[Jipi] Mes critiques en 2008

Modérateur: Dunandan

Le guépard Luchino Visconti 1963

Messagepar Jipi » Jeu 16 Oct 2008, 09:55

Bourgeoisie bouillonnante et aristocratie conservatrice s’affrontent dans une fresque chatoyante dans les palais, sanguinaire sur le pré. Le prince Salina fatigué par la piété d’une femme se signant avant chaque étreinte toise un avenir naissant plus convivial représenté par un rire féminin extrait naturellement libérant une dentition privée d’éventails protecteurs.

L’aristocrate menacé doit s’intégrer dans un temps fabricant de nouveaux bourgeois avides de propriétés terriennes. Les dernières fresques d’un monde sur le déclin se meurent en contemplant la disparition de l’habit de salon au profit d’un costume citoyen.

Le Maire est l'égal du Prêtre. La terre se rachète, se partage. L’ecclésiastique n’est plus sécurisé par le support de ses pauvres. La continuité apaisante des êtres dans un monde au repos se doit à l’union alchimique d’idées naguère en luttes.

Angelica et Tancrède unis afin de faire cesser les combats sont les uniques garants d’une cohabitation durable entre le rituel et la transaction.

« Le guépard » est une fresque somptueuse, une peinture sociale convulsée remarquablement mise en images par un cinéaste offrant une âme à des théories combatives éternelles entre nantis et défavorisés. Un esthétisme coloré en intérieurs, aride en plaines faisant tournoyer les corps par les valses ou les balles.

Luchino Visconti cadre merveilleusement la différence entre la magnificence d'un salon et l'austérité d'un repas champêtre dans un contexte ou un principe existentiel quitte irrémédiablement un prince sur le retour servant de corridor entre la fusion nécessaire d’une noblesse assiégée par les besoins d’une classe moyenne en plein essor.

Une mésalliance devient l’alliance d’une continuité établie sur les ruines d’un monde englouti. Nobles et Bourgeois sont sur une fréquence identique en continuant de faire respirer la terre. Un mariage de raison indispensable à la naissance d'un esprit communautaire.

Par l’intermédiaire d’une étoile, un vieux prince regarde s’éteindre un pouvoir éphémère confié à de nouvelles énergies elles-mêmes menacées par des idées nouvelles encore en sommeil.

9/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Jeu 16 Oct 2008, 10:03

je l'ai celui là .... me manque juste le temps pour le voir comme la centaine d'autre DVD!! :mrgreen:
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2010 : l'année du premier contact - 7/10

Messagepar Jipi » Jeu 16 Oct 2008, 11:00

2010 : l'année du premier contact de Peter Hyams 1984

« N’allez pas sur Europe »

Pourquoi n’avoir pas laissé reposer éternellement en paix l’emblématique fin du premier opus. Cette suite n’explique rien, pire elle dénature par son parcours sans éclats un premier jet révolutionnaire, provoquant, presque jouissif dans sa refonte complète d’un cinéma éradiqué par ces nouvelles images hors du commun.

Le contenu de cette mission de sauvetage pâlotte se réduit à un laborieux et lassant parcours vers la mise en lumière d’un phénomène local bien basique pour un univers infini.

Le message semble plus philosophique qu’autre chose. Un soleil supplémentaire est offert à la contemplation d’une terre sans repères menacée par un douloureux conflit mondial pendant qu’un ordinateur rédempteur jadis hyper dangereux est reconnecté afin de remettre sur les rails du retour une mission en danger.

Le potentiel de la luminosité nouvelle d’un soleil raté permet au deux maîtres du monde de se positionner dans les étoiles en qualité de scientifiques raisonnants uniquement par les procédures intellectuelles de leurs métiers pendant que des militaires et des Politiciens en viennent aux mains sous leurs pieds.

Russes et Américains isolés de la poudre et du discours se rapprochent les uns des autres par l’équation commune seule puissance capable de les unir dans l'unique royaume irréfutable, les mathématiques.

Une procédure éternelle, passionnelle, vraie dans l'incapacité d'être destabilisée par l'ivresse d'un contexte terrestre passager.

7/10


Image2010 Odysée deux Peter Hyams 1984
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Jeu 16 Oct 2008, 11:15

Moi 2010 ma bien plu!! Le jeu d'acteurs est superbe (helen Mirren :love: ) et la reproduction du vaisseau spatiale et des péripéties scénaristiques sont efficaces. Un film qui ma tenu en haleine bien que l'aspect émotionnel, visuel , philosophique soit en rien semblable a 2001!.
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Septième sceau (Le) - 10/10

Messagepar Jipi » Jeu 16 Oct 2008, 13:04

Le septième sceau de Igmar Bergman 1956

« Moi Antonius Blok je joue aux échecs avec la mort ».

La peste noire doublement présente dans la réalité et sur fresques accentue les interrogations d’un esprit errant revenu de dix ans de croisades. L’initiation divine se quête en gagnant un temps nécessaire à la collecte de réponses, pour cela il faut entretenir la longévité d’une partie d’échecs en récupérant une stratégie captée faussement derrière les barreaux d’un confessionnal de fortune par une mort à visage humain habillant une entité dispensée par nature de moralité.

« Le vide est le miroir de mon visage, je veux savoir pour ne plus croire. Je veux que dieu me tende la main, qu'il me dévoile son visage et qu'il me parle ».

Antonius cherche à l’aide de ses interlocuteurs temporaires la mise en pages de ses réflexions, l’espoir d’une révélation consciente, une compréhension religieuse pure conquise dans le pré ou lors de la traversée de ces villages tuméfiés. Une découverte faisant de cet indécis un homme libre acquis à une croyance dévoilée par une image, un comportement ou un mot révélateur contre argument envers une époque souillée par les démences d’individus mystiquement isolés dans un moyen age dévasté par les épidémies et les malédictions.

L’étude se poursuit en croisant un chrétien naïf persuadé d’avoir vu la vierge. Les yeux exorbités d’une sorcière au bûcher scrutés intensément afin d’y percevoir une vérité au seuil du passage dans l’au delà s’avèrent décevant, ils ne conduisent qu’a un diagnostic primaire repositionnant Antonius dans un processus de questions sans réponses. Qui a-t-il après la mort ? A quoi sert la vie ? Quelle est notre mission sur terre ?

Ingmar Bergman signe une œuvre difficile, souvent hermétique, le contexte médiéval assoiffe ces âmes à la recherche d’un repos terrestre impossible. Manipulées par les désordres de leurs terres ils réactualisent les écritures apocalyptiques en y rajoutant l’outrance du désespoir.

Les configurations offertes ne procurent que peu de positionnement réfléchis. L’homme n’est plus homme, il se réfugie dans une prophétie réactualisée. Antonius ne dispose pas d’éléments pour travailler sur ses interrogations, l’époque est vide de lumière, croupie sous les superstitions, ses composants pillent les cadavres, rôtissent les illuminés, sarabandes sur les crêtes.

Un monde en dérive espère la rédemption dans des processions abusives pendant qu’un interrogatif recherche désespérément un apaisement dans ses conflits métaphysiques.

Le maître ne se cacherait-il pas sous les traits d'Antonius?

10/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Jeu 16 Oct 2008, 14:04

c'est dommage! un film qui te plairait!! :super:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Jeu 16 Oct 2008, 14:36

Pour 2010 la partie interne au vaisseau est très correct. J'avoue être friand de voyants de toutes sortes (J'ai bossé sur des Ordis IBMs génération 370) par contre le scénario est bien faible surtout après les interrogations laissées en suspend dans la première partie. On a l'impression de voir un rapport d'individus plutôt qu'une sincère explication du mystère. Les apparitions de Dave Bowman sont surprenantes, décalées presques limites.

D'accord avec toi Helen Mirren est bien belle en russe à décongeler.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Jeu 16 Oct 2008, 14:40

oui! tu a raison , un film qui est plutôt axé sur la caractérisation des personnages que sur l'explication des mystères du premier. Bien que le livre il me semble ne livrait pas ces secrets non plu... 2063 abordait plus les questions du premier si je me rappel mes lectures anciennes.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Jeu 16 Oct 2008, 15:07

Les films de sciences fictions sont tellement rares qu'il est dommage que celui-ci soit en partie raté mais bon il est subordonné au livre d'Arthur c Clarke qui fait une petite apparition dans le film au début en nourrissant des oiseaux dans un parc.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Niko06 » Jeu 16 Oct 2008, 15:13

Le 7ème sceau j'ai jamais osé... J'ai tellement peur de pas rentrer dedans :?
Par contre le guépard je l'ai découvert il y a quelques années et j'ai du passer à côté car j'ai vraiment trouvé ça exceptionnel
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Jeu 16 Oct 2008, 15:32

Regarde le. C'est un film difficile, d'actualité. Ou sont nos repères? Qu'est ce que la vérité? La vie est courte. Le héros traqué par la mort désire tout connaitre, tout ressentir dans une vie ephemère rongée par la guerre, le rituel, la sorcellerie et les épidémies. Comment s'en sortir, glaner du temps et de la connaissance au contact de contemporains eux-mêmes déboussollés par le monde qui les entourent.

Ne serions nous tous pas des Antonius adaptés aux temps modernes?
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Solodzo » Jeu 16 Oct 2008, 15:38

Niko06 a écrit: Le 7ème sceau j'ai jamais osé... J'ai tellement peur de pas rentrer dedans :?


J'ai osé, en VO STA et je suis quand même rentré dedans.
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Apocalypto - 10/10

Messagepar Jipi » Jeu 16 Oct 2008, 15:46

Apocalypto de Mel Gibson

"Une civilisation n'est conquise que si elle s'est préalablement détruite par elle-même"

En attendant la fureur des combats, le Maya est un excellent chasseur, un incorrigible farceur et un admirable conteur. Ces qualités sont soudainement archivées, le village est attaqué. Les hommes capturés entament un cheminement initiatique vers la vision de sacrifices gérés par un libre arbitre venu du ciel.

On peut amalgamer en décrétant que cette fresque sanglante n'est que la projection cinq cent ans en arrière de nos propres valeurs ne montrant que nos acquis, haine, violence, trafic d'esclaves et main d'oeuvre exploitée le tout dans une jungle reprenant ses droits par la soudaineté des attaques du jaguar et du serpent. Tout cela sent "bon" les mouvances inertielles de notre bonne vieille terre.

De plus en plus de scénaris offrent au cinéma et aux contextes historiques choisis un trajet commun basé sur une rage de survivre suite à une délocalisation brutale, une initiation terrible est à gérer loin de ses bases offrant un statut d'opprimé à une volonté ferme et à toute épreuve de retourner par tous les moyens après des efforts considérables vers un centre moteur qui lui-même doit batailler ferme dans son propre environnement afin de survivre.

Tout ceci ressemble étrangement à la thématique de "Retour à Cold Mountain" contexte historique différencié naturellement.

Une vengeance s'alimente par le mépris envers le maître du moment, l'irrespect de l'autre gonfle les jarrets, un leitmotiv ne tenant qu'en quelques mots agrémente un parcours rétrograde périlleux ou chaque pas malhabile est dévoré par un enfer vert hyper défensif engloutissant les corps.

Le récit parfaitement réussi adopte les runes d'un concept cérébral présent, les scènes très réalistes des sacrifices ont un esprit kermesse. Un stéréotype souvent reconduit dans le septième art extermine les méchants par ordre hiérarchique. Finalement le plus motivé c'est le traqué qui au fur est à mesure de ses blessures acquiert une énergie transcendantale grignotant peu à peu la hargne d'un poursuivant.

Ce que nous voyons au fil de ces deux heures vingt est crédible, la caresse est rare, l'homme n'est que de la viande hachée menu, tout cette déferlante nauséabonde semble adaptée à son temps malgré la réabilitation de plusieurs ouvrages démystifant les préconçus moyenâgeux en tartinant de douceur une époque que nos esprits jugeaient préalablement invivable.

Mel Gibson montre certainement une vérité en entretenant un concept sanguinolent cinématographique présent depuis des décennies sur nos écrans, une alchimie ciblant un contexte historique hyper violent permettant à une compétence professionnelle stagnante de rester positionner sur une téchnologie d'images fortes fabriquées mais respectant un plan adapté à une reconstitution acceptable validant la terreur d'une époque.

Nos besoins de se sentir protégé et encadré se libèrent par rapport à une barbarie que nous pensons à tort éteinte. Par cet apaisement ce système s'adapte admirablement à notre sensation d'être plus ou moins maître de nos destins.

« Apocalypto » est une réussite, un merveilleux voyage dans le temps selon les critères exposés ci-dessus ou l'homme qu'il soit dominant ou dominé n'est qu'une bête parachutée dans un monde dément, ne rêvant que de s'endormir afin de calmer sa douleur.

10/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Jipi » Jeu 16 Oct 2008, 16:20

Ah non 10 000 malgré ses trucages somptueux est largement en dessous.

Pour Hal oui bien sur je le savais. par contre je ne pense pas que dans la version originale "Au clair de la lune " soit la chanson chantée par Hal avant d'être déconnecté.

Allez on fait un petit jeu? Quelle est la chanson originale? Franchement je n'en sais rien.
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Bik » Jeu 16 Oct 2008, 18:38

J'ai le Blu ray de Apocalypto, faut que je prenne le temps de voir le film :D
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