Le mari de la coiffeuse de Patrice Leconte 1990Des danses arabisantes apaisent la frayeur d’un enfant devant l’outillage inquiétant d’un salon de coiffure modulable ou la passion et le désir se consomment spontanément sans sommations ni préavis.
Un quinquagénaire privilégié libéré d’une déchéance sexuelle ne s’exprimant plus que par le fantasme caresse les attraits d’un corps jeune offert et soumis.
La turbulence de préjugés condamnant un relationnel indexé par l’atypisme lié à la différence d’age s’effondre par le plaisir mutuel.
Le scénario semble parfois invraisemblable complètement azimuté d’une réalité ennuyeuse contrée par un esthétisme extravagant verbalisant nos lourdeurs d’existences et surtout nos interdits.
Voila le charme d’un travail méritant, une saine contemplation salutaire voyeuriste, une œuvre d’art inestimable dans l’impossibilité de se matérialiser dans nos quotidiens aseptisés.
Le merveilleux Jean Rochefort se lâche dans des contorsions malhabiles mais libérées, l’homme est heureux, vit du moment qui passe, ses exigences pulsionnelles s’acceptent et s’exécutent à la seconde sans regards réprobateurs.
Le bonheur devient un arrêt sur la continuité d’un temps éternel incertain que l’on archive par le sacrifice. La beauté ne supporte pas de lendemains qui déchantent.
Afin d’exalter la sensualité dans une indépendance éternelle il est nécessaire de l’encadrer dans un pic nominatif définitif et de stopper sa route sur l’image d’une proposition assouvie.
Ce nectar est un conte merveilleux. La mécanique soudaine et naturelle du plaisir remplit de bonheur deux générations libres et consentantes connéctées par les caresses.
10/10
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.