[Jipi] Mes critiques en 2008

Modérateur: Dunandan

Gangs of New York - 9/10

Messagepar Jipi » Mar 14 Oct 2008, 16:44

Voici le topic de Jipi, pour ses critiques:

Gangs of New-York de Martin Scorsese

« La guerre était déjà la, elle nous attendait »

Fresque sanglante sur un minestrone en pleine contorsion territoriale « Gangs of new York » se révulse dans la douleur d'une cour des miracles surréaliste ou chaque débarqué sème les graines de son territoire délaissé.

L'irlandais déplace sa guerre urbaine sur un autre continent. L'asiatique entretient un accoutrement, une fonction et une musique alimentant la haine d'un américain raciste juste capable d'envoyer les siens à la boucherie.

Les différents maillons de cette chaine de survie n'ont qu'une seule couleur commune, un rouge vif sur fond blanc environné d'un endoctrinement politique et raciste incessant.

Une ville témoin en surcapacité barbare offre la configuration d'une nation ou différentes pièces rapportées livrent sur un nouveau site leurs combinaisons ancestrales : jeux, vols, meurtres, violences, le tout sous l'étoffe du prêtre, du maire ou du boucher chacun ayant pour point commun la conquête basique des ames et du territoire.

Cette faune urbaine remarquablement filmée dans des situations parfois ubuesques se lâche dans des tourments de survies, de trahisons ou de vengeances que la configuration de lieux convulsionnés ne fait qu'entretenir.

L'américain se construit en rejetant ce qui vient de l'océan se servant comme prétexte de la valeur d'une culture elle-même débarquée en son temps.

Il n'y a aucun repères dans ses messages délivrés par un dominant hyper violent, imprévisible, conforté par une cour soumise lâche en manque d'envergure constamment prête à trahir.

« Gangs of New-York » est la genèse apocalyptique d'une ville en manque totale de définition commune. Une flaque bestiale d'excréments humains en rupture, managée par la division, l'extravagance vestimentaire, la folie soudaine des comportements et la propagande guerrière ne trouve qu'un seul terrain d'entente : l'émeute.

9/10

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Citizen kane - 9/10

Messagepar Jipi » Mar 14 Oct 2008, 16:46

Citizen Kane de Orson Welles 1940

Charles Foster Kane s'éteint en solitaire dans un Xanadu Gothique surdimensionné bâti à l'image d'un Kublaï Khan décentralisé dans le nouveau monde.

L'énigme Rosebud est en marche agrémentée d'une nécrologie faisant de ce magnat de la presse un détenteur de la totalité des combinaisons universelles de son temps. Fasciste, Démocrate, Communiste, Belliciste, Sympathisant nazi, volage, Philanthrope. Quantités d'opinions n'ayant qu'une seule image Charles Foster Kane clone de William Randoph Hearst le célèbre industriel multimillionnaire.

Différents flashbacks nous montrent que l'homme à aussi de l'esprit. « Je ne vous fait pas de promesses, car je n'ai pas le temps de les tenir » ou bien encore « A quoi aimeriez vous ressembler ? A tout ce que vous détestez ».

Le retrait brutal d'un cocon familial opère un branchement conditionnant une entame de vie nostalgique vengeresse d'ébats stoppés soudainement. La maison sous la neige ainsi que la luge d'un adolescent sont cruellement abandonnées en cours d'usages. Ce traumatisme d'adolescent élabore la construction d'un personnage déterminé, complexe rupté trop tôt d'un parcours séquentiel menant tranquillement par des jeux d'enfant de l'adolescence vers le monde des adultes.

La démesure engendrée effrite peu à peu un homme ambitieux écrasé par son propre gigantisme, la voix ne porte plus, il faut presque hurler dans des pièces gigantesques pour se faire entendre, Kane ne maîtrise plus son espace. Tout est haut de plafond, infini en profondeur. Pris de folie il saccage soudainement en fin de vie le contenu d'une pièce représentant symboliquement tout ce qui a été matériellement conçus depuis son déracinement d'enfance pour ne sauvegarder que ce dôme sous la neige porteur de son dernier mot.

Charles Foster Kane bâtit son empire sur un éclectisme psychologique faisant de lui un caméléon articulé par toutes les procédures politiques en vigueur. Récupérable au moins par un des composants de ses multiples facettes son parcours de départ élaboré de force fait de ce déraciné un goûteur universel anéanti par ses propres concepts.

9/10 Oui je sais ce n'est pas la perfection mais l'opus manque un peu d'émotion.

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Quo Vadis - 10/10

Messagepar Jipi » Mar 14 Oct 2008, 16:49

Quo Vadis de Mervyn le Roy 1951

Néron dont les excès sont plus ou moins contenus par Pétrone flatteur rationnel se morfond de ne briller que pour le peuple et non pour lui.

« Le monde est à moi, j’en suis le maître absolu ».

Rome considérée comme une immonde populace est rongée dans ses palais par le complot et la flatterie protectrice pendant que l’obscurité construit dans la douleur un symbole aquatique logo d’une religion entamant son troisième millénaire.

Certains composants de la ville éternelle s’éloignent lentement du joug d’une divinité impériale pour basculer dans l’adoration d’un Charpentier, des idées nouvelles offertes à un peuple passant de la soumission à la chrétienté en conservant le concept de l’adoration contrainte ou choisie.

Une maquette en puissance s’étale sur les tables, une nouvelle ville éternelle se profile épurant la vision d’une cité obsolète promise aux flammes.

La démesure d’un irresponsable manipulé par ses proches s’acharne sur un peuple microcosmique uniquement contemplé d’un balcon surélevé. Néron chantant et jouant de la lyre devant Rome en feu est une vision presque métaphysique.

Clairons, combats de lutteurs, danses exotiques, cérémonies somptueuses, banquets fastueux, couleurs chatoyantes, jeux du cirque, ville en flamme, esclave dévouée sont au menu de cette fresque grandiose démontrant avec éclat les pouvoirs illimitées d’un septième art en pleine santé financière d’avoir la possibilité de retranscrire les prestations romanesques, guerrières et religieuses d’une cité palpitant sous l’influence de sa propre histoire.

Les décors sont sublimes, les mouvements de foules impressionnants.

D.W. Griffith a laissé des traces dans ces festivités vues du ciel ou une grappe humaine gérée au cordeau active un principe de reconnaissance se devant à un héros retour de guerre.

« Quo Vadis » magnifique spectacle virtuel d’une épopée historique lointaine et méconnue filme un principe intemporel. Des hommes bons ou mauvais ont la possibilité de se réaliser pleinement dans le contexte tourmenté de leur époque.

10/10

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20 000 lieux sous les mers - 8/10

Messagepar Jipi » Mar 14 Oct 2008, 16:55

20 000 lieux sous les mers de Richard Fleisher 1954

La mise en images de cette lecture incontournable d'adolescent est attrayante, colorée. Un parfum d'intrigues et d'évasions nécessaires à nos jeunes années parfois tristes et indécises. Un merveilleux chassant nos ancestrales craintes de basculer dans le monde austère des adultes dans des aventures à vivre sur papier ou sur pellicule en attendant les joies et les peines de l'entreprise.

Il y a tout pour être momentanément absent de son temps dans un virtuel accompagné de monstres marins terrifiants métalliques ou non, de trésors accumulés, de combats titanesques et de morceaux de bravoures finaux.

Le schéma n'est pas nouveau, un scientifique misanthrope revanchard que se soit dans l'espace ou sur les mers détient un pouvoir destructeur inimaginable.

Une détermination vengeresse, impitoyable envers ses contemporains atténuée par les bons mots d'un professeur humaniste émerveillé par un assemblage technologique inconnu supérieur mais hélas pointé vers le mal.


L'intégralité respire une ambiance thématique distrayante accompagnée de quelques messages écologiques de mises en gardes sur nos dérives terrestres.

Le beau Kirk ne lésine pas sur le torse nu en mettant habilement en évidence la désinvolture et la joie de vivre d'un acteur en pleine bourre physique.

A l'aise au harpon, au chant, en partenariat animal ou en rupture avec la fourchette le comédien prend plaisir à alterner la gaudriole et le combat.

L'univers de Jules Verne consiste à délivrer l'analyse de mystères toujours rationalisés par un esprit humain se devant de conserver une analyse cartésienne. Ici la tradition est respectée, ce qui se divertit ou inquiète n'est qu'humain

8/10

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Vie est belle (La) (1946) - 10/10

Messagepar Jipi » Mar 14 Oct 2008, 17:02

La vie est belle de Frank Capra

Plein de projets Georges Bailey s’apprête à visiter le monde sans s’apercevoir que tout ce qu’il désire connaître existe déjà localement.

Une amitié profonde est à savourer à deux pas grâce à l’immense bonheur de contempler les transformations dans le temps d’une faune accompagnatrice.

Du policier au chauffeur de taxi en passant par le pharmacien et le premier et unique amour tout pousse en même temps que soi dans un univers ou les comportements évoluent en même temps que les morphologies.

Ici le malheur est le bienvenu car il déclenche une solidarité à toutes épreuves appuyée par des analyses célestes démontrant que chaque vie est indispensable.

Le refus d’exister carbonise des schémas de vies. L’absence est terrible et ne dois pas être. D’une manière ou d’une autre faire ses bagages ne sert à rien, il suffit d’avoir la force de se fondre dans un environnement ou tout ce qui vous entoure se répète en réclamant votre soutien.

Ici voir les mêmes visages chaque jour est un gage d’équilibre.

Ensemble il faut vivre et lutter afin d’empêcher le déploiement d’une ville perdue avec comme apothéose finale la concentration d’un magma gigantesque d’amis de toujours venus spontanément vous sortir du bourbier.

« La vie est belle » est une œuvre magistrale, un constant rappel à l’ordre de tout ce que nous ne savons plus ou ne pas faire, regarder les autres au plus près en sacrifiant toutes envies de briller hors de ses terres.

L’indifférence est à des lieues de ce travail hors du temps consistant à reformater à l’aide d’un groupe sédentaire un esprit à terre.

Le contenu offre une démolition sans pitié contrée par un panorama solidaire somptueux. Les prières montent au ciel, le cas Bailey étudié émeut des ressources contemplatives se décidant enfin à intervenir.

Sur la terre comme au ciel un plan d’urgence se met en marche.
L’homme bon est béni des Dieux et des siens dans un contexte de vie répétitif qu’il a su percevoir comme le parcours d’une existence entière entourée de ce que l’on voit grandir et vieillir le tout n’étant finalement que soi-même.

10/10

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Chatte sur un toit brulant (La) - 9/10

Messagepar Jipi » Mar 14 Oct 2008, 20:14

La chatte sur un toit brulant de Richard Brooks 1958

Aujourd’hui c’est jour de lessive dans ce domaine cossu ou sur fond de cœurs asséchés jalousies, mensonges, frustrations et dissimulations vont s’affronter par l’intermédiaire d’une famille en décrépitude sous les yeux d’une marmaille criarde et provocatrice.

Maggie la chatte curieusement embellie par l’abandon lutte pour reconquérir un mari homosexuel refoulé, au tiers de sa capacité physique, imbibé par le contenu d’un verre constamment reconstitué.

Aucune descendance ne pointe à l’horizon dans un contexte ou implorations et indifférences se succèdent à rythme soutenu. Les grossesses inexistantes font de l’appareillage enfantin des monstres sans cous perturbateurs et insolents.

Le climat est âpre, de la cave au grenier tout le monde se livre, s’affronte sous les yeux d’un mort vivant soudainement requinqué par les reproches d’un fils égrenant le contenu d’un passé sans amour paternel.

Cette joute époustouflante de bout en bout révèle des cœurs meurtris livrant en permanence des rivalités et des blessures profondes que l’alcool se charge de colmater à chaque instant.

L’ambition, l’absence et l’égoïsme d’un père condamné ont laissé des traces sur une progéniture en révolte privée d’un chêne sécurisant et protecteur.

Un manque additionné à la non cicatrisation d’une perte festive perturbant la normalisation sexuelle d’un sportif de haut niveau dont les pensées dissimulées préfère restaurer l’ambiance des douches et des sorties d’antan entre copains plutôt qu’un mariage conventionnel privant un casse cou de la promiscuité masculine et de l’émoi du terrain.

« La chatte sur un toit brulant » supporte souverainement les procédures de son descriptif de base.

Maggie la chatte sur le gril aux portes de la dépression ferraille sur tous les fronts avec comme espoir d’oasis un apaisement conquis par l’épuisement de troupes vaincus par la douleur n’ayant plus la force de lutter.

Ceci ayant l’avantage suprême d’offrir à certains une remise à niveau de fin de parcours.

9/10

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Révoltés du Bounty - 8/10

Messagepar Jipi » Mar 14 Oct 2008, 20:15

Les révoltés du Bounty de Lewis Milestone

Une rafale de procédures maritimes outrancières entre en conflit avec un management plus souple, respectueux, tolérant presque bon enfant le tout dans une surdose de tamourés révélateurs et de paysages exotiques somptueux.

On comprend plus aisément en fonction de la seconde partie concernant les fessiers en mouvement et la faune idyllique que le beau Marlon ait tout fait pour retarder la fin du tournage de cet affrontement hiérarchique basique au grand air où la luminosité éclatante du site incite à prendre racines.

Les sites sont grandioses. La belle Tarita convaincante à souhait. Ce paradis permet à l'équipage d'un bateau sombrant dans les châtiments corporels à répétition de souffler dans la délectation de fruits délicieux et de pêches miraculeuses.

Le contenu prend parfois l'aspect d'un documentaire complaisant montrant des indigènes stéréotypés accostant la rigidité Britannique en distribuant sous des chants mélodieux des couronnes de fleurs véhiculées dans des embarcations pilotées par des bras et des jarrets puissants.

L'uniforme terne du capitaine Bligh pantin grotesque désarticulé par une danse imposée est absorbé par les couleurs chatoyantes d'un dominant local complètement débridé.

Rigueurs disciplinaires et comportements inconditionnels débonnaires se partagent la manne d'un paysage de carte postale.

Les révoltés du Bounty est la perception d'un ailleurs lointain embelli d'images scénarisées aussi abstraites qu'improbables. Trois heures de carburant conventionnel fortifiant nos besoins d'évasions

8/10 bien payé en mettant un voile sur ses longueurs.

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Re: [jean-michel] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mar 14 Oct 2008, 20:19

:mrgreen: jipi tu écrit bien!! :super: mais il faut que tu ouvre ton propre espace sur le topic et il faut avant de faire la critique dire de quelle film tu parle et lui donner une note aussi, et puis une petite photo agrémente ton texte!! demande a zack si tu a un soucis, il ce fera un plaisir de t'expliquer. :super:

Edit Admin: Merci Jean Michel j'ai déplacé
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Re: [Jipi] Mes Critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mar 14 Oct 2008, 20:19

:nono: et les notes!! :mrgreen: je vais lire tout cela à tête reposé!! :super:

Gangs of New-York de Martin Scorsese
original comme point de vu et comme écriture, c'est vrai que c'est un rapport de force entre gang , qui à la base viennent tous d'europe et qui cherche à dominer leurs territoire. Un parallèle peut-être osé avec les gangs américain d'aujourd'hui, mais pas si éloigné. Et tous ce microcosme se bataille au milieu d'un rapport de force encore plus grand qui est la guerre civile !..

Quo Vadis de Mervyn le Roy
Une belle critique lyrique!! :super: je suis d'accord et le collector sort en dvd le 12 novembre!! :love:
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Re: [Jipi] Mes Critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mar 14 Oct 2008, 21:13

20 000 lieux sous les mers de Richard Fleisher
un film que j'adore!! j'ai lu jeune homme énormément de ces livres que je trouvais fascinant! ce film est le premier tome des aventures du capitaine nemo qui se finira avec la série tv que j'aime aussi " l'ile mystérieuse"

La vie est belle de Frank Capra
oui une belle oeuvre un peu suranné mais défendant des valeurs saines dans un monde en perdition. :super:

Les révoltés du Bounty de Lewis Milestone
pas vu cette version, j'ai vu celle avec mel gibson et cette merveilleuse musique de Vangelis qui donne des frissons!!
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Re: [Jipi] Mes Critiques en 2008

Messagepar zirko » Mar 14 Oct 2008, 22:28

:bravo: Jipi !
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Lettre (La) - 7/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 09:08

La lettre de William Wyler

Existe-t-il une aussi grande comédienne que ce lingot d'or personnifié par Bette Davis capable en fonction des rebondissements d'une enquête de passer de l'assurance d'un regard de glace aux plaintes les plus persuasives mêlées d'évanouissements judicieux afin de manipuler au maximum un environnement soumis ou respectueux non conscient du mécanisme d'une créature vénale.

« La lettre » tout en restant une œuvre lente et souffreteuse déblaie habilement les faux vêtements de lumière d'une créature froide et coupante voguant habilement entre un mari naïf et la faiblesse d'un avocat.

Le choix de montrer une faune locale servile ou corrompue toisée par un colon croulant sous le service n'est pas du meilleur gout. Nous sommes dans les quotas de l'époque ou tout ce qui vient de l'orient est jugé comme décalé et fourbe donc à manager par l'ordre et le mépris.

La scène de la remise de la lettre est un moment grandiose. Deux femmes s'affrontent par une dominance vengeresse déclenchant une soumission calculée.

Le remarquable prologue et épilogue lunaire fil rouge porteur de toute l'œuvre valorise l' alpha et oméga d'un contenu bien souvent terne. Il faut lutter contre quelques risques de somnolences afin d'atteindre en pleine possession de ses moyens dans l'ombre de l'astre de nuit un dénouement fantastique presque extra terrestre par son esthétisme.

La sublime est d'une beauté machiavélique en clamant ouvertement son adultère. Elle ne manque pas d'humour non plus par l'intermédiaire de cette phrase surprenante

« J'ai voulu me faire belle, ça m'a pris du temps »

7/10

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Grand hôtel - 7/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 09:08

Grand Hotel

Plusieurs composants en rupture de normalisation tentent de se ressourcer dans des connexions temporaires offertes par la logistique d’un grand hôtel de luxe Berlinois.

Dernières folies, pleurnicheries et caprices côtoient maitres, courtisans et ambitieux dans un lieu ou les dernières cartouches, les remises à niveaux et les acquis ne projettent aucun avenir en commun à long terme entre les différents protagonistes.

Tout n’est qu’une tranche de vie ou chacun en fonction de son bilan plastronne ou s’effondre dans un lieu froid sclérosé par la thématique du service et l’attrait de l’argent semblant gommer toutes les différences.

La caméra dévore le profil, les mimiques et les déplacements d’une divine formatée de film en film par la perception d’un autre monde nommé solitude sous les yeux d’un Wallace Berry à l’allure de Kaiser.

« Grand Hôtel » établi un catalogue microcosmique de tout les mécanismes de notre société. Une prestation passagère entre ce qui est sur de soi et ce qui doute avec comme conclusion la constitution des malles et la porte de sortie pour tout le monde une fois la représentation terminée.

7/10
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Drôle de paroissien (Un) - 8/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 09:09

Un drole de paroissien

« Nous sommes une goutte de paresse dans un océan de labeur »

Cette phrase au combien significative d'une Aristocratie moribonde désirant conserver par tous les moyens une oisiveté ancestrale oblige les protagonistes d'une diction parfaite préservée de la phraséologie du laborieux à se remonter les manches sans avoir pour autant la perception de travailler.

Voir une police en sureffectif ridiculisée par un personnage en harmonie entre ce qu'il prend et ce qu'il offre ressemble à une course poursuite entre un malicieux et des limités cloisonnés dans des stéréotypes aux aspects poussiéreux et ventripotents.

Jean-Pierre Mocky comme bien souvent se pâme en filmant de manière anarchiquement douce les limites intellectuelles d'une certaine catégorie de ses contemporains en les affligeant de physionomies presque felliniennes.

L'intégralité est servie dans des situations cocasses ou le poussif aux frontières de la cirrhose en tenue de ville ou déguisé de manière grotesque applique des initiatives farfelues surclassées par l'analyse froide et efficace d'un penseur dont les actions malhonnêtes sont argumentées comme des missions divines.

Policiers et Ecclésiastiques servent de boucs émissaires à un cinéaste ravi de manipuler des rouages jugés comme ridicules, détenteurs de procédures plus dominantes qu'idéologiques explorées par un drôle de paroissien plein de compassion et de tolérance envers ces ressources de société qu'il faut accepter dans son quotidien.

Un mocky de référence sur les compréhensions personnelles du maître.

8/10

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Intolérance - 10/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 09:09

Intolérance

« Sans cesse se balance le berceau reliant le passé à l’avenir ».

Un foyer d’intolérance et de haine lutte perpétuellement au cœur du temps afin de soumettre un amour charité se maintenant difficilement à flots dans un environnement historique de plusieurs millénaires synonymes de massacres permanents.

Des grappes humaines en révolte sont corrigées au canon, des tours s’embrasent au pied des murailles d’une ville momentanément épargnée. Le Christ se prépare à la passion, Babylone trahi par ses religieux offre à l’envahisseur ses murs éventrés. Le chômeur à bout de ressources détrousse l’éméché. Le réformiste se déchaîne dans une époque où les individus désoeuvrés retournent à la pierre brute.

« Il faut détruire ou être détruits » Catherine de Médicis le clame haut et fort à un Charles IX sous pression matriarcale à l’aube d’une Saint Barthélemy sanguinaire ou le seul but est de gagner du temps sur le temps par la force d’une doctrine contradictoire.

Depuis toujours, l’humanité se morfond en conflits répétitifs par des procédures guerrières et politiques. Il y a toujours un prêtre pour vendre une ville à un empereur. En costumes ou bardés de fers les hommes ne font que se trahir, souffrir et guerroyer.

Ces quatre récits offre à l’histoire un sanguinolent paquet cadeaux de nos fureurs temporelles contrées par une bravoure bien souvent féminine courageuse, malmenée, quelquefois récompensée.

« Intolérance » est une œuvre magnifique, grandiose, violente, sensuelle montrant notre logiciel terrestre, une fureur meurtrière vétue d’une famine intellectuelle ou l’homme extrêmement fragilisé se protège dans la douleur de la bestialité de ses propres congénères encadré par des compagnes aimantes, volontaires, décisionnaires d’une grâce de dernière minute ou opérationnelles au combat jusqu'à la mort.

Les décors grandioses Babyloniens filmés en ballon captif alimentent merveilleusement les contraintes du plan fixe. Ces statues d’éléphants cabrées aux mesures himalayennes envoient au placard les balbutiements d’un jeune cinéma prenant soudainement grâce à ce joyau une technologie parfaite presque indélébile.

« Intolérance» première fresque historique cinématographique à grand spectacle représente un processus complet émotionnel et tragique de nos parcours, un plan révélateur de toutes nos erreurs accumulées. Ces quatre récits en parallèles ne sont que notre image, une lutte éternelle entre proies et prédateurs.

10/10

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