls où il paye son tribut à Star Wars, tu sens la scène où il s'est fait plaisir à mettre tout ce qu'il aime, la photo du film rappelle fortement Blade 2, de l'humour ( qui fonctionne , bon c'est vrai que c'est pas très fin mais ça colle à la personnalité de Hellboy ), une humanité qui transpire des personnages (alors que tous sont des freaks ), ça fait plaisir de voir Abe avoir un rôle plus étoffé que dans le premier, et il faut voir cette scène absolument sublime de réconfort fraternel mutuel entre Abe et HB…ça aurait pu être risible ( faut oser foutre du Barry Manilow dans un film de super héros ), et pourtant ça marche à fond ((même si le morceaux de Eels est un peu facile là). Bon par contre je m'explique toujours pas ce putain de format, ça rend clairement pas justice aux plans cette absence de Scope.
Les 2 h passent à une vitesse incroyable, pas une longueur ou une scène inutile, l'intro avec Hurt ( que ça fait plaisir de revoir ) et le flashback épiques évoquant Tolkien nous fait rentrer directement dans le film pour ne plus en sortir, l'intro a quand même sacrément de la gueule avec une animation vraiment agréable à l'aspect visuel enfantin car c'est la vision du jeune Hellboy et avec seulement 3 couleurs : l'or, le rouge et le noir.
Del Toro sait filmer et mettre de l'action en scène, son découpage des scènes d'action est un modèle du genre ( le film est de 2008 et clairement le nombre de film avait des scènes d'action aussi bien foutu depuis, on en a pas eu des masses), la scène de kata de Nuada sort tout droit des meilleurs WXP ( le ralenti sur la goûte d'eau c'est le genre de truc vu 50 fois mais qui ici fonctionne à merveille et c'est foutrement classe ) et la scène contre les mecs tout droit sorti de Silent Hill c'est bien classe aussi, non vraiment c'est un film classe tout simplement.
Alors certes, Del Toro s'éloigne encore plus du Hellboy du comics ( y a même plus grand chose a voir, ici on est dans l'HF pure ) mais il livre à la fois un film qui mixe Super-héros, heroic fantasy, action, WXP ( team Jackie Chan dans la place, putain la maîtrise de la lance c'est un réel plaisir visuel ), comédie, et tout ça est homogène et attachant où quand Conan rencontre Tsui Hark bein ça donne Hellboy 2.
Qu'on aime ou pas Del Toro (car bon moi après Hellboy 2 j'ai carrément décroché), il se donne la peine d'écrire des personnages qui existent et on arrive à croire à leurs problèmes, Hellboy est une des plus belle réussite des films de super héros, bien mois casse couille qu'un Peter Parker et plus drôle que la plupart des autres héros, il est unFreaks qui aimerait être reconnu comme un humain et le cynisme qui l'a développé le rend unique, Liz quand a elle a bien évolué par rapport au premier, ici elle est devenue une vraie femme qui assume pleinement son statut de "freak" ( avec les problèmes casse couilles que ça implique dans un couple ).
La cast est dominé par un Perlman toujours aussi convaincant c'est une évidence à chaque plan il EST Hellboy, c'est pas Perlman maquillé en rouge mais vraiment Hellboy qu'on a l'impression de voir ici il campe un Hellboy toujours aussi puissant mais aussi avec plein de défaut typiquement humain : bougon et capricieux (et c'est le dernier rôle de Perlman depuis sa carrière ciné c'est un putain de désert), Doug Jones fidèle de Del Toro a toujours la classe en Abe, Luke Goss à la fin du film on se dit que c'est le rôle qui lancera définitivement sa carrière tant il a la classe mais voilà en fait non il enquille les DTV bidons depuis, dommage. Selma Blair est craquante et a pris de l'assurance par rapport au premier, et le reste ça fait le taf.
Le score de Ellfman alterne thème très marquant et truc complètement oubliable.
Hellboy 2 est une entière réussite comme on en a rarement eu dans le comics books, alors ça fait bien d'encenser un Dark Knight mais la vérité c'est que le film de Del Toro l'a met bien profond à Nolan et sur tout les points (j'ai choisi Batman comme exemple car ça reste un truc sympa et pas une merde à la Marvel, parce que bon y a pas de compète avec Marvel, c'est comme comparer le foot masculin et le foot féminin, celle là c'est cadeau).