[Jipi] Mes critiques en 2008

Modérateur: Dunandan

Amants diaboliques (Les) - 10/10

Messagepar Jipi » Mar 28 Oct 2008, 11:40

Les amants diaboliques de Luchino Visconti 1942

Une braise nommée érotisme et sensualité se consume à l’intérieur de volets clos pendant qu’un mari abject est à la pèche ou à la ville. Un couple formaté par les sens s’adonne au plaisir afin d’oublier la conquête des êtres et des choses par une misère déchaînée.

Dans de telles conditions, il ne reste plus qu’une perversité libérée, consommatrices de Baisers volés, de corps caressés des qu’un vieux mari se retourne ou s’éloigne. Giovanna est sensuelle, voluptueuse, facile à cueillir. Gino se la joue par un esthétisme primaire mais efficace en offrant dans l’embrasure des portes une sueur collée sur un linge de corps plus qu’éprouvé.

Le processus est simple mais fonctionne à merveille, une adepte du Bovarisme éveillé par des sens toujours en embuscades se donne dans l’espoir d’un ailleurs sentimental non sollicité par un captif de la route. La chair s’affole sans sommations, encense un principe privé de conscience. Les amants se donnent prioritairement en activant de faibles projets d’évasions ne menant nille part.

Les corps et les esprits sont sordides, minés par la crasse, les avenirs sont petits véhiculés vers les métiers de rues par le camion happé ou le train sans billet. Les parcours royaux sont introuvables par contre les contraintes existentielles pullulent.

Luchino Visconti filme le dénudé avec comme toile de fond la merveilleuse luminosité d’une campagne italienne portant un même nom. La nature est l’homme font un bout de chemin ensemble dans l’histoire par l’intermédiaire de la misère qu’un paysage parfois presque lunaire reflète par sa désolation.

Le néo réalisme arrive à grandes enjambées en offrant dans cette œuvre sociale misères, érotismes et passions consommant goulûment motivations et déterminations à s’en sortir avec en bout de course une destinée tragique crée uniquement par la dominance d’un remord.

10/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mar 28 Oct 2008, 11:46

non, pas besoin , heureusement que les gouts et envies sont variable, c'est bien plus intéressant comme cela. Moi il est vrai que le cinéma est un divertissement visuel, un spectacle qui se sert de la réalité et la transfigure pour en faire une vérité. Quelque chose qui sonne juste mais qui n'est pas la réalité. Les acteurs c'est le même principe. Donc moi j'ai beaucoup de mal a transposer les films dans la réalité de nos sociétés.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Mar 28 Oct 2008, 12:19

Plus jeune j'étais comme toi, je considèrais le cinéma comme uniquement visuel. Avec l'age j'ai commencé à le diluer certainement un peu trop dans la réalité. J'ai fait une expérience récente avec mon petit fils Clément 6 ans. Je lui ai montré King Kong dans la version 1933, il a adoré alors qu'aucun éléments visuels ne correspond à son environnement quotidien.

Tous les hommes portent un chapeau, les appareils photos sont obsolètes, pas de télévisions, ni d'ordinateurs, les trucages du film amusants sont à peine crédibles, il n'y a pas de couleurs et bien ça passe, il n'a posé aucune questions sur ces manques, projeté complètement dans l'atmosphère du film il en redemande passionné par l'Empire State Building qui sera en modèle réduit (si on n'arrive à le trouver) un de ses cadeaux de Noël. C'est vrai que le cinéma est avant tout un spectacle et rien que cela.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mar 28 Oct 2008, 12:29

oui, il y a des films comme cela qui traverse le temps et qui garde leurs fascination! intemporel ... moi j'ai envie de me refaire les films avec les scénarios d'audiard et toute cette bande de potes de l'époque.... Francis Blanche, Serrault, Jean Poiret, Tornade, Tchernia, Carmet, de funès, Noel roquevert, Darry Cowl, Maillan, Darras, Dufilho, mondy, galabru, et d'autres... j'adore cette période avec "le viager" , les gaspards, le tatoué, les films de cape et d'épée avec Jean Marais(j'en ai de nombreux par la collection atlas) enfin toute une époque dont je suis nostalgique!! :love:
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Vie passionnée de Vincent Van Gogh (La) - 9/10

Messagepar Jipi » Mer 29 Oct 2008, 11:29

La vie passionnée de Vincent Van Gogh de Vincente Minnelli 1956

« Je veux toucher les cœurs par mes œuvres »

Boulimique de coups de bâtons que ce soit sous terre ou en pleine nature Vincent Van Gogh se construit dans ses jeunes années à l’aide d’une énergie mal jaugée recadrée par un frère protecteur omniprésent.

Tout n’est que précipitations envers un monde uniquement perçu par le bas. Un jeu de questions sans réponses envers des opprimés accablés par le charbon incapables d’expliquer les raisons profondes de leurs misérables existences.

Ce premier morceau de vie n'est qu'un besoin unique de collecter une sous-estimation de soi même en testant le négatif quotidien de couches sociales défavorisées à laquelle on pense à tort appartenir.

Liberé temporairement de l’auto destruction l’homme en attendant l’automutilation, la folie et l’illumination du tournesol gravit un à un les degrés d’une délivrance provisoire axée sur une production saine menacée par les contraintes d’une inspiration parfois déficiente transformant un esprit vif en tempérament instable toujours terrorisé par la peur de ne rien pondre.

A l’écoute de propos éclairés les toiles s’illuminent. Des couleurs enfin sereines envahissent des surfaces primitivement blanches et sans vies.

Le soleil restitue sur la toile sa lumière et sa chaleur.

La continuelle quête de la paix de l’âme se récolte dans une nature reposée ou battue par les vents sous les yeux d’un artiste exalté battant la mesure d’un monde unifié par une clarté commune à l’aide d‘un pinceau chauffé à blanc.

Les conflits avec Gauguin sont âpres et passionnés. Ces deux tourmentés n’ont qu’un seul but, offrir par la restitution d’un identique une identité intellectuelle à une nature n’ayant aucune notion de sa perfection.

L’art est à son apogée. Les êtres se détachent d’une œuvre divine soumise à un processus inconnu pour se centraliser sur une réflexion aléatoire basée sur des jugements considérés comme posés.

Le rendu l’emporte sur la réalité. L'esprit devient le seul outil créateur.

Vincent Minnelli signe un travail parfait sur l’âpre volonté d’un passionné de mettre les lumières du ciel en bouteille afin de vivre et d’assimiler au bord de la folie les mystères de l’univers en luttant au maximum contre l'autodestruction terminologie d'une mission insurmontable.

9/10


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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 29 Oct 2008, 13:44

Je connais pas, mais texte bien écrit comme d'habitude!! :super:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Mer 29 Oct 2008, 16:41

Merci Jean-Michel
Un très beau film sur la hargne de ressentir au risque d'y laisser la vie.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Mer 29 Oct 2008, 16:43

Je tiens à m'excuser de ne pas laisser de messages sur les criiques 2008 des autres forumeurs mais je ne connais pas la plupart des films évoqués. Je vais quand-même piocher davantage dans toutes ces réactions passionnantes
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 29 Oct 2008, 17:02

:mrgreen: va a ton rythme et sans te sentir forcer en quoi que ce soit... mais c'est vrai que participer et échanger c'est un plaisir... des fois.... :mrgreen: et puis je trouve ici beaucoup de gens sympa et pas agressif... et si il sont agressif .... tu sonne zack ou un autre modérateur pour calmer ce beau monde... :eheh: moi j'ai jamais eu à le faire donc.. :super:
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Ligne de démarcation (La) - 8/10

Messagepar Jipi » Jeu 30 Oct 2008, 14:16

La ligne de démarcation de Claude Chabrol 1966

Il est nécessaire de subir des évènements tragiques afin d'embellir le mot « survie » de tous ses apparats bons ou mauvais.

Un contexte d'occupation va s'en charger. Braves, désabusés, opportunistes, dénonciateurs et lâches se déchaînent sous la baguette d'un teuton en uniforme ou en gabardine noire.

Le Nazi s'étonne que l'anglaise ne soit pas dans un camp, le cafetier socialiste fait l'éloge funèbre d'un Aristocrate qu'il méprise.

Un long plan séquence montrant l'arrestation d'une famille Juive accuse les divisions d'un village alimentant une inertie au service de l'occupant. La nuit permet à des citoyens devenus fauves d'appliquer la sentence suprême en n'offrant que leurs uniques arguments.

Chaque composant de cette parcelle rurale semble plus en phase avec les comportements de son métier plutôt que par des réactions humaines. Le Docteur réagit en docteur, protège le parachuté plus par déontologie que par humanité.

Le curé confesse le soldat Allemand, le coiffeur coupe les cheveux du dénonciateur, l'officier occupé en impose par le grade à des subalternes occupant. Ce n'est qu'une mascarade entre protagonistes activés en fonction du pouvoir de leurs uniformes et de leurs définitions paravents récupérateurs de leurs abus

La panoplie militaire Allemande lutte contre la panoplie de survie du citoyen qu'il soit cafetier, gendarme, coiffeur, curé, aristocrate ou passeur. L'homme ne débat avec l'homme que par la différence d'une enseigne vestimentaire.

« La Ligne de Démarcation » dernier noir et blanc de Claude Chabrol mêle des Villageois plus coriaces par le verbe incompris que par l'action à une distribution au look Saint-Germain des prés. Il faut imposer le chignon à Jean Seberg pour l'évacuer d'a bout de souffle.

On peut regretter le choix de l'apport en avant d'une Bourgeoisie plus raffinée et déterminée au détriment de Villageois en retrait aux mœurs moqueuses, lâches, brutales, mesquines et divisées. La fracture au même titre que cette ligne de Démarcation est perceptible en interne entre deux mondes.

Offrir une mort de prestige au médecin et une mort pitoyable au passeur à l'intellect plus sommaire n'est-ce pas classifier ce qui ne peut l'être en de tels moments douloureux. Heureusement il y a le coup de gueule final du regretté Noël Roquevert.

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Jeu 30 Oct 2008, 14:21

Celui la je l'ai dans mon coffret Chabrol!! il faut que je trouve le moment pour le revoir! je l'avais vu à la télé quand j'étais gosse... cela date!! :lol:
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Fando et Lis - 10/10

Messagepar Jipi » Ven 31 Oct 2008, 11:51

Fando et Lis de Alejandro Jodorowski 1967

La thématique du cheminement vers Tar ville mythique ou les souffrances n'ont plus cours se sert de ce qu'elle est censé éradiquer en bout de course.

Ce périple dans la poussière sous un paysage de Pierre laisse apparaître des personnages hallucinés, pervertis, destructifs ou auto destructifs transcendés par la liberté d'en jouir à l'extrême.

Peur de la mort, violences corporelles, parodies sexuelles ne font que se déchaîner en utilisant le fouet, la boue, la prise de sang interminable, la peur du tombeau dominée par la mascarade d'un faux enterrement, l'ingurgitation abusive d'aliments le tout dans une progression extrêmement laborieuse en fonction des situations rencontrées.

Une vieille dame s'offre à une génération montante sans aucune retenue, joue aux cartes en se barbouillant la bouche de pèches au sirop. Tout est en miettes managé par l'unique motrice encore en fonction, la luxure compagnon de route à temps complet de ces deux esprits en rédemption temporaire.

L'œuvre est difficile à deux doigts du traumatisme, ce n'est qu'un ramassis d'images surréalistes presque nauséabondes si le surréalisme n'était pas un art. La dominance et la pitié s'exercent en alternances sur un ou plusieurs corps normaux ou en ruptures.

Lis portée en fagot par Fando écartelé entre dévouement et maltraitance est caressée, étreinte de force, consolée, traînée, menottée, véhiculée à grand peine entre un tambour et un gramophone sur des sols rocailleux. Tout le catalogue humain allant de l'assistance à la perversion est scanné sous un paysage aride et distant.

Livrée à elle-même ou récupérée après avoir testée la terreur de l'abandon elle livre en fonction de ce qu'elle subit, repentir, imploration et larmes à un abus de pouvoir positionné sur une médiation permettant à ses deux esprits en quêtes initiatiques de continuer vers cette ville Mythique ne semblant être que l'anéantissement d'une conscience pervertie.

Le contenu est théologien, sado masochiste, ce n'est que de la souffrance insoutenable offerte ou endurée, de l'auto destruction destinée aux autres mais que l'on subit de plein fouet. Ces corps qui souffrent sont les nôtres. Un chemin de croix ou tout nos comportements antinomiques sont visités, plutôt vomis sur la pellicule par un esprit fou aux allures de génie du mal ambassadeur de notre poubelle humaine oscillant entre miséricorde, rigueur, bestialité, dominance et soumission le tout juxtaposé par pulsions soudaines activées au hasard des rencontres.

Tout est horrible, hallucinatoire, initiatique de ce qu'il faut absolument fuir. « Fando et Lis « est la visite d'un parc d'attraction nommé abandon de soi et de ses valeurs n'ayant comme spectatrice qu'une pierre muette elle-même en décomposition.

10/10 pour le courage de montrer en 1967 de telles images.

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Ven 31 Oct 2008, 12:46

:shock: complètement inconnu au bataillon!! :mrgreen:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Val » Ven 31 Oct 2008, 12:52

Il faut que je me le fasse celui-là, ayant adoré La montagne sacrée et plutôt apprécié El Topo du même Jodorowski.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Ven 31 Oct 2008, 14:22

Attention Val c'est du lourd. Il met le paquet dans les images Jodorowski.
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